Dit du Genji (le) - Asaki Yumemishi Vol.1 - Actualité manga
Dit du Genji (le) - Asaki Yumemishi Vol.1 - Manga

Dit du Genji (le) - Asaki Yumemishi Vol.1 : Critiques

Asaki Yume Mishi

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 15 Novembre 2024

Chronique 2 :


A l'époque Heian (794-1185), l'empereur s'éprend profondément de Kiritsubo, femme sublime qui, en raison de sa modeste extraction, l'a rejoint uniquement en tant qu'épouse secondaire. Bien que cette relation vaille à la jeune femme à la fois des critiques (du fait de son statut modeste) et des jalousies (notamment de la part de la noble épouse principale de l'Empereur qui compte bien mettre son fils le prince héritier sur le trône), elle finit par donner naissance à garçon, avant de malheureusement mourir à peine quelques années plus tard, laissant l'Empereur inconsolable et le tout jeune enfant avec de vagues souvenirs de sa mère. Le temps passant, l'enfant, nommé Genji (un nom le privant du rang de prince impérial), grandit petit à petit et attire vite l'attention de tout le monde, tant sa beauté est grande. Dès son adolescence, le jeune bourreau des coeurs est contraint d'épouser la dénommée Aoi dans un mariage arrangé, mais son coeur est ailleurs et est tourné vers Fujitsubo, une beauté de cinq ans son aînée... qui est malheureusement la nouvelle épouse de l'Empereur, ce dernier l'ayant choisie car elle ressemble beaucoup à la défunte Kiritsubo qu'il n'a jamais oubliée. Ne pouvant évidemment pas se permettre de vivre son amour pour celle qui est l'épouse de son père, le Genji se consume dans son coin, et tente d'oublie ses sentiments en enchaînant facilement beaucoup d'autres conquêtes féminines grâce à sa beauté. Mais voila qu'un jour, ses péripéties l'amènent à rencontre la jeune princesse Murasaki, une adorable et ravissante fillette qui a à peine dix ans, qui ressemble étrangement à celle qu'il aime, dont la situation familiale est dramatique, et qu'il choisi de placer sous sa protection, à la fois attendri et nourri par un projet bien précis pour elle. Il ne s'agit là que des premières années de la vie du Genji et des personnages voués à graviter autour de lui, dans une vaste fresque vouée à s'étirer sur plusieurs décennies...

Tout amateur de littérature japonaise voire de littérature mondiale ne peut ignorer le nom du Dit du Genji, oeuvre écrite parmi les plus colossales du pays du soleil levant. Elaborée vers le tout début du XIe siècle par Murasaki Shikibu, une dame de la cour du milieu à l'époque Heian, cette fresque de plus de 2000 pages à traversé les siècles en fascinant toujours autant au fil du temps, et en restant inévitablement étudiée par tous les élèves du Japon pour de nombreuses raisons: son statut de tout premier roman psychologique de l'Histoire pour beaucoup de monde, la richesse folle de ses très nombreux personnages (environ 200 au total) évoluant au fil des années, son étalage temporel sur plus de 75 ans contribuant beaucoup à cette fameuse richesse, un portrait évident de tout le contexte historique d'une époque révolue depuis 1000 ans (la cour impériale de Heian), et surtout de nombreux sujets apparaissant souvent en avance sur leur temps, entre des réflexions profondes sur le temps qui passe vite et sur la fugacité de la vie, un vaste portrait des différentes manières l'être humain peut vriller (par jalousie, soif de pouvoir, désir de posséder l'être aimé... et on en passe beaucoup), et une critique virulente des moeurs décadentes de la cour, chose d'autant plus forte que l'autrice faisait elle-même partie de cette cour, comme un témoin privilégié. Le tout étant emballé dans un flot constant de rebondissements à base d'aventures amoureuses rarement morales (entre liaisons extraconjugales et autres tromperies), de manipulations et autres jeux de pouvoirs, l'oeuvre reste indémodable, et nombre d'analystes cherchent encore aujourd'hui à en décortiquer les diverses interprétations.

En somme, il s'agit d'un des plus grands et importants monuments de la littérature nippone, au point qu'elle a connu une belle exposition au musée Guimet à Paris il y a quelques mois. Et, pourtant l'oeuvre reste très difficilement accessible dans notre langue. En premier lieu parce que sa lecture est réputée ardue: les environ 200 personnages sont presque tous nommés uniquement par leur titre dans la cour, titre pouvant changer au fil des ans pendant la lecture, si bien qu'il s'agit généralement d'un casse-tête pour les traducteurs de tous les différencier efficacement et pour les lecteurs de s'y repérer totalement. Mais aussi parce que ce très long roman reste compliqué à trouver dans son intégralité par chez nous: la version la plus complète semble être celle sortie en 2011 aux éditions Verdier, mais il vous faudra débourser 65€ pour acquérir ce gros pavé comptant plus de 1500 pages et pesant 1,3kg (on a vu mieux question confort de lecture), si bien que généralement il faut se rabattre sur des versions écourtées/simplifiées/tronquées, ou sur certaines des nombreuses adaptations qui ont pu être faites sur un peu tous les supports. Car évidemment, une telle oeuvre n'a jamais cessé d'inspirer des adaptations, l'une des plus réputées ayant été conçue en format manga et venant tout juste d'être lancée en France par les éditions Panini.

Annoncé par l'éditeur il y a un an, en novembre 2023, Asaki Yumemishi - Le Dit du Genji est le manga le plus emblématique et le plus célébré de la carrière de Waki Yamato. Nous sommes en 1979 quand l'autrice, captivée par le roman d'origine depuis qu'elle l'a découvert au collège (comme beaucoup d'autres enfants nippons), entreprend d'en faire une adaptation minutieuse pour le prestigieux magazine Mimi des éditions Kôdansha. Le projet est si ambitieux et si passionné qu'il prendra fin pas moins de 14 ans plus tard, en 1993, au bout de 13 volumes. Depuis, cette adaptation reste un incontournable dans son pays d'origine, en ayant connu de nombreuses éditions différentes, en étant encore régulièrement réimprimée, et en s'étant retrouvée entre les mains de nombreux lecteurs. Et il est temps de comprendre pourquoi.

La première raison faisant de ce manga une réussite indémodable, c'est évidemment sa faculté à faire découvrir de façon plus simple le récit et les thèmes du roman d'origine, tout en en ayant conservé toute l'essence puisque Waki Yamato n'occulte pas grand chose. Au fil de ses chapitres voyant déjà défiler plusieurs années, la mangaka parvient tout d'abord à rester toujours limpide, en ne nous laissant pas nous mélanger entre les personnages (alors que certains se ressemblent beaucoup), grâce à une narration fluide, propre, maîtrisée, y compris pour les différents rebondissements qui sont soigneusement rythmés, pour à la fois nous laisser les digérer suffisamment et ne pas laisser retomber l'intensité de ce qui est raconté. Mieux encore, la mangaka sait faire ressortir sans la moindre difficulté les nombreuses richesses thématiques, critiques et un peu philosophiques, à travers ce que vivent Genji et les nombreux autres personnages, leurs évolutions (souvent vers un certaine chute dans les vicissitudes proprement humaines, en tête nombre de relations peu morales voire choquantes avec nos yeux d'aujourd'hui) apparaissant toujours crédibles car la mangaka ne zappe aucune étape (surtout psychologique) permettant de comprendre comment ils en arrivent là. Et au milieu de ces nombreux sujets captivants, Yamato s'applique à en faire résonner certains avec une force décuplée, ne serait-ce que la façon dont les personnages sont souvent prisonniers de leur condition, ou plus encore la place et la condition des femmes, thème qui a toujours une forte résonance aujourd'hui. Il faut effectivement savoir que Murasaki Shikibu a initialement écrit son roman pour un public féminin. Et de ce fait, même si Genji est la figure centrale, il n'est aucunement un héros, et la romancière (et de ce fait la mangaka) accorde énormément d'importance aux femmes gravitant autour de lui (à commencer par ses nombreuses conquêtes), en décortiquant leur condition, l'emprise que Genji ou d'autres hommes peuvent avoir sur elles, le fait que toutes ne peuvent contrôler leur vie sans passer par certaines choses peu morales...l'ensemble pouvant donner lieu à des axes narratifs qui, en plus d'être immoraux, peuvent avoir quelque chose de terrifiant (on pense entre autres à la façon dont Genji veut faire de la petite princesse Murasaki, une enfant de dix ans quand il la rencontre, sa femme idéale).

Enfin, l'autre richesse captivant de cette adaptation est à chercher dans l'art visuel de mangaka, saisissant sitôt qu'on accepte de s'y plonger pleinement. Alors que l'oeuvre aurait éventuellement pu paraître datée (d'autant plus que,comme déjà dit, certains personnages se ressemblent beaucoup), il n'en est rien, tant la fluidité graphique de l'autrice est là. Tour à tour minutieux/posés, riches de belles envolées dans les découpages, ou dignes de véritables tableaux dans leur composition, les planches en mettent plein les yeux et font ressortir à la fois tout le raffinement du trait fin de l'autrice, sa réappropriation des arts japonais de l'époque dans son style, la subtilité des émotions des personnages qu'elle retranscrit bien, et la richesse des décors et tenues d'époque. Le roman d'origine étant également réputé pour son côté très descriptif et pour son aspect introspectif, Waki Yamato avait un matériel de base très solide pour sa mise en images, et on sent bien qu'elle en a profité autant que possible. Nombre de détails paraissent issus de choix bien réfléchis, si bien que l'on comprend facilement pourquoi il a fallu 14 années à la mangaka pour arriver au bout de son projet.

Manga culte et indémodable, adaptant avec un soin et une passion infinis l'une des oeuvres littéraires japonaises les plus essentielles de l'Histoire, Asaki Yumemichi - Le Dit de Genji ne déçoit donc aucunement sur ce premier volume. Au-delà de l'adaptation limpide et riche que l'on attendait, l'oeuvre est également un exercice artistique saisissant, où chaque planche, chaque tableau de la mangaka est susceptible de ravir les fans. On ne peut donc que remercie Panini d'avoir pris le pari de publier en France cette pièce-maîtresse, d'autant plus que l'éditeur a bien compris que, pour une telle oeuvre, il fallait un travail à la hauteur. Ainsi, pour cette version française destinée à compiler les 13 tomes d'origine en 7 pavés d'environ 400 pages chacun, on trouve un format de 15x21cm adéquat au vu du travail visuel de la mangaka, la qualité de papier et d'impression habituelles des formats de l'éditeur dits "perfect", une jaquette restant fidèle à l'édition nippone la plus récente en plus d'être agrémentée d'éléments en vernis sélectif avec léger relief, la conservation de la fresque vouée à se compléter au dos des tomes une fois ceux-ci rangé côte à côte, un lettrage propre de Lara Iacucci, et surtout une traduction impeccable de la toujours talentueuse Miyako Slocombe, traductrice toute désignée puisqu'elle a été bercée par cette oeuvre, d'après ses propres dires. Et ce n'est pas tout puisque, en terme de suppléments éditoriaux, l'éditeur a inclus une préface enrichissante d'Aurélie Samuel (historienne de l'art et commissaire de l'exposition "A la cour du Prince Genji"), un arbre généalogique des personnages principaux et une présentation des personnages, le tout permettant de bien contextualiser l'oeuvre afin de mieux s'y plonger. Et en cerise sur le gâteau, l'éditeur a prévu de proposer, au fil des volumes, la totalité des pages en couleurs disponibles autour de la série: on retrouvera donc dans chaque volume les pages en couleurs des chapitres (dix pages dans ce premier tome) ainsi qu'une riche galerie d'illustrations (ici huit pages, pour cinq illustrations somptueuses), afin de profiter des magnifiques peintures de la mangaka !



