Manga Rencontre avec Paru Itagaki, autrice de Beastars
L'édition 2019 du Festival International de la BD d'Angoulême fut importante pour le manga, avec la venue de nombreux auteurs. Parmi-eux, Paru Itagaki, autrice du titre Beastars, qui a fait une arrivée remarquée en France tandis qu'il jouit d'une belle reconnaissance au Japon.
Après une rencontre publique (dont vous pouvez retrouver le compte-rendu à cette adresse) et de nombreuses séances de dédicace, la mangaka a accepté de nous rencontrer, revenant sur ses influences et son œuvre.
Pouvez-vous nous parler de vos influences ? Des auteurs vous ont-ils marquée au point de vous orienter vers le métier de mangaka ?
Paru Itagaki : Je ne lisais pas trop de manga, juste certains shôjo quand j'étais toute petite, comme Mirumo et deux autres séries très connues au Japon : Chibi Maruko-chan et Atashin Chi.
Vous avez fait des études de cinéma avant de devenir autrice. En quoi ces études vous ont servi dans Beastars ?
Paru Itagaki : Je pense que le manga et le cinéma sont deux médias qui se ressemblent beaucoup et qu'ils sont les plus appropriés pour raconter des histoires. En terme de techniques cinématographiques, c'est l'éclairage qui me sert le plus pour Beastars. J'ai tendance à décider à l'avance d'où viendra la lumière dans mes pages, afin de créer une ambiance à partir des ombres. Je pense que c'est une caractéristique dans mon dessin.
Certains cinéastes et réalisateurs vous ont-ils marquée, pour leur mise en scène ou les histoires qu'ils racontaient ?
Paru Itagaki : Oui, beaucoup de réalisateurs m'ont influencée. Je peux citer Wes Anderson, Sylvain Chomet ou Michel Gondry.
On retrouve peu d'animaux anthropomorphes dans le manga, d'une manière générale. Comment vous est venue cette idée ?
Paru Itagaki : Je dessine des personnages animaliers depuis que je suis toute petite. Au fur et à mesure, je leur ai rajouté des histoires et des caractéristiques. C'était pour moi très naturel d'utiliser ce type de personnages pour mes mangas.
Vous dessinez ces animaux depuis l'enfance. Mais comment trouvez-vous le bon équilibre entre l'aspect humain et l'aspect animal ? Cela vous demande t-il beaucoup de travail ?
Paru Itagaki : Effectivement, je fais attention à mes character-designs. J'essaie de ne pas me fixer trop de limites concernant les caractéristiques animales, tout en respectant leur beauté naturelle que j'essaie d'inclure chez chaque personnage.
Un personnage vous a-t-il posé plus de difficulté que les autres dans le dessin ?
Paru Itagaki : C'est Haru qui me pose le plus de problème. Sachant que ses yeux sont essentiellement composés de noir, c'est beaucoup plus compliqué de retranscrire ses émotions et ses sentiments.
Beaucoup de dessins-animés utilisent le concept de l'animal anthropomorphe, comme beaucoup de films Disney ainsi que le Sherlock Holmes de Hayao Miyazaki. Même si vous êtes habituée à dessiner ce genre de personnages depuis votre enfance, est-ce possible que ces films et ces séries vous aient marquée ?
Paru Itagaki : J'aime beaucoup les films de Disney, j'ai moi-même grandi avec. Quand j'étais petite, j'étais amoureuse de Scar, du Roi Lion. (rires)
On retrouve aussi beaucoup de personnages animaliers dans les contes. Ont-ils pu être une influence ? Et d'une manière plus générale, d'où pensez-vous que vous vient ce goût pour ces personnages animaux ?
Paru Itagaki : Je ne différencie pas les histoires avec les animaux, et celles avec les humains. Pour moi, elles sont au même niveau. Une histoire m'intéresse, ou elle ne m'intéresse pas. Mais maintenant que j'y pense, étant donné le nombre d'histoires pour enfants avec des personnages animaliers, je suis étonné qu'il n'y en ai pas plus dans les mangas en général.
Comment vous est venue l'idée de la série Beastars, de son histoire ?
Paru Itagaki : J'ai commencé par une série d'histoires courtes, regroupées dans l'ouvrage Beast Complex. Comme ces histoires ont eu du succès, mon éditeur m'a proposé de lancer ma première série longue. Comme c'était du shônen, j'ai choisi d'utiliser une école comme lieu d'action, et présenter comme personnages des jeunes qui reflèteraient le lectorat. Dans les mangas, il est de bonne augure de frapper très fort dès le premier chapitre, c'est ce que j'ai fait en mettant en scène un événement tragique.
La série présente une société qui est proche de la notre sous certains de ses aspects. Elle présente des préjugés, des brimades... Sur quoi vous êtes-vous basée pour construire cette société ? Sur notre propre réalité ?
Paru Itagaki : Comme mon histoire est un drame humain, je prend la société moderne comme modèle, même si je n'en ai pas forcément toujours conscience. Par exemple, ce n'est pas traité dans les deux premiers volumes, mais on verra à un moment l'importance des réseaux sociaux. Afficher des photos de carnivores et herbivores, unis, amènera une popularité... Ce sont tous ces aspects, un peu étranges, de la vie quotidienne qui me servent de modèles.
Une thématique qui semble forte de Beastars, dès le premier chapitre, concerne la consommation de viande. Cela fait écho au message végan, de plus en plus présent dans notre société. Est-ce quelque chose de voulu ?
Paru Itagaki : Non, pas du tout. Pour le coup, je n'ai pas du tout de message à transmettre sur la manière dont les humains doivent s'alimenter. Moi-même, je mange de tout.
Beastars parle aussi de différence, du fait de s'assumer, et du regard des autres. Ces idées vous sont-elles chères ?
Paru Itagaki : Je pense qu'on est tous sensibles au regard des autres. Dans Beastars, les personnages sont dotés d'instincts irrépressibles, c'est donc pire pour eux. J'utilise ce thème parce qu'il m'intéresse, il est important. Dans notre société actuelle, il est plus facile de savoir ce que pensent les autres de soi, et faire ainsi un retour sur soi-même. Je découvre moi aussi des aspects de la société que je n'avais pas vu jusqu'à présent, en écrivant Beastars.
Parmi tous les animaux carnivores qui existent, vous avez choisi le loup comme personnage principal, avec Legoshi. Pourquoi ce choix ?
Paru Itagaki : Depuis toute petite, j'aime beaucoup les loups. Je trouve qu'ils sont très beaux, et le traitement qu'ils reçoivent dans la plupart des histoires est injustes. Ce sont des animaux fidèles et droits, mais on les traite souvent comme des méchants.
Si vous étiez un animal dans le monde de Beastars, quel animal seriez-vous ?
Paru Itagaki : Je n'ai jamais trop réfléchi à ça, c'est compliqué. (rires) Je pense que je serais un animal faible à première vue mais doté d'un caractère agressif, comme une souris.
Après une rencontre publique (dont vous pouvez retrouver le compte-rendu à cette adresse) et de nombreuses séances de dédicace, la mangaka a accepté de nous rencontrer, revenant sur ses influences et son œuvre.
Pouvez-vous nous parler de vos influences ? Des auteurs vous ont-ils marquée au point de vous orienter vers le métier de mangaka ?
Paru Itagaki : Je ne lisais pas trop de manga, juste certains shôjo quand j'étais toute petite, comme Mirumo et deux autres séries très connues au Japon : Chibi Maruko-chan et Atashin Chi.
Vous avez fait des études de cinéma avant de devenir autrice. En quoi ces études vous ont servi dans Beastars ?
Paru Itagaki : Je pense que le manga et le cinéma sont deux médias qui se ressemblent beaucoup et qu'ils sont les plus appropriés pour raconter des histoires. En terme de techniques cinématographiques, c'est l'éclairage qui me sert le plus pour Beastars. J'ai tendance à décider à l'avance d'où viendra la lumière dans mes pages, afin de créer une ambiance à partir des ombres. Je pense que c'est une caractéristique dans mon dessin.
Certains cinéastes et réalisateurs vous ont-ils marquée, pour leur mise en scène ou les histoires qu'ils racontaient ?
Paru Itagaki : Oui, beaucoup de réalisateurs m'ont influencée. Je peux citer Wes Anderson, Sylvain Chomet ou Michel Gondry.
On retrouve peu d'animaux anthropomorphes dans le manga, d'une manière générale. Comment vous est venue cette idée ?
Paru Itagaki : Je dessine des personnages animaliers depuis que je suis toute petite. Au fur et à mesure, je leur ai rajouté des histoires et des caractéristiques. C'était pour moi très naturel d'utiliser ce type de personnages pour mes mangas.
Vous dessinez ces animaux depuis l'enfance. Mais comment trouvez-vous le bon équilibre entre l'aspect humain et l'aspect animal ? Cela vous demande t-il beaucoup de travail ?
Paru Itagaki : Effectivement, je fais attention à mes character-designs. J'essaie de ne pas me fixer trop de limites concernant les caractéristiques animales, tout en respectant leur beauté naturelle que j'essaie d'inclure chez chaque personnage.
Un personnage vous a-t-il posé plus de difficulté que les autres dans le dessin ?
Paru Itagaki : C'est Haru qui me pose le plus de problème. Sachant que ses yeux sont essentiellement composés de noir, c'est beaucoup plus compliqué de retranscrire ses émotions et ses sentiments.
Beaucoup de dessins-animés utilisent le concept de l'animal anthropomorphe, comme beaucoup de films Disney ainsi que le Sherlock Holmes de Hayao Miyazaki. Même si vous êtes habituée à dessiner ce genre de personnages depuis votre enfance, est-ce possible que ces films et ces séries vous aient marquée ?
Paru Itagaki : J'aime beaucoup les films de Disney, j'ai moi-même grandi avec. Quand j'étais petite, j'étais amoureuse de Scar, du Roi Lion. (rires)
On retrouve aussi beaucoup de personnages animaliers dans les contes. Ont-ils pu être une influence ? Et d'une manière plus générale, d'où pensez-vous que vous vient ce goût pour ces personnages animaux ?
Paru Itagaki : Je ne différencie pas les histoires avec les animaux, et celles avec les humains. Pour moi, elles sont au même niveau. Une histoire m'intéresse, ou elle ne m'intéresse pas. Mais maintenant que j'y pense, étant donné le nombre d'histoires pour enfants avec des personnages animaliers, je suis étonné qu'il n'y en ai pas plus dans les mangas en général.
Comment vous est venue l'idée de la série Beastars, de son histoire ?
Paru Itagaki : J'ai commencé par une série d'histoires courtes, regroupées dans l'ouvrage Beast Complex. Comme ces histoires ont eu du succès, mon éditeur m'a proposé de lancer ma première série longue. Comme c'était du shônen, j'ai choisi d'utiliser une école comme lieu d'action, et présenter comme personnages des jeunes qui reflèteraient le lectorat. Dans les mangas, il est de bonne augure de frapper très fort dès le premier chapitre, c'est ce que j'ai fait en mettant en scène un événement tragique.
La série présente une société qui est proche de la notre sous certains de ses aspects. Elle présente des préjugés, des brimades... Sur quoi vous êtes-vous basée pour construire cette société ? Sur notre propre réalité ?
Paru Itagaki : Comme mon histoire est un drame humain, je prend la société moderne comme modèle, même si je n'en ai pas forcément toujours conscience. Par exemple, ce n'est pas traité dans les deux premiers volumes, mais on verra à un moment l'importance des réseaux sociaux. Afficher des photos de carnivores et herbivores, unis, amènera une popularité... Ce sont tous ces aspects, un peu étranges, de la vie quotidienne qui me servent de modèles.
Une thématique qui semble forte de Beastars, dès le premier chapitre, concerne la consommation de viande. Cela fait écho au message végan, de plus en plus présent dans notre société. Est-ce quelque chose de voulu ?
Paru Itagaki : Non, pas du tout. Pour le coup, je n'ai pas du tout de message à transmettre sur la manière dont les humains doivent s'alimenter. Moi-même, je mange de tout.
Beastars parle aussi de différence, du fait de s'assumer, et du regard des autres. Ces idées vous sont-elles chères ?
Paru Itagaki : Je pense qu'on est tous sensibles au regard des autres. Dans Beastars, les personnages sont dotés d'instincts irrépressibles, c'est donc pire pour eux. J'utilise ce thème parce qu'il m'intéresse, il est important. Dans notre société actuelle, il est plus facile de savoir ce que pensent les autres de soi, et faire ainsi un retour sur soi-même. Je découvre moi aussi des aspects de la société que je n'avais pas vu jusqu'à présent, en écrivant Beastars.
Parmi tous les animaux carnivores qui existent, vous avez choisi le loup comme personnage principal, avec Legoshi. Pourquoi ce choix ?
Paru Itagaki : Depuis toute petite, j'aime beaucoup les loups. Je trouve qu'ils sont très beaux, et le traitement qu'ils reçoivent dans la plupart des histoires est injustes. Ce sont des animaux fidèles et droits, mais on les traite souvent comme des méchants.
Si vous étiez un animal dans le monde de Beastars, quel animal seriez-vous ?
Paru Itagaki : Je n'ai jamais trop réfléchi à ça, c'est compliqué. (rires) Je pense que je serais un animal faible à première vue mais doté d'un caractère agressif, comme une souris.
Interview réalisée par Koiwai, et Takato. Remerciements à Paru Itagaki, à ses interprètes Kim Bedenne et Kae Byoga, et à Ki-oon pour l'organisation de la rencontre.
De legoshi79 [4 Pts], le 04 Mai 2023 à 13h26
♥️
De legoshi79 [4 Pts], le 04 Mai 2023 à 13h24
j'aimerais rencontré paru itagaki
De legoshi79 [4 Pts], le 04 Mai 2023 à 13h22
j'ai adoré beastars et beast-complex jadorait vous rencontré a bientot je l'espair.
♥️
ビースターズとビーストコンプレックスが大好きでした。
De legoshi79 [4 Pts], le 04 Mai 2023 à 13h22
mon Imail :[email protected]
私のメール:[email protected]
De lorenzo simonnet--miet, le 04 Mai 2023 à 13h05
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🇫🇷
De lorenzo simonnet--miet, le 04 Mai 2023 à 13h03
j'ai adoré beastars et beast-complex jadorait vous rencontré a bientot je l'espair.
♥️
ビースターズとビーストコンプレックスが大好きでした。
De KisaChan [529 Pts], le 18 Mars 2019 à 19h39
Ça m'a donné envie de jeter un oeil à Beast Complex!! Si c'est du même niveau ça ne peut qu'être excellent. J'avais un peu de mal avec les dessins au début mais je me suis vraiment attaché aux personnages. Legosi est une personne vraiment adorable.
De Zeik [2187 Pts], le 11 Mars 2019 à 12h38
Merci pour cette entretien ^^