Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 17 Mai 2023

Après avoir proposé en juin 2022 Invitation au plaisir, le tout premier recueil hentai du mangaka Bifidus, les éditions Hot Manga ont enchaîné dès le mois d'août de cette même année avec le deuxième livre de la carrière de cet auteur: L'antre de l'immoralité, un recueil d'environ 180 pages publié au Japon par les éditions Futabasha en 2017, et regroupant les histoires courtes que l'artiste prépublia initialement entre 2015 et 2017 dans les pages du magazine Angel Club d'Angel Shuppan.

On ne va pas vous résumer ici les différentes histoires, puisqu'il n'y en a pas. En effet, Bifidus ne s'embarrasse aucunement du moindre petit semblant de scénario pour plutôt tout de suite rentrer dans le vif du sujet. Et de ce côté-là, on peut dire que l'oeuvre porte bien son titre puisque ce sont en permanence des relations taboues et immorales qui dominent, en particulier en faisant dans l'inceste ou l'adultère. Mère, belle-mère, tante, grande soeur, petite soeur, belle-soeur, soeurs jumelles, cousine... Si l'on excepte la fille et quelques autres, Bifidus s'amuse à mettre à l'honneur quasiment toute la panoplie des relations "interdites" dans le cadre familial. Mais même si voir ces tabous brisés plaira probablement à une partie du lectorat, cela suffit-il à faire de L'antre de l'immoralité un bon recueil ?

Bien que chacun se fera sa propre réponse à cette question selon ses goûts, il faut tout de même souligner les différentes limites de l'ouvrage, à commencer par son manque de renouvellement sur le plan visuel: les pratiques sexuelles restent sur 2-3 classiques, les positions sont très souvent les mêmes d'une histoire à l'autre, les personnages féminins ont toutes le même gabarit très généreux et quasiment toutes les mêmes expressions (il n'y a quasiment que leurs cheveux et éventuellement leur teint de peau qui les différencient un peu)... Restent quelques éléments de lingerie sympathiques bien que peu mis en avant, ainsi qu'un ensemble qui pourra facilement ravir les fans de femmes très bien pourvues par la nature. A part ça, il est quand même dommage que le mangaka rentre à chaque fois si vite dans les scènes de sexe sans offrir la moindre réelle contextualisation, chose qui aurait pu rendre les histoires plus immersives.

Visant un public très ciblé au vu de son contenu (si les relations immorales type inceste et adultère ne sont pas votre truc, fuyez), L'antre de l'immoralité reste un recueil plutôt moyen dans le genre, principalement à cause d'un manque de renouvellement et à des mises en contextes soit très ruchées soit inexistantes.

Enfin, concernant l'édition, on regrettera surtout quelques textes mal placés dans les cases ainsi que des moirages régulièrement présents dans l'impression, mais rien d'insurmontable. Les 16 premières pages en couleurs sur papier glacé sont un gros plus, le papier à la fois souple, assez épais et opaque s'avère satisfaisant, et la traduction signée Dominique fait correctement son office.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
12 20
Note de la rédaction