Manga Interview de Kachou Hashimoto sur le manga Arbos Anima
A l'occasion du salon Japan Touch à Lyon, Kachou Hashimoto, la mangaka à qui l'on doit les séries Cagaster et Arbos Anima chez Glénat, était présente en France. Après l'avoir questionnée sur Cagaster lors de sa venue à Japan Expo en 2014, nous avons profité de son passage sur Paris début décembre pour repartir à sa rencontre, cette fois-ci pour parler d'Arbos Anima, sa dernière série en date. On a retrouvé avec plaisir une artiste toujours aussi bavarde et souriante !
Tout d'abord, merci à vous d'être de retour en France et d'avoir accepté cette interview.
Kachou Hashimoto : Merci à vous, je suis très heureuse de vous revoir.
Après Cagaster qui était proposé en auto-édition, qu'est-ce qui vous a poussée, pour Arbos Anima, à revenir chez un éditeur classique ?
Evidemment, je me suis beaucoup amusée à faire Cagaster pour moi-même, mais je ne me suis jamais dit que jamais plus je ne ferais de manga pour un éditeur professionnel. Je me disais que pour ma prochaine œuvre j'accepterais bien une collaboration avec un éditeur.
En 2014, vous nous aviez dit avoir choisi l'auto-édition pour Cagaster afin de pouvoir faire une œuvre qui vous plaise totalement, loin des considérations professionnelles. Malgré tout, retrouvez-vous la même liberté sur Arbos Anima, ou avez-vous certaines contraintes ?
Bien sûr, je me fais toujours plaisir en dessinant cette œuvre, par contre il y a les contraintes de temps liées au rendu des planches pour publication. Du coup je me mets naturellement une pression pour respecter les délais, et à chaque rendu de planches je ne peux m'empêcher de me demander si tout ce que j'ai dessiné sous cette pression est bien conforme à ce que j'avais en tête. J'ai la chance d'avoir un éditeur qui ne me bride pas et qui me laisse faire ce que je veux au niveau du contenu, mais malgré ça il y a une pression qui vient de moi-même.
Arbos Anima installe un univers très prometteur et assez original dans son concept et son utilisation des plantes. Comment avez-vous imaginé cet univers ? Par quelles étapes êtes-vous passée ?
Tout d'abord, au départ je ne m'y connaissais pas beaucoup en Histoire du 19ème siècle, ni en histoire botanique. J'ai donc commencé en cherchant de la documentation et j'ai lu tout ce qui pouvait exister au Japon sