3e Gédéon (le) Vol.3 - Actualité manga
3e Gédéon (le) Vol.3 - Manga

3e Gédéon (le) Vol.3 : Critiques

Dai-3 no Gideon

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 22 Mai 2018

Tout en préparant son entrée dans les Etats Généraux en tant que député, Gédéon tente de retrouver la trace de son ami Georges, non seulement parce que sa façon de vouloir changer le pays corrompu passe par des actes de plus en plus violents, mais aussi parce qu'il s'est accaparé sa précieuse fille, Solange. D'après le Compte d'Artois avec qui Gédéon est obligé de travailler, tout porte à croire que Georges prépare une attaque d'envergure quelque part, et que la famille royale est en danger. Mais encore faut-il trouver où...


La première partie du tome s'avère légèrement décevante sur un point: l'avancée de Gédéon pour déjouer l'attaque sur Réveillon. Taro Nogizaka va un peu vite en besogne, et n'évite pas quelques facilités (les domestiques qui parlent vraiment au bon moment des fleurs et du papier peint, l'attaque qui survient pile quand Gédéon arrive...). Mais pour le reste, les choses prennent ensuite un tour très intéressant, car dès lors que Gédéon et ses acolytes parviennent à contrer le plan de Georges allant jusqu'au Petit Trianon, le voici pris en amitié par la famille royale, qu'il va pouvoir découvrir un petit eu plus, en effaçant un peu certaines choses négatives qu'il ressentait à leur égard sans forcément les connaître. Le roi Louis XVI vu par Nogizaka dans son manga est un homme qui aimerait visiblement lui-même faire basculer l'ordre établi, renoncer aux privilèges de la noblesse et du clergé, et qui, pour ça, est incapable de mentir. Quant à la reine Marie-Antoinette, qu'en apparence l'auteur présente un peu comme ne jeune et jolie écervelée, elle s'avère être en réalité une femme perspicace, qui semble avant tout vouloir renoncer au luxe pour vivre plus paisiblement au "modeste" Petit Trianon avec ses enfants, comme une mère de famille normale, et en cultivant ses propres terres. Surtout, les deux souverains paraissent avoir un profond attachement pour leur famille, leurs enfants. Sous la supervision historique de Satoshi Yamanaka, le récit conserve une cohérence historique assez rigoureuse et crédible, que ce soit dans certaines explications historiques (imputer tous les problèmes à Louis XVI et Marie-Antoinette est une erreur, notamment parce que la situation s'est beaucoup dégradée suite aux actes passés de précédents souverains comme Louis XIV), dans l'interprétation de certains événements (comme la mort du prince dauphin, ou la fameuse histoire de la brioche), ou dans l'évocation de certains problèmes qui ont encore quelque chose de très actuel: lancement de rumeurs infondées visant à accentuer des haines (comme celle de la brioche), groupes de députés qui se chamaillent sans que rien n'avance au grand dam de Gédéon...


Mais la Révolution, elle, approche bel et bien, et Georges continue ses agissements pour la préparer, non sans aides. On notera ci l'entrée en scène remarquée de Manon Roland, figure révolutionnaire historique, qui entreprend ici de se battre pour les droits des femmes. Même si elle doit encore s'abaisser à certaines choses face à son époux pour pouvoir arriver à ses fins, on entrevoit une femme forte et charismatique, désireuse d'améliorer la condition féminine d'alors, et qui va avoir un impact fort sur Solange. Toujours aux côtés de Georges, la jeune fille voit alors se consolider en elle certaines convictions... Alors quel choix fera-t-elle quand sera enfin venue l'heure des retrouvailles, musclées, avec son père ? La dernière partie du tome est alors très intéressante grâce à ces retrouvailles entre Gédéon, Georges et Solange. L'heure est venue pour Georges de révéler certaines choses à Gédéon, ce qui relance de plus belle les raisons d'agir de chacun des deux hommes. Quant à Solange, son affection pour les deux la place dans une situation prometteuse. Dans un pays tombant petit à petit dans le chaos, quel sera le rôle à venir de cette jeune fille ?


Le 3e Gédéon reste une lecture intrigante et assez immersive. Malgré une narration parfois légèrement plan-plan, Nogizaka développe son histoire avec beaucoup de richesse et parvient à capter l'attention.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction