Chronique animation - Dragon Ball Super - Box Collector Blu-Ray 3- Actus manga
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Dvd Chronique animation - Dragon Ball Super - Box Collector Blu-Ray 3

Samedi, 08 Août 2020 à 15h00 - Source :Univers Animation

Après presque un an d'attente entre les deux premiers coffrets collectors de la série animée Dragon Ball Super, il aura fallu patienter un peu moins longtemps pour en découvrir la troisième partie. Mouture parue trois mois après les versions classiques, ce dernier coffret au format A4 vient conclure la série télévisée du projet « Super », même si nous avions pu auparavant découvrir sa suite au cinéma, à savoir le film Dragon Ball Super Broly. Une chronologie bien compliquée à suivre pour ceux qui ont suivi la série légalement, preuve que les ayant-droits ont bien conscience que les fans s'étaient déjà dirigés vers des canaux alternatifs. Voilà qui laisse espérer une démarche officielle différente si une nouvelle série voit le jour. Toei et le simulcast n'a jamais été une grande histoire d'amour, mais les choses semblent changer.


Par les épisodes 77 à 131, cette dernière box couvre la dernière saga de la série animée : L'arc de la survie de l'univers. Si son annonce avait fait grand bruit à l'époque du côté des fans, il faut savoir que cette nouvelle partie de l'histoire fut marquée par quelques changements du côté de la production. On note ainsi l'arrivée de deux réalisateurs pour orchestrer ce long arc, Ryôta Nakamura d'une part, et Tatsuya Nagamine de l'autre. Ce second nom vous parle peut-être, puisque l'animateur a aussi réalisé le film Dragon Ball Super Broly et participé à son storyboard. Aussi, semble-t-il que le studio Toei Animation ait assumé les attentes derrière la série. Nous y reviendrons, mais cette vague d'épisodes offrira une qualité technique largement accrue par rapport aux 76 précédents, preuve d'un planning mieux géré par le studio.


De manière logique, l'arc de la survie de l'univers se déroule quelques temps après la destruction du futur alternatif de Trunks. Ce dernier et la Mai du futur ont pu rejoindre une autre époque pour mener leur vie, signifiant que Gokû a lui aussi repris son existence paisible. Mais à force de simplement travailler pour ramener des finances à son foyer, le Saiyan s'est ramolli, aussi il choisit de s'entrainer de nouveau. Une idée lui vient alors en tête : Se rendre auprès de Zen'Ô, et lui demander d'organiser la tournoi entre univers évoqué quelques temps auparavant. Le duo de dieux des univers exaucera la nouvelle avec joie, et en profitera pour faire un peu de ménage. Parce que tous deux jugent qu'il y a trop d'univers et que le niveau des mortels n'est pas satisfaisant, l'enjeu de la compétition sera de taille : Le monde vainqueur restera intact, tandis que les autres univers seront anéantis. Gokû ne s'attendait pas à ça, et doit donc réunir les 9 guerriers les plus puissants de l'univers 7 qui participeront à cette battle royale qui scellera le sort des différents mondes...


Le tournoi des enjeux

Après l'arc Trunks du futur et sa tonalité particulièrement sombre, le nouveau scénario d'Akira Toriyama ne devait pas faire retomber la tension. Le nouvel enjeu est alors vite fixé : Du fameux « Tournoi du Pouvoir » dépendra la survie de certains univers. Pas tous, ceux avec le meilleur niveau de mortels (la notion est vague et jamais expliquée) sont d'emblée épargnés, laissant les derniers de la classe s'affronter sur un immense ring, au cour d'une battle royale durant moins d'une heure au sein du scénario.

Sur le papier, l'idée est excellente. Dans Dragon Ball, Son Gokû et les siens ont toujours dû se battre pour une cause plus grande à chaque arc : D'abord la Terre jusqu'à l'arc Saiyan, puis l'univers tout entier. L'apogée fut la victoire du héros sur Majin Buu, Gokû venant à bout du destructeur de mondes pas seulement seul, mais avec la force de tous les terriens. L'arc précédent de Super renouait avec cette idée, puisque Zamasu comptait éradiquer purement et simplement les univers de tous mortels. Dans ce dernier arc, l'enjeu est presque aussi fort car si tous les mondes ne sont pas concernés, ceux devant lutter risquent purement et simplement une annihilation totale, incluant toutes formes de vie. La paradoxe étant que Gokû et les siens ne se battent plus pour protéger cet ensemble, mais pour épargner à leur propre univers d'être rayé de la carte.


L'idée est bonne, et on attendait un tournoi d'une noirceur de tous les instants, au cours duquel les combattants se lanceraient dans la bataille avec la force du désespoir. Pourtant, cet enjeu extraordinaire n'est que rarement traité comme il se devrait au sein de l'arc. A de rares instants, quelques tirades de personnages secondaires feront prendre conscience de la gravité des répercussions, tandis que nos héros n'auront guère de scrupules à éliminer le dernier membre d'un univers, synonyme de sa destruction. On sent clairement une opposition entre la volonté d'Akira Toriyama dans son scénario, et une volonté de la Toei de cibler un public plus mature. L'important est de rester bon enfant, et les interventions répétées des deux agaçants Zen'Ô sont là pour nous le rappeler. Dans cet ordre d'idée, on conserve un Gokû affreusement niais qui ne renoue que trop rarement avec le fier guerrier que nous avons connu dans le manga et l'anime qui le retranscrit.


Un rythme longuet

L'arc de la survie de l'univers est long, puisqu'il s'agit du chapitre de Super le plus étendu. Comptez 55 épisodes, dont 19 de pure préparation, et 36 qui traitent la compétition. Quand il s'agissait de l'adaptation du manga, les rallonges pouvaient parfois se comprendre. Mais en l'état des choses, c'est à dire un anime qui n'adapte qu'un scénario et qui est donc plus libre de sa cadence, le résultat est plus critiquable.

Alors, l'arc souffre de longueur, et ce dans ses deux parties. Le recrutement traine énormément, développant parfois des idées de l'ordre du filler pur. Et en ce qui concerne la battle royale, les scénaristes ont eu l'idée plus judicieuse de mettre l'accent sur de nombreux personnages, quitte à présenter un tournoi qui n'en finit pas. Un choix qui l'inverse du manga, alors que Toyotarô proposait une compétition davantage dans l'esprit Toriyama malgré ses grands défauts. Il faut donc fait preuve d'une certaine patience par moment, et subir des combats qui n'apportent pas grand chose si ce n'est de la castagne. Un sacrifice parfois bénéfique puisque l'arc propose aussi son lot de qualités...


Quelques belles fulgurances au milieu de maladresses

On aurait donc tort de ne dire que du mal de la saga Survie de l'univers. L'arc doit être savouré comme un gros spectacle, un moyen de contenter ceux qui trouvaient les affrontements trop mous dans les premiers épisodes de Super. Pour le coup, les techniques pleuvent, et on sent une certaine imagination pour apporter du renouveau à travers certains affrontements. Certains d'entre eux sont d'ailleurs jouissifs grâce à des mises en scène aussi novatrices que savamment orchestrée, appuyée par un travail d'orchestre d'animateurs parmi les plus talentueux du studio. Si on ne cible que ces épisodes bien précis, alors jamais la série animée Dragon Ball n'aura été aussi belle sur les plans techniques et visuels. Ce sont des fulgurances qui récompensent la patience du spectateur qui acceptera alors de subir quelques épisodes plus retenus, des sortes de pauses entre quelques passages cruciaux de l'arc. Aujourd'hui, ceux qui ont suivi Super verront de quoi nous parlons à travers ces lignes : L'Ultra Instinct, le combat contre Jiren, quelques moments forts de Vegeta, le duo Gohan/Piccolo contre l'univers 6... Tant de moments forts de l'arc qui apportent une certaine satisfaction sur le plan technique.


Mais il convient aussi de parler des fulgurances scénaristiques, puisque l'arc de la survie de l'univers en propose quelques une. Ces prouesses viennent moins d'Akira Toriyama, dont la structure de l'intrigue proposée semblait finalement maigre, que des scénaristes qui se sont succédé pour écrire les épisodes. Chacun y va de ses petites idées, et certaines sont très bonnes et finement exécutées. Ainsi, le processus d'humanisation de Vegeta s'avère toujours plus fort, chose qui demeure l'un des points forts du chapitre Super. Certains aspects du traitement de l'univers 6 demeurent aussi intéressants, de même pour quelques petits traitements de personnage dont Kame Sennin dont le non sens de la participation au tournoi est compensée par une belle exploitation du personnage (sauf en ce qui concerne l'épisode du recrutement de Tenshinhan, une aberration prouvant que tout scénaristique qui œuvre sur Dragon Ball ne comprend pas forcément Dragon Ball).

Ce dernier point prouve aussi que tout n'est pas excellent dans l'écriture de l'arc. Pêle-mêle, on retient une gestion douteuse des rapports de puissance (un défaut classique de Super), certaines écritures de personnages absurdes ou alors insuffisantes. C'est le cas de Jiren, un personnage qui présente de bonnes idées sur la fin dans son opposition à Gokû, mais qui restera finalement très creux. Si dans Dragon Ball chaque arc centré sur un grand vilain apporterait de nombreuses choses, le présent arc de Super nous fournit le minimum syndical. Soyez donc avertis : L'arc de la survie de l'univers se savoure plus pas son spectacle que son scénario.


Enfin, concluons l'analyse par un aspect de l'arc qui dépend surtout de la sensibilité de chacun : Son humour. Quitte à dédramatiser les enjeux, autant y aller avec une patte très "toriyamesque", chose qu'on trouve depuis les débuts de Super. Que ce soit à travers les très grotesques Pride Troopers ou les armées de l'amour de l'univers 2, sans parler des multiples combattants volontairement disgracieux visuellement, Toriyama et Toyotarô (puisque ce dernier a contribué aux nouveaux character-designs) s'en sont donné à cœur joie pour contrer certaines attentes et rester dans une veine proche des premiers segments de Dragon Ball, ou de l'arc Majin Buu. Cela donne un ensemble qui pourra faire sourire, mais qui correspond à un absurde plus à même de séduire l'audimat japonais. Un décalage de ton et un possible décalage culturel donc, qu'on doit accepter pour ne pas passer un mauvais moment sur certains épisodes.


Du côté de l'édition...

Les coffrets collector conçus conjointement par AB Vidéo et IDP donnent à Dragon Ball Super un prestige que la série ne mérite pas toujours. Cette troisième box conserve la forme des opus précédents : un format A4 aux tonalités blanches et très épurées, contenant plusieurs digipacks et quelques suppléments.


Les digipacks sont sobres, mais particulièrement stylisés. L'extérieur présente plusieurs combinaisons d'artworks de personnages, tandis que les intérieurs proposent des dioramas du tournoi. Une très bonne idée en terme d'illustration de packaging, donc.

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Les suppléments physiques restent de l'ordre du gadget, mais demeurent sympathiques. Le coffret inclus 4 ex-libris aux dimensions A4 et à l'effigie des grands combattants du tournoi. On apprécie notamment la mise en avant de différents personnages et pas exclusivement de la team Gokû, ce qui n'est pas le cas du poster qui consiste en un portrait de famille de l'équipe de l'univers 7.

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Enfin, nous retrouvons un joli ouvrage faisant office d'artbook et de guidebook, pour un ensemble de plus de 80 pages. Au programme : Le guide des épisodes de l'arc mais aussi les guide des univers, ce qui est appréciable pour revenir sur des personnages qui n'ont pas forcément droit à leur instant de gloire. Puis, près de la moitié du livre recueille de nombreuses illustrations officielles concoctées par les dessinateurs du studio Toei, pour promouvoir l'arc. De ce côté, il y a à boire et à manger, certains artworks étant très réussis tandis que d'autres présentent une grande fadeur et un côté lisse qui nous fait regretter les créations des grands illustrateurs et character-designers de la période « Z ».

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« Adieu Gokû, jusqu'à la prochaine fois ! »

L'ultime arc de la série animée Dragon Ball Super laisse donc un arrière-goût mitigé. Prometteur sur le papier, le scénario n'est pas exploité à sa juste valeur, ce malgré quelques petites trouvailles de développement saisissantes. On se rabat alors sur ces belles idées, et sur la qualité technique globalement satisfaisante, tandis que les trois derniers épisodes (parmi quelques autres) nous offrent un spectacle tout bonnement ahurissant et inédit au sein du format télévisé Dragon Ball.

Depuis, on sait ce que devient la licence, notamment sur son pan animé puisque l'excellent film Broly est sorti depuis un moment dans nos contrées. Pour ceux qui découvrent Super par ce visionnage, voici le prochain chapitre de la chronologie du canon de Dragon Ball, avant de laisser place à l'arc du prisonnier galactique, pour l'heure inédit au manga de Toyotaro. Difficile de savoir de quelle manière la saga reviendra en anime, rien de concret ayant été dit concernant un retour en série animée, mais quelques propos ayant fait mention d'un futur film... Affaire à suivre ! D'ici là, nous pourrons certainement profiter des films en haute définition ainsi que de la série initiale Dragon Ball, confirmés en Blu-ray par AB Vidéo.


Note de la série : 13/20
Note du coffret : 16/20
L'avis du chroniqueur
Takato

Samedi, 08 Août 2020
14.5 20

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