Boys Run The Riot Vol.2 - Manga

Boys Run The Riot Vol.2 : Critiques

Boys Run the Riot

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 14 Septembre 2022

La marque "Boys Run the Riot" est désormais lancée, et grâce à Jin trois premières venets de t-shirts ont pu être faites. Le trio prend ça comme un signe d'espoir et, forcément, souhaite désormais passer la vitesse supérieure en offrant plus de rayonnement à la marque naissante. malheureusement, ils se confrontent vite à un problème: le refus des magasins de mettre en avant leur t-shirt, tout simplement parce que les adolescents qu'ils sont n'ont aucune expérience et ont peut-être là une simple lubie. Enfermé dans ses normes et dans ses règles commerciales, voire même très hautain vis-à-vis de nos jeunes héros pourtant volontaires et optimistes, le monde adulte est très loin d'offrir une chance à nos héros, malheureusement... Alors pour dépasser ce problème, quoi de mieux que de chercher à investir eux-mêmes dans leur marque ? Ne lâchant rien, les adolescents entreprennent alors de gagner de l'argent en trouvant des petits boulots étudiants...

Après avoir évoqué vite mais très bien l'obstacle du monde adulte face à la fougue de la jeunesse qui ne peut s'y exprimer, Keito Gaku enchaîne donc rapidement sur une autre étape importante, à savoir la recherche de petits bulots pour amasser un peu d'argent qui pourrait ensuite être réinvesti dans la marque. Et cette incursion dans le monde du travail sera forcément importante pour Ryo qui, forcément, va devoir se confronter de façon plus concrète à sa situation de personne assignée fille à la naissance mais se sentant garçon. Des problèmes, il y en aura forcément, à commencer par des questions pratiques comme les vestiaires et les toilettes (Ryo aimerait utiliser ceux des garçons, mais est-ce seulement possible ?), mais aussi la complexité des rapports filles-garçons via Shimada, un collègue pas forcément méchant, que Ryo trouve même cool, mais qui ne parvient pas à savoir notre héros autrement que comme une fille.

Keito Gaku parvient alors à aborder avec richesse et naturel bien des aspects sur la difficulté d'être tout simplement soi-même dans une société qui reste très normée de toutes parts, et ait ressortir de plus belle, avec attachement, la difficulté qu'a Ryo à trouver un endroit où être ouvertement un garçon, lui qui souhaite simplement être à l'aise sans forcément parler de soi, et sans qu'on le ramène sans cesse à son identité féminine... Mais justement, peut-il vraiment y parvenir sans parler de lui ? Peut-il vraiment espérer être compris s'il se cache ? A ce titre, deux rencontres seront sans aucun doute essentielles pour son évolution dans ce tome. L'une est Mizuki Momose, une collègue que notre héros trouve d'abord assez embêtante et envahissante, et qui pourtant ne le juge sur rien du tout, l'accepte sans se poser de question, et avec qui il peut finalement se sentir "normal". L'autre est Tsubasa alias "Wing", un youtubeur LGBTQ+, connaissance de Jin qui va apporter son aide au rayonnement de "Boys Run the Riot", qui s'assume pleinement même sans être dans la norme, et qui, dans les toutes dernières pages, va nous laisser sur un rebondissement qui aura forcément de très fortes répercussions.

Le récit de Keito Gaku reste alors d'une pertinence rare dans l'abord des différentes facettes de son sujet, et la lecture reste toujours passionnante en pouvant parler à tout le monde, puisqu'elle évoque autant les tourments intérieurs de son personnage principal que l'impact que peut avoir sur lui son entourage et la société. Vraiment une excellente série, qui plus est toujours servie par un dessin soigné et expressif à souhait, et enrichi par une jolie postface où la traductrice Blanche Delaborde explique les enjeux et ses choix dans son travail sur cette oeuvre.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.75 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs