50 nuances de gras Vol.1 - Manga

50 nuances de gras Vol.1 : Critiques

Elf-san wa Yaserarenai

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 02 Juillet 2019

Chronique 2
  
Le moins que l'on puisse dire, c'est que les éditions Doki-Doki ont su faire parler au moment de l'annonce il y a quelques mois de leur nouvelle comédie, Elf-san wa Yaserarenai ! En cours de parution au Japon depuis 2016 dans les pages du magazine Comic Gum des éditions Wani Books, cette oeuvre signée Synecdoche a été renommée dans notre langue 50 nuancées de gras, un titre français qui, avec son jeu de mots se référençant à une autre oeuvre bien connue, parvient à faire ressortir à la fois le sujet de la série et son humour volontairement décalé, voire sa petite pointe d'érotisme. Au programme, une tranche de vie comique mêlant créatures de fantasy, petits problèmes corporels et conseils bien-être.

Naoe est un jeune homme qui, aux côté de sa pulpeuse directrice quarantenaire célibataire, travaille au sein d'un cabinet de chiropraxie et de relaxation, donc autant dire que tout ce qui est de l'ordre de la diététique, du bien-être et de l'esthétique, ça le connaît ! Seulement, son quotidien jusque-là plutôt tranquille est voué à devenir plus mouvementé à partir du jour où il reçoit la visite d'une nouvelle cliente un peu particulière, puisqu'il s'agit... d'une elfe ?! Une fois passée la surprise d'apprendre que les elfes existent, notre héros va devoir aider la dénommée Erufuda, qui a un épineux problème: elle ne peut plus retourner dans son monde, car le portail dimensionnel exige qu'on fasse le même poids à l'arrivée et au retour, et que l'elfette s'est quelque peu enrobée depuis qu'elle s'est prise de passion pour... les frites, un mets qu'elle adore, qui n'existe pas chez elle et qu'elle divinise carrément. Naoe va donc devoir aider cette demoiselle à retrouver son poids initial... mais est-ce que cela suffira à la faire retourner dans son monde ? En effet, en plus d'avoir un sacré caractère, Erufuda est incapable de résister à l'appel de la frite... Et les soucis de Naoe seront loin de s'arrêter là, car Erufuda n'est aucunement la seule créature fantastique à avoir élu domicile dans notre monde pour x raison.

Suivant un schéma assez simple d'un petit récit par chapitre, ce premier volume ne traîne pas pour démarrer: la mise en place est expéditive, et Synecdoche nous plonge donc très, très vite dans le vif du sujet, avec tout d'abord cette elfe ayant chopé un petit bidon tout grassouillet à force de se gaver de frites. Une situation loufoque et absurde sur laquelle l'auteur va se faire un plaisir de jouer, notamment en exagérant l'incapacité de notre chère Erufuda à résister à une plâtrée de frites. Et alors que le gag n'aurait pu durer qu'un chapitre et qu'on a très vite peur de voir les choses devenir répétitives, heureusement le mangaka ne traîne pas à amener à chaque chapitre une nouvelle demoiselle surnaturelle, chacune d'entre elles ayant son propre petit souci corporel: une elfe noire ayant un popotin un peu trop gros, une sirène ayant des problèmes de peau, une ogresse ayant un trop fort penchant pour les alcools humains, une lycanthrope devenue enrobée à force de manger tout ce qu'on lui donne... A chaque fois, par divers moyens bien souvent propres à son métier, Naoe devra aider ces fille sà plus ou moins retrouver une bonne hygiène de vie voire leur silhouette d'origine, mais bien souvent ce sera plus facile à dire qu'à faire.

On a bien des petits conseils santé par moments, sur l'importance d'entretenir sa forme physique, mais l'oeuvre joue avant tout sur deux créneaux. Tout d'abord, l'humour décalé, qui tient beaucoup dans le comportement des différentes héroïnes, bien souvent en inadéquation avec l'élégance ou le charme qu'on leur prête souvent dans les récits de fantasy. Ensuite, une petite dose d'ecchi assez gentillette, où la nudité se limite pour l'instant à une brève scène de bain, et où Synecdoche joue surtout sur les formes des demoiselles, qui sortent un peu des habituels diktats de beauté imposés par la société, ce qui leur confrère d'autant plus de charme. Difficile de ne pas aimer le petit bidou un peu grassouillet d'Erufuda ou le popotin fort de l'elfe noire Kuroeda, par exemple. Ces filles dégagent leur propre charme sans être dans les carcans, et c'est tant mieux, d'autant plus qu'en filigranes l'auteur n'insiste pas plus que de raison sur leur volonté de retrouver un corps parfaitement svelte: elles cherchent plus ou moins à faire attention et à s'entretenir avec l'aide de Naoe, mais elle ne se privent pas pour autant, et ça les rend d'autant plus appréciables.

L'un des risques de la série est de devenir très vite redondante en conservant pour l'instant un schéma similaire à chaque chapitre. Heureusement, à partir des deux derniers chapitres la galerie de visages est déjà assez importante, ce qui permet au mangaka de rythme de plus belle son oeuvre en jouant bien sur les personnalités, les caractères et les relations entre toutes ces filles. Si bien qu'au final, pour le moment il n'y a pas de lassitude, même si l'on peut se demander comment, au bout d'un moment, l'auteur va se renouveler.

Visuellement, Synecdoche est un auteur à la carrière encore jeune 50 nuances de gras est d'ailleurs sa première série de plus d'un tome), à côté de ça il exerce aussi dans le manga hentai sous le nom Methonium où il met surtout en scène des héroïnes un peu rondes et aux formes très généreuses, et il s'agit d'un héritage qui se ressent pas mal ici. Erufuda et les autres dégagent une pointe d'érotisme assez naturel, surtout dans la mesure où leurs corps et leurs petites rondeurs sont le sujet premier. Mais qu'on se le dise, c'est bien l'humour qui prime, et de ce côté-là le dessinateur sait mettre en scène des expressions et situations assez funs.

Servi dans une bonne édition (papier bien épais et assez souple, excellente impression, traduction assez dynamique, première page en couleur), 50 nuances de gras est donc plutôt une bonne surprise pour le moment. Il reste à voir comment Synecdoche cherchera à se renouveler par la suite, mais pour le moment on valide !
  
  
Chronique 1
  
Quel est le résultat d’un elfe additionné à plusieurs tonnes de frites ? 50 Nuances de gras !
Nouveauté printanière parue chez Doki Doki, c’est la seule œuvre de Synecdoche comptant trois volumes à l’heure actuelle au Japon. Une comédie hautement calorique publiée dans le magazine Comic Gum depuis 2016. On y suivra le périple d’une elfe qui mange des frites pendant son régime !

Naoe travaille dans un centre de massage et de bien-être. Une vie banale, où il passe son temps à fuir sa supérieure. Le jour où il rencontra Erufuda, son quotidien changea ! Une elfe venant tout droit d’un autre monde, coincée ici pour cause de surpoids. Grassouillette, têtue et totalement accro aux frites, c’est un caractère critique qui fera face à notre spécialiste en la matière. Il doit rivaliser contre ses pulsions pour le bien de sa patiente, légèrement spéciale sur les bords… Et l’aventure ne s’arrête pas à ça !

Outre le fait de découvrir la personnalité d’Erufuda et d’être cloîtré sur elle et son nouveau partenaire de régime, nous avons la chance de goûter à plusieurs demoiselles ayant un quelconque différent physique. Une elfe noire, une loup-garou, une sirène ou encore une ogresse, le plateau est complet ! L’histoire se déroule pratiquement comme un recueil avec à chaque chapitre, une nouvelle aventure avec une nouvelle recrue, seul notre duo paraîtra tout le temps. La base est posée, Erufuda, ayant commis l’erreur de goûter à la nourriture terrestre, demande les services de Naoe pour entamer un régime. Celui-ci l’aide à merveille, mais elle, obnubilée par les frites et arrivant à perdre très facilement du poids préférera rester dans ce monde où son palais des plus fins trouve satisfaction. Nous avons même le droit à un régime spécial elfe : perdre pour reprendre, perdre et reprendre encore et encore !

Concernant la profondeur du scénario, il est vrai que l’allure première est unanime à chaque personne : un récit humoristique, de quoi amuser la galerie avec un léger thème donné. C’est exact mais ce n’est pas tout ! Sachant que le pays même du manga est celui qui possède un des taux d’obésité les plus faibles du monde, la péripétie est le contraire de l’idéal japonais. Et nous le ressentons énormément : des moqueries à l’égard des différences, un acharnement sur le ventre d’Erufuda et une forte intensité du régime proposé par Naoe, seulement des légumes et du poissons. L’idéal proposé ici, est une fille maigre possédant des formes très avantageuses, cliché ecchi confirmé dans quasiment chaque parution japonaise… La face ludique des dessins qui cache en effet la triste réalité du pays.

Avec une couleur jaune voyante et une elfe mignonne affichant ses bourrelets en premier, Doki-Doki ne peut qu’attirer l’attention. Séduire le passant par l’approche des yeux, une technique qui marche plutôt bien ! En prime de cela, une première page couleur qui, à nouveau, met en avant Erufuda, la séduction graphique est faite. Sans parler des touches d’humour se cachant sous la jaquette, une impression et une traduction correcte. Bravo à l’éditeur !

C’est du côté de l’auteur que les choses se corsent… Les dessins sont soignés à leurs manières, des épaisseurs presque aussi grasses que les frites. Un ombrage, des nombreux décors et traits de mouvement selon les planches, Synecdoche donne beaucoup de dynamisme à son œuvre. Et puis, pour régaler la gente masculine, des scènes ecchi arborent une grosse place dans chaque chapitres. On vous rappelle qu’elle est pour public averti avec un âge minimum de 15 ans ! Voilà d’où provient l’appellation Seinen, style qui correspond tout à fait à l’éditeur et ses nombreux titres dans le genre.
Le menu proposé par l’auteur est tout fait : des rondeurs, un humain qui n’hésite jamais à aider les jeunes femmes en détresse. De quoi satisfaire tout types de lecteurs puisque nous rencontrons un certain nombre que caractéristiques. Sur une pointe de sel, nous attendons de voir comment il compte faire évoluer la chose.
  

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

15 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koalam
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs