Si j'avais joué plus tôt à l'excellent Ys VIII - Lacrimosa Of Dana, nul doute que je me serais jeté sur ce IX dès sa sortie. À défaut, j'ai guetté son éventuelle présence en boutique, en vain, pour finir par le commander en ligne et le recevoir en compagnie du tout nouveau Trails From Zero. Dur dur, alors, de choisir lequel attaquer en premier ; j'ai déjà commencé par m'occuper sérieusement ma partie de Xenoblade Chronicles 2 qui traînait depuis un mois, après quoi Monstrum Nox s'est imposé. L'arc de Crossbell de The Legend Of Heroes aurait eu la priorité... s'il ne fallait pas de toute façon attendre quelques mois de plus pour en avoir la deuxième partie.
Donc, Ys IX.
On incarne une nouvelle fois Adol Christin, aventurier dont les pérégrinations mèneront cette fois à la ville de Balduq, réputée pour sa prison et occupée par l'empire Romun. Là, Adol se fait injustement arrêter et emprisonner. Lors d'une tentative d'évasion, une femme mystérieuse lui octroie des pouvoirs grâce auxquels il échappe aux gardes : le voilà devenu un « Monstrum ». Mais sa sortie de prison ne signifie pas la fin de ses ennuis : une étrange barrière, invisible et sans effet sur les citoyens normaux, l'empêche de quitter la ville. Il va devoir s'allier aux autres Monstrums, considérés comme des criminels, afin de repousser des invasions de monstres, percer le mystère de cet endroit... et trouver un moyen de partir de là !
Comme d'habitude avec Ys, et contrairement à bien des JRPG où l'on a l'occasion de voyager à travers un monde complet (et de le sauver, accessoirement), l'aventure se déroule dans une portion réduite d'un monde beaucoup plus vaste, ce qui n'empêche pas le jeu d'être très complet, ni le danger d'être de grande ampleur (parfois exagérément, certes). L'originalité, c'est qu'on se retrouve cette fois en territoire peuplé et « civilisé » plutôt qu'un secteur coupé du reste du monde, ce qui mènera l'intrigue à traiter avec des manigances actuelles et une certaine dimension politique, plutôt que de tourner quasi exclusivement autour de mystères antiques et de menaces issues de civilisations disparues : l'ambiance est différente, et sans être mieux ou moins bien, c'est appréciable. On pourra éventuellement regretter que les environnements soient un peu moins variés et colorés que ceux du VIII, mais ça colle avec la présente aventure.
Quant aux personnages, six sont jouables (dont Adol) et nous rejoignent au fil du jeu, avec un traitement pas toujours très habile du secret de l'identité civile de ces Monstrums (oh la la, qui peut bien être Furens Taurus ?), mais rien de bien gênant non plus. Je reprocherais davantage les différences de traitement à la fin du jeu, notamment Anemona qui est presque complètement snobée dans l'épilogue, alors que son apparition dans les images du générique aurait nécessité un minimum d'éclaircissements [SPOILER ALERT : elle est devenue humaine, carrément ? et même pas un mot d'explication ? la fée bleue est passée par là sans nous prévenir ?], mais on reste très loin de l'épilogue (ou plutôt de l'absence d'épilogue) catastrophique d'Ys Memories Of Celceta, qui s'arrêtait de façon tellement abrupte après le boss de fin qu'on ne savait même pas si les personnages secondaires étaient toujours vivants (oui, ça m'a traumatisé au point de devenir ma référence en termes d'épilogue foireux ; à chaque fois que je trouve que la fin d'un jeu aurait dû être plus développée, je relativise en comparant avec lui).
Côté gameplay, on reste globalement en terrain connu, avec un bon équilibre entre action et exploration.
Les environnements sont bien pensés, avec ce qu'il faut de secrets à dénicher pour rendre leur exploration gratifiante ; et petite nouveauté, l'obtention de compétences ne se fait plus à l'aide d'objets, elles sont liées aux personnages et à leur statut de Monstrums (courir sur les murs, planer, détecter les mécanismes cachés...).
Quant aux combats, on reste sur quelque chose de très similaire à Ys VIII : des affrontements dynamiques, une prise en main intuitive, les trois types d'armes et leur efficacité variant selon les monstres, avec possibilité de changer à tout moment de personnage contrôlé. Encore une fois, difficile de ne pas avoir ses préférences dans les persos (je me suis notamment éclaté avec Puppa), mais tous sont agréables à manier. J'ai juste eu un peu de mal à me remettre à un jeu si dynamique après l'action mollassonne de Xenoblade Chronicles 2, mais je m'y suis vite fait, haha.
Enfin voilà. Tout comme son prédécesseur, on tient là un très bon jeu. À choisir, j'aurais peut-être une préférence pour Lacrimosa Of Dana, mais sans doute plus parce que j'y ai joué avant que pour des raisons vraiment objectives.
Avec ça, j'ai fait le tour des Ys qui me sont accessibles. Et bien que les anciens ne soient pas aussi riches en contenu, j'aimerais beaucoup pouvoir compléter la saga. Puisque Origin a eu droit à un portage sur PS4 et Switch, on peut toujours en espérer autant pour d'autres. Ça n'a pas l'air d'actualité, mais on ne sait jamais.
Dernière chose : l'édition limitée de Ys IX vient avec le mini roman (en anglais) The Lost Sword, qui fait le lien entre le départ d'Adol et Dogi d'Afroca et leur arrivée à Balduq, soit entre Ys Seven (je crois) et IX, puisque la chronologie des aventures n'est pas celle des jeux. Bref, ce mini roman répond à une question existentielle : puisque dans chaque jeu, Adol finit avec un équipement mythique, pourquoi diable recommence-t-il systématiquement avec du matos pourri ?
Bon, c'est très court, et ce n'est clairement pas indispensable à l'appréciation du présent jeu, mais c'est plutôt bien fichu, et bien dans le ton de la série. Petite lecture appréciable, donc, et pour comparer avec le seul cas similaire que je connaisse, c'est bien mieux écrit et plus intéressant que Successors Of Hope fourni avec Tales Of Symphonia Chronicles (qui était pourtant plus long, et faisait le lien avec une suite qui ne pouvait pas tellement s'apprécier indépendamment).
De Voq [682 Pts], le 06 Juin 2023 à 21h44
Si j'avais joué plus tôt à l'excellent Ys VIII - Lacrimosa Of Dana, nul doute que je me serais jeté sur ce IX dès sa sortie. À défaut, j'ai guetté son éventuelle présence en boutique, en vain, pour finir par le commander en ligne et le recevoir en compagnie du tout nouveau Trails From Zero. Dur dur, alors, de choisir lequel attaquer en premier ; j'ai déjà commencé par m'occuper sérieusement ma partie de Xenoblade Chronicles 2 qui traînait depuis un mois, après quoi Monstrum Nox s'est imposé. L'arc de Crossbell de The Legend Of Heroes aurait eu la priorité... s'il ne fallait pas de toute façon attendre quelques mois de plus pour en avoir la deuxième partie.
Donc, Ys IX.
On incarne une nouvelle fois Adol Christin, aventurier dont les pérégrinations mèneront cette fois à la ville de Balduq, réputée pour sa prison et occupée par l'empire Romun. Là, Adol se fait injustement arrêter et emprisonner. Lors d'une tentative d'évasion, une femme mystérieuse lui octroie des pouvoirs grâce auxquels il échappe aux gardes : le voilà devenu un « Monstrum ». Mais sa sortie de prison ne signifie pas la fin de ses ennuis : une étrange barrière, invisible et sans effet sur les citoyens normaux, l'empêche de quitter la ville. Il va devoir s'allier aux autres Monstrums, considérés comme des criminels, afin de repousser des invasions de monstres, percer le mystère de cet endroit... et trouver un moyen de partir de là !
Comme d'habitude avec Ys, et contrairement à bien des JRPG où l'on a l'occasion de voyager à travers un monde complet (et de le sauver, accessoirement), l'aventure se déroule dans une portion réduite d'un monde beaucoup plus vaste, ce qui n'empêche pas le jeu d'être très complet, ni le danger d'être de grande ampleur (parfois exagérément, certes). L'originalité, c'est qu'on se retrouve cette fois en territoire peuplé et « civilisé » plutôt qu'un secteur coupé du reste du monde, ce qui mènera l'intrigue à traiter avec des manigances actuelles et une certaine dimension politique, plutôt que de tourner quasi exclusivement autour de mystères antiques et de menaces issues de civilisations disparues : l'ambiance est différente, et sans être mieux ou moins bien, c'est appréciable. On pourra éventuellement regretter que les environnements soient un peu moins variés et colorés que ceux du VIII, mais ça colle avec la présente aventure.
