Blue Giant Vol.5 - Actualité manga
Blue Giant Vol.5 - Manga

Blue Giant Vol.5 : Critiques

Blue Giant

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 17 Janvier 2019

"Je joue un son que moi seul peux créer... comme si ma vie en dépendait."

Sur conseil de la patronne du Take Two, Dai est parti en direction d'un club où un concert de jazz est actuellement donné, et sur place le voici d'emblée subjugué par le pianiste du groupe en représentation. Jouant d'une seule main, la tête en l'air, toujours dans la même posture, il semble repousser les limites à travers ses rythmes variés et intenses où il s'adapte parfaitement. A travers les superbes pages couleurs puis les planches toujours aussi vibrantes de l'auteur, le lecteur a, tout autant que Dai, le loisir d'entrevoir tout le talent du jeune prodige. Il s'appelle Yukinori Sawabe, il est grand, et un simple coup d'oeil sur les doigts de Dai lui suffisent pour comprendre qu'il joue du saxo. Et face à la passion que notre héros a pour le jazz, il décide de lui proposer de monter un groupe ! Est-ce pour Dai le début de la reconnaissance ? Pas si sûr, car Sawabe lui propose ça avec une étonnante désinvolture, n'hésite pas à qualifier les gars qui jouaient avec lui de nuls, et prévient notre héros que s'il ne le trouve pas d'emblée assez bon il le virera. Et en plus d'amadouer ce pianiste à la personnalité marquée, il faudra essayer de trouver un batteur et un bassiste suffisamment qualifié pour faire du jazz, ce qui n'est pas forcément gagné...

La vie tokyoïte de Dai prend donc un nouveau tour avec la possible montée d'un groupe, une recette classique mais quasiment indispensable de tout manga musical, où Shinichi Ishizuka s'en tire très bien en nous proposant plus qu'une simple naissance de groupe. En effet, au-delà de son entrée en scène remarquée autant pour son talent que pour son caractère, Sawabe présente une manière de penser la musique en groupe assez différente de celle de Dai. Là où Dai recherche toujours l'émotion, le désir de jouer et l'entente, Sawabe semble surtout vouloir d'un groupe comme tremplin pour se faire remarquer. De plus, il veut surtout privilégier le talent pur en recherchant un batteur, quitte à ne pas laisser leur chance aux plus motivés et passionnés. Egoïste, le bonhomme ? Pas si sûr, car derrière cela il cache lui aussi un profond amour du jazz, qu'il côtoie et qui le passionne depuis tout petit... et il a parfaitement conscience du talent fou que réside en Dai, alors qu'il ne joue que depuis 3 ans.

"Ils auront beau bosser à mort... jouer jusqu'à avoir des ampoules plein les mains... les mecs sans talent resteront nuls."

Ce qui est passionnant ici, c'est bien le fait que même s'ils sont nourris par une même passion pour le jazz e tont tous les deux envie d'en dépasser de nouvelles limites, Dai et Sawabe ont dessus des points de vue assez divergents qui font encore plus ressortir toute la complexité et les possibilités de cette musique. Leur passion et leur sincérité font qu'ils vont se crêper le chignon, mais ces querelles pourraient surtout faire office d'excellentes stimulations... Encore plus quand leur quête d'un batteur les amène jusqu'à un prétendant inattendu. Et la ficelle concernant l'identité de ce batteur a beau être un peu grosse, elle fonctionne bien, car le jeune homme en question montre vite une réelle passion au point de s'acheter une batterie électronique quasiment sur un coup de tête, et que malgré ses très nombreuses limites de grand débutant il affiche peut-être bien la volonté qu'il faut à un batteur de jazz: chercher à accompagner comme il se doit ses coéquipiers, dans ce que cela peut avoir de complexe. Par la même occasion, Ishizuka souligne assez bien les grandes différences entre un batteur de jazz et un batteur d'un autre genre musical. Il ne suffit pas de taper comme un bourrin pour faire de la batterie.

"Moi, je m'en tape, qu'il soit bon ou mauvais... je veux de l'émotion."

La série reste passionnante. Ishizuka sait où il va, connaît son sujet, et le met superbement en images.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs