Manga Chronique Manga - Route End
L'éditeur Ki-oon a toujours mis en avant dans son catalogue des titres sombres de qualité, fantastiques ou non, et leur association avec un auteur tel que Tsutsui y a grandement participé! Le manga Route End fait parti de cette catégorie, des thrillers psychologiques fascinants, qui nous entraînent des les méandres morbides de l'âme humaine...
Nous avons ici un jeune auteur, Kaiji Nagagawa qui pourrait justement se revendiquer de l’héritage de Tsutsui tant quand on lit ce titre où on retrouve les éléments qui composent la biographie de l'auteur, ainsi Route End trouve en toute logique sa place dans la collection seinen de l'éditeur!
Une nouvelle fois nous allons donc suivre une enquête sombre et poisseuse auprès de personnages torturés ayant bien des choses à cacher!
Taji Haruno a connu un profond traumatisme étant enfant, sa mère s'est suicidée alors qu'il n'était âgé que d'une dizaine d'année, et ce qui l'à le plus frappé est qu'il n'était pas une raison suffisante pour cette dernière pour rester en vie. Depuis lors il traîne une certaine fascination pour la mort, accompagnée d'une grande colère, si bien que sa profession le place en permanence en compagnie de la mort puisqu'il est un nettoyeur spécialisé...
Sa tache consiste à nettoyer les appartements qui ont abrité un ou plusieurs morts, en nettoyant le sol, changeant les lames du parquet, supprimant traces et odeurs. Il est employé par la société Aum dont le patron éprouve une grande estime pour lui à tel point qu'il envisage d'en faire son successeur...
Depuis peu sévit un tueur en série qui découpe ses victimes et écrit le mot "END" avec les morceaux des corps. A priori rien ne relit les victimes... Un jour, le patron de Taji disparaît après s'être montré plus qu'énigmatique...est il le tueur? Non puisqu'il sera lui aussi une victime du tueur en série... Son patron semblant cacher un sombre passé, Taji est alors mêlé à l'enquête mené par la jolie inspectrice Akina Igarashi; et là encore un étrange lien unit les deux protagonistes: Taji habite dans l'appartement où le frère de Akina s'est suicidé...
Un enquête sombre et tortueuse, pleine de mystères et de non dits, aussi malsaine que fascinante!
Avec la présentation du personnage principal par son traumatisme, qui le définit plus que tout autre chose, puis rapidement la présentation d'une scène de crime du tueur en série, on comprend immédiatement que nous allons effectivement plonger dans une enquête sombre et morbide, voire carrément très glauque!
Au fil de son récit l'auteur va placer ses pions et multiplier les interrogations, et dans un premier temps il soulève plus de questions qu'il n'y répond, ainsi plus on avance et plus le mystère s'épaissit; ce qui se présentait au départ comme une "simple" histoire de tueur en série est en fait bien plus complexe et implique de nombreux éléments mystérieux.
Taji se retrouve au centre de tout ça, et son caractère froid et impassible face à la mort lui permettent de garder un œil objectif sur les faits!
On se laisse rapidement séduire par le récit de ce jeune auteur qui ménage son suspens et nous propose des personnages vraiment intéressants, travaillés et complexes! Il faut lui reconnaître que le personnage de Taji sort des classiques schémas du genre, et si les personnages ayant subit des traumatismes ne sont pas rares, que le personnage principal lui même souhaite baigner dans cette ambiance macabre, qu'il soit attiré par la mort, est quelques chose d'assez peu fréquent, ce qui permet d’emblée à la série de se démarquer.
Au fil des huit tomes qui composent la série, l'auteur va s'évertuer à épaissir encore le mystère en ajoutant de nombreux éléments, de nombreux personnages, tous semblant avoir des choses à cacher...
Ce lien avec le macabre est clairement un des éléments importants de la série, et on est particulièrement curieux de voir la direction que va prendre l'auteur sans sombrer dans les clichés, en continuant à nous fasciner comme il le fait brillamment!
Et tout se passe à merveille, chaque volume se montre plus intrigant et passionnant que le précédent, on arrive tout doucement de la conclusion, de plus en plus fébrile, puis les révélations commencent à tomber, l'auteur maniant son mystère avec brio, car s'il sème quelques pistes, que le lecteur ne peut s’empêcher de faire des suppositions, de s'élaborer des théories, il est difficile de deviner réellement ce qu'il en est. En cela le titre est une totale réussite...mais malheureusement, l'auteur chute à la dernière marche: la résolution du plus énigmatique des mystères (celui des triplés) s'avère être au delà de décevante! Alors que tout au long des huit tomes de la série, l'auteur s'est évertué à nous plonger dans une enquête noire et sordide, il vient rajouter l'élément de trop, l'élément de facilité pour résoudre un mystère dont lui même n'avait sans doute pas la réponse, un élément fantastique qu'il nous balance au visage au dernier moment sans nous donner davantage d'explications, telle une injure à l'intelligence des lecteurs qui se sont évertués à tenter de trouver eux même la solution...une solution crédible et cohérente...ce que n'est pas ce que nous propose l'auteur in fine!
Voilà comment gâcher en quelques pages une série remarquable, sur laquelle il n'y avait quasiment que des choses positives à dire et qui devient malheureusement une énorme déception!
Le trait de l'auteur est encore pour l'heure grandement perfectible, les personnages manquent de finesse et de détails, tous les visages étant découpés à l'identique, pourtant il parvient à nous entraîner dans son récit par le biais d'une mise en scène efficace et immersive! Kaiji Nakagawa possède encore une grande marge de progression et on espère le retrouver avec un autre titre...mais possédant une conclusion mieux gérée.
Une série vraiment séduisante d'un auteur possédant un gros potentiel. On tient peut être là un jeune héritier à Tsutsui...à voir! Reste la conclusion à grandement revoir!
Nous avons ici un jeune auteur, Kaiji Nagagawa qui pourrait justement se revendiquer de l’héritage de Tsutsui tant quand on lit ce titre où on retrouve les éléments qui composent la biographie de l'auteur, ainsi Route End trouve en toute logique sa place dans la collection seinen de l'éditeur!
Une nouvelle fois nous allons donc suivre une enquête sombre et poisseuse auprès de personnages torturés ayant bien des choses à cacher!
Taji Haruno a connu un profond traumatisme étant enfant, sa mère s'est suicidée alors qu'il n'était âgé que d'une dizaine d'année, et ce qui l'à le plus frappé est qu'il n'était pas une raison suffisante pour cette dernière pour rester en vie. Depuis lors il traîne une certaine fascination pour la mort, accompagnée d'une grande colère, si bien que sa profession le place en permanence en compagnie de la mort puisqu'il est un nettoyeur spécialisé...
Sa tache consiste à nettoyer les appartements qui ont abrité un ou plusieurs morts, en nettoyant le sol, changeant les lames du parquet, supprimant traces et odeurs. Il est employé par la société Aum dont le patron éprouve une grande estime pour lui à tel point qu'il envisage d'en faire son successeur...
Depuis peu sévit un tueur en série qui découpe ses victimes et écrit le mot "END" avec les morceaux des corps. A priori rien ne relit les victimes... Un jour, le patron de Taji disparaît après s'être montré plus qu'énigmatique...est il le tueur? Non puisqu'il sera lui aussi une victime du tueur en série... Son patron semblant cacher un sombre passé, Taji est alors mêlé à l'enquête mené par la jolie inspectrice Akina Igarashi; et là encore un étrange lien unit les deux protagonistes: Taji habite dans l'appartement où le frère de Akina s'est suicidé...
Un enquête sombre et tortueuse, pleine de mystères et de non dits, aussi malsaine que fascinante!
Avec la présentation du personnage principal par son traumatisme, qui le définit plus que tout autre chose, puis rapidement la présentation d'une scène de crime du tueur en série, on comprend immédiatement que nous allons effectivement plonger dans une enquête sombre et morbide, voire carrément très glauque!
Au fil de son récit l'auteur va placer ses pions et multiplier les interrogations, et dans un premier temps il soulève plus de questions qu'il n'y répond, ainsi plus on avance et plus le mystère s'épaissit; ce qui se présentait au départ comme une "simple" histoire de tueur en série est en fait bien plus complexe et implique de nombreux éléments mystérieux.
Taji se retrouve au centre de tout ça, et son caractère froid et impassible face à la mort lui permettent de garder un œil objectif sur les faits!
On se laisse rapidement séduire par le récit de ce jeune auteur qui ménage son suspens et nous propose des personnages vraiment intéressants, travaillés et complexes! Il faut lui reconnaître que le personnage de Taji sort des classiques schémas du genre, et si les personnages ayant subit des traumatismes ne sont pas rares, que le personnage principal lui même souhaite baigner dans cette ambiance macabre, qu'il soit attiré par la mort, est quelques chose d'assez peu fréquent, ce qui permet d’emblée à la série de se démarquer.
Au fil des huit tomes qui composent la série, l'auteur va s'évertuer à épaissir encore le mystère en ajoutant de nombreux éléments, de nombreux personnages, tous semblant avoir des choses à cacher...
Ce lien avec le macabre est clairement un des éléments importants de la série, et on est particulièrement curieux de voir la direction que va prendre l'auteur sans sombrer dans les clichés, en continuant à nous fasciner comme il le fait brillamment!
Et tout se passe à merveille, chaque volume se montre plus intrigant et passionnant que le précédent, on arrive tout doucement de la conclusion, de plus en plus fébrile, puis les révélations commencent à tomber, l'auteur maniant son mystère avec brio, car s'il sème quelques pistes, que le lecteur ne peut s’empêcher de faire des suppositions, de s'élaborer des théories, il est difficile de deviner réellement ce qu'il en est. En cela le titre est une totale réussite...mais malheureusement, l'auteur chute à la dernière marche: la résolution du plus énigmatique des mystères (celui des triplés) s'avère être au delà de décevante! Alors que tout au long des huit tomes de la série, l'auteur s'est évertué à nous plonger dans une enquête noire et sordide, il vient rajouter l'élément de trop, l'élément de facilité pour résoudre un mystère dont lui même n'avait sans doute pas la réponse, un élément fantastique qu'il nous balance au visage au dernier moment sans nous donner davantage d'explications, telle une injure à l'intelligence des lecteurs qui se sont évertués à tenter de trouver eux même la solution...une solution crédible et cohérente...ce que n'est pas ce que nous propose l'auteur in fine!
Voilà comment gâcher en quelques pages une série remarquable, sur laquelle il n'y avait quasiment que des choses positives à dire et qui devient malheureusement une énorme déception!
Le trait de l'auteur est encore pour l'heure grandement perfectible, les personnages manquent de finesse et de détails, tous les visages étant découpés à l'identique, pourtant il parvient à nous entraîner dans son récit par le biais d'une mise en scène efficace et immersive! Kaiji Nakagawa possède encore une grande marge de progression et on espère le retrouver avec un autre titre...mais possédant une conclusion mieux gérée.
Une série vraiment séduisante d'un auteur possédant un gros potentiel. On tient peut être là un jeune héritier à Tsutsui...à voir! Reste la conclusion à grandement revoir!
De Voq [735 Pts], le 26 Juillet 2020 à 12h55
Assez d'accord avec cette chronique, je me suis laissé happer tant par l'intrigue que l'ambiance du titre... jusqu'à l'irruption du fantastique dans le dernier tome qui est franchement malvenue, même si on peut s'en douter à l'avance en se basant sur certains indices, notamment avec les corps qui ont les mêmes empreintes digitales et l'insistance sur le fait que même celles de jumeaux monozygotes sont différentes.
Ceci dit, un autre point m'a dérangé : au début du septième tome, on apprend que Masato (END) est en couple avec Aoi depuis le lycée... hors, à la fin du tome 5 / début du 6, ce qui permet à Igarashi (la flic) de découvrir l'indentité de END, c'est que l'ancienne occupante de l'appartement déclare être sortie avec Masato à l'époque où elle y logeait, et qu'il en avait une clé... en l'état, ça paraît assez contradictoire.
Autre petit regret, mais là c'est plus du chipotage, une grosse révélation se voit éventée un peu à l'avance si on prête attention au choix des mots : chapitre 36 (juste après cette histoire de clé d'appartement, dans le tome 6), Masato est arrêté « pour atteinte à l'intégrité d'un cadavre », et non pour meurtre, personnellement c'est à ce moment que je me suis douté qu'il maquillait des suicides.