Chronique 1 :


Dans la littérature classique japonaise, peu de noms résonnent fortement jusqu'à nos contrées. Le Dit du Genji fait partie de ces œuvres millénaires dont le nom évoque quelque chose. Écrit par Murasaki Shikibu dans les années 1010 à l'époque Heian, il a marqué de différentes manières, dont son caractère psychologique et son histoire dépeinte sur plusieurs dizaines d'années. Il n'est pas rare de voir l'œuvre évoquée de différentes manières dans la fiction japonaise, si bien que plusieurs auteurs se sont déjà essayés à une adaptation du récit, ou à sa réinvention.

La plus célèbre d'entre-elles est certainement Asaki Yumemishi, un manga faisant office de shôjo dit "rétro" que nous n'osions même pas espérer dans nos contrées. C'est pourtant Panini Manga qui, dans sa volonté d'entretenir le manga de patrimoine, publie dès cet automne 2024 la série dans une édition Deluxe. L'œuvre est l'une des pièces maîtresses de Waki Yamato, une grande dame du manga qui n'avait jamais été publiée chez nous jusqu'à aujourd'hui. Certains connaissent pourtant indirectement son style grâce au dessin animé Marc & Marie, adaptation de son manga Haikara-san ga Tooru. Asaki Yumemishi est une œuvre-fleuve comptant initialement 13 volumes publiés entre 1979 et 1993 et initialement publiée dans la revue Mimi des éditions Kôdansha. Elle fut rééditée à pas moins de cinq reprises, preuve de son importance et de son succès, la dernière version en date datant de 2021 et comptant 7 volumes. C'est cette version que Panini a choisie comme base, une édition agrémentée de pages couleur et d'illustrations avant d'offrir au lectorat francophone la mouture la plus complète possible.

À la cour, l'Empereur s'éprend de Kiritsubo, l'une de ses épouses secondaires fraîchement arrivées, au point d'en devenir sa favorite. La situation ne manque pas de faire des émules et attise la jalousie de la Dame du Kokiden, épouse principale de l'Empereur. Alors, quand Kiritsubo tombe enceinte et accouche du jeune Genji, il est décidé de l'éloigner des jeux de pouvoir de la cour tandis que le premier fils du souverain deviendra le prince héritier. Garçon d'une beauté sans pareil, Genji est rapidement surnommé le Prince Radieux. Bien qu'il ne soit pas appelé à devenir Empereur, et malgré lé décès hâtif de sa mère durant sa jeune enfance, tout semble lui sourire. Mais le voilà frappé par un amour immoral : le garçon tombe amoureux de Fujitsubo, la nouvelle épouse de son père, un amour qu'il ne parvient à oublier au fil des années. Alors, quand le voilà en âge de devenir adulte, le Genji s'adonne à différentes liaisons afin de tenter d'exorciser ces sentiments impossibles qu'il éprouve pour Fujitsubo...

L'intrigue du Dit du Genji est déstabilisante au premier abord, pour son contexte et par la manière de présenter et nommer les personnages. Rapidement, le lecteur est plongé dans cette cour impériale d'autrefois habitée par les convoitises et jalousies, nous poussant à vite nous acclimater à ce cadre. Dans cet ensemble, les personnages sont le plus souvent nommés par leurs titres plus que par des noms, ce qui joue indéniablement dans la difficulté d'immersion sur les premières pages. Mais il se pourrait que dès la fin des années 1970, la mangaka ait compris le côté daté de l'œuvre littéraire. Aussi, son découpage et sa narration sont particulièrement bien calibrés afin de ne jamais nous perdre, et de manière à nous faire comprendre en quelques échanges à peine les protagonistes et enjeux d'une nouvelle séquence. Ce premier tome peut déranger sur les premières pages, mais c'est un sentiment de confusion qui s'évapore assez rapidement, nous permettant alors d'apprécier l'œuvre et son esthétique.

