Dvd Chronique animation - Card Captor Sakura, film 2 : La Carte Scellée
Après être revenus il y a peu sur le premier film de Card Captor Sakura (lire notre chronique), penchons-nous aujourd'hui sur le deuxième et dernier film de l'oeuvre de magical girl culte imaginée par les Clamp. Bénéficiant toujours du même staff principal que la série et que le premier film (avec notamment Morio Asaka à la réalisation et Nanase Ohkawa des Clamp à l'écriture), Card Captor Sakura: La Carte Scellée est sorti dans les salles japonaises le 15 juillet 2000, donc 4 mois après la fin de la diffusion nippone de la série. En France, il aura mis du temps à nous parvenir, puisqu'il aura fallu attendre 2005, surtout via les éditions DVD d'IDP, pour pouvoir le découvrir de façon légale. Avant ça, il n'avait eu droit à aucune diffusion télévisée, contrairement au premier film qui avait été diffusé sur la chaîne Fox Kids (renommée Jetix puis Disney XD par la suite) en 2004.
Fort logiquement au vu de sa date de diffusion japonaise, La Carte Scellée se déroule après la fin de la série animée, et autant le dire tout de suite: il n'a aucun intérêt si nous n'avez pas vu cette dernière avant, et vous spoilera même forcément l'histoire de notre chère petit chasseuse de cartes.
Sakura a enfin capturé les 52 cartes de Clow puis transformé celles-ci en cartes de Sakura, et au bout de cette folle aventure Shaolan, qui a beaucoup évolué à ses côtés, a trouvé le courage de lui avouer ses sentiments juste avant de repartir à Hong Kong. Forcément troublée, notre héroïne n'avait toutefois pas eu le temps de faire le point sur ses sentiments à la fin de la série pour éventuellement donner sa réponse à Shaolan... mais l'occasion pourrait se représenter bien plus tôt qu'elle ne l'aurait cru !
En effet, à l'approche du festival de Nadeshiko pendant les vacances scolaires, toute la ville de Tomoeda est en effervescence pour les préparatifs. Sakura et ses camarades de classe préparent même, pour l'occasion, une pièce de théâtre où notre héroïne jouera le rôle principal, celui de la princesse, tandis que le rôle principal masculin a été attribué à Yamazaki (Yvan). C'est alors que la jeune fille a la surprise de voir réapparaître devant elle Shaolan et Meilin ! Sur insistance de cette dernière et de Tomoyo qui sont bien décidée à filer un coup de main sentimental à leurs deux camarades, Le jeune garçon est de retour pour une semaine, le temps des vacances. Déjà troublée auparavant quand elle repensait à son ami, Sakura l'est forcément encore plus en le revoyant, et cette semaine devrait être l'occasion d'enfin répondre à sa déclaration... si tant est que de nouveaux problèmes n'apparaissent pas. Car quand le duo n'est pas interrompu par divers événements ou personnages, c'est un autre sujet qui intrigue: la jeune fille ressent régulièrement une étrange sensation dans le sac où elle conserve ses cartes, et finit par constater qu'elles disparaissent les unes après les autres, comme emportées par une force mystérieuse. Pire: en plus des cartes, des objets voire des gens commencent à se volatiliser dans la ville... Serait-ce le fait d'une ultime carte, scellée il y a bien longtemps par Clow lui-même pour certaines raisons ?
Tout en proposant à nouveau une histoire inédite autour d'une chasse à la carte ultime, ce film avait pour ambition initiale un élément de choix: apporter une réponse à la déclaration d'amour de Shaolan à Sakura. En effet, alors que dans le manga d'origine Sakura répondait bel et bien par l'affirmative à Shaolan, il en était tout autre à la fin de l'anime où la jeune fille ne répondait pas encore, le prétexte étant alors tout trouvé pour "rallonger la sauce" avec un long-métrage en forme d'épilogue. Sur cette part sentimentale, le film finira évidemment par bel et bien apporter la fameuse réponse, afin de rattacher comme il se doit les choses à la conclusion du manga... mais alors, qu'est-ce que le chemin pour y parvenir, dans les dernières dizaines de secondes du film, est long !
Pourtant, au départ, il y a vraiment de bonne choses à retirer de la part sentimentale du film: on adore observer Sakura au début quand elle repense à Shaolan avant qu'il ne revienne, tout comme on adore les nombreux regards et sourires qu'ils se renvoient à plusieurs reprises (notamment pendant la représentation théâtrale), qui sont très bien mis en avant par la réalisation et le character design (avec les yeux pétillants de la jeune fille) et qui ne laissent déjà plus le moindre doute quant aux sentiments de notre héroïne. Et puis, même s'il s'estompe pas mal au fil du film, le petit rôle de Tomoyo et de Meilin en "entremetteuses" est vraiment plaisant, tant ces deux demoiselles perspicaces veulent le bonheur de nos deux héros, quand bien même leur amour à elle doit rester inassouvi, chose dont elles ne se morfondent aucunement tant que leur deux précieux amis sont heureux. Et on en revient là encore à la si belle importance des relations de bienveillance dans la série...
Mais en dehors de ça, eh bien l'écriture est vraiment paresseuse, en se limitant essentiellement à une chose pendant toute la première moitié du film (soit environ 40 minutes, quand même): à chaque fois que les conditions sont idéales pour que Sakura réponde à Shaolan, un élément perturbateur bien forcé et prévisible déboule pour tout gâcher. Kero qui arrive pour manger, le père de Sakura qui rentre, Toya qui fait des siennes par jalousie... Une fois, ça va, mais quand ça se répète sur plusieurs dizaines de minutes pour justifier une longueur digne d'en faire un film, ça devient lourd et un peu soporifique. Et avec tout ça, Sakura et Shaolan ont beau être souvent mignons tout plein et adorables, eh bien ce long-métrage finit par tomber dans quelque chose que la série avait su parfaitement éviter: une trop grande mièvrerie (qui plaira ou non, selon les goûts).
Ce qui en résulte également, c'est un certain déséquilibre dans les enjeux autour de la mystérieuse "53e carte" faisant son apparition, enjeux donnant l'impression d'être rushés dans la toute dernière partie du film après la pièce de théâtre.
Pourtant là aussi, les éléments de base sont intéressants: en plus de permettre une petite réapparition-éclair d'Eriol, les explications sur l'existence de cette carte scellée, censée être plus puissantes que les 52 autres cartes réunies et créée pour maintenir l'équilibre entre les forces positives et négatives de l'univers en pouvant alors tout faire disparaître, sont assez intéressantes et se rattachent bien à l'univers de base de l'oeuvre dans ses concepts proches du yin et du yang (une dualité régulièrement présente dans les oeuvres des Clamp, d'ailleurs). Et puis, la nature même de cette carte implique que Sakura sacrifie "son plus grand sentiment" pour la contrer et la capturer, ce qui est forcément un enjeu de taille et amène même quelques secondes où on ressent une forte intensité dramatique.
Mais... tout ceci n'est exploité qu'en surface. Au lieu de se perdre dans le comique de répétition autour des réponses avortées de Sakura à Shaolan, la première moitié du film aurait pu permettre de mieux distiller un peu plus de visions intrigantes de cette carte, qui ne fait que de très brèves apparitions et vole vite fait une carte par-ci par-là, mais de façon beaucoup trop secondaire pour marquer et déjà faire ressentir le danger. Distiller des moments mystérieux pour augmenter l'attente, c'est pourtant quelque chose que premier film faisait plutôt bien, mais ce n'est pas le cas ici. Et au bout de tout ça, l'affrontement final ne tient pas vraiment ses promesses: il est rapide, rushé, on n'y ressent que beaucoup trop vite la puissance de la carte et la difficulté qu' a Sakura pour la contrer tandis que ses cartes disparaissent les unes après les autres... tout ça pour aboutir sur une conclusion de combat qui partait sur une idée classique mais efficace autour de la solitude de cette carte, mais une idée très mal préparée: le changement de comportement soudain de la carte n'est pas cohérent avec le reste, et ce côté soudain rend vraiment le moment trop mièvre voire un peu ridicule.
Qu'on ne s'y trompe pas: on ne passe pas un mauvais moment en voyant le film malgré tout ce qui a pu être dit. Le bonheur de revoir Sakura, Shaolan et les autres dans une ultime aventure est bien là, et l'attachante atmosphère typique de l'oeuvre est plutôt au rendez-vous, d'autant que la réalisation reste très bonne pour son époque (même si elle m'a semblé un peu moins forte que dans le premier film, qui possédait quelques scènes vraiment chouettes techniquement, en plus d'avoir un cadre nouveau), et que les musiques et chansons sont toujours aussi efficaces avec même quelques accents un tout petit peu plus sombres (et puis, comment oublier cette chanson de générique de fin ?). Mais pour un "grand final", on attendait forcément une dernière aventure plus grande, plus ample, mieux écrite sur la longueur.
Fort logiquement au vu de sa date de diffusion japonaise, La Carte Scellée se déroule après la fin de la série animée, et autant le dire tout de suite: il n'a aucun intérêt si nous n'avez pas vu cette dernière avant, et vous spoilera même forcément l'histoire de notre chère petit chasseuse de cartes.
Sakura a enfin capturé les 52 cartes de Clow puis transformé celles-ci en cartes de Sakura, et au bout de cette folle aventure Shaolan, qui a beaucoup évolué à ses côtés, a trouvé le courage de lui avouer ses sentiments juste avant de repartir à Hong Kong. Forcément troublée, notre héroïne n'avait toutefois pas eu le temps de faire le point sur ses sentiments à la fin de la série pour éventuellement donner sa réponse à Shaolan... mais l'occasion pourrait se représenter bien plus tôt qu'elle ne l'aurait cru !
En effet, à l'approche du festival de Nadeshiko pendant les vacances scolaires, toute la ville de Tomoeda est en effervescence pour les préparatifs. Sakura et ses camarades de classe préparent même, pour l'occasion, une pièce de théâtre où notre héroïne jouera le rôle principal, celui de la princesse, tandis que le rôle principal masculin a été attribué à Yamazaki (Yvan). C'est alors que la jeune fille a la surprise de voir réapparaître devant elle Shaolan et Meilin ! Sur insistance de cette dernière et de Tomoyo qui sont bien décidée à filer un coup de main sentimental à leurs deux camarades, Le jeune garçon est de retour pour une semaine, le temps des vacances. Déjà troublée auparavant quand elle repensait à son ami, Sakura l'est forcément encore plus en le revoyant, et cette semaine devrait être l'occasion d'enfin répondre à sa déclaration... si tant est que de nouveaux problèmes n'apparaissent pas. Car quand le duo n'est pas interrompu par divers événements ou personnages, c'est un autre sujet qui intrigue: la jeune fille ressent régulièrement une étrange sensation dans le sac où elle conserve ses cartes, et finit par constater qu'elles disparaissent les unes après les autres, comme emportées par une force mystérieuse. Pire: en plus des cartes, des objets voire des gens commencent à se volatiliser dans la ville... Serait-ce le fait d'une ultime carte, scellée il y a bien longtemps par Clow lui-même pour certaines raisons ?
Tout en proposant à nouveau une histoire inédite autour d'une chasse à la carte ultime, ce film avait pour ambition initiale un élément de choix: apporter une réponse à la déclaration d'amour de Shaolan à Sakura. En effet, alors que dans le manga d'origine Sakura répondait bel et bien par l'affirmative à Shaolan, il en était tout autre à la fin de l'anime où la jeune fille ne répondait pas encore, le prétexte étant alors tout trouvé pour "rallonger la sauce" avec un long-métrage en forme d'épilogue. Sur cette part sentimentale, le film finira évidemment par bel et bien apporter la fameuse réponse, afin de rattacher comme il se doit les choses à la conclusion du manga... mais alors, qu'est-ce que le chemin pour y parvenir, dans les dernières dizaines de secondes du film, est long !
Pourtant, au départ, il y a vraiment de bonne choses à retirer de la part sentimentale du film: on adore observer Sakura au début quand elle repense à Shaolan avant qu'il ne revienne, tout comme on adore les nombreux regards et sourires qu'ils se renvoient à plusieurs reprises (notamment pendant la représentation théâtrale), qui sont très bien mis en avant par la réalisation et le character design (avec les yeux pétillants de la jeune fille) et qui ne laissent déjà plus le moindre doute quant aux sentiments de notre héroïne. Et puis, même s'il s'estompe pas mal au fil du film, le petit rôle de Tomoyo et de Meilin en "entremetteuses" est vraiment plaisant, tant ces deux demoiselles perspicaces veulent le bonheur de nos deux héros, quand bien même leur amour à elle doit rester inassouvi, chose dont elles ne se morfondent aucunement tant que leur deux précieux amis sont heureux. Et on en revient là encore à la si belle importance des relations de bienveillance dans la série...
