Evènemen Chronique Anime - Mobile Suit Zeta Gundam - Box Collector #2
L'éditeur @anime a frappé avec Gundam, au printemps 2017. Seulement un petit mois après la sortie des trois films Mobile Suit Gundam et de la première moitié de Zeta Gundam, la seconde partie nous est directement proposée, en attendant Gundam ZZ qui pointera le bout de son nez quelques mois plus tard.
25 derniers épisodes au rythme différent, et au ton différent. Si les débuts de Zeta Gundam présentaient leurs moments de noirceur dans un ensemble à l'ambiance somme toute semblable à celle des trois films récapitulant la première série, la fin dévie nettement, jusqu'à présenter l'un des points clés de sa renommée : sa tonalité particulièrement dramatique, et sa conclusion tragique.
De retour vers le cosmos...
Après avoir œuvré aux côtés de Karaba sur Terre, Kamille Bidan rejoint finalement l'Espace pour retrouver les siens de l'AEUG, dans un conflit contre les Titans prenant de plus en plus d'ampleur, et qui est voué à se complexifier. Tandis que les manigances de Paptimus Scirocco ébranlent chacun des deux camps, une troisième faction s'apprête à entrer en scène : Axis, un groupe de survivants de Zeon qui souhaite restaurer le duché en mettant à sa tête Mineva Zabi, seule survivante de la lignée. Une guerre entre trois camps distincts, où se mêleront et démêleront coalitions et complots, est sur le point de débuter...
L'intrigue de la seconde moitié de Zeta Gundam évolue donc bel et bien, ce qui n'est pas un mal étant donné l'allure routinière des premiers épisodes. Un rythme qui demeurait appréciable, mais la série avait encore besoin de ce petit coup de pouce qui lui donnerait davantage d'enjeux et d'intensité. L'arrivée d'Axis dans le conflit est le moment idéal, pour Yoshiyuki Tomino, de redynamiser sa série, dont le rythme devient parfois plus effrené, facilitant un visionnage soutenu de la fin de série.
Une écriture et du drame à la Tomino
Et au fur et à mesure que l'intrigue progresse, de nouveaux personnages entrent en scène, tandis que d'autres vont s'affirmer davantage. Il y a clairement une dimension théâtrale dans Zeta Gundam, aussi la série ne vole pas l'appellation de « space opera ». Ainsi, au sein même de cette guerre qui gagne en enjeux, différents arcs de personnages sont développés, puis conclus. Et parce que Tomino a une vision très shakespearienne de son œuvre, à l'époque, tout est affaire de drame. Le plus souvent, des personnages se lieront, voire s'amouracheront, à des individus du camp opposés, rendant leur rapports de plus en plus conflictuelle. A sa manière, Tomino abordait les rapports en humains dans une période de guerre, une démarche qui amène forcément beaucoup de rebondissements et de moments forts, mais qui ne peut pas souvent se solder par une issue positive. Le réalisateur n'était pas avare en drame, aussi les instants d'émotion se font nombreux, de quoi satisfaire ceux qui trouvaient la première moitié de la série trop plate à ce niveau-là.
Et puisqu'on parle de l'écriture de Yoshiyuki Tomino, difficile de ne pas évoquer ce qui est la bête noire de la série : le développement parfois bancal du scénario. Les rebondissements sont légion dans cette deuxième moitié de série, l'intrigue proposant notamment son lot de trahisons en tout genre. Sauf que celles-ci arrivent parfois comme un cheveux sur la soupe, sans qu'on comprenne forcément pourquoi, ou ne sont explicitées que par de petites phases du script, ou via des dialogues assez vagues et confus. Le réalisateur a une écriture bien à lui, du scénario comme des échanges verbaux, aussi il vaut mieux être frais et concentré quand on aborde une œuvre aussi complexe que Zeta Gundam. N'espérez pas comprendre totalement des choix de personnages, par moment, tant les concernés semblent penser à un degré qu'on ne peut atteindre, nous, pauvres non-newtypes.
Un final en apothéose
Quand on parle de Zeta Gundam, et plus particulièrement de sa deuxième moitié, difficile de ne pas évoquer sa conclusion, si sombre et dramatique qu'elle constitue un des attraits phares de la série, et parfois même une raison pour laquelle on la conseille.
Si le drame est ponctuellement présent dans l’œuvre, ses 5 derniers épisodes ne lésinent pas sur les instants forts, tandis que les deux derniers feraient pâlir les plus émotionnellement chargés des épisodes de Game of Thrones de jalousie. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que le 49e et avant-dernier épisode a pour titre, très parlant, « L'Hécatombe ». Alors, on saisit un peu mieux le ton et le rythme de l'ensemble de la série : sa cadence routinière nous a amené à nous attacher à ces personnages, qu'ils soient de l'AEUG comme des Titans, et voir les deux derniers épisodes se révèle marquant, pour ne pas dire déchirant. La fin de la série est une expérience à part entière, un exercice assez déprimant pour peu qu'on ait adhéré aux personnages du récit. Pas de place au happy-end dans cette fin... une fin qui n'en n'est d'ailleurs pas tout à fait une.
Vers un double Zeta
Car le dernier épisode de Zeta Gundam propose une fin assez abrupte. Pas d'épilogue, ni même une tirade du narrateur qui viendrait expliquer l'issue politique et militaire qui découle de la bataille finale. L'AEUG a-t-elle vaincu les Titans ? Peut-être. Axis continuera de mettre ses plans à exécution ? Très certainement.
Et si la fin est ainsi, c'est parce que Zeta Gundam a une suite directe : Gundam ZZ. Directe dans son intrigue comme dans sa diffusion japonaise, puisque l'épisode 50 de Zeta fut diffusé pour la première fois le 22 février 1986, et le premier épisode de ZZ le 1er mars de la même année. L'histoire de l'AEUG ne semble donc pas finie, et se terminera dans Gundam ZZ. A ce titre, on peut féliciter @anime d'avoir pris le risque de proposer les deux séries Gundam à peu de temps d'intervalle, puisque le premier coffret de ZZ est paru le 25 octobre 2017 chez nous, soit 5 mois après la deuxième partie de Zeta. Un rythme qui laissait le temps d'apprécier l'aventure de Kamille Bidan, et au spectateur de se remettre de ses émotions.
Autour de l'édition
L'édition de ce second volet est intéressante, car elle cristallise la politique de l'éditeur concernant Gundam. Le premier volume proposait les 25 premiers épisodes dans un boitier simple, contenu dans un joli fourreau rigide. La deuxième partie prend forme du second boitier, accompagnée d'un livret présentant différents croquis et designs, le tout s'insérant parfaitement dans le coffret du premier opus, pour donner lieu à une très jolie intégrale. Un choix éditorial qui concernera toutes les séries Gundam qui suivront chez nous, dont ZZ, Gundam 00 et Gundam Wing.
Les larmes du temps ont coulé
Les 25 derniers épisodes de Zeta Gundam ont pour force leur rythme, ce parce que l'intrigue instaure de nouveaux enjeux ponctués de bon nombre de rebondissements et d'instants dramatiques. Passionnante, prenante et tragique, la deuxième moitié de Zeta Gundam nous permet de comprendre la popularité de la série, et pourquoi elle a tant marqué. Reste la conception du scénario et l'écriture des dialogues qui a de quoi dérouter, ce qui apporte paradoxalement un charme certain à l'ensemble.
25 derniers épisodes au rythme différent, et au ton différent. Si les débuts de Zeta Gundam présentaient leurs moments de noirceur dans un ensemble à l'ambiance somme toute semblable à celle des trois films récapitulant la première série, la fin dévie nettement, jusqu'à présenter l'un des points clés de sa renommée : sa tonalité particulièrement dramatique, et sa conclusion tragique.
De retour vers le cosmos...
Après avoir œuvré aux côtés de Karaba sur Terre, Kamille Bidan rejoint finalement l'Espace pour retrouver les siens de l'AEUG, dans un conflit contre les Titans prenant de plus en plus d'ampleur, et qui est voué à se complexifier. Tandis que les manigances de Paptimus Scirocco ébranlent chacun des deux camps, une troisième faction s'apprête à entrer en scène : Axis, un groupe de survivants de Zeon qui souhaite restaurer le duché en mettant à sa tête Mineva Zabi, seule survivante de la lignée. Une guerre entre trois camps distincts, où se mêleront et démêleront coalitions et complots, est sur le point de débuter...
L'intrigue de la seconde moitié de Zeta Gundam évolue donc bel et bien, ce qui n'est pas un mal étant donné l'allure routinière des premiers épisodes. Un rythme qui demeurait appréciable, mais la série avait encore besoin de ce petit coup de pouce qui lui donnerait davantage d'enjeux et d'intensité. L'arrivée d'Axis dans le conflit est le moment idéal, pour Yoshiyuki Tomino, de redynamiser sa série, dont le rythme devient parfois plus effrené, facilitant un visionnage soutenu de la fin de série.
Une écriture et du drame à la Tomino
Et au fur et à mesure que l'intrigue progresse, de nouveaux personnages entrent en scène, tandis que d'autres vont s'affirmer davantage. Il y a clairement une dimension théâtrale dans Zeta Gundam, aussi la série ne vole pas l'appellation de « space opera ». Ainsi, au sein même de cette guerre qui gagne en enjeux, différents arcs de personnages sont développés, puis conclus. Et parce que Tomino a une vision très shakespearienne de son œuvre, à l'époque, tout est affaire de drame. Le plus souvent, des personnages se lieront, voire s'amouracheront, à des individus du camp opposés, rendant leur rapports de plus en plus conflictuelle. A sa manière, Tomino abordait les rapports en humains dans une période de guerre, une démarche qui amène forcément beaucoup de rebondissements et de moments forts, mais qui ne peut pas souvent se solder par une issue positive. Le réalisateur n'était pas avare en drame, aussi les instants d'émotion se font nombreux, de quoi satisfaire ceux qui trouvaient la première moitié de la série trop plate à ce niveau-là.
Et puisqu'on parle de l'écriture de Yoshiyuki Tomino, difficile de ne pas évoquer ce qui est la bête noire de la série : le développement parfois bancal du scénario. Les rebondissements sont légion dans cette deuxième moitié de série, l'intrigue proposant notamment son lot de trahisons en tout genre. Sauf que celles-ci arrivent parfois comme un cheveux sur la soupe, sans qu'on comprenne forcément pourquoi, ou ne sont explicitées que par de petites phases du script, ou via des dialogues assez vagues et confus. Le réalisateur a une écriture bien à lui, du scénario comme des échanges verbaux, aussi il vaut mieux être frais et concentré quand on aborde une œuvre aussi complexe que Zeta Gundam. N'espérez pas comprendre totalement des choix de personnages, par moment, tant les concernés semblent penser à un degré qu'on ne peut atteindre, nous, pauvres non-newtypes.
Un final en apothéose
Quand on parle de Zeta Gundam, et plus particulièrement de sa deuxième moitié, difficile de ne pas évoquer sa conclusion, si sombre et dramatique qu'elle constitue un des attraits phares de la série, et parfois même une raison pour laquelle on la conseille.
Si le drame est ponctuellement présent dans l’œuvre, ses 5 derniers épisodes ne lésinent pas sur les instants forts, tandis que les deux derniers feraient pâlir les plus émotionnellement chargés des épisodes de Game of Thrones de jalousie. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que le 49e et avant-dernier épisode a pour titre, très parlant, « L'Hécatombe ». Alors, on saisit un peu mieux le ton et le rythme de l'ensemble de la série : sa cadence routinière nous a amené à nous attacher à ces personnages, qu'ils soient de l'AEUG comme des Titans, et voir les deux derniers épisodes se révèle marquant, pour ne pas dire déchirant. La fin de la série est une expérience à part entière, un exercice assez déprimant pour peu qu'on ait adhéré aux personnages du récit. Pas de place au happy-end dans cette fin... une fin qui n'en n'est d'ailleurs pas tout à fait une.
Vers un double Zeta
Car le dernier épisode de Zeta Gundam propose une fin assez abrupte. Pas d'épilogue, ni même une tirade du narrateur qui viendrait expliquer l'issue politique et militaire qui découle de la bataille finale. L'AEUG a-t-elle vaincu les Titans ? Peut-être. Axis continuera de mettre ses plans à exécution ? Très certainement.
Et si la fin est ainsi, c'est parce que Zeta Gundam a une suite directe : Gundam ZZ. Directe dans son intrigue comme dans sa diffusion japonaise, puisque l'épisode 50 de Zeta fut diffusé pour la première fois le 22 février 1986, et le premier épisode de ZZ le 1er mars de la même année. L'histoire de l'AEUG ne semble donc pas finie, et se terminera dans Gundam ZZ. A ce titre, on peut féliciter @anime d'avoir pris le risque de proposer les deux séries Gundam à peu de temps d'intervalle, puisque le premier coffret de ZZ est paru le 25 octobre 2017 chez nous, soit 5 mois après la deuxième partie de Zeta. Un rythme qui laissait le temps d'apprécier l'aventure de Kamille Bidan, et au spectateur de se remettre de ses émotions.
Autour de l'édition
L'édition de ce second volet est intéressante, car elle cristallise la politique de l'éditeur concernant Gundam. Le premier volume proposait les 25 premiers épisodes dans un boitier simple, contenu dans un joli fourreau rigide. La deuxième partie prend forme du second boitier, accompagnée d'un livret présentant différents croquis et designs, le tout s'insérant parfaitement dans le coffret du premier opus, pour donner lieu à une très jolie intégrale. Un choix éditorial qui concernera toutes les séries Gundam qui suivront chez nous, dont ZZ, Gundam 00 et Gundam Wing.
Les larmes du temps ont coulé
Les 25 derniers épisodes de Zeta Gundam ont pour force leur rythme, ce parce que l'intrigue instaure de nouveaux enjeux ponctués de bon nombre de rebondissements et d'instants dramatiques. Passionnante, prenante et tragique, la deuxième moitié de Zeta Gundam nous permet de comprendre la popularité de la série, et pourquoi elle a tant marqué. Reste la conception du scénario et l'écriture des dialogues qui a de quoi dérouter, ce qui apporte paradoxalement un charme certain à l'ensemble.