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Avis sur Kingdom Hearts HD 1.5 + 2.5 ReMIX

Voq

De Voq [682 Pts], le 11 Juin 2021 à 15h34

14/20

Parmi les RPG qui ont marqué la PS2, Kingdom Hearts est un nom qui revient particulièrement souvent. Peut-être même plus que Final Fantasy X, la licence FF étant plutôt associée à la génération précédente. Signes de son succès, un III longuement réclamé par les fans, de multiples épisodes dérivés pour seulement deux opus numérotés, et un petit paquet de versions remasterisées : Kingdom Hearts HD I.5 Remix sur PS3 (le Final Mix du I + un spin-off + les cinématiques d'un autre spin-off), suivi de Kingdom Hearts HD II.5 Remix (même traitement pour le II), puis on passe à la génération suivante avec la compilation des deux (le I.5 + II.5 dont il est question ici)... puis un II.8 - Final Chapter Prologue qui s'attaque au reste des spin-off, et pour finir The Story So Far qui regroupe tout ce petit monde en une seule compilation histoire d'être complètement paré pour le III. D'ailleurs, n'ayant jamais joué touché à KH auparavant, j'aurais été une bonne cible pour cette intégrale, mais ça m'est revenu moins cher de prendre séparément le I.5 + II.5 et le II.8 qui étaient à prix complètement cassé.

Pour ma part, à l'époque des jeux originaux je ne suivais pas trop les sorties vidéoludiques (et accessoirement la PS2 était à mon frère pendant que j'étais sur Gamecube, donc je suivais d'autant moins les jeux côté Sony). Mais même plus tard, en apprenant l'existence de ce « mélange entre Disney et Final Fantasy », l'idée ne m'a pas tellement emballé. Ce genre de mélange improbable, c'est bon pour une parodie, pas pour une œuvre sérieuse, non ?
Après, je ne vais pas mentir, si la popularité de la saga ne suffisait pas à susciter mon intérêt, la présence de personnages issus de FF et le fait que ça vienne de chez Square Enix (qui plus est chapeauté par Tetsuya Nomura, créateur des personnages de FF VII, VIII et X, entre autres) allaient fatalement m'intriguer.
Parce que oui, j'y suis venu bien plus pour Final Fantasy que pour Disney. Pas que je sois réfractaire à Disney, ni au cinéma ni en jeux vidéo (même sans aller chercher les vieux Duck Tales ou Castle Of Illusion, Epic Mickey était très sympa), mais je reste autrement plus attaché à FF. Sauf que pour le coup, j'y suis resté pour Disney bien plus que pour Final Fantasy.

Encore deux petites remarques avant de commencer :
- l'ordre dans lequel on joue pouvant impacter l'expérience, je vais bêtement parler des jeux dans l'ordre que j'ai suivi (avec du coup une double apparition pour le premier) ;
- concernant la note, je ne m'occupe pas de la pertinence de la compilation, je ne prends en compte que mon ressenti global sur ce à quoi j'ai vraiment joué, soit trois jeux : KH I, KH II et Birth By Sleep. Pour ce qui est de 358/2 Days et Re:Coded, on n'a que les cinématiques (difficile de donner un avis complet sur un jeu dont on a retiré les portions de jeu), et pour Re:Chain Of Memories j'y viendrai dans la partie correspondante.


Kingdom Hearts premier du nom : un aperçu peu convaincant (motion sickness, quand tu nous tiens)

Ma première tentative pour me lancer dans la saga remonte à plusieurs mois, et n'ayant littéralement jamais touché à Kingdom Hearts auparavant (ma connaissance se limitait à sa réputation et quelques visuels promotionnels), quoi de plus naturel que de commencer par le premier ?
Le premier choc est visuel. Le jeu date à l'origine de près de vingt ans, je veux bien. En prenant cela en compte, les décors sont plus que corrects. En revanche les personnages sont... hideux. Les yeux de Chucky et le sourire du chat de Cheshire, ils sont absolument terrifiants (d'ailleurs non, c'est insultant pour le chat de Cheshire de lui comparer ça), je ne me serais jamais attendu à de telles têtes de psychopathes chez des héros de RPG (et ces gros plans, pitié, j'en regretterais ma télé 36 cm de l'époque). Je parle là des personnages originaux, hein.
Au moins, côté Disney ça rend bien pour ce qu'on en voit dans ce début de jeu : Donald, Dingo, Pluto... la tête de Minnie me semble un peu énorme par rapport à d'habitude, mais admettons. Et côté Final Fantasy... aïe. J'aurais préféré en retrouver le gameplay plutôt que des PNJ méconnaissables. Tidus, c'est vraiment toi ? Et Cid ? ...Attendez, c'est vraiment Nomura  à la barre, ou c'est son double maléfique ?

Le reste de ce premier contact n'est pas plus engageant. Côté combats, que ce soit orienté action plutôt que tour par tour comme les FF de l'époque, d'accord, mais au début on se retrouve juste à affronter trouze mille fois les mêmes petits monstres noirs et deux fois le même gros boss noir... Et concernant la quête principale, on commence par devoir parcourir la plage à la recherche de divers détrit*hum* objets pour découvrir après coup que ça n'a servi à rien, puis on se retrouve dans une ville que l'on pense explorer tranquillement jusqu'à ce que des monstres surgissent et qu'il n'y ait plus personne dans les rues (mais sans que ça inquiète les gens dans les boutiques, allez comprendre).
Mais bon, voilà, c'est du RPG, je n'avais pas l'intention de le juger sur même pas deux heures de jeu... Non, c'est une autre raison qui m'a fait abandonner ma partie sur le moment : la caméra est complètement folle. Elle n'arrête pas de voler dans tous les sens, avec supplément épileptique dans les espaces clos, au point de me rendre malade presque aussi vite qu'un FPS (je fais partie de ces joueurs incapables de jouer à un FPS à cause de la caméra, même pour certains TPS je dois me limiter à de courtes sessions). La fatigue influant sur ce phénomène, je n'y ai pas du tout joué au bon moment : peu après Trails Of Cold Steel III qui avait sérieusement empiété sur mon temps de sommeil, et juste après une période de boulot bien chargée, j'aurais difficilement pu choisir pire, mais je ne m'attendais clairement pas à ça d'un titre que je croyais proche de Final Fantasy.
Bref, retourne dans ta boîte, je verrai plus tard si le II m'est plus accessible. En attendant je repasse à de la 2D et la saga reperd des places dans ma liste de priorités.

Quelques mois plus tard, donc :


Kingdom Hearts II : Disney oui, Final Fantasy non... et le reste non plus

Ne connaissant pas l'histoire du I, par précaution, j'ai posé la question à quelqu'un qui y avait joué (et aimé, mais juste une fois, sans être ultra fan) de savoir si c'était gênant pour aborder le II. Ce à quoi il m'a répondu : pas de problème, de toute façon les mondes à visiter sont différents. Alors quand j'ai lancé la partie et que je me suis retrouvé avec un paquet d'images du I et un héros dans une situation difficilement compréhensible, je l'ai un peu maudit, mais j'allais bien pouvoir prendre le train en marche, non ?
Le prologue semble pourtant partir sur une nouvelle base : à la place de Sora et ses amis sur son île, on incarne un certain Roxas qui passe ses vacances d'été en ville avec sa petite bande de copains, et grande nouvelle : ceux-là n'ont pas des têtes flippantes, et leurs activités quotidiennes sont... bon d'accord, pas tellement plus intéressantes, mais disons au moins un peu moins inintéressantes à jouer. Ce qui me rend Roxas un tantinet plus sympathique que Sora, et donc pas forcément heureux de reprendre le contrôle de ce dernier à la fin du prologue, mais c'est ainsi. Il vient en lot avec Donald et Dingoofy, alors disons que ça compense (ça m'aura perturbé pendant tout le jeu d'entendre Goofy et de lire Dingo, mais pas d'option pour changer la langue).

Enfin voilà, je ne vais pas non plus chercher à expliquer la situation en détails, alors en gros on incarne Sora qui recherche ses amis (qu'il avait perdus au début du I), et pour ce faire il va voyager de monde en monde afin de... participer aux aventures des personnages Disney. Et à mesure que je progressais dans le jeu, je me suis rendu compte d'une chose : la trame de fond n'a presque aucun intérêt, c'est juste un prétexte.
Le vrai plaisir du jeu, c'est de visiter les différents mondes Disney et d'accompagner leurs personnages dans leurs histoires : Le Roi Lion, Aladdin, Hercule, Mulan, La Belle et la Bête, ou même Pirates des Caraïbes, avec les monstres qui s'infiltrent partout pour justifier qu'on s'en mêle. Que Jack Sparrow accueille Donald, Dingo et un nain à gros yeux comme s'il en croisait des comme ça tous les jours, à la limite on s'en fout, tant la variété des univers à parcourir représente un point fort du jeu. Personnellement, je n'ai jamais vu L'étrange Noël de Monsieur Jack (je ne savais même pas que c'était Disney !) ni Tron (avant la sortie de sa suite il y a quelques années, j'ignorais jusqu'à son existence), mais ça ne pose pas de problème, le découvrir ainsi m'a même plutôt donné envie de voir L'étrange Noël.

Ah, Disney, que de souvenirs... hé mais attendez, je n'étais pas plutôt attiré par le côté FF, à la base ? Eh bien oui... mais finalement non.
Déjà, la saga n'est pas représentée par ses mondes, uniquement par ses personnages, avec une grosse préférence pour FFVII. Et à l'inverse des héros Disney qui sont très bien rendus visuellement (y compris les personnages humains), là c'est plus inégal : certains passent pas mal, d'autres sont juste moches (c'est quoi cette bouche que vous avez collée sur Aerith ?). Et même sans tenir compte de ce point, on ne les a clairement mis là que pour attirer les fans de Final Fantasy.
D'accord, on leur fait jouer un rôle dans la trame de fond (celle-là même dont j'ai dit qu'elle n'avait aucun intérêt), mais sans rapport avec leur origine ou leur histoire. Leur monde a été détruit, ils se retrouvent là, et c'est tout. Squall de FFVIII est devenu Léon et vient apparemment du même monde que Cloud et compagnie ; Seifer est juste un gamin des rues chef de la bande rivale de celle de Roxas au début du jeu (sans le nom et la présentation dans les documents, je ne l'aurais pas reconnu), on ne sait pas ce que fabrique Bibi/Vivi en sa compagnie ; le trio d'héroïnes de FFX-2 a plus l'air d'être là pour tacler son jeu d'origine qu'autre chose (d'accord, il est loin en-dessous de son prédécesseur, mais il ne mérite tout de même pas ça)... Honnêtement, si c'était pour faire ça, il aurait mieux valu ne pas les inclure du tout.

Pour ce qui est du gameplay, pas grand-chose à dire, on est sur du Action-RPG avec un système de combat assez rigide mais qui fonctionne pas mal, rien d'extraordinaire de ce côté, peut-être quelques affrontements un peu laborieux mais rien de trop méchant. Notons tout de même quelques variations de gameplay avec l'accès aux nouveaux mondes qui se déverrouille via des phases de shoot 'em up (pas franchement passionnantes), le monde de La Petite Sirène sans combats mais avec un jeu de rythme (encore moins passionnant), ou le livre de Winnie, à reconstituer page par page, qui consiste en divers mini-jeux (rien d'indispensable, mais ça passe plutôt pas mal).
Ah, et j'ai oublié de le préciser plus tôt, mais la caméra a été complètement revue depuis le I, ouf !

Dans le fond, c'est vraiment pour son immersion dans divers univers Disney que j'ai pris plaisir à jouer et que j'ai apprécié ce Kingdom Hearts II, malgré ses placements infondés de personnages de Final Fantasy, un héros auquel je ne me suis pas du tout attaché et une quête principale dans laquelle je ne me suis pas senti impliqué. Si je devais donner une note à ce jeu en particulier, je dirais 14/20 : un bon jeu, mais je n'y ai pas trouvé l'excellence qu'on lui prête parfois.
Maintenant, concernant l'histoire et les personnages originaux, encore une fois, j'ai pris le train en marche, peut-être aurais-je davantage apprécié en suivant depuis le début. Cette possibilité, et surtout l'idée de découvrir d'autres mondes, m'ont donné envie de redonner une chance au premier épisode (sans la fatigue cette fois, haha).


Retour à Kingdom Hearts I : la deuxième fois, c'est la bonne ?

Par rapport au seul début du jeu, ce second essai m'incite à tempérer deux des éléments mentionnés plus haut.
En premier lieu, la caméra. Elle est folle, tout particulièrement dans les espaces clos, ce point de change pas. Mais contrairement à l'île puis à la ville de départ, dans les mondes que l'on explore les espaces sont généralement suffisamment vastes pour qu'elle ne soit pas systématiquement secouée dans tous les sens. Il reste quelques exceptions (l'intérieur du bateau pirate notamment - remarquez, ça donne le mal de mer, c'est thématique), mais globalement ça allait, l'action n'était pas toujours bien lisible mais pas au point d'avoir la nausée.
En deuxième lieu, les hordes d'ennemis tous identiques : heureusement, le bestiaire s'étoffe par la suite et l'aventure parvient à faire en sorte que les combats ne semblent pas rébarbatifs. D'ailleurs, en parlant des combats, un détail m'a interpelé : dans le premier Kingdom Hearts, l'une des premières compétences que l'on obtient, c'est un mouvement d'esquive bien pratique... alors j'aimerais bien qu'on m'explique pourquoi on n'a pas d'esquive dans le II !

Pour le reste, malgré l'histoire prise du début, mon avis reste similaire à ce que j'ai dit de KH II, si ce n'est que le II est plus long et mieux fichu. Ici aussi, à mes yeux, le vrai intérêt du jeu est de se plonger dans les mondes Disney... mais le level design n'est pas tout à fait aussi au point (puisqu'ils ont le monde de L'étrange Noël de Monsieur Jack en commun : la version du II est autrement plus agréable à parcourir que celle du I), et par moments la progression manque de fluidité (dans la jungle de Tarzan, notamment : deux ou trois fois on se retrouve là sans savoir ce qu'il faut faire, et on tourne en rond jusqu'à arriver au bon endroit sans trop savoir pourquoi, le genre de choses qui n'arrivait pas dans le II).
Quant aux personnages de Final Fantasy, ce n'est pas parce que le protagoniste les rencontre pour la première fois qu'ils sont mieux introduits (Squall renommé Léon a toujours connu Aerith, Cid et Youffie, c'est logique), les personnages originaux ne deviennent pas plus attachants (ce n'est pas à grands coups de banalités sur l'amitié qu'ils vont le devenir), et l'intrigue globale ressemble encore plus à un gros prétexte pour visiter les mondes Disney.

J'ai même envie d'aller plus loin : pour moi, le personnage de Sora est superflu, et ses amis avec. L'élu de la « keyblade » ? S'il n'existait qu'une seule keyblade, il faudrait bien un élu, mais ce n'est pas le cas. D'ailleurs, Mickey aussi manie une de ces clépées, alors plutôt que de le garder caché pendant la quasi-totalité du jeu, pourquoi ne pas en faire directement le héros ? La menace qui pèse sur les mondes suffisait à le faire partir à l'aventure, et il aurait paru plus légitime qu'un gamin sans intérêt sorti de nulle part qui est le héros parce qu'il est l'élu et puis voilà. Quelques ajustements scénaristiques, on remplace Cid par Géo Trouvetou, et le tour est joué !
En fait, plus encore que le II, ce premier Kingdom Hearts me laisse avec l'impression qu'il aurait mieux fonctionné en se concentrant uniquement sur le côté Disney. Et pourtant je n'aurais certainement pas cru dire ça avant de jouer, avec le créateur des persos de FFVII, VIII et X à la tête du projet je craignais plutôt que ce soient les éléments Disney qui fassent tache !

Enfin bref, je ne regrette pas d'avoir redonné une chance au jeu après le II, mais pour ce que j'en attendais vraiment, à savoir les mondes à visiter, ce n'était pas tout à fait aussi bien. Quant au reste, on peut l'oublier, en tout cas je ne m'étonne plus qu'on m'ait dit pouvoir jouer au II sans connaître le I. Résumer ça en une note ? Allez, on va dire 12,5/20.


Re:Chain Of Memories : et en dehors des épisodes numérotés, ça donne quoi ?

La situation au début de Kingdom Hearts II n'est pas du tout la même qu'à la fin du I, et si ce fait n'est pas clairement expliqué dans les épisodes principaux, c'est normal : c'est ici que ça se passe.
Kingdom Hearts Re:Chain Of Memories est le remake sur PS2 de l'épisode initialement sorti sur Game Boy Advance et portant le même titre sans le « Re: ». Sa cinématique de début prolonge directement celle de fin de KHI et emmène Sora, Donald et Dingoofy dans le mystérieux manoir de l'oubli... Clairement, il est indispensable si l'on veut vraiment suivre l'histoire globale de la saga, et si comme moi l'histoire globale vous en touche une sans faire bouger l'autre ça peut tout de même faire un petit jeu sympa... non ? Hé, faudrait peut-être voir comment ça se joue, d'abord.
Plutôt que de conserver le gameplay des opus principaux, cet épisode fait le choix de conserver la dimension Action-RPG mais en lui adjoignant un système de cartes qui définissent les actions possibles. Ce qui, à mon sens, ne fait qu'alourdir le truc et s'adaptait probablement mieux à la version GBA. Ajoutons à ça un monde divisé en petits secteurs (les pièces du manoir) qui se contentent de recycler les décors des mondes explorés par le passé et séparés par des portes que l'on ouvre aussi à l'aide de cartes (la carte choisie définit le contenu : zone de repos, beaucoup d'ennemis, butin bonus...).
Bref, en plus de rendre le système de combat moins fonctionnel, on perd aussi tout le plaisir lié à l'exploration. Ou pour le dire plus clairement, j'ai trouvé ce Re:Chain Of Memories prodigieusement chiant et je n'ai pas poussé l'aventure bien loin. Tant pis pour l'histoire de Sora, ce n'est pas comme si j'en avais quelque chose à faire. Et plutôt que de considérer le jeu comme une partie intégrante de la compilation qui viendrait la plomber, je vais le traiter comme un bonus superflu que j'aurais zappé.


358/2 Days : le jeu sans le jeu

Dernier titre provenant de la partie I.5 de la compilation, il s'agit initialement d'un jeu sorti sur DS dont on ne nous propose ici que les cinématiques, les missions ayant été tout simplement supprimées et résumées au besoin en quelques lignes et images. Pourquoi retirer toute la partie « jeu » du jeu vidéo, je ne saurais dire précisément. D'un côté je trouve ça un peu bête, mais d'un autre je ne peux m'empêcher de penser que Chain Of Memories aurait mérité le même traitement, haha.
Et puisqu'on en a pour une paire d'heures et que ça consiste souvent à voir les mêmes personnages discuter tranquillement au même endroit, inévitablement, ça paraît un peu longuet sans phase de jeu pour dynamiser tout ça. Quelque part, mieux vaut regarder tout en s'occupant les mains à autre chose.
Cela dit... c'est fou, mais jusque-là c'est le seul jeu de la saga qui prend la peine de travailler ses personnages originaux. On y suit l'histoire de Roxas durant la période qu'il a passé dans l'« Organisation XIII » (la mystérieuse organisation qui fait planer le danger sur Kingdom Hearts II), on voit notamment se développer ses liens avec Axel (que l'on rencontre aussi dans KH II) et Xion (absente de KH II), et ça rend le trio autrement plus attachant que Sora, Riku et Kairi.
Si j'avais suivi la saga dans l'ordre, contrairement à KH I, c'est cet épisode qui m'aurait permis de mieux apprécier certains éléments de l'intrigue du II, tout particulièrement Axel et le reste de l'organisation... mais en même temps, j'aurais trouvé d'autant plus frustrant dans KH II de n'avoir Roxas que le temps du prologue et devoir se coltiner à nouveau Sora derrière.


Birth By Sleep : mais... mais... mais... oui !

Clairement, quand j'ai acheté ce Kingdom Hearts HD I.5 + II.5 Remix, les jeux dont j'attendais le plus étaient les deux volets numérotés ; après tout, on attend toujours moins d'un spin-off que d'un épisode canonique. Et de ce point de vue, Re:Chain Of Memories m'a encore fait revoir mes espérances à la baisse.
Mais parfois, les attentes sont déjouées dans le bon sens du terme : je ne m'attendais certainement pas à ce que Birth By Sleep soit le meilleur jeu du lot, pourtant c'est le cas.

Initialement sorti sur PSP, ce jeu constitue une préquelle à la saga se déroulant quelques années avant le premier épisode.
On y suit les aventure de Terra, Aqua, et le plus jeune Ventus (physiquement, c'est Roxas), trois apprentis épéistes (ou clépéistes) visant à devenir maîtres de keyblade, qui (1) correspondent beaucoup mieux à ce qu'on peut attendre d'un jeu lié à Final Fantasy que ce qu'on se trimballait dans KHI, (2) ne sont pas un « élu de la keyblade » sorti du chapeau pour justifier qu'un gamin lambda soit le héros de l'aventure, et (3) sont devenus rapidement, et de très loin, mes personnages favoris de la saga.
Même pour ce qui est du grand méchant de l'histoire, ce Xehanort (un nom déjà entendu, ça) vieux et chauve a beau paraître plus simpliste et avoir « méchant » écrit sur le front dès le début sans que les héros s'en rendent compte, il fonctionne mieux que celui qui apparaissait à la fin du I après avoir laissé Maléfique sur le bord de la route ou que l'organisation aux buts pas toujours très clairs du II.
Et contrairement aux jeux précédents, la visite des mondes Disney n'est pas seulement une occasion de participer aux pérégrinations de leurs personnages en oubliant ce qui nous a amené là mais s'inscrit dans l'histoire plus générale du jeu. Parlant des mondes, si l'on pouvait auparavant trouver un peu frustrant de voir certaines princesses sans leurs univers d'origine (Blanche Neige, Cendrillon, La Belle au Bois Dormant) : ils sont là. De même pour Neverland dont on n'explorait que le bateau de Crochet dans KH I.
Et contrairement aux jeux précédents (bis), on ne nous claque pas des personnages de Final Fantasy à tort et à travers (eh non, ici Terra est un homme, pas l'héroïne de FFVI !) : le seul à apparaître est Zack (issu des flashbacks de FFVII et surtout de Crisis Core, un autre jeu de PSP), qui ressemble plus à un simple clin d'œil qu'à un argument de vente.

Ce qui peut apparaître à la fois comme un atout et un inconvénient de Birth By Sleep, c'est sa structure. En effet, au-delà d'une introduction commune, nos trois personnages se séparent et ne se croisent plus qu'à quelques occasions. Afin d'avoir l'histoire complète, on a donc trois scénarii à compléter, où l'on visite les mêmes mondes (mais pas forcément les mêmes secteurs de ces mondes) à des moments différents : en plus de l'intrigue globale, c'est aussi la sous-intrigue liée à chaque monde qui se retrouve scindée en trois parties, et prise isolément, chacune peut sembler un peu maigre. Narrativement parlant, cela fonctionne toutefois très bien quand on considère l'ensemble (à l'exception peut-être de Blanche Neige où le laps temporel entre les passages de Ventus et d'Aqua paraît très élastique).
Pour ce qui est de la jouabilité, c'est un peu le constat inverse : prise isolément, chacune des trois aventures fonctionne très bien, chaque personnage bénéficiant se son propre style (Terra est fort, Ventus est rapide, et Aqua est davantage portée sur la magie), avec en prime une meilleure prise en main que dans les précédents opus... Mais quand on considère l'ensemble, on perd un peu ce qui fait le sel des RPG, à savoir faire progresser ses personnages tout au long d'une grande aventure. Ici, on vit trois aventures courtes en repartant de zéro à chaque fois, sans même un petit bonus de new game + qui nous permettrait d'aller plus vite au départ. De même, on a un système de compétences assez riche mais dont on n'a pas le temps de profiter pleinement.

L'autre élément que je reprocherais quant à la structure du jeu, c'est son chapitre final. Si les scénarii de Terra et Ventus manquent d'un épilogue, ils s'achèvent tout de même sur un vrai boss de fin qui laisse un sentiment d'aboutissement. Pour ce qui est d'Aqua, en revanche... de toute évidence, une fois qu'on l'a terminé, il manque encore la vraie fin. Et puisque j'avais terminé les trois, je pensais y avoir accès. Sauf que ce n'est pas si simple. Puisque le jeu ne l'indique pas, j'ai googlé ça pour découvrir qu'il faut en plus avoir récolté une série de douze documents au fil du jeu, certains s'obtenant automatiquement, d'autres non. J'en avais onze, et pour celui qui me manquait, vu son emplacement improbable, j'aurais pu passer des heures à tourner en rond avant de le trouver.
Et là, je ne peux m'en prendre qu'à moi-même, mais quand on termine un scénario, on a la possibilité de faire une sauvegarde finale (la charger fait revenir juste avant le boss de fin) et un message nous dit de la garder car elle pourrait nous servir plus tard. Pour ma part, après avoir terminé le scénario de Terra, j'ai enchaîné directement sur celui de Ventus... et dans ma grande bêtise, j'ai machinalement écrasé ma sauvegarde pour me rendre compte une demi-seconde trop tard de mon erreur. Ça n'a pas empêché le jeu de considérer cette partie comme terminée et de conserver ses statistiques, mais c'est ÉVIDEMMENT dans le scénario de Terra que j'ai raté un document. Sachant qu'en plus de le trouver, il faut rebattre le boss de fin pour valider son acquisition : il aurait fallu refaire tout ce scénario, en repartant de zéro encore une fois (pas de bonus NG+ même en reprenant le même perso, ça aurait au moins été sympa de pouvoir garder les compétences acquises), pour avoir enfin accès au chapitre final.
Arrivé à ce point, je fais intervenir la magie de Google une seconde fois afin d'en savoir un peu plus sur ce chapitre final. Une vraie grosse portion de jeu ? Dans ce cas, j'étais prêt à recommencer. Sauf que non. Dans les faits, il contient juste un vrai boss de fin pour Aqua et des cinématiques destinées à raccrocher fermement l'histoire de Birth By Sleep à la caravane Kingdom Hearts. J'ai sérieusement hésité avant de les visionner en ligne, mais j'aurais été sacrément déçu de recommencer tout un scénar juste pour assister à ça. Déjà plus tôt dans le jeu, ça ne m'avait pas intéressé de croiser Sora, Riku et Kairi enfants, mais ce final est encore moins satisfaisant que de terminer les scénarii de Terra et Ventus sans savoir ce qui se passe après le dernier combat. On s'en doutait bien, avec un Ventus identique à Roxas, le nom Xehanort et les apparitions des membres de l'organisation XIII avant que l'organisation n'existe, mais ça reste décevant.

Au fond, je ne peux m'empêcher de penser que le jeu aurait gagné à être isolé du reste de la saga... Par chance, ça ne suffit pas à me laisser à un goût amer : dans l'ensemble, j'ai pris beaucoup de plaisir à y jouer. De toute cette compilation, les mondes de KH II ont beau m'avoir davantage parlé, Birth By Sleep s'impose comme l'épisode que j'ai préféré. Une note ? Disons 15/20, parce qu'il faut bien tenir compte des défauts (et en arrondissant, ça nous amène bien à une moyenne de 14 pour les trois jeux).
Maintenant, je suis plutôt curieux de savoir ce que propose Birth By Sleep - A Fragmentory Passage présent dans la compilation II.8, mais ce sera pour une autre fois, ou je vais finir par faire une overdose de Kingdom Hearts (et d'autres jeux m'attendent, non mais !).


Re:Coded : une histoire sans fin

Dernier épisode de la compilation, on voit le bout ! Jusqu'à la prochaine, du moins.
Kingdom Hearts Re:Coded est à l'origine un jeu mobile (je... vais me retenir de balancer une idée préconçue sur les jeux mobiles, alors disons simplement que je n'y joue pas), qui a par la suite été porté sur DS (soit pour sa qualité, soit parce que la saga fait vendre, au choix), avant d'atterrir dans KH II.5 avec le même traitement 358/2 Days dans KH I.5, autrement dit on n'en conserve que les cinématiques.
Les pages du carnet de Gemini relatant les aventures du premier Kingdom Hearts sont redevenues blanches ; à la place apparaît un mystérieux message. Grâce à un appareil concocté par Tic et Tac censé retrouver les données perdues, le carnet se transforme en un cybermonde ; Mickey, Donald et Dingo demandent alors l'aide du Sora encore ignorant de ce cybermonde afin de comprendre ce qui se passe, et nous voilà repartis dans de nouvelles aventures... qui ont sérieusement l'air de sentir le réchauffé.
Alors je ne vais pas m'attarder : à l'inverse de 358/2 Days qui apportait du fond à certains personnages de KH II, celui-ci n'apporte rien du tout, il se contente de trouver des prétextes pour réexploiter ce qu'on a déjà vu dans la licence. Et en prime, il ne sait pas quand s'arrêter, au moins quatre ou cinq fois on croit que c'est la fin mais non, c'est reparti pour un tour.
Le seul élément à en retenir, c'est la scène post-générique, à savoir un gros teaser annonçant une nouvelle aventure là où la saga semblait pouvoir s'arrêter au II.

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