Quant aux personnages, six sont jouables (dont Adol) et nous rejoignent au fil du jeu, avec un traitement pas toujours très habile du secret de l'identité civile de ces Monstrums (oh la la, qui peut bien être Furens Taurus ?), mais rien de bien gênant non plus. Je reprocherais davantage les différences de traitement à la fin du jeu, notamment Anemona qui est presque complètement snobée dans l'épilogue, alors que son apparition dans les images du générique aurait nécessité un minimum d'éclaircissements [SPOILER ALERT : elle est devenue humaine, carrément ? et même pas un mot d'explication ? la fée bleue est passée par là sans nous prévenir ?], mais on reste très loin de l'épilogue (ou plutôt de l'absence d'épilogue) catastrophique d'Ys Memories Of Celceta, qui s'arrêtait de façon tellement abrupte après le boss de fin qu'on ne savait même pas si les personnages secondaires étaient toujours vivants (oui, ça m'a traumatisé au point de devenir ma référence en termes d'épilogue foireux ; à chaque fois que je trouve que la fin d'un jeu aurait dû être plus développée, je relativise en comparant avec lui).
Côté gameplay, on reste globalement en terrain connu, avec un bon équilibre entre action et exploration.
Les environnements sont bien pensés, avec ce qu'il faut de secrets à dénicher pour rendre leur exploration gratifiante ; et petite nouveauté, l'obtention de compétences ne se fait plus à l'aide d'objets, elles sont liées aux personnages et à leur statut de Monstrums (courir sur les murs, planer, détecter les mécanismes cachés...).
Quant aux combats, on reste sur quelque chose de très similaire à Ys VIII : des affrontements dynamiques, une prise en main intuitive, les trois types d'armes et leur efficacité variant selon les monstres, avec possibilité de changer à tout moment de personnage contrôlé. Encore une fois, difficile de ne pas avoir ses préférences dans les persos (je me suis notamment éclaté avec Puppa), mais tous sont agréables à manier. J'ai juste eu un peu de mal à me remettre à un jeu si dynamique après l'action mollassonne de Xenoblade Chronicles 2, mais je m'y suis vite fait, haha.
Enfin voilà. Tout comme son prédécesseur, on tient là un très bon jeu. À choisir, j'aurais peut-être une préférence pour Lacrimosa Of Dana, mais sans doute plus parce que j'y ai joué avant que pour des raisons vraiment objectives.
Avec ça, j'ai fait le tour des Ys qui me sont accessibles. Et bien que les anciens ne soient pas aussi riches en contenu, j'aimerais beaucoup pouvoir compléter la saga. Puisque Origin a eu droit à un portage sur PS4 et Switch, on peut toujours en espérer autant pour d'autres. Ça n'a pas l'air d'actualité, mais on ne sait jamais.
Dernière chose : l'édition limitée de Ys IX vient avec le mini roman (en anglais) The Lost Sword, qui fait le lien entre le départ d'Adol et Dogi d'Afroca et leur arrivée à Balduq, soit entre Ys Seven (je crois) et IX, puisque la chronologie des aventures n'est pas celle des jeux. Bref, ce mini roman répond à une question existentielle : puisque dans chaque jeu, Adol finit avec un équipement mythique, pourquoi diable recommence-t-il systématiquement avec du matos pourri ?
Bon, c'est très court, et ce n'est clairement pas indispensable à l'appréciation du présent jeu, mais c'est plutôt bien fichu, et bien dans le ton de la série. Petite lecture appréciable, donc, et pour comparer avec le seul cas similaire que je connaisse, c'est bien mieux écrit et plus intéressant que Successors Of Hope fourni avec Tales Of Symphonia Chronicles (qui était pourtant plus long, et faisait le lien avec une suite qui ne pouvait pas tellement s'apprécier indépendamment).