Rencontre avec Shûhô
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Manga Rencontre avec Shûhô "SYUFO" Itahashi

Dimanche, 28 Novembre 2021 à 18h00 - Source :Rubrique interviews

Itahashi Shûhô, né en 1954, est un auteur de mangas ayant débuté sa carrière en 1976 avec Pale Cocoon. Extrêmement prolifique depuis cette première publication, celui que l’on surnomme – et qui se surnomme lui-même – SYUFO, a écrit et dessiné de nombreuses œuvres ancrées dans le genre de la science-fiction, allant tant piocher ses influences dans la bande-dessinée franco-belge que dans les comics américains. Ses travaux sont publiés depuis 2019 aux éditions Black Box, le dernier en date étant la série Slick Star. Nous revenons, dans cet entretien totalement inédit, sur son parcours et ses influences, ainsi que sur les thématiques qui lui sont chères.

Interview menée en septembre 2021 par Corentin Le Corre, travaillant auprès de plusieurs maisons d’édition (notamment les éditions Black Box), et traduite par Sébastien Descamps. Nous remercions vivement Itahashi Shûhô pour le temps qu’il nous a accordé ainsi que sa gentillesse, et Alexandre Regreny, directeur des éditions Black Box, sans qui cet entretien n’aurait pas pu être réalisé.


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Autoportrait de Itahashi Shûhô, tous droits réservés à l’auteur.

Corentin Le Corre : Pourriez-vous, tout d’abord, nous dire d’où vous vient votre intérêt pour le manga, au point d’en avoir fait votre métier ? Quel a été le déclic et quelle formation avez-vous suivie ?

Shûhô « SYUFO » Itahashi : Lorsque j’étais enfant, ma première rencontre n’a pas été celle des mangas, mais plutôt celle de l’animation et des séries télévisées. Mes premiers pas dans l’imaginaire se sont faits lors de la découverte de la série Astro, le petit robot, d'Osamu Tezuka, puis d’autres œuvres d’animation comme Eightman, Tetsujin 28-gô ou encore Super Jetter. Quant aux séries télévisées, je citerais National Kid, Gekkô Kamen ainsi que Kaiteijin 8823. Voilà les titres qui m’ont inspiré et qui m’ont fait m’intéresser à la forme de représentation qu’est le manga. Je n’ai suivi aucun cursus particulier mais j’ai lu énormément de mangas et regardé beaucoup de films de science-fiction et d’action. Mes études sur l’art japonais à l’université m’ont également été très utiles.

CLC : Dans la grande majorité de vos œuvres, vous avez abordé le genre de la science-fiction. Pourquoi celui-ci plus qu’un autre ?

SYUFO : C’est par une vieille métaphore japonaise que je vais vous répondre : "Sando no meshi yori suki" (j’aime cela plus que les trois repas de la journée). Proposer une vision de ce qui n’a jamais été vu ou même pensé est fascinant. Ma réponse à la question précédente éclaire aussi celle-ci : ce que j’ai vu enfant est incontestablement à l’origine de mon intérêt pour la science-fiction. D’un point de vue visuel, c’est un plaisir que de repenser l’architecture, les transports, les vêtements... Toute la structure du monde, en somme ! Je n’éprouve pas la même joie à reproduire un paysage déjà existant.

CLC : À la lecture de vos œuvres, on ne peut s’empêcher de penser à de multiples références occidentales. Je pense notamment à la bande-dessinée franco-belge, et plus particulièrement à Moebius ou même à tout l’univers du magazine Métal Hurlant. Vos mangas semblent aussi imprégnés de toute une imagerie États-unienne, des pulps aux comics, en passant par le cinéma. Pourriez-vous nous en dire plus sur ces possibles influences ?

SYUFO : Bien avant mes débuts dans le manga, j’ai été très influencé par les œuvres de Moebius. Par contre, je n’avais pas accès à Métal Hurlant, mais je lisais régulièrement le magazine américain Heavy Metal. Pour ce qui était des publications françaises, je me suis imprégné de l’art de Moebius et de Bilal grâce à Pilote. L’œuvre qui m’a le plus marqué a été Partie de chasse, de Enki Bilal. J’en ai d’ailleurs reçu une version cartonnée signée par Pierre Christin, le scénariste.
J’étais également très intéressé par l’univers des comics (par le biais de Marvel, DC Comics et Gold Key Comics), puis, après les super-héros, je me suis tourné vers le genre de l’horreur. Les histoires publiées chez Warren Publishing m’ont considérablement marqué avec des publications telles que Eerie, Creepy et Vampirella. L’horreur en noir et blanc avait une saveur particulière sur le plan artistique, c’était de toute beauté, du jamais vu grâce au talent d’auteurs hispaniques et philippins. C’est ainsi qu’Esteban Maroto, Fernando Fernández et Alex Niño ont eu une immense influence sur mon travail. C’est à cette époque qu’a été republié The Spirit, de Will Eisner, indéniablement l’une de mes références. Je pense avoir beaucoup appris de ces auteurs, mais aussi de Jean-Claude Mézières ou Osamu Tezuka, sur ce qu’est l’art de la bande-dessinée.
Du côté cinématographique, Spielberg et Lucas m’ont beaucoup marqué, mais je peux aussi citer des films comme From Beyond, de Stuart Gordon (d’après une nouvelle de H.P. Lovecraft), ainsi que Videodrome et La Mouche, de David Cronenberg, qui m’ont terriblement impressionné. Je dois aussi dire que je suis un grand fan de Star Trek.

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Itahashi Shûhô, Black Box Éditions, tous droits réservés.

CLC : Avez-vous connu personnellement Moebius ou d'autres auteurs de bandes-dessinées franco-belges ?

SYUFO : Mon poste de professeur à l’université m’a amené à animer les conférences données par Jean-Claude Mézières et Pierre Christin. Toujours dans le cadre de l’université, j'ai pu rencontrer Balak, Bastien Vivès et Michaël Sanlaville pour Lastman. Moebius est également venu, mais pour des raisons de santé, je n’ai pas pu être présent ce jour-là.

CLC : J’ai cru percevoir, dans David, une influence de l'écrivain H.P. Lovecraft au niveau des thématiques ésotériques, notamment avec ce livre maudit qui pourrait faire penser au Necronomicon. J’aimerais savoir si, au-delà des références bédéistiques, votre œuvre était imprégnée d’une tradition plus littéraire ? Par ailleurs, je crois que vous avez récemment adapté The Dunwich Horror, de H.P. Lovecraft.

SYUFO : J’ai bien évidemment lu les écrits de H.P. Lovecraft mais également d’August Derleth autour du mythe de Cthulhu. Mais la passion pour la littérature m’est venue bien plus tôt, à l’école primaire, avec Docteur Dolittle, de Hugh Lofting. J’ai par la suite dévoré l’œuvre de Jules Verne et celle de H.G. Wells. Sinon, Lensman et Skylark, de Edward Elmer Smith, m’ont fait me tourner vers l’espace ; Edgar Rice Burroughs, vers la jungle et le monde souterrain ; Robert E. Howard et J.R.R. Tolkien vers un univers plus historique. L’œuvre de Philip K. Dick occupe aussi une place gigantesque dans mes influences. Je crois que le roman qui me reste le plus en mémoire est The Long Afternoon of Earth (Le monde vert), de Brian Aldiss.

CLC : En ce qui concerne les influences japonaises, aurions-nous tort de faire le lien entre vous-même et des auteurs tels que Katsuhiro Ôtomo (Akira), Mamoru Oshii ou Masamune Shirow (Ghost in the Shell) ?

SYUFO : Ôtomo et Shirow sont remarquables. Je vais jusqu’à admirer Ôtomo, et cette admiration m’a clairement motivé à créer. Mon souhait le plus cher serait soit de publier un manga original en France, soit d’être publié dans la même revue que lui !

CLC : Qu'est-ce que cela vous fait quand des auteurs tels que Yukito Kishiro (Gunnm) vous citent comme une de leurs influences ?

SYUFO : J’éprouve un grand intérêt pour Gunnm. Je suis très flatté que son auteur me cite comme influence, et je dois avouer que la réciproque est vraie également. Je ressens beaucoup de sympathie pour lui, sûrement parce que nous allons dans la même direction. C'est un peu comme un encouragement mutuel.

CLC : Outre vos influences, vous avez su créer une patte reconnaissable entre toutes. Vos dessins, notamment des décors, sont extrêmement détaillés et vous ne laissez rien au hasard, ce qui rend vos univers très cohérents et riches. La question que je me pose alors : combien de temps cela vous prend-il de dessiner une planche et pourquoi ce perfectionnisme quant aux décors ?

SYUFO : Une grande qualité de dessin n’est pas l’élément le plus important pour développer une histoire. C’est un peu comme un bonus, principalement dédié aux lecteurs férus d’art, de religion et d’urbanisme. Je mets en moyenne une journée pour terminer deux pages basiques. Mais dans David, la vue de la ville m’a pris six jours, ce qui est un record personnel à l’heure actuelle.

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David, Itahashi Shûhô, Black Box Éditions, tous droits réservés.

CLC : Un autre point frappant de votre œuvre, c’est que vous ne vous privez de rien, que ce soit au niveau de la violence, de l’action ou du surréalisme. Je pense par exemple à une histoire courte dans Papa King Mama Jet totalement dénuée de texte, dans laquelle un personnage, toujours de face, se liquéfie petit à petit, jusqu'à disparaître totalement. Vous aimez le fait de dépasser les limites, que ce soit visuellement ou sur un plan narratif, en chamboulant les codes du manga ?

SYUFO : Ce que je cherche, quand je crée un manga, ce n’est pas seulement un assemblage d’histoires et de dessins. Je cherche à atteindre une liberté d’expression totale, à laisser exploser mon imagination. Ce n’est peut-être pas à la convenance de tous les lecteurs, mais tenter des choses est ce qui me permet de trouver de nouvelles façons de m’exprimer. D’ailleurs, les échecs sont aussi amusants que les réussites.

CLC : Pour rebondir, d’une certaine façon, sur la question précédente, on remarque dans votre œuvre une obsession pour les modifications corporelles ou génétiques, pour la violence faite sur la chair. C’est un sujet qui est au cœur de Ai City, par exemple, où les modifications génétiques ont fait perdre aux humains jusqu'à leur identité propre et leurs souvenirs. Pourriez-vous expliquer cet intérêt pour le corps dans vos œuvres, mais aussi pour la violence ?

SYUFO : Je crois que toute modification du corps témoigne d’une envie d’évolution. Les manipulations génétiques et autres implantations d’organismes inconnus ne sont pas forcément synonymes d’une perte d’humanité, mais montrent un désir de passer à un stade supérieur de cette dernière, comme s’il s’agissait d’acquérir une nouvelle capacité. Pour ce qui est de la violence, c’est autre chose. Dans le monde réel, je pense que l’imposition, par exemple, est tout autant une forme de violence. Je ne vois pas de différence entre cette forme-ci et les actes de mes personnages.

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Alien Crash, Itahashi Shûhô, Black Box Éditions, tous droits réservés.

CLC : Nous sommes arrivés à une époque qui met en avant le transhumanisme, la recherche du dépassement du corps. Est-ce que ce sont des nouvelles technologies que vous craignez plus que vous ne louez ? Dans vos œuvres, il semble que les modifications du corps mènent plutôt au désastre...

SYUFO : La mécanisation du corps n’est rien de plus qu’une modification de la forme, comme s’il s’agissait d’une simple interface. C’est, comme je l’ai dit, un désir visant un stade plus avancé de l’humain. Ce qui me semble plus problématique, c’est l’idée d’un transfert de la conscience avant la mort cérébrale. Si la mémoire peut être copiée, cela n’en fait pas pour autant une âme. Je pense que de telles réflexions accompagneront les nouvelles technologies, notamment sur un plan religieux.

CLC : Les univers futuristes que vous créez sont pour la plupart en proie au chaos ou à la catastrophe. Les humains sont monstrueux et on sent une humanité souvent au bord du gouffre. Il y a parfois, d'ailleurs, et bien avant que cela ne soit devenu un sujet de société, l'appréhension de catastrophes écologiques, d'effondrement du monde. C'est un futur assez sombre que vous présentez, malgré de nombreuses touches d'humour (je pense notamment ici à Hey! Gyamon). Comment expliquez-vous ce choix de mettre en scène des dystopies ?

SYUFO : De manière générale, les dystopies occupent une place importante dans la science-fiction. Elles montrent ce que pressent l’Homme. Le réchauffement climatique, l’épidémie de COVID-19, l’impossible sortie du nucléaire, le terrorisme, les écarts sociaux… Tout est une dystopie envisageable. Rien ne laisse présager d’un futur radieux. Ce sont ces raisons qui poussent à créer des dystopies. Un monde dévasté est un monde dénué de règles, et j’aime l’idée de pouvoir y faire évoluer les personnages librement. C’est un peu comme une île déserte où tout serait possible.

CLC : J’évoquais, dans la question précédente, l’humour. Même si vos œuvres sont très sombres sur certains aspects, il y a souvent un ton bien plus léger. Le rire trouve sa place dans votre travail. C'est important pour vous d'ouvrir des espaces plus légers au sein d'univers très pessimistes, comme des bulles permettant au lecteur de souffler un peu ?

SYUFO : Je ne suis pas vraiment à l’aise avec les scènes tristes, mais elles sont nécessaires pour donner à ces mondes un aspect réaliste et de la cohérence, bien plus qu’un sentiment de joie ou de paix. Je ne recommande pas forcément d’intégrer des éléments comiques, mais il est probable que j’en place de façon inconsciente dans mon travail afin d’alléger un peu les situations.

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Hey ! Gyamon, Itahashi Shûhô, Black Box Éditions, tous droits réservés.

CLC : Vous êtes, depuis les années 70, un auteur et illustrateur extrêmement prolifique. De fait, vous avez pu observer l'évolution du manga à travers les décennies. On imagine que beaucoup de choses ont changé en quarante ans dans la façon de concevoir le manga, qu'il s'agisse du contenu même ou du processus éditorial. Quel regard portez-vous sur cette évolution ?

SYUFO : Il est certain que de nombreuses évolutions se sont faites ressentir au fil des décennies. Les dessins sont plus détaillés, les traits plus réalistes, les expressions plus complexes, etc. Par ailleurs, les effets spéciaux ont offert à l’animation et aux films un imaginaire que seuls les mangas pouvaient se permettre à l’époque. Les expressions faciales des personnages de shôjo se sont répandues aux autres genres. Les scénarios sont devenus de véritables romans… Les enfants ont désormais la possibilité de lire une infinité de mangas dans des genres très divers, mais ils se limitent souvent aux gros titres qui les font rêver. Peut-être que moi aussi, je devrais me mettre à dessiner de telles œuvres…

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Slick Star, Itahashi Shûhô, Black Box Éditions, tous droits réservés.

CLC : Vous avez travaillé avec de nombreux éditeurs au Japon. Certains devaient avoir des attentes quant aux rendus. Vous êtes-vous déjà senti bridé dans la création de vos œuvres ou êtes-vous toujours parvenu à garder une liberté totale ?

SYUFO : Beaucoup de gens ont montré une certaine retenue vis-à-vis de mon travail. Il y a des titres que j’ai réalisé dans une grande liberté, et les corrections des éditeurs sont surtout là pour éviter une incompréhension de la part du lecteur ou un déraillement.

CLC : Dans le grand éventail des titres que vous avez créés, quel est celui dont vous êtes le plus fier et pourquoi ?

SYUFO : C’est une question bien difficile ! Pour le plaisir que j’ai eu en réfléchissant à l’histoire, je dirais Slick Star, Gaira et le premier tome de David.

CLC : Enfin, j'aimerais savoir ce que vous avez ressenti quand les éditions Black Box vous ont contacté pour publier vos œuvres en France. Comment avez-vous réagi ?

SYUFO : Ma rencontre avec la bande-dessinée remonte à bien longtemps. Savoir que mes mangas sont publiés en France me ravit au plus haut point. Lorsque j’ai été contacté, j’ai littéralement sauté de joie ! C’est un vieux rêve qui a été exaucé.

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Couvertures des ouvrages de Shûhô Itahashi sortis aux éditions Black Box, tous droits réservés.

CLC : Un dernier petit mot pour vos lecteurs et vos lectrices français ?

SYUFO : Je suis heureux que vous me lisiez, vous, le pays de la bande-dessinée. Le dessin est un point de rencontre, même entre des cultures si différentes. J’espère que vous plongerez dans l’imaginaire de mes mangas et que vous attendrez les suivants avec impatience. Je vous suis profondément reconnaissant.

Suite à cet entretien, nous avons décidé d’interviewer Alexandre Regreny, directeur des éditions Black Box, pour en savoir plus sur ce qui l’a motivé à publier pour la première fois en France les œuvres de Shûhô Itahashi.

CLC : Alexandre, peux-tu nous dire comment tu as découvert le travail de SYUFO et comment tu l’as approché ?

Alexandre Regreny : C’est un auteur que j’ai découvert au collège via un client de mes parents qui allait souvent au Japon et qui me laissait parfois des livres qu’il ramenait de ses voyages. J’ai découvert énormément d’auteurs de cette façon-là. Quand je suis devenu éditeur, j’ai fait la démarche auprès des agents pour obtenir les droits de ses œuvres, mais ils ont refusé toutes mes offres. Un jour, j’ai découvert le compte twitter de SYUFO, ne sachant pas que c’était vraiment lui derrière – je pensais que c’était un compte tenu par un fan –, mais en fait, c’était sa femme qui le gérait ! J’ai sympathisé avec elle et nous sommes devenus bons amis. SYUFO, contrairement aux agents, a très vite bien réagi, il était très heureux que quelqu’un s’intéresse à son travail en France. Je lui ai promis qu’on soignerait particulièrement sa collection car il nous a directement fait confiance.

CLC : Les démarches auprès de lui n’ont donc pas été particulièrement compliquées.

AR : Non, elles ont été très simples. Je lui ai expliqué le concept de Black Box et il a rapidement accroché à cette idée d’un petit éditeur indépendant passionné et tourné vers sa communauté, où les lecteurs sont tout aussi passionnés et s’impliquent réellement dans la structure éditoriale. Il a aussi apprécié le fait que la publication de son œuvre dépasse le simple intérêt financier.

CLC : SYUFO n’avait encore jamais été publié en France avant 2020. Est-ce que ses œuvres commencent à être un peu plus connues désormais ?

AR : Nous savions en nous lançant qu’on mettrait cinq à six ans pour implanter cet auteur en France. Ça fonctionne de mieux en mieux, alors qu’au début, ça a été très difficile, sûrement parce qu’on s’éloignait du graphisme classique du manga à la Naruto, ou même de mythologies typiquement japonaises. Effectivement, ça peut rebuter pas mal de personnes. Mais je pense que l’auteur a réussi à intéresser certains lecteurs férus des œuvres de Moebius ou d’autres auteurs franco-belges, voire de fantastique ou de comics.

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Slick Star, Itahashi Shûhô, Black Box Éditions, tous droits réservés.

CLC : Que dirais-tu aux lecteurs et aux lectrices français pour leur donner le goût de se tourner vers ses mangas ?

AR : SYUFO connaît très bien la France, mais les français ne le connaissent pas. C’est un vrai amoureux de la culture BD, sous toutes ses formes, qu’elle soit franco-belge, comics ou manga. Il a des codes que les Français peuvent comprendre assez facilement et même s’approprier, car tout n’est pas exclusivement basé sur la culture japonaise, bien au contraire : son œuvre est tournée vers la pop-culture universelle.

Toutes les œuvres de SYUFO sont disponibles sur la boutique de l’éditeur :
https://www.blackbonesboutique.com/

commentaires

nolhane

De nolhane [6581 Pts], le 01 Décembre 2021 à 18h40

Merci pour cette interview très intéressante, j'aime beaucoup cet auteur

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