Manga Rencontre avec l'autrice de mangas boy's love Owal

En cet été 2024, les éditions Hana avaient l’honneur d’accueillir leur toute première invitée japonaise à Japan Expo en la personne d’Owal, mangaka régulièrement publiée par leurs soins avec des boy’s love érotiques tels que Kichiku Encount, Our House Love Trouble ou encore Mignon et incompréhensible. Ce fut l’occasion pour nous d’aller à la rencontre de cette artiste particulièrement adorable, communicative et contente d’être là ! A l’occasion de la publication chez l’éditeur, cette semaine, de sa série Sweet Room Escape et de son édition collector qui étaient proposées en avant-première lors de la convention parisienne, nous vous proposons de découvrir notre interview de l’autrice.

Owal, merci beaucoup d’avoir accepté cette interview. Pour commencer, qu'est-ce qui vous a attirée vers la conception de manga ? Quels œuvres ou auteurs ont forgé cette envie ?

Owal : Merci beaucoup à vous, c’est moi qui suis enchantée ! Si j’ai pu venir en France c’est grâce à mon lectorat français, à qui je suis très reconnaissante !

J’aime dessiner depuis toujours. J’ai commencé à lire des mangas très jeune, et ça m’a naturellement donné envie d’en dessiner moi-même.

De mémoire, le tout premier manga m’ayant laissé une très forte impression, c’est Hunter x Hunter de Yoshiro Togashi.

Du coup, comment avez-vous appris à dessiner ?

Je suis totalement autodidacte en ce qui concerne les mangas. Mais à côté de ça, lors de mes études universitaires, j’ai eu l’occasion d’étudier l’aquarelle et le dessin au fusain.

Vous avez commencé dans le doujinshi, notamment en concevant des oeuves amatrices boy's love reprenant de œuvres populaires comme Tiger & Bunny, DuRaRaRa !!... Que vous a appris cette expérience ?

Cela m’a surtout a appris à dessiner les personnages de façon attirante (rires).

J’ai aussi pu profiter de ces travaux-là pour cerner les types de couples qui peuvent plaire et qui marchent, afin de reprendre ces types-là par la suite dans mes mangas professionnels.

Est-ce que ça a également pu vous apprendre la gestion du découpage et de la mise en scène ? Ou alors, aviez-vous déjà appris cela plus jeune lorsque vous dessiniez pour vous ?

Quand j’étais au collège j’étais dans le club de manga, et je dessinais déjà mes propres personnages, que je m’amusais à mettre en scène.


Par la suite, comment avez-vous eu l'opportunité de vous lancer en tant que professionnelle ?

J’écrivais des doujinshi que je publiais en tant qu’amatrice. Et un beau jour mon éditrice actuelle aux éditions Takeshobo, madame Hayashida, m’a repérée et m’a invitée à travailler avec elle.

J’étais si heureuse, car c’était mon rêve depuis l’enfance !


Votre carrière est essentiellement composée de boy's love. Qu'est-ce qui vous intéresse et vous plaît le plus dans ce style ?

Ca me plaît, j’adore, c’est tout ! J’aime beaucoup voir deux beaux hommes ensemble, il ne faut pas chercher plus loin (rires).

Personnellement il y a quelque chose que j'aime beaucoup dans ce genre, c'est mon impression que les mangakas y sont peut-être plus libres d'essayer des choses visuellement, de bien apposer leur patte. Ce sentiment de liberté dans le yaoi, diriez-vous qu'il est exact ?

Absolument ! Je n’aurais pas dit mieux. Quand je dessine du boy’s love, je me sens très libre, et c’est vraiment cette liberté qui est l’une des choses me stimulant le plus en tant qu’autrice dans ce genre.

Et puis, il est forcément plaisant pour moi de pouvoir coucher sur papier tous les fantasmes que j’ai dans la tête.


Là où d'autres autrices de boy’s love peuvent proposer des héros adolescents, vos héros à vous sont quasiment toujours des hommes déjà adultes : salarié, médecin, étudiant, designer, homme d'affaires, restaurateur... Qui plus est, ils ont souvent un côté un peu play-boy et sont pas mal portés sur le sexe. Qu'est-ce qui vous plaît dans ces archétypes ?

Merci beaucoup pour cette question ! J’adore aussi les boy’s love avec des garçons plus jeunes, mais je n’ai pas forcément l’occasion d’en dessiner et j’aimerais bien m’y essayer un jour.

Cependant, j’aime énormément le charme des hommes adultes quand ils sont bien formés, un peu costauds, avec des muscles fins. C’est également plus facile d’imaginer quel quotidien peuvent mener les personnages quand ils sont déjà dans la vie active.

Et enfin, j’adore les playboys (rires). Plus précisément, j’aime quand ce genre de personnage finit par tomber sincèrement amoureux et devient un peu plus sérieux, plus sensible, ce que je trouve très romantique.


Et y a-t-il certains archétypes, types de personnages que vous aimeriez particulièrement mettre en scène à l'avenir ?

Oula, il yen a beaucoup ! Là, quand on me pose la question les exemples ne me viennent pas tout de suite à l’esprit… Dans l’immédiat, j’adorerais écrire sur des jumeaux.

Vous êtes très fidèle au magazine Qpa des éditions Takeshobo. Comment qualifieriez-vous ce magazine, et quelles sont ses qualités qui vous poussent à cette fidélité ?

C’est un magazine qui répond à beaucoup de demandes du lectorat, qui propose beaucoup de diversité. Ses responsables éditoriaux essaient de bien faire ressortir la patte des autrices, et respectent ce qu’elles veulent écrire.

Personnellement, j’ai une excellente communication avec mon éditrice madame Hayashida, avec qui on se renvoie souvent la balle pour la conception des histoires. Si je n’aime pas les personnages je ne peux pas écrire une bonne histoire, et justement elle me laisse concevoir très librement mes personnages.

Qpa est capable de publier des boy’s love de tous types, qu’ils soient très sérieux ou plus humoristiques. Il y a dans ce magazine des styles très larges, parfois même des styles que je découvre moi-même et qui me plaisent beaucoup.


Vous avez aussi quelques brèves expériences dans le josei un peu coquin, via des anthologies collectives et un court manga nommé Ijimete! Haisha-san (inédit en France). Qu'est-ce qui vous a donné envie de vous essayer à cet autre registre ?

J’aime certes les boy’s love érotiques, mais j’aime tout autant les josei un peu coquins !

Depuis ma rencontre avec madame Hayashida, elle m’a ouvert beaucoup de possibilités, et m’a notamment fait prendre conscience que je pouvais aussi dessiner ce genre de manga. Du coup, je veux encore et toujours continuer à concevoir mes mangas en collaboration avec elle !

Interview réalisée par Koiwai. Un grand merci à Owal pour son immense gentillesse, à son interprète, à l’éditrice madame Hayashida présente sur place et dont on ressentait beaucoup la complicité avec l’autrice, à Anthony Graci des éditions Hana pour la mise en place de cette rencontre, et aux équipes de Japan Expo pour les locaux.