Mais en dehors de ça, eh bien l'écriture est vraiment paresseuse, en se limitant essentiellement à une chose pendant toute la première moitié du film (soit environ 40 minutes, quand même): à chaque fois que les conditions sont idéales pour que Sakura réponde à Shaolan, un élément perturbateur bien forcé et prévisible déboule pour tout gâcher. Kero qui arrive pour manger, le père de Sakura qui rentre, Toya qui fait des siennes par jalousie... Une fois, ça va, mais quand ça se répète sur plusieurs dizaines de minutes pour justifier une longueur digne d'en faire un film, ça devient lourd et un peu soporifique. Et avec tout ça, Sakura et Shaolan ont beau être souvent mignons tout plein et adorables, eh bien ce long-métrage finit par tomber dans quelque chose que la série avait su parfaitement éviter: une trop grande mièvrerie (qui plaira ou non, selon les goûts).
Ce qui en résulte également, c'est un certain déséquilibre dans les enjeux autour de la mystérieuse "53e carte" faisant son apparition, enjeux donnant l'impression d'être rushés dans la toute dernière partie du film après la pièce de théâtre.
Pourtant là aussi, les éléments de base sont intéressants: en plus de permettre une petite réapparition-éclair d'Eriol, les explications sur l'existence de cette carte scellée, censée être plus puissantes que les 52 autres cartes réunies et créée pour maintenir l'équilibre entre les forces positives et négatives de l'univers en pouvant alors tout faire disparaître, sont assez intéressantes et se rattachent bien à l'univers de base de l'oeuvre dans ses concepts proches du yin et du yang (une dualité régulièrement présente dans les oeuvres des Clamp, d'ailleurs). Et puis, la nature même de cette carte implique que Sakura sacrifie "son plus grand sentiment" pour la contrer et la capturer, ce qui est forcément un enjeu de taille et amène même quelques secondes où on ressent une forte intensité dramatique.
Mais... tout ceci n'est exploité qu'en surface. Au lieu de se perdre dans le comique de répétition autour des réponses avortées de Sakura à Shaolan, la première moitié du film aurait pu permettre de mieux distiller un peu plus de visions intrigantes de cette carte, qui ne fait que de très brèves apparitions et vole vite fait une carte par-ci par-là, mais de façon beaucoup trop secondaire pour marquer et déjà faire ressentir le danger. Distiller des moments mystérieux pour augmenter l'attente, c'est pourtant quelque chose que premier film faisait plutôt bien, mais ce n'est pas le cas ici. Et au bout de tout ça, l'affrontement final ne tient pas vraiment ses promesses: il est rapide, rushé, on n'y ressent que beaucoup trop vite la puissance de la carte et la difficulté qu' a Sakura pour la contrer tandis que ses cartes disparaissent les unes après les autres... tout ça pour aboutir sur une conclusion de combat qui partait sur une idée classique mais efficace autour de la solitude de cette carte, mais une idée très mal préparée: le changement de comportement soudain de la carte n'est pas cohérent avec le reste, et ce côté soudain rend vraiment le moment trop mièvre voire un peu ridicule.
Qu'on ne s'y trompe pas: on ne passe pas un mauvais moment en voyant le film malgré tout ce qui a pu être dit. Le bonheur de revoir Sakura, Shaolan et les autres dans une ultime aventure est bien là, et l'attachante atmosphère typique de l'oeuvre est plutôt au rendez-vous, d'autant que la réalisation reste très bonne pour son époque (même si elle m'a semblé un peu moins forte que dans le premier film, qui possédait quelques scènes vraiment chouettes techniquement, en plus d'avoir un cadre nouveau), et que les musiques et chansons sont toujours aussi efficaces avec même quelques accents un tout petit peu plus sombres (et puis, comment oublier cette chanson de générique de fin ?). Mais pour un "grand final", on attendait forcément une dernière aventure plus grande, plus ample, mieux écrite sur la longueur.
De anemone [10712 Pts], le 02 Juin 2020 à 18h08
Je l'ai enrregistrée il y a longtemps sur une casette ^^