Dvd Chronique animation - Détective Conan - Film 12 : La mélodie de la peur
Le mois d'avril 2008 voit paraître, au Japon, le douzième film de la licence Détective Conan dans les salles obscures. Après la chasse aux trésors du onzième métrage, place à une intrigue dans le milieu de la musique classique avec Meitantei Conan : Senritsu no Full Score.
A la réalisation, sans surprise, Yasuichiro Yamamoto reprend son poste, tandis que l'aspect scénaristique voit un nom bien apprécié revenir : Celui de Kazunari Kôchi, scénariste phare des longs-métrages Conan qui avait laissé sa place sur les épisodes 6, 10 et 11.
Dans les contrées francophones, le film sort dans la première vague d'éditions physiques proposées par l'éditeur Black Box, tout début 2020, sous le titre Détective Conan : La mélodie de la peur.
Musique explosive
La répétition de deux musiciens et de leur coach, dans une prestigieuse école de musique, est secouée par une explosion. Un événement qui sera suivi par d'autres crimes du genre, tous visant des pratiquants d'instruments... Tandis que l'affaire piétine tant elle reste nimbée de mystères, Conan et les siens assistent aux répétitions d'une chanteuse de talent, Reiko Akiba, qui va devenir elle aussi la cible d'un mystérieux assassin. Tandis que Conan va chercher à la protéger, les meurtres vont se succéder, jusqu'à faire un éventuel lien entre tous ces crimes et la tentative de meurtre de la soprano...
Une incursion dans l'univers de la musique classique
La force de chaque film Conan est de proposer son ingrédient, son petit élément qui rendra le visionnage unique. La formule fait d'ailleurs écho à la recette de Gosho Aoyama dans son manga, celui-ci prenant toujours soin de renouveler ses contextes d'enquête, ce qui permet souvent au titre d'éviter une routine totale.
Cette fois, il est donc question de musique classique, avec une affaire de meurtres en série de jeunes musiciens liés à la même école. Un cadre particulièrement bienvenue, donc, puisqu'il change de volonté en terme de tonalité. Souvent, dans les films Conan, le contexte était une belle manière d'amener du spectaculaire et de la tension. Ici, seul le procédé du criminel vient rendre l'enquête plus explosive, le cadre musical servant surtout l'aura globale plus que le grand spectacle, même si la finalité sera toujours plus intense qu'une affaire classique de l’œuvre originale.
Cette ambiance, Yasuichiro Yamamoto a tenté de la faire sienne en donnant une force auditive au film. Les morceaux phares de musique classique sont utilisés de manière récurrente, et pas toujours pour montrer des personnages poussant le morceau par leurs instruments. La musique sert la mise en scène et l'esthétique sonore... Mais parfois de manière un peu hasardeuse. Des séquences de ces musiques, ancrées dans nos esprits par leurs célébrités, sont utilisés à des moments assez anodins et n'ont finalement pas de réel impact. Elle ne marquent pas spécialement la réalisation et n'ont pas de sens scénaristique, elles semblent être simplement utilisées afin de profiter du contexte du métrage comme prétexte, et apporter une construction musicale un peu différente des films précédents. C'est dommage, car une meilleure utilisation aurait pu engendrer une construction plus marquante, et même plus intense dans le climax.
Une affaire finement développée
Malgré la construction technique qui n'exploite pas tout son potentiel, force est de constater que la nouvelle affaire proposer se révèle globalement très agréable à suivre. Par le côté meurtres en série, le film présente d'emblée une affaire complexe à résoudre, d'autant plus que celle-ci ne se déroule pas en milieu clôt. On se surprendra même d'une résolution qui semble évidente, élément évidemment volontaire afin de jouer avec les déductions du spectateur. La résolution n'a pas d'impact percutant en terme de sensationnel, mais fait son office tant elle tient la route et parvient à relier les différents meurtres et tentatives de crime avec cohérence.
Mais finalement, le point fort de cette affaire est de présenter un personnage inédit au film, celui de Reiko Akiba. Chanteuse soprano qui a un caractère bien à elle, la femme est sujet à un intéressant développement, et de liens avec les personnages qui s'amplifient au fil des minutes. Dans les films Conan, les nouvelles figures restent souvent à leur place en tant que suspects, criminels ou témoin, mais n'ont que rarement des interactions profondes avec le casting que l'on connait. La formule est donc différente dans ce douzième film, ce qui lui donne une petite originalité tout en décortiquant un personnage qu'on prend plaisir à découvrir. Dommage que la présence de Reiko se limite à ce métrage, tant cette dernière finit par de révéler sympathique. Mais son écriture est typique du format long-métrage, et la réutiliser dans l’œuvre principale présenterait finalement peu d'intérêt.
La relation Ran/Shinichi... Tentative ratée ?
La relation entre Ran et Shinichi, autrement dit la romance phare de l’œuvre principale, est souvent mise en exergue dans les longs-métrages. Parce que les films ne peuvent pas se payer le luxe de faire progresser l'intrigue principale, il s'agit bien souvent de petits développements qui viennent apporter une subtilité supplémentaire à la relation sans y toucher véritablement, et qui sont voués à satisfaire les fans du couple.
Ce douzième métrage présente son idée : Une querelle entre les deux tourtereaux, en s'appuyant sur une séquence de leurs années collège. Une idée intéressante... Mais qui est finalement exploitée de manière superficielle, dans l'unique but de nouer un vague lien avec un personnage du film. Là où, par exemple, le premier film avait utilisé la mécanique de la romance pour un final aussi intense que touchant, la mécanique est très vague dans cette douzième production. Finalement, la présence des deux personnages sur l'affiche, dans leurs tenues de collégiens, relève presque du mensonge tant ce développement n'a ni impact, ni effet sur les émotions dégagées par le film.
Partition satisfaisante
Le douzième film Détective Conan a ses petites faiblesses, notamment dans la réalisation qui n'utilise pas la musique avec l'efficacité qu'il se devrait, tandis qu'on pourra aussi reprocher un final manquant d'intensité. Néanmoins, le visionnage se révèle efficace dans l'ensemble, grâce à son enquête agréable à suivre et son personnage inédit qui sort clairement du lot par rapport à ceux proposés dans les métrages précédents, qui s'appuyaient surtout sur le casting qu'on connaît déjà. Aussi, notons qu'il est plaisant de voir un film reposer sur son affaire du début à la fin, et de ne pas utiliser le spectaculaire comme artifice pour scotcher son spectateur.
L'expérience aurait pu être plus aboutie, mais elle se révèle quand même efficace.
A la réalisation, sans surprise, Yasuichiro Yamamoto reprend son poste, tandis que l'aspect scénaristique voit un nom bien apprécié revenir : Celui de Kazunari Kôchi, scénariste phare des longs-métrages Conan qui avait laissé sa place sur les épisodes 6, 10 et 11.
Dans les contrées francophones, le film sort dans la première vague d'éditions physiques proposées par l'éditeur Black Box, tout début 2020, sous le titre Détective Conan : La mélodie de la peur.
Musique explosive
La répétition de deux musiciens et de leur coach, dans une prestigieuse école de musique, est secouée par une explosion. Un événement qui sera suivi par d'autres crimes du genre, tous visant des pratiquants d'instruments... Tandis que l'affaire piétine tant elle reste nimbée de mystères, Conan et les siens assistent aux répétitions d'une chanteuse de talent, Reiko Akiba, qui va devenir elle aussi la cible d'un mystérieux assassin. Tandis que Conan va chercher à la protéger, les meurtres vont se succéder, jusqu'à faire un éventuel lien entre tous ces crimes et la tentative de meurtre de la soprano...
Une incursion dans l'univers de la musique classique
La force de chaque film Conan est de proposer son ingrédient, son petit élément qui rendra le visionnage unique. La formule fait d'ailleurs écho à la recette de Gosho Aoyama dans son manga, celui-ci prenant toujours soin de renouveler ses contextes d'enquête, ce qui permet souvent au titre d'éviter une routine totale.
Cette fois, il est donc question de musique classique, avec une affaire de meurtres en série de jeunes musiciens liés à la même école. Un cadre particulièrement bienvenue, donc, puisqu'il change de volonté en terme de tonalité. Souvent, dans les films Conan, le contexte était une belle manière d'amener du spectaculaire et de la tension. Ici, seul le procédé du criminel vient rendre l'enquête plus explosive, le cadre musical servant surtout l'aura globale plus que le grand spectacle, même si la finalité sera toujours plus intense qu'une affaire classique de l’œuvre originale.
Cette ambiance, Yasuichiro Yamamoto a tenté de la faire sienne en donnant une force auditive au film. Les morceaux phares de musique classique sont utilisés de manière récurrente, et pas toujours pour montrer des personnages poussant le morceau par leurs instruments. La musique sert la mise en scène et l'esthétique sonore... Mais parfois de manière un peu hasardeuse. Des séquences de ces musiques, ancrées dans nos esprits par leurs célébrités, sont utilisés à des moments assez anodins et n'ont finalement pas de réel impact. Elle ne marquent pas spécialement la réalisation et n'ont pas de sens scénaristique, elles semblent être simplement utilisées afin de profiter du contexte du métrage comme prétexte, et apporter une construction musicale un peu différente des films précédents. C'est dommage, car une meilleure utilisation aurait pu engendrer une construction plus marquante, et même plus intense dans le climax.
Une affaire finement développée
Malgré la construction technique qui n'exploite pas tout son potentiel, force est de constater que la nouvelle affaire proposer se révèle globalement très agréable à suivre. Par le côté meurtres en série, le film présente d'emblée une affaire complexe à résoudre, d'autant plus que celle-ci ne se déroule pas en milieu clôt. On se surprendra même d'une résolution qui semble évidente, élément évidemment volontaire afin de jouer avec les déductions du spectateur. La résolution n'a pas d'impact percutant en terme de sensationnel, mais fait son office tant elle tient la route et parvient à relier les différents meurtres et tentatives de crime avec cohérence.
Mais finalement, le point fort de cette affaire est de présenter un personnage inédit au film, celui de Reiko Akiba. Chanteuse soprano qui a un caractère bien à elle, la femme est sujet à un intéressant développement, et de liens avec les personnages qui s'amplifient au fil des minutes. Dans les films Conan, les nouvelles figures restent souvent à leur place en tant que suspects, criminels ou témoin, mais n'ont que rarement des interactions profondes avec le casting que l'on connait. La formule est donc différente dans ce douzième film, ce qui lui donne une petite originalité tout en décortiquant un personnage qu'on prend plaisir à découvrir. Dommage que la présence de Reiko se limite à ce métrage, tant cette dernière finit par de révéler sympathique. Mais son écriture est typique du format long-métrage, et la réutiliser dans l’œuvre principale présenterait finalement peu d'intérêt.
La relation Ran/Shinichi... Tentative ratée ?
La relation entre Ran et Shinichi, autrement dit la romance phare de l’œuvre principale, est souvent mise en exergue dans les longs-métrages. Parce que les films ne peuvent pas se payer le luxe de faire progresser l'intrigue principale, il s'agit bien souvent de petits développements qui viennent apporter une subtilité supplémentaire à la relation sans y toucher véritablement, et qui sont voués à satisfaire les fans du couple.
Ce douzième métrage présente son idée : Une querelle entre les deux tourtereaux, en s'appuyant sur une séquence de leurs années collège. Une idée intéressante... Mais qui est finalement exploitée de manière superficielle, dans l'unique but de nouer un vague lien avec un personnage du film. Là où, par exemple, le premier film avait utilisé la mécanique de la romance pour un final aussi intense que touchant, la mécanique est très vague dans cette douzième production. Finalement, la présence des deux personnages sur l'affiche, dans leurs tenues de collégiens, relève presque du mensonge tant ce développement n'a ni impact, ni effet sur les émotions dégagées par le film.
Partition satisfaisante
Le douzième film Détective Conan a ses petites faiblesses, notamment dans la réalisation qui n'utilise pas la musique avec l'efficacité qu'il se devrait, tandis qu'on pourra aussi reprocher un final manquant d'intensité. Néanmoins, le visionnage se révèle efficace dans l'ensemble, grâce à son enquête agréable à suivre et son personnage inédit qui sort clairement du lot par rapport à ceux proposés dans les métrages précédents, qui s'appuyaient surtout sur le casting qu'on connaît déjà. Aussi, notons qu'il est plaisant de voir un film reposer sur son affaire du début à la fin, et de ne pas utiliser le spectaculaire comme artifice pour scotcher son spectateur.
L'expérience aurait pu être plus aboutie, mais elle se révèle quand même efficace.