Alderamin on the sky Vol.1 - Actualité manga
Alderamin on the sky Vol.1 - Manga

Alderamin on the sky Vol.1 : Critiques

Nejimaki Seirei Senki - Tenkyou no Alderamin

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 03 Janvier 2018

Critique 2


A l'origine d'Alderamin on the sky, on trouve un light novel écrit par Bokuto Uno, illustré par Sou Sanba, et en cours de parution au Japon depuis 2012 chez ASCII Media Works. A ce jour inédite en France, cette série de romans a vu son nom un peu popularisé internationalement en 2016, avec l'arrivée de son adaptation animée qui fut diffusée chez nous par la plateforme Crunchyroll en simulcast. Mais entre les romans et la série animée, il y a également eu le lancement du manga !


Démarrée au Japon en 2014 dans le magazine Dengeki Maoh d'ASCII Media Works, la version manga d'Alderamin on the sky a été dessinée par Taiki Kawakami, mangaka que l'on a récemment retrouvé en France aux éditions Kurokawa avec une autre adaptation de light novel : Moi, quand je me réincarne en slime. Le manga Alderamin s'étant achevé en 2017 après 7 tomes alors que le light novel est toujours en cours avec pour l'instant 13 volumes, on peut facilement en conclure qu'à l'instar de l'anime, il n'adaptera qu'une partie des romans d'origine.


Alderamin on the sky nous plonge dans un monde où deux nations, l'Empire de Katjvarna et la République de Kioka, sont en guerre. Le récit démarre par une mystérieuse promesse entre deux jeunes habitants de l'empire : celle que Ikta Solork, éternel flemmard, passe avec son amie d'enfance, la jolie et talentueuse Yatorishino Igsem. S'il l'aide, Yatori trouvera à Ikta un poste tranquille à la bibliothèque impériale. Quelques années plus tard, tous deux démarrent les épreuves de l'examen d'officier de l'académie militaire Segal, examen réputé extrêmement difficile. La première épreuve est brillamment réussie par Yatori, ce qui ne provoque aucune surprise auprès de ses camarades tant la jeune fille est une élève brillante en plus d'être populaire. Mais l'étonnement est déjà plus de mise quand ceux-ci apprennent qu'Ikta, vu comme un incapable ne faisant aucun effort, a lui aussi réussi la première épreuve ! Mais tout se déroulera-t-il toujours aussi bien pour les deux jeunes gens ? Alors qu'ils prennent le bateau avec les autres candidats afin d'aller passer la 2ème épreuve, ils ne savent pas encore que le voyage leur réserve un terrible coup du sort.


Dans une première partie de tome qui vise surtout à mettre en place les principaux personnages tout en lançant rapidement les rebondissements, Taiki Kawakami a le mérite de ne pas traîner inutilement, mais c'est à double tranchant : concrètement, l'introduction des principaux personnages est un poil rapide, si bien qu'en dehors d'Ikta et de Yatori les différentes personnalités ont d'abord un peu de mal à s'installer et à percer, même si leur brève présentation permet d’évoquer quelques informations sur certaines illustres familles. De même, pour l'instant le contexte de guerre n'est présenté qu'en surface, sans vraiment de détails (on sait qu'il y a une guerre entre les deux nations limitrophes... et c'est à peu près tout). C'est pourtant bel et bien aux côtés de quelques autres visages (4, pour être précis) que tous deux vont vivre un événement qui va faire basculer leur existence à tous les 6, vers des dangers qu'ils ne s'attendaient pas à affronter si tôt ! 


C'est à partir de là que le récit devient un peu plus intéressant, notamment en exploitant un petit peu plus certains personnages. Ainsi, si Yatori séduit beaucoup dans son charisme, on retient plus le caractère d'Ikta, jeune homme qui peut d'abord agacer un peu avec sa flemme totale, sa nonchalance, et sa tendance à draguer toute femme aux formes mères. Le garçon a d'abord l'air assez inconsistant et irritant, mais on apprécie assez vite d'en apprendre peu à peu un petit peu plus sur lui (entre autres, ses origines plus que modestes). Et dès que le danger va se présenter, il pourrait dévoiler une tout autre facette de lui, alliant une capacité de survie et une certaine malice à un côté plus froid. L'un des premiers grands éléments suscitant la curiosité provient clairement du caractère de ce jeune garçon, plus ambivalent, voire inquiétant, qu'il n'y paraît. On retient aussi le personnage de Chamille, fillette visiblement embarquée clandestinement, et qui jouera sans nul doute un rôle très important au vu de son identité et de ce qu'elle a à révéler sur sa famille et sur l'Empire de Katjvarna, un empire peut-être pas si beau que pourraient le penser ceux qui se battent pour lui... Ikta et ses compagnons sont-ils du bon côté ? C'est la question que l'on se pose, d'autant plus au vu de certaines scènes où les ennemis combattant pour la république semblent accueillants. L'autre élément suscitant beaucoup l'intérêt vient bel et bien de cette possible ambiguïté entre les camps, et l'on attend impatiemment d'en découvrir plus à ce sujet.


Pour le reste, le récit distille quelques éléments plus fantastiques et qui pourraient amener pas mal de choses, à commencer par les croyances (surtout autour d'Alderamin) et par l'utilisation d'esprits divisés en 4 catégories (lumière, feu, eau, vent) et pouvant être utiles en combat. Le récit profite de ce dernier élément pour confronter brièvement l'univers au domaine scientifique, on se demande si c'est une piste qui sera creusée par la suite.


Visuellement, Kawakami livre une copie propre et immersive, avec des designs de personnages plutôt fidèles aux illustrations du light novel d'origine. On notera quand même que le trait est un peu plus affiné que dans les romans ou l'anime. Le découpage est dynamique, les décors sont présents quand il le faut et sont utilisés à bon escient... En somme, on a droit à un travail de bonne facture.


Malgré quelques éléments de background (certains personnages en tête) qui peinent à bien ressortir, le récit s'emballe suffisamment vite pour ne plus lâcher le lecteur, et propose quelques idées très prometteuses qui éveillent très facilement la curiosité. Sur ce premier volume, Alderamin on the sky a toutes les cartes en mains pour offrir un divertissement réussi, et c'est tout ce que l'on espère.


Rien à redire concernant l'édition française proposée par Ototo Manga : le vernis sélectif fin de la jaquette attire l'oeil, les 4 premières pages en couleurs sont un petit plus très agréable, le papier est bien épais tout en restant souple, l'impression effectuée chez l'imprimeur Aubin est excellente, et la traduction assurée par Adrien Ghariani est fluide, s'adapte plutôt bien aux personnages et ne comporte pas de couacs.


Critique 1


La volonté d’Ototo d’explorer le monde du cross média lié au light-novel ne faiblit pas. A l’approche de l’été, l’éditeur nous propose la nouvelle œuvre de fantasy de son catalogue : Alderamin on the Sky. Nejimaki Seirei Senki – Tenkyô no Alderamin de son vrai nom, le titre est initialement un light-novel écrit par Bokuto Uno et illustré par Sanba Sô, comptant actuellement onze volumes au Japon. Comme toute œuvre à succès, le roman a bénéficié d’une adaptation animée en 13 épisodes en 2016 par le studio Madhouse, support qui a permis au public francophone de découvrir la saga grâce à la VOD sur Crunchyroll. Depuis 2014, une adaptation manga dessinée par Taiki Kawakami est en cours et dénombre actuellement sept volumes au Japon. Il s’agit donc du deuxième support lié à Alderamin que nous découvrons dans l’hexagone, mais la toute première œuvre du mangaka qui arrive entre nos mains, celui-ci ayant trois séries à son actif pour le moment.


L’empire de Katjvarna est en guerre contre la République de Kioka. Au sein de la nation, Ikta Solork s’apprête à passer l’examen pour devenir officier, au même titre que son amie Yatorishino Igsem. Si Ikta est un tire-au-flanc à la réputation bien marquée, Yatori jouit d’un fort prestige grâce à la lignée noble dont elle est issue. Et si Ikta souhaite s’engager comme officier, c’est pour respecter un pacte avec son amie, prête à faire marcher ses relations pour garantir un poste au jeune homme à la bibliothèque impériale. Après avoir brillamment réussi la première épreuve de l’examen, les deux jeunes gens et une poignée d’autres candidats prennent la route vers le site de la deuxième épreuve. Mais en chemin, une catastrophe s’apprête à chambouler leur existence…


Titre de fantasy, Alderamin on the Sky nous projette dans un univers fictif où règne un conflit entre deux nations, point de l’histoire anecdotique au début du tome, mais qui gagnera en importance par la suite. Loin de la fantasy à laquelle Ototo nous a habitués, à savoir celle à base de mondes virtuels ou d’imaginaire pur comme Re :Monster et Gate, l’univers d’Alderamin s’appuie surtout sur différentes factions politiques en plein conflit, une guerre qui marquera la destinée de quelques jeunes individus sur le point de devenir militaires. En tant que tome d’introduction, ce premier opus prend plutôt son temps pour conter les premiers événements de l’intrigue et présenter ses personnages. Le récit, bien rythmé, s’intéresse alors aux deux protagonistes et leur désir de passer l’examen d’officier, un début de récit somme toute classique, avant de passer à des péripéties plus importantes et aux enjeux assez inattendus. Au final, la deuxième partie du tome est à mi-chemin entre la fantasy et le survival. Aussi, si l’intrigue reste dans cette lignée, Alderamin pourrait bien être un titre qui, sur le long terme, sortira du lot parmi les mangas de son genre.


L’intérêt d’Alderamin, sur ce premier tome, réside aussi dans les ambitions de son univers. En effet, l’histoire parle d’un conflit entre deux nations dont nous ignorons beaucoup de choses. Et si nous avons d’abord tendance à considérer l’empire de Katjvarna comme le « bon » côté et la république de Kioka comme l’ennemi à abattre, le tome va progressivement annihiler ce manichéisme et chambouler notre point de vue jusqu’à orienter nos attentions quant au déroulement de l’intrigue. De nombreux mystères résident alors : l’empire est-il corrompu ? Quel est le secret de la lignée impériale ? De nombreux points d’interrogation sur les enjeux politiques sont de mise et à ce titre, notre attention est toute captée. Outre ces éléments narratifs, l’univers de la série nous intéresse dans son orientation fantastique où la science semble s’opposer au surnaturel. Ainsi, de petites entités aux caractéristiques bien marquées accompagnent les personnages et si leurs rôles sont réduits pour l’instant, évitant d’ailleurs bien des facilités scénaristiques, un intérêt leur est accordé et leur rôle pourrait se développer à l’avenir, ce qui garantirait peut-être des batailles de plus grande ampleur.


Enfin, c’est le casting de têtes d’affiche qui donne sa couleur à ce premier tome d’Alderamin. Les principaux personnages sont présentés à tour de rôle et chacun trouve aisément sa place, aussi bien par leurs caractères efficacement marqués, ou leurs aptitudes. La présentation des personnages est donc efficace et si quelques semblants de stéréotypes subsistent (comme la fille mignonne, mais un peu cruche ou le bishônen sympathique et droit dans ses bottes) le duo phare est plus intéressant. Yatori est une aventurière au fort caractère dont le rôle sera sans doute important tandis qu’Ikta est davantage un antihéros de par son détachement, son côté dragueur qui le rend volontairement lourdaud, et ses facultés plus mentales que physiques qui font de lui un tacticien hors pair. Tout ce beau monde présenté, on attend maintenant de voir comment chacun assumera son rôle, et quels développements le récit peut leur accorder.


L’adaptation manga d’Alderamin on the Sky est aussi séduisante grâce au coup de crayon de Taiki Kawakami. Son style est très loin de l’esthétique de l’adaptation animée, si bien que passer d’un support à l’autre est une chose délicate. Néanmoins, le style du mangaka est empli de charme : son trait est précis et assez dense, car riche en détails. Si la mise en scène manque peut-être d’envergure, le coup de crayon du mangaka, lui, ne manque pas d’atout.


Côté édition, Ototo libre un très bon travail. L’impression est de qualité, de même que le papier épais sélectionné, et la traduction d’Adrien Ghariani est sans fausse note. La présence de quatre pages couleur est aussi des plus appréciables.


Au final, ce premier tome d’Alderamin on the Sky est une petite surprise. Bien qu’adaptée d’un light-novel, un support qu’on pourrait aisément sous-estimer tant il regorge de séries du même type, le récit initialement créé par Bokuto Uno et repris par Taiki Kawakami sur ce manga est plus intelligent qu’il n’y paraît. L’univers fonctionne, le ton du manga est plus manichéen qu’il n’y paraît, et le récit est suffisamment rythmé et riche en perspectives pour nous accrocher dès ce premier volet. Une très bonne entrée en matière, donc, on attend alors la suite avec une certaine hâte.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

15 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs