A Tail's Tale Vol.2 : Critiques

Okashiratsuki

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 03 Octobre 2022

Alors que la joyeuse et ouverte d'esprit Nachi l'avait accepté sans juger sa queue de cochon, Utsumi a dû déménager soudainement et a préféré ne pas en donner les raisons à sa nouvelle amie. Depuis ces séparations, deux années se sont écoulées, et la jeune fille ne s'en est toujours pas remise: ayant eu le sentiment d'être trahie et de ne servir à rien, la joviale adolescente a laissé place à une fille ayant décidé de ne plus faire confiance aux autres, au point de se donner à fond uniquement dans les études où elle compte devenir parmi les meilleures à l'échelle nationale. Elle n'a cependant aucune idée de ce que ressent réellement Utsumi au fond de lui-même: de son côté, le jeune garçon a beau se répéter sans cesse qu'il s'agissait juste d'une fille bizarre comme pour se convaincre qu'elle ne lui manque pas, il y a des signes qui ne trompent aucunement... Alors, tous deux se retrouveront-ils un jour ?

Après un premier volume où elle nous narrait avec une douceur et une tolérance infinie les débuts de la forte relation d'amitié entre ses deux personnages principaux, Mizu Sahara avait bien bousculé les choses dans la fin du tome, pour mieux nous offrir un deuxième opus marqué avant tout par l'éloignement entre les deux adolescents. Ce qui, à terme, pourrait bien tester la force de ce qui les unit bel et bien.

On retrouve donc, chacun de leur côté, et avec un accent qui est quand même un peu plus mis sur la jeune fille, les deux personnages deux ans plus tard, avec un Utsumi qui continue de s'isoler en n'attendant pas grand chose des autres, et une Nachi qui ne veut plus faire confiance aux autres et chez qui la personnalité joyeuse et candide a laissé place à un caractère plus désabusé et rebelle, refusant de se mêler à autrui et posant un regard plus négatif qu'avant sur ce qui l'entoure. Dans ce contexte, la mangaka distille encore, de chaque côté, des petits éléments sur le rejet de la différence qui est quasiment banalisé dans nos sociétés: tandis qu'Utsumi observe sans broncher les brimades que subit l'un de ses camarades de classe simplement à cause de son visage, Nachi voit des filles se moquer de certaines camarades de classe dans leur dos simplement parce qu'elles sont peu sportives, sont un peu enrobées, ont les jambes arquées...

La lecture aurait alors pu être pesante et plus négative, mais ce serait bien mal connaître l'autrice qui ne fait évidemment pas tout ça par hasard: sous son trait toujours aussi doux et sensible, elle montrera surtout que même s'il existera sûrement toujours ce genre de moqueries banalisées et de signes d'intolérance, il y aura également toujours des signes de soutien et d'acceptation. Du côté d'Utsumi, cela se ressent principalement par l'intermédiaire de son père qui s'inquiète pour lui et essaie de le pousser de l'avant. Mais c'est surtout autour de Nachi qu'on ressent le plus la chose, que ce soit via sa camarade de classe Uchida qui ne baisse jamais les bras même face à certaines choses impossibles au point de peut-être avoir un impact positif sur l'adolescente, ou plus encore via la grande soeur de notre héroïne qui prend encore plus d'importance en ayant droit à tout un petit approfondissement, elle qui s'est elle-même sentie comme inférieure et pas comme les autres par le passé pour des raisons familiales que l'on découvre (et à l'arrivée, ça ne fait que rendre son lien avec Nachi encore plus juste et fort), et qui à présent se confronte encore à certains tourments de femme adulte et active: elle continue de tout donner dans son travail mais se sent un peu seule en voyant ses copines, les unes après les autres, arrêter de bosser pour se marier. Alors qu'elle-même a peut-être surtout peur de tout laisser tomber pour changer de vie et s'accroche alors à son job en ayant toutefois le sentiment d'être transparente.

La plume douce-amère de l'autrice reste merveilleuse pour conter la suite de ce récit doux et sensible, jusqu'à nous laisser sur des dernières une nouvelle fois assez marquantes.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs