Black Clover Vol.1 - Actualité manga
Black Clover Vol.1 - Manga

Black Clover Vol.1 : Critiques

Black Clover

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 14 Septembre 2016

Critique 2


Annoncé en grande pompe depuis quelques mois par Kazé Manga qui, depuis, n'a cessé d'en faire la promotion, Black Clover est le nouveau shônen que l'éditeur souhaite visiblement porter en en faisant une nouvelle figure de proue. Première oeuvre paraissant en France de Yûki Tabata (un ancien assistant de Toshiaki Iwashiro, l'auteur de Psyren, qui n'a auparavant signé qu'une seule oeuvre assez courte nommée Hungry Joker), ce titre débuté au Japon en 2014 dans le célèbre Shônen Jump a eu la lourde tâche de prendre en quelque sorte la relève dans le magazine d'un certain Naruto, sur un créneau orienté fantastique/fantasy alors laissé vacant. Et il n'est d'ailleurs peut-être pas anodin de voir la série arriver en France au moment où le célèbre ninja vêtu d'orange va bientôt tirer sa révérence...

C'est donc un monde imaginaire et où la magie règne qui nous attend ici. Un monde où, autrefois, un être démoniaque a failli anéantir l'humanité, avant qu'un mage ne parvienne à le contrecarrer, devenant dès lors l'Empereur-mage. Depuis cette époque légendaire, du temps est passé, les Empereurs-mages se sont succédé... et dans un petit village perdu, deux jeunes orphelins à la fois rivaux et amis ont pour souhait de devenir un jour le nouvel Empereur-mage. L'un, Yuno, et un beau brun, de nature calme et renfermant une grande puissance magique. L'autre, Asta, est son exact contraire : petit, doté de cheveux blancs/blonds, doté d'un caractère très énergique, fonceur et un peu idiot... mais n'ayant aucun pouvoir magique, ce qui ne l'empêche pas de garder toute sa confiance dans l'avenir qu'il veut avoir, de ne rien lâcher, de ne jamais abandonner. Tous deux grandissent au village jusqu'à leurs 15 ans, âge où l'heure est venue pour eux de recevoir pendant une cérémonie le grimoire qui développera leur potentiel magique. Véritable virtuose, Yuno reçoit un légendaire grimoire orné d'un trèfle à quatre feuilles, tandis qu'Asta... ne reçoit rien, devenant encore plus la risée de son entourage. Du moins, jusqu'à l'apparition d'un ennemi, occasion pendant laquelle il voit surgir de nulle part une vieille épée rouillée ainsi qu'un grimoire... orné d'un énigmatique trèfle à cinq feuilles. Voici Asta en possession d'une force peu commune : l'anti-magie.

Deux amis/rivaux perdus dans un petit village, qui décident de se lancer dans une longue quête initiatique afin de devenir Empereur-mage : pas de doute, rien qu'avec cette base, on est dans du shônen nekketsu pur jus, dans la forme la plus classique qui soit, comme on en a déjà vu un bon paquet. Et d'emblée, le lecteur ne manquera pas de penser à Naruto, notamment en voyant Yuno et Asta qui semblent avoir une relation très proche d'un Naruto-Sasuke. Mais ce serait là se prononcer trop vite, car en filigranes on finit par cerner une relation qui tient beaucoup plus de l'amitié forte que de la vraie rivalité, tant on comprend que ces deux garçons représentent beaucoup l'un pour l'autre et se sont toujours émulés ensemble.

Sur une base classique où l'on voit déjà bien apparaître les habituelles valeurs du genre (l'importance de l'amitié, de ne jamais abandonner, de tout donner...), Tabata peut alors s'appliquer à enrichir petit à petit son univers, au gré des premières avancées de Yuno et surtout d'Asta (Yuno devenant beaucoup moins présent dès la deuxième moitié du tome). Car avant d'espérer pouvoir devenir le nouvel Empereur-mage, il est évident que de nombreuses épreuves et aventures les attendent. Pour pouvoir devenir Empereur-mage, il faut d'abord devenir le capitaine de l'une des 9 compagnies de chevaliers-mages aux ordres de l'Empereur et vouées à protéger le monde. Mais avant de pouvoir prétendre au poste de capitaine de compagnie, il faut donc faire ses preuves en tant que chevalier-mage... et dès lors parvenir à en devenir un durant le test de recrutement. Telle est la première mission attendant Asta et Yuno : une première étape certes importante, mais que Tabata préfère passer très vite en revue, sans jouer la carte du suspense (dès l'apparition des capitaines, ont comprend très vite dans quelle compagnie vont finir les deux garçons... si tant est qu'ils soient pris), et pour mieux rebondir ensuite sur la découverte de la compagnie et de ses nombreux personnages. Et là, honnêtement, on reste peu convaincu par l'entrée en scène des nombreux personnages, qui ont certes le mérite d'être tous un peu toqué et donc d'animer les pages, mais qui voient leur comportement trop appuyé par l'auteur, si bien que ça devient un peu gonflant et que ça cache finalement mal le fait qu'on ne retient pas vraiment qui est qui pour l'instant (par exemple, on a une bimbo alcoolique qui a l'air un peu nympho, un gars obnubilé par sa petite soeur... et ?). On se contente donc de retenir les premiers visages brièvement mis en avant, tels le fort en gueule Yami bien sûr (qui, lui, en impose pas mal dans son genre), Magna, et surtout Noelle Silva, jeune fille issue de la noblesse et dont la petite évolution, bien qu'expéditive, est la plus palpable. On attend évidemment de la suite qu'elles parviennent à mieux présenter les autres personnages de la compagnie (qui sont pour l'instant simplement marqués par leurs tics de comportement), ce qui devrait visiblement se faire au fil de diverses petites missions, si l'on se fie à la fin de tome offrant déjà une première mission très classique, mais intéressante de par les quelques enrichissements qu'elle amène.