Le Dit du Genji peut, d'une certaine manière, rappelle les Liaisons Dangereuses si on cherche un comparatif du côté de la littérature française. Bien que plus de 700 ans séparent les deux écrits, on trouve quelques similitudes comme un contexte de noblesse habité par la luxure, les amours interdits, la débauche et des interactions parfois immorales. Il faut alors voir le contexte d'époque pour apprécier pleinement les enjeux développés, car il ne fait aucun doute que la morale décadente d'autrefois créer une rupture qui créera le malaise à certains moments, comme lorsque le Genji jette son dévolu sur une fillette. Pourtant, même avec un regard contemporain, la lecture de ce premier volume est transcendée par la dimension psychologique du titre. Parce que les mœurs dépeintes nous sont parfois choquantes, on peut voir une complexité grandissante chez les personnages, victimes de leurs émois, les menant vers une débauche impensable.

Ce premier volume a une structure claire et linéaire. Le récit progresse de manière chronologique, si bien que de nombreuses années se sont écoulées entre la première et la dernière page. Partant de la liaison entre l'Empereur et Kiritsubo, ce premier tome narre la naissance du Genji et sa croissance jusqu'à devenir un adulte avide de conquêtes. Des conquêtes qui, certes, naissent du caractère dom juan du personnage, mais aussi de sa profonde mélancolie liée à l'amour impossible qu'il éprouve pour Fujitsubo. Plusieurs appréciations s'offrent donc à chaque étape durant laquelle le Genji passe de séduction en séduction, ce qui permet aussi au récit d'offrir une belle panoplie de personnages féminins. Des femmes toutes différentes et représentant le contexte d'époque à leur manière, donnant ainsi lieu à une variété de situations et de messages, et faisant naître chez nous une forte empathie à chaque histoire de cœur et de corps. Loin d'être un simple récit historique sulfureux, cette première partie du Dit du Genji offre une réelle immersion dans le Japon d'époque, au cœur d'intrigues complexes et torturées tantôt légères, tantôt profondément tragiques. Un résultat d'autant plus immersif que d'autres personnages finissent par sortir leur épingle du jeu tel que le Commandant, ami et rival en amour du protagoniste, tandis que la maturité des personnages à travers le temps mène à des événements à même de redistribuer les cartes dans cette cour impériale rude. C'est en ce sens que la fin du premier volume amène quelques retournements de situations fascinants, créant l'impatience de découvrir la suite.

Aussi, impossible de ne pas évoquer l'art de Waki Yamato dont nous pouvons apprécier pour la toute première fois le style. 2024 étant une belle année pour le shôjo rétro, voire le manga rétro d'une manière générale, la découverte de la patte de l'artiste est saisissante. Son trait, sensible, se conjugue à des planches toujours habiles pour varier les émotions. Ainsi, le Dit du Genji peut passer de l'humour au drame via des planches inspirées pour transmettre l'intensité dramatique. Et d'une manière globale, la finesse du trait et le rendu esthétique de l'époque apportent une véritable poésie visuelle à l'ouvrage, ce qui va de pair avec ces personnages qui, régulièrement, s'expriment par la poésie pour communiquer leurs émois. Et si le style de Waki Yamato est déjà gracieux sur les planches, les illustrations de l'artiste, elles, sont dignes de peintures. Aussi, Panini nous fait un beau cadeau en intégrant les pages couleur et en concluant ce premier volume par une galerie de visuels supplémentaires.

Véritable exercice de découverte artistique et littéraire, ce premier tome du Dit du Genji honore toutes les attentes qu'on pouvait avoir vis-à-vis de ce manga majeur et important. Par ses compositions, qu'elles soient scénaristiques ou graphiques, Waki Yamato rend un récit fluide et bien mené, nous permettant d'apprécier un écrit certes daté, mais qui parvient à faire mouche et à fasciner, quand bien même les mœurs ont largement évolué en 1000 ans. Sensible et profond, le récit s'offre une force visuelle indéniable grâce à la sensibilité du style de son autrice. Et si certains personnages féminins tendent à se confondre, la narration est si bien menée qu'il est difficile d'être perdus. En outre, ce premier tome est une lecture indispensable en cet automne pour les amoureux du manga de patrimoine, le tout étant servi dans une très jolie édition. Saluons aussi le travail de traduction de Miyako Slocombe, impeccable, ne serait-ce pour la justesse du texte et sa manière de rendre aussi clair des dialogues auraient pu être ressentis comme datés.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

18 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs