Test du jeu Digimon World: Next Order- Actus manga
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Jeux Video Test du jeu Digimon World: Next Order

Dimanche, 24 Juin 2018 à 11h00 - Source :Univers Jeux Vidéo

Concurrent direct de Pokémon au début des années 2000, Digimon a pourtant connu un destin tragique chez nous. Injustement boudée du grand public, la franchise était comparée, à tort, aux monstres de poches, si bien que ce statut d'alter-égo a causé grand mal aux monstres digitaux. Les trois premières saisons de l'anime furent, à l'époque, les seules diffusées chez nous, mais quelques jeux avaient réussi à pointer le bout de leur nez, notamment Digimon World, un jeu atypique mais bugué dans sa version occidentale. Actuellement, nous vivons une époque où Digimon se refait une place discrète dans nos contrées. S'il semble improbable de voir des produits dérivés réapparaître dans les rayons jouets de nos magasins, deux nouvelles séries ont été doublées en Français (Digimon Fusion et Digimon Appmon, dernières série télévisées nées de la licence au sein du studio Toei Animation), tandis que Namco Bandai a distribué, chez nous, de nouveaux jeux. En 2016 est sorti Digimon Cyber Sleuth, et ce début 2017 fut marqué par l'arrivée de la version Playstation 4 de Digimon World Next Order. La grande surprise vient de la traduction complète du soft dont les textes apparaissent intégralement dans la langue de Molière. Rien que pour ça, l'initiative mérite d'être saluée, et le jeu d'être testé. Pour le reste, ceux qui ont apprécié le premier Digimon World devraient ressentir un souffle de nostalgie, puisque Next order s'en inspire grandement.
  
  
  
Un peu d'histoire...

Le joueur incarne un personnage, masculin ou féminin, éleveur doué de Digimon (un tamer, donc), sous leur forme d'appariel digitaux. Mais ce héros n'est pas commun, car il élève deux créatures. Un jour, il est aspiré dans le monde digital qui subit une sévère menace : les habitants ont déserté la capitale, et ce sera au joueur de tous les réunir ! En parallèle, un mal plus important guette le monde digital : un virus se répand en transforme des digimon innocents en Machinedramon...

Oui, le scénario est assez simple et n'est pas sans rappeler le récent Digimon Adventure tri pour cette histoire de virus (d'ailleurs, un DLC débloque l'arc narratif de Meicoomon, histoire de faire écho aux films tri). Le temps semble finalement n'est qu'un prétexte pour introduire un fil conducteur afin que le joueur ait une direction à suivre, et implanter le concept de réunification des digimon au sein de la capitale, afin de la rebatir de plus belle.
Et, soyons honnêtes, le scénario de Digimon World Next Order est sans doute l'élément le plus insipide du jeu. Assez confus, peu intéressant et extrêmement convenu dans sa finalité, il ne procurera jamais les frissons tant attendus par ceux qui ont apprécié les saisons diffusées en France. L'histoire se suit essentiellement pour débloquer l'entièreté du jeu, avoir accès à de nouvelles zones et parce qu'il est essentiel de le conclure pour ramener tous les digimon dans la capitale. En dehors de ça, le joueur passera sans remord sur les dialogues assez inintéressants, tandis que les rebondissements ne lui feront ni chaud ni froid. Il est pourtant conseillé de boucler les différents chapitres de l'intrigue (quatre pour le scénario principal, le cinquième étant en fait le post-game) afin d'être plus libre et pouvoir s'adonner aux différents objectifs et quêtes du jeu. Seul soucis : Next Order vous imposera de réunir un bon nombre de digimon au fil de l'histoire, certains arcs ne se débloquant qu'une fois que la capitale a atteint un certain seuil de fréquentation.
  
  
  
Le retour de Digimon World !

La plus grande force du jeu, surtout aux yeux des nostalgiques du premier épisode sorti en France sur la première Playstation, est de proposer de nouvelle les différents éléments du gameplay de Digimon World. Le joueur doit ainsi parcourir les différents environnements du monde digital et réunir les créatures à la capitale, créatures qui ouvriront leur commerce, proposeront des activités ou donneront accès à tout un tas de spécificités supplémentaires. En clair, plus on recrute de digimon, et plus les possibilités dans le jeu sont multiples. Paradoxalement, le jeu en devient plus simple au fil du temps : il n'est pas simple d'avoir accès aux soins, médicaments et pansements au tout départ, mais l'ouverture des structures correspondantes rendra ce fait beaucoup plus simple. Cette mécanique a été associée à une bonne trouvaille : celle des ressources. Dans chaque zone, le joueur devra extraire des ressources, une action qui se fait en quelques secondes, qui permettront d'améliorer chaque établissement de la capitale. Il faudra en passer par là pour agrandir la boutique d'objets et avoir accès à de meilleurs soins, par exemple. Aussi, si on se questionne au début du jeu sur cette chasse aux ressources, elle devient essentielle par la suite... mais aussi plus difficile. Plus un bâtiment sera d'un niveau élevé, et plus les ressources nécessaires pour l'améliorer seront rare, occasionnant de longues séances de farming, tandis que le joueur devra garder en tête les différents lieux où trouver les matériaux adéquats.

Mais pour pouvoir visiter chaque zone sans gros risque de vous faire hacher menu par le premeir digimon du coin, il vous faudra avoir des compagnons valeureux ! L'apporte de Next Order est de vous entourer de deux digimon au lieu d'un seul, nécessitant deux fois plus d'organisation dans votre travail d'éleveur. Outre le fait qu'une créature digitale doit être nourri et doit aller faire ses besoins dans des endroits adéquats (oui, des toilettes), elle n'évoluera que si ses statistiques répondent à certains critères. Tout comme dans le premier Digimon World, il vous faudra des stats minutieuses pour certains digimon, si bien qu'il vous sera impossible d'avoir les digivolution les plus prisées sur les premières heures de jeu. Mais là où la tâche était difficile dans Digimon World premier du nom (avoir une créature de niveau ultime relevant d'un certain savoir faire), le t out est rendu plus simple ici. A savoir que quand un digimon atteint un certain âge, elle meurt pour renaître sous forme d’œuf. Et au fil des renaissance, les stats de vos créatures augmenteront facilement si vous avez pris soin de les faire monter, rendant alors les évolution plus simples sur les autres générations.
L'entraînement de vos deux compagnons est une mécanique beaucoup plus complexe, mais passionnante. Si elle donne un peu de mal en début du jeu (vous rencontrerez sans doute la malédiction des Bluemeramon en guise de premières créatures de niveau ultime), les heures passées sur la console vous permettront de mieux comprendre les méthodes les plus fiables, notamment le jonglage nécessaire entre le centre d'entraînement et les cession d'affrontements contre des digimon sauvages.

Vient enfin le système de combat qui reprend celui du premier jeu mais propose pas mal de nouveautés avec les points d'influences qui permettent au joueur de varier les attaques de ses monstres, mais aussi charger les attaques spéciales et les fusions dites eXe. Si ces coalescence peuvent survenir aléatoirement (et une seule fois par jour) pour les niveaux Méga lorsque les deux digimon sont KO, elles peuvent aussi être utilisées manuellement. A vrai dire, ces fusions sont si puissantes qu'il sera tentant de les utiliser face aux adversaires les plus coriaces, surtout sur la toute fin du jeu. Et parce que les statistiques de vos monstres seront délicates à monter sur votre première génération, avoir recours à des soins sera inévitables. Attention alors à ne pas vous frotter à trop puissant car si venir à bout de l'adversaire sera possible, le joueur aura l'impression de passer son combat à lancer des RAM de soins et de PM sur ses deux alliés.

La dernière trouvaille sera l'achat de compétences. A chaque niveau gagné, le joueur reçoit des points qui lui permettent d'acheter des compétences qui seront très utiles dans tous les domaines du jeu. Forcément, celles concernant l'élevage direct des digimon seront à privilégiées. Mais selon les priorités de chacun (qui peuvent être de maxer les bâtiments de la capitale), la répartition des premières compétences ne sera pas la même, un aspect plus qu'intéressant du jeu.

En terme de RPG, le gameplay se veut donc toujours aussi unique. Il est ici beaucoup moins frustrant que sur le premier Digimon World, et surtout plus riche, si bien qu'il en devient addictif une fois que le joueur a compris le système de jeu, au point de se faire ses propres astuces. Ceux qui ont été charmé par le premier jeu tomberont sans doute vite accro à Next Order, non pas pour son scénario mais bel et bien pour son gameplay et la grande aventure qu'il propose.
  
  
  
Next Order, un remake ?

Next Order est bien l'hommage que les fans attendaient, et une version plus riche du premier opus. Pourtant, si on retrouve les même mécaniques de jeu, mais enrichies, on ne peut résumer ce nouvel opus à un simple remake. D'abord parce que la map n'est absolument pas la peine, un nouveau monde et de nouveaux environnements ayant été créés. Cela ne l'empêche pas de s'inspirer du monde du premier Digimon World : on retrouvera des reliefs similaires comme les volcans, le terres enneigées, le labyrinthique temple de glace, les grandes plaines où il fait bon vivre, le cimetière sinistre... Mais on sent qu'il ne s'agit que de clins d’œils puisque dans sa construction, le monde de Next Order semble totalement original. Ce qui n'a pas empêché les développeurs de jouer à fond la carte de l'hommage, par exemple avec certaines pistes de la bande originale du jeu qui reprend celle de Digimon World premier du nom. C'est par exemple le cas pour le thème de la capitale, celui du combat contre Machinedramon, ou encore celui du temple des glaces. Évidemment, bon nombre de compositions restent originales... et pas forcement bien choisies. On trouvera souvent étonnant le contraste entre l'environnement et la piste musicale jouée, bien que les mélodies restent majoritairement plaisantes et restent en tête. On se questionne alors sur l'effet d'une musique groovy sur une cimetière lugubre, aussi l'ambiance des zones n'est pas toujours au point.
  
  
    
Techniquement, un jeu parfois à la ramasse

Le Digimon World Next Order que nous connaissons sur Playstation 4 est le portage d'un jeu qui a initialement vu le jour sur Playstation Vita. S'il est facile de s'imaginer le jeu sur la seconde console portable de Sony, le rendu sur PS4 est loin de rivaliser avec ce qui se fait actuellement sur la console de salon. Le rendu, bien que très coloré, manque quand même de précision et de relief. Le jeu serait mieux passé sur Playstation 3 mais n'a pas vraiment sa place sur cette génération.
Parmi les défauts techniques, d'ordre graphique la plupart du temps, on regrettera les combats qui manquant de crédibilité et des collisions qui manquent cruellement d'impact. On ne farmera jamais les combats pour admirer le spectaculaire, mais bien pour leurs effets pratiques sur les entraînements des digimon.

Reste que le jeu n'est pas forcément moche, loin de là. Les environnements sont variés et les couleurs très vives les rendent crédibles dans l'univers du monde digital. Rares sont les maps qui se répètent, une formule qui a pour atout de garantir le dépaysement du voyage de Digimon World Next Order.
  
  
     
En conclusion ?

Les amoureux du premier Digimon World seront ravis de découvrir ce nouvel opus aux mécaniques similaires mais approfondies. Une fois le gameplay assimilé, Next Order devient plaisant à prendre en main et particulièrement immersif. On se prête alors volontiers au jeu, malgré un scénario qui frôle l'ennui, au point de passer des très nombreuses heures sur ce jeu chronophage. Il faudra sacrifier énormément de journées si on veut terminer le jeu, entre l'histoire à accomplir, les digimon à recruter (les derniers étant si puissants qu'ils demanderont des statistiques proches de la perfection), ou la capitale de Floatia à élever à son niveau maximal. Évidemment, l'expérience sera plus immersive pour les fans de la saga. En demeure un jeu très honnête au final, et qui doit être soutenu pour ses textes intégralement traduits en français, ce qui ne sera peut-être plus le cas à l'avenir pour les prochains épisodes vidéoludiques.
  
L'avis du chroniqueur
Takato

Dimanche, 24 Juin 2018
14 20

commentaires

Pandora

De Pandora [2491 Pts], le 24 Juin 2018 à 13h26

Merci pour ce test !

Tout ça me donne envie de rejouer à ce jeu ! :3

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