Billy Bat Vol.17 - Manga

Billy Bat Vol.17 : Critiques

Billy Bat

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 19 Septembre 2017

Après Zôfû Karama, Kevin Yamagata et Kevin Goodman, il appartient à un nouvel auteur de Billy Bat de tenir le crayon sur la première de couverture : Timothy Sanada. Pour Kevin Goodman, cela ne fait aucun doute, « Timmy » est son successeur légitime et tout désigné. Pour Duvivier, quelque chose manque à l’ouvrage, il s’interroge. Et quant à la chauve-souris – frappée d’un mutisme momentané –, elle semble avoir un message crucial à transmettre à Kevin Goodman. Mais qui est réellement Timothy Sanada ?


Tout au long du tome, et tandis que Naoki Urasawa présentera « Timmy » comme l’héritier artistique et naturel de Kevin Goodman, nombreux seront les éléments fort troublants à être égrainés çà et là : des étrangetés qui ne manqueront point de faire émerger le doute : un brasier dans les neurones un brin en surchauffe d’un lecteur ne sachant plus où trouver la vérité. Timmy apparaît tel un imposteur puis, la page d’après, il semblera doté d’un don incroyable ; et inversement… cela n’arrête pas ! Parfois même, Timmy surprendra à meilleurement esquisser le dénouement d’une histoire que n’aurait su le faire Kevin… 


Mais il n’y a pas que Naoki Urasawa à répondre présent pour se jouer du lecteur. Aurait-il conceptualisé plus à même que lui pour balader son prochain ? La chauve-souris, laquelle paraissait très affaiblie, poursuit ses entourloupes : elle bluffe, manipule et se moque d’eux… les humains ; elle semble ne les connaître que trop bien. Vas-y avoir un « Boom ! », un gros « Bada Boom… !! » même. La chauve-souris Billy Bat ne parvient plus à apparaître à Kevin Goodman et ces quelques rares autres prédisposés. Et pourtant, elle a une chose hautement cruciale à dire à Kevin : une chose impensable. 


La seule personne qui semble réceptive, capable de pouvoir transporter le message et le transmettre, n’est autre que Jacky Momochi. Naoki Urasawa tient son pauvre lecteur en haleine et, lorsque celui-ci apprendra la nouvelle à ses dépens – lors d’un twist de fin de tome rondement mené – une réaction vient à l’esprit : quelle dinguerie ! Quelle maîtrise du script ! Tout été là, sous les yeux du lecteur… mais il aura fallu que cela soit confié par la chauve-souris, noir sur blanc, pour bien vouloir se le comprendre à soi-même. 


Il y a une forme d’indécence chez l’auteur à parvenir à mettre en cohérence autant de personnages dans la même partition tout en leur conférant une certaine profondeur. Le nettoyeur repenti Duvivier est toujours aussi délicieusement implacable et imprévisible. Et le retour sur scène de la belle Jacky Momochi est très touchant, mais aussi empreint de nostalgie de l’époque du grand et regretté Kevin Yamagata. 


Comme à l’habitude, la tragédie de l’événement se veut le théâtre au sein duquel la chauve-souris mène son beau monde à la baguette. A tel point que, aujourd’hui davantage qu’hier, il est très difficile – voire impossible – de déterminer si celle-ci n’est résolument motivée que par de bonnes ou de mauvaises intentions. Passionnant ! Depuis son troisième tome, « Billy Bat » se présente comme une sorte de chef-d’œuvre, et le présent pavé est tout bonnement excellentissime.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Alphonse
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs