A Tropical Fish Yearns for Snow Vol.7 : Critiques

A l'heure où de potentielles nouvelles recrues arrivent au club d'aquariophilie, Konatsu, elle n'y apparaît pourtant plus: tourmentée par ses sentiments contradictoires (elle est à la fois contente de voir son amie s'ouvrir aux autres, mais ressent comme un vague à l'âme en se disant qu'elle n'est plus la seule à la voir telle qu'elle est), la jeune fille, après avoir eu des mots un peu durs à l'égard de Koyuki, n'ose plus y apparaître. Et même en dehors du club, elle n'ose plus aborder Koyuki, fuit, fait comme si elle n'existait pas, et est la première à le regretter, à s'en vouloir. Face à ça, Koyuki, forcément, s'interroge sur la façon dont une distance s'est créée entre elle et son amie. Qu'a-t-elle fait qui a pu blesser Koyuki ? Comment peut-être se faire pardonner ?

Une nouvelle fois, avec ce tome Makoto Hagino arrive particulièrement bien à aborder la complexité, les contradictions de ses deux héroïnes, qui n'en sonnent que plus justes: alors qu'elles représentent tout l'une pour l'autre, une distance s'est créée entre elles précisément à cause de ça. Dans le fond, leur problème est un peu le même: elles doutent, elles se trouvent nulles comme amie alors qu'elles se sont déjà tant apportées, chacune d'elles se trouve égoïste alors qu'elles ne cessent de penser l'une à l'autre... et tout ceci les empêche d'avancer. Pourtant, la solution réside dans un fait tout simple: oser se confier, continuer de s'écouter. Y parviendront-elles ? On vous laisse le découvrir, mais une chose est sûre: en plus de joliment exposer les émotions complexes de ses deux héroïnes avec une belle sensibilité plus ou moins contenue, Hagino séduit aussi pour deux autres éléments. L'un n'est autre que son style visuel toujours aussi séduisant, alliant douceur et sensibilité en s'attardant beaucoup sur les expressions faciales nuancées des deux jeunes filles (avec même une double-page vraiment belle sur Konatsu), et jouant à nouveau sur la métaphore visuelle autour de la salamandre et de la grenouille avec une certaine efficacité. Quant à l'autre, il s'agit de la place accordée aux personnes qui connaissent le mieux Konatsu et Koyuki: leurs propres parents. Entre le père de Koyuki qui se demande comment agir en tant que figure paternelle, sa mère qui se sent inutile mais veut offrir à son enfant une oreille attentive à qui se confier, celle de Konatsu qui s'interroge aussi, et son papa si souvent absent qui regrette de ne pas être plus présent pour sa fille, on a des cas variés mais tous unis par une même chose: ils aiment leurs filles au point de naturellement s'inquièter pour elles, mais ont aussi foi en elles.

Décortiquant avec soin ses héroïnes pour mieux les faire avancer en douceur, Makoto Hagino séduit, une nouvelle fois, et confirme encore les qualités de sa tranche de vie adolescente.On attendra désormais avec impatience les deux derniers tomes d'A tropical fish yearns for snow, qui devraient confronter Koyuki et Konatsu a de dernières épreuves inévitables et essentielles, en tête desquelles l'après-lycée qui arrivera un an plus tôt pour Koyuki et, bien sûr, les sentiments exacts des deux jeunes filles.