De manière générale, l'une des qualités évidentes de Tabata sur ce premier tome est de parvenir à enrichir vite et plutôt bien, un peu à chaque chapitre, son univers. On commence par la découverte des héros dans un petit village, pour ensuite découvrir l'importance de la magie dans ce monde, le système de grimoires, la hiérarchie chevaliers-mages/capitaines de compagnie/Empereur-mage, et pas mal de visages. Mais ce n'est pas tout, puisque pas mal de détails arrivent aussi peu à peu : le fait que le monde soit divisé en trois terres (les terres déshéritées, plates et nobles), que les nobles vivant dans les terres hautes n'aient aucune considération pour les pauvres et les roturiers, que la Compagnie du taureau noir soit considérée comme la pire de toutes, qu'un capitaine de compagnie vaille à lui seul 100 chevaliers-mages... sans oublier la vérité potentiellement inquiétante sur ce que représente la 5ème feuille du trèfle. On pourra quand même regretter que l'auteur balance un peu en vrac certaines choses, mais globalement, on a sur l'ensemble de ce premier volume un univers qui ne cesse de s'étendre petit à petit, jusqu'à s'offrir plusieurs pistes et possibilités que l'on espère vivement voir développées, même si pour l'heure elles resteront totalement dépourvues d'originalité pour quiconque est un minimum habitué au genre.

Côté dessins, on ne peut pas dire que Yûki Tabata affiche une grande personnalité : son trait correspond aux standards d'une certaine tranche de séries estampillées Shônen Jump, au niveau des physiques on peut notamment penser à Toshiaki Iwashiro (forcément, puisque c'est son maître) ou à Masashi Kishimoto. On regrette un peu des scènes d'action pour l'instant très lambda et brèves, ainsi que des expressions faciales parfois inégales, mais il y a une marge de progression, et il y a de quoi apprécier certains décors particulièrement soignés (la tour des grimoires, le repaire de la Compagnie du taureau noir).

Totalement classique, mais plutôt efficace : voilà qui correspond assez bien à ce que l'on pense de ce premier tome une fois la lecture achevée. Que ce soit au niveau de ses personnages, de la construction de son univers, ou du concept de base, on a quelque chose qui a été déjà vu, revu et ultravu, mais Tabata gère suffisamment bien les choses pour offrir un début où l'on n'a pas le temps de s'ennuyer, et où l'on peut distinguer plusieurs pistes intéressantes qui pourraient dépasser le simple "je veux devenir Empereur-mage". A la simple condition de ne pas avoir déjà fait une overdose de cette forme la plus classique possible du shônen nekketsu, Black Clover commence donc plutôt bien.

L'édition française est dans les standards de Kazé Manga : petit format type Jump, papier souple et léger ne souffrant pas de transparence, qualité d'impression très correcte... Saluons la traduction vivante et assez jeune de Sylvain Chollet, qui devrait convaincre le public cible.


Critique 1


Pour cette rentrée 2016 Kaze nous gâte avec un nouveau shonen nekketsu plus que prometteur, un titre nous plongeant dans un univers de fantasy, nous faisant suivre la quête initiatique de son jeune héros!
Toujours en cours au Japon après son septième tome, l'auteur est encore inconnu en France, mais risque bien de se faire un nom avec un tel titre qui va très certainement séduire nombre de lecteurs! Il est bon de rappeler que l'auteur est un ancien assistant de Iwashiro Toshiaki, l'auteur de l'excellent Psyren, on fait pire comme début!

La magie est omniprésente dans le monde de Asta et de Yuno, deux orphelins ayant grandis ensemble, amis, mais que tout oppose. La magie sert dans les travaux quotidiens, dans les taches les plus simples, et tout le monde y a accès, à l'exception de Asta, notre jeune héros qui à l'approche de ses 15 ans n'arrive toujours pas à l'utiliser, ce qui lui vaut les moqueries de ses camarades; d'autant que ce dernier désire devenir Empereur Mage, le rang le plus élevé du royaume de Clover, un être surpassant tous les autres. Mais autant dire que son rêve risque de tourner court étant donné qu'il ne maîtrise pas la magie, à l'inverse de Yuno qui possède de grandes dispositions et surtout le même rêve que son camarade...
Arrive l'heure où ils doivent passer le test pour se voir attribuer un grimoire pour les aider à développer leurs spécificités magiques... Alors que Yuno reçoit le légendaire grimoire au trèfle à quatre feuilles, comme l'ancien empereur mage, Asta lui ne reçoit rien. Mais alors qu'il se retrouve en difficulté, un mystérieux grimoire d'anti magie décorée d'un trèfle à cinq feuilles entre en sa possession... La seule chose dont il est alors capable est d'invoquer une lourde épée noire...mais d'une puissance sans borne!
Ils vont alors passer les tests pour intégrer les chevaliers mages, un ordre prestigieux, divisé en neuf compagnies, mais les places sont chères. Contre toute attente, Asta sera recruté par la compagnie du "Taureau Noir", un groupe de sauvages à la mauvaise réputation, alors que Yuno intégrera la compagnie de "l'Aube d'Or", la plus réputée et la plus enviée!
Asta va alors découvrir ses nouveaux compagnons et entamer sa nouvelle vie d'aventures!

Voilà à peu de choses près les principaux éléments qu'on trouve dans ce premier tome, et on y retrouve effectivement tous les éléments du shonen nekketsu: un jeune héros sans la moindre capacité, rejeté par les siens, mais rêvant malgré tout de devenir le meilleur magicien de son monde (sur le principe c'est la même chose que pour ninja, pirate, hunter, super héros, exorcistes, joueur de tel sport...à vous de choisir...), affichant une rivalité excessive avec un ami d'enfance et intégrant un groupe d'outsiders... sur le papier rien de bien original, le décor change un peu, mais sur le fond on a déjà vu ça des centaines de fois... Ce qui n'est pas pour autant un problème puisque bien souvent les titres auxquels on pourrait faire référence en sont justement devenus.
Et ici dès les premières pages on plonge dans un univers ressemblant à un mix entre "My hero Academia" pour le jeune héros étant le seul à ne pas posséder de capacités spéciales, et "Seven Deadly Sins" pour le coté fantasy un peu barrée. A cela s'ajoutent des relents de "Berserk" avec la compagnie que rejoint Yuno, pas très éloigné de celle du "Faucon Blanc"... bref les références sont nombreuses, et il n'est pas difficile d'en trouver!
Mais savoir manier toutes ses références pour se créer sa propre identité est ce qui permet à un titre de sortir du lot, et Black Clover semble posséder ce qu'il faut pour ça!
A commencer par un univers riche nous laissant entrevoir de très nombreuses possibilités. Certes les personnages apparaissent quelque peu clichés dans un premier temps, le binôme Asta / Yuno renvoyant sans peine à Naruto / Sasuke, (d'ailleurs cela tombe plutôt bien que la sortie de Black Clover coïncide avec la fin prochaine de Naruto) de même que leur rivalité qui va sans nul doute évoluer (dans quel sens, on ne sait pas encore), mais l'utilisation de la magie via des grimoires, chacun des mages ayant ses propres spécialités, bien que là encore assez classiques, laisse entrevoir de nombreuses possibilités et nous promet de belles surprises. On s'attend déjà à trouver des grands classiques comme les magies élémentaires, les renforcements, les magies liées à la gravité, à l'espace, mais tout reste possible, et à l'instar des Stands de Jojo, la seule limite à ce niveau c'est l'imagination de l'auteur.
De même que la troupe du Taureau Noir qu'intègre Asta nous promet elle aussi de grands moments tant tous ses membres apparaissent complètement dérangés...et là encore on pense à de nombreuses références, les "Seven Deadly Sins" en tête...

De belles possibilités donc, mais pour l'instant à l'issue de ce premier tome un manque flagrant d'originalité. A la décharge de l'auteur il arrive tard, toutes les bases ont déjà été posées, tous les codes également, et tous les univers déjà explorés...il apparaît désormais difficile de proposer quelque chose de totalement nouveau...reste à voir comment utiliser les codes du genre, comment faire avec des éléments qu'on connaît déjà.

Mais à côté de ça on trouve un coté dynamique au titre, l'auteur y insuffle énormément d'énergie, notamment grâce à une mise en page vivante et intelligente, il donne vie à des personnages expressifs, qui bien que pas loin d'être caricaturaux, possède une certaine classe et une certaine présence, et tout ça avec un trait intéressant, à la fois fin et appuyé, se voulant assez nerveux, ce qui renforce le sentiment d'énergie des personnages, mais aussi du titre.

On sent que Kaze à misé gros sur ce titre auquel il croit fortement, et malgré des références visibles un peu partout on a aussi envie d'y croire, car on passe un très bon moment à la lecture de ce premier tome, et on devine le potentiel de la série...on s'attend donc à de belles surprises. D'autant que le second opus sort en parallèle du premier...vous savez ce qu'il vous reste à faire.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Erkael

15 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
13 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs