Dvd Chronique animation - Card Captor Sakura, film 1 : Le Voyage à Hong Kong
Comme pas mal de mangas/animes à succès, Card Captor Sakura a également connu les joies des adaptations pour le grand écran, à deux reprises pour être précis. Ces deux films, sortis en France en 2005 en DVD vf et vostf chez IDP, sont d'ailleurs toujours facilement trouvables à l'heure actuelle, sur le site Anime-store par exemple. Aujourd'hui, après avoir abordé la série animée et son coffret Blu-ray collector il y a quelques semaines (lire la chronique), abordons le premier des deux films, Le Voyage à Hong Kong, sobrement nommé au Japon Card Captor Sakura: The Movie à l'époque de sa sortie.
Arrivé dans les cinémas nippons le 21 août 1999, donc a priori après la fin de la diffusion de la saison 2 de la série et en attendant la saison 3, ce premier long-métrage d'environ 1h15 a le mérite de conserver le même staff que la série, avec donc notamment Morio Asaka à la réalisation, la membre des Clamp Nanase Ohkawa à l'écriture, ou encore Kumiko Takahashi au design des personnages. Il démarre sur une bien mystérieuse vision, où Sakura, en plein rêve, semble comme appelée par une voix énigmatique... Puis peu de temps après, la voici qui, dans une loterie organisée par les commerçants de son quartier, remporte le premier prix, à savoir un voyage à Hong Kong pour 4 personnes ! Les vacances de printemps étant sur le point de commencer, l'occasion est idéale pour aller découvrir la cité hongkongaise. D'autant que la fillette, du fait de l'indisponibilité de son père, sera accompagnée par son frère Tôya, sa précieuse amie Tomoyo, et son Yukito adoré ! Mais même si le séjour se présente sous les meilleurs auspices et que notre héroïne y retrouve très vite Shaolan et Meilin (tous deux originaires de Hong Kong, pour rappel), la ville où sont nées les cartes de Clow pourrait également réserver à Sakura une tout autre surprise plus inquiétante, son "rêve" du début n'étant que le premier signe annonciateur d'une menace prête à tout pour attirer la jeune fille jusqu'à elle...
Soyons clairs tout de suite: il ne faut pas attendre quelque chose d'exceptionnel du scénario de ce film, car à l'image de pas mal de métrages de ce type qui sont tirés de mangas/animes célèbres (ne serait-ce que la grande majorité des films One Piece pour citer un exemple très connu, ou Danmachi: Arrow of the Orion en exemple plus récent), il s'agit là avant tout d'un film voué à prolongé le plaisir sur grand écran entre deux épisodes de la série. D'ailleurs, au vu de la situation du film où les vacances de printemps arrivent, on peut facilement placer ce métrage juste après l'épisode 35, donc entre les saisons 1 et 2, à une période où Sakura n'a pas encore capturé toutes les cartes de Clow et poursuit encore cette quête. De ce fait, le film ne peut se permettre d'offrir une histoire très poussée, très profonde, qui aurait un réel impact sur l'anime. Il faut le voir un peu comme un "stand-alone", un long "épisode triple" offrant un récit sans incidence... ce qui ne l'empêche pas d'être assez bien campé.
En premier lieu grâce au cadre de Hong Kong, plutôt bien exploité et changeant bien du lieu de vie habituel de Sakura ! Le staff a pris soin de reproduire avec immersion la cité honkongaise, ce qui passe par des vues aériennes assez stylées sur les gratte-ciels (notamment vers la fin), ou par le passage de nos héros dans certains endroits touristiques ou dans quelques recoins typiques (à l'image du célèbre marché aux oiseaux et son achalandage ne ressemblant à aucun autre). Mais cette ville étant celle dont sont originaires Shaolan et Meilin, c'est forcément l'occasion de nous proposer également une petite plongée dans la demeure familiale du jeune garçon, à la découverte de ses proches qui n'apparaissent jamais dans le manga ou la série ! Un petit plus sympathique, donc, d'autant que la mère de Shaolan a véritablement de l'allure et de la prestance, et que les 4 grandes soeurs du garçon sont pour le moins... énergiques ! Seule petite déception: eh bien, on aurait aimé en voir plus, voire que ces personnages aient un rôle un peu plus fort.
L'intrigue, bien que très standard, est bien préparée, dans la mesure où les indices laissant deviner une menace fantastique à Hong Kong sont bien distillés: cela commence par ce rêve de Sakura au tout début, puis il y a les autres visions qu'elle aura, le fait que la bille gagnante de la loterie arrive dans sa main comme par magie, les étranges volatiles qui semblent l'observer dans la ville, les mises en gardes qu'elle reçoit comme quoi elle doit se méfier de l'eau... De quoi largement entretenir la part inquiétante de surnaturel, jusqu'à un final ou tout éclate... ou presque, car il faut bien avouer que l'affrontement final contre l'ennemie du film est un poil trop succinct. Qui plus est, il est possible de rester légèrement sur sa faim concernant certains éléments de background prometteurs: on entrevoit ici une facette du passé de Clow plus sentimentale, ce qui est forcément intéressant concernant ce magicien si mystérieux, mais ça ne va pas plus loin. Quant à l'antagoniste, malgré le lien important qu'elle a pu avoir avec Clow à une certaine époque, son développement restera en surface, et au final on a vraiment l'impression d'avoir juste une "méchante" fonction tout juste bonne à justifier le film.
Reste l'un des aspects essentiels de Card Captor Sakura: les cartes, bien sûr ! Mais ici, elles sont plutôt discrètes, la fillette n'en utilisant que quelques-unes à de brèves reprises... Il est tout de même bon qu'une carte a été imaginée spécialement pour ce film: "Arrow", la Flèche, qui est capturée par notre héroïne dès le début du métrage, et qui aura évidemment un rôle-clé à la fin. Mais, nouvelle preuve que ce film est vraiment à voir juste comme un long "bonus", la carte de la Flèche n'apparaîtra ensuite plus jamais dans l'oeuvre, ni dans la série TV ni dans le manga. On peut quand même signaler que dans l'épisode 61 de la série Kero mentionne que Sakura a transformé 4 cartes supplémentaires sans dire lesquelles, et on peut donc imaginer que la Flèche fait peut-être partie de ces 4 cartes.
Pour le reste, le film livre un divertissement tout à fait honorable si l'on est fan de CC Sakura (si ce n'est pas le cas ou qu'on ne connaît pas du tout l'oeuvre, inutile de dire que ce film n'a aucun intérêt), dans la mesure où on y retrouve l'essentiel de ce qui fait le charme de la série. Les notes d'humour sont bien présentes tout au long du métrage (même si elles s'estompent forcément dans la dernière partie), entre les instants de gloutonnerie de Kero ou les petites piques de jalousie de Shaolan entre autres choses. La magie se ressent en permanence, et les moments de bienveillance mettant en valeur les relations des personnages sont aussi au rendez-vous. Et bien sûr, plusieurs costumes, élément indispensable, sont également au rendez-vous, y compris des tenues d'inspiration chinoise !
Surtout, la réalisation est au top, même plus de 20 ans plus tard. La série conserve déjà un très bon niveau tant elle donne l'impression de ne pas vieillir, et c'est encore plus le cas avec ce film qui, cinéma oblige, a sans doute bénéficié d'un budget plus conséquent. Des mouvements des personnages (jusqu'aux cheveux de Sakura) au rendu de l'eau dans la dernière partie, en passant par le rendu réaliste et détaillé de Hong Kong, la gestion des couleurs, l'animation limpide et certains instants de mise en scène très inspirés (notamment avec l'eau vers la fin), il y a de quoi se laisser facilement happer... et regretter que ce film ne soit toujours pas disponible en HD/Blu-ray das nos contrées !
Au bout du compte, Le Voyage à Hong Kong est moins à voir comme un vrai film que comme un long épisode bonus bénéficiant d'un peu plus de budget. Même en sachant qu'il ne peut aucunement développer une histoire impactante vu qu'il se déroule au beau milieu de la série, on pouvait quand même éventuellement attendre un peu plus de certains aspects. Mais cela n'enlève en rien le plaisir que tout fan peut ressentir en découvrant cette efficace aventure supplémentaire de Sakura, la petite chasseuse de cartes ayant décidément toujours le don de charmer.
Arrivé dans les cinémas nippons le 21 août 1999, donc a priori après la fin de la diffusion de la saison 2 de la série et en attendant la saison 3, ce premier long-métrage d'environ 1h15 a le mérite de conserver le même staff que la série, avec donc notamment Morio Asaka à la réalisation, la membre des Clamp Nanase Ohkawa à l'écriture, ou encore Kumiko Takahashi au design des personnages. Il démarre sur une bien mystérieuse vision, où Sakura, en plein rêve, semble comme appelée par une voix énigmatique... Puis peu de temps après, la voici qui, dans une loterie organisée par les commerçants de son quartier, remporte le premier prix, à savoir un voyage à Hong Kong pour 4 personnes ! Les vacances de printemps étant sur le point de commencer, l'occasion est idéale pour aller découvrir la cité hongkongaise. D'autant que la fillette, du fait de l'indisponibilité de son père, sera accompagnée par son frère Tôya, sa précieuse amie Tomoyo, et son Yukito adoré ! Mais même si le séjour se présente sous les meilleurs auspices et que notre héroïne y retrouve très vite Shaolan et Meilin (tous deux originaires de Hong Kong, pour rappel), la ville où sont nées les cartes de Clow pourrait également réserver à Sakura une tout autre surprise plus inquiétante, son "rêve" du début n'étant que le premier signe annonciateur d'une menace prête à tout pour attirer la jeune fille jusqu'à elle...
Soyons clairs tout de suite: il ne faut pas attendre quelque chose d'exceptionnel du scénario de ce film, car à l'image de pas mal de métrages de ce type qui sont tirés de mangas/animes célèbres (ne serait-ce que la grande majorité des films One Piece pour citer un exemple très connu, ou Danmachi: Arrow of the Orion en exemple plus récent), il s'agit là avant tout d'un film voué à prolongé le plaisir sur grand écran entre deux épisodes de la série. D'ailleurs, au vu de la situation du film où les vacances de printemps arrivent, on peut facilement placer ce métrage juste après l'épisode 35, donc entre les saisons 1 et 2, à une période où Sakura n'a pas encore capturé toutes les cartes de Clow et poursuit encore cette quête. De ce fait, le film ne peut se permettre d'offrir une histoire très poussée, très profonde, qui aurait un réel impact sur l'anime. Il faut le voir un peu comme un "stand-alone", un long "épisode triple" offrant un récit sans incidence... ce qui ne l'empêche pas d'être assez bien campé.
En premier lieu grâce au cadre de Hong Kong, plutôt bien exploité et changeant bien du lieu de vie habituel de Sakura ! Le staff a pris soin de reproduire avec immersion la cité honkongaise, ce qui passe par des vues aériennes assez stylées sur les gratte-ciels (notamment vers la fin), ou par le passage de nos héros dans certains endroits touristiques ou dans quelques recoins typiques (à l'image du célèbre marché aux oiseaux et son achalandage ne ressemblant à aucun autre). Mais cette ville étant celle dont sont originaires Shaolan et Meilin, c'est forcément l'occasion de nous proposer également une petite plongée dans la demeure familiale du jeune garçon, à la découverte de ses proches qui n'apparaissent jamais dans le manga ou la série ! Un petit plus sympathique, donc, d'autant que la mère de Shaolan a véritablement de l'allure et de la prestance, et que les 4 grandes soeurs du garçon sont pour le moins... énergiques ! Seule petite déception: eh bien, on aurait aimé en voir plus, voire que ces personnages aient un rôle un peu plus fort.
L'intrigue, bien que très standard, est bien préparée, dans la mesure où les indices laissant deviner une menace fantastique à Hong Kong sont bien distillés: cela commence par ce rêve de Sakura au tout début, puis il y a les autres visions qu'elle aura, le fait que la bille gagnante de la loterie arrive dans sa main comme par magie, les étranges volatiles qui semblent l'observer dans la ville, les mises en gardes qu'elle reçoit comme quoi elle doit se méfier de l'eau... De quoi largement entretenir la part inquiétante de surnaturel, jusqu'à un final ou tout éclate... ou presque, car il faut bien avouer que l'affrontement final contre l'ennemie du film est un poil trop succinct. Qui plus est, il est possible de rester légèrement sur sa faim concernant certains éléments de background prometteurs: on entrevoit ici une facette du passé de Clow plus sentimentale, ce qui est forcément intéressant concernant ce magicien si mystérieux, mais ça ne va pas plus loin. Quant à l'antagoniste, malgré le lien important qu'elle a pu avoir avec Clow à une certaine époque, son développement restera en surface, et au final on a vraiment l'impression d'avoir juste une "méchante" fonction tout juste bonne à justifier le film.
Reste l'un des aspects essentiels de Card Captor Sakura: les cartes, bien sûr ! Mais ici, elles sont plutôt discrètes, la fillette n'en utilisant que quelques-unes à de brèves reprises... Il est tout de même bon qu'une carte a été imaginée spécialement pour ce film: "Arrow", la Flèche, qui est capturée par notre héroïne dès le début du métrage, et qui aura évidemment un rôle-clé à la fin. Mais, nouvelle preuve que ce film est vraiment à voir juste comme un long "bonus", la carte de la Flèche n'apparaîtra ensuite plus jamais dans l'oeuvre, ni dans la série TV ni dans le manga. On peut quand même signaler que dans l'épisode 61 de la série Kero mentionne que Sakura a transformé 4 cartes supplémentaires sans dire lesquelles, et on peut donc imaginer que la Flèche fait peut-être partie de ces 4 cartes.
Pour le reste, le film livre un divertissement tout à fait honorable si l'on est fan de CC Sakura (si ce n'est pas le cas ou qu'on ne connaît pas du tout l'oeuvre, inutile de dire que ce film n'a aucun intérêt), dans la mesure où on y retrouve l'essentiel de ce qui fait le charme de la série. Les notes d'humour sont bien présentes tout au long du métrage (même si elles s'estompent forcément dans la dernière partie), entre les instants de gloutonnerie de Kero ou les petites piques de jalousie de Shaolan entre autres choses. La magie se ressent en permanence, et les moments de bienveillance mettant en valeur les relations des personnages sont aussi au rendez-vous. Et bien sûr, plusieurs costumes, élément indispensable, sont également au rendez-vous, y compris des tenues d'inspiration chinoise !
Surtout, la réalisation est au top, même plus de 20 ans plus tard. La série conserve déjà un très bon niveau tant elle donne l'impression de ne pas vieillir, et c'est encore plus le cas avec ce film qui, cinéma oblige, a sans doute bénéficié d'un budget plus conséquent. Des mouvements des personnages (jusqu'aux cheveux de Sakura) au rendu de l'eau dans la dernière partie, en passant par le rendu réaliste et détaillé de Hong Kong, la gestion des couleurs, l'animation limpide et certains instants de mise en scène très inspirés (notamment avec l'eau vers la fin), il y a de quoi se laisser facilement happer... et regretter que ce film ne soit toujours pas disponible en HD/Blu-ray das nos contrées !
Au bout du compte, Le Voyage à Hong Kong est moins à voir comme un vrai film que comme un long épisode bonus bénéficiant d'un peu plus de budget. Même en sachant qu'il ne peut aucunement développer une histoire impactante vu qu'il se déroule au beau milieu de la série, on pouvait quand même éventuellement attendre un peu plus de certains aspects. Mais cela n'enlève en rien le plaisir que tout fan peut ressentir en découvrant cette efficace aventure supplémentaire de Sakura, la petite chasseuse de cartes ayant décidément toujours le don de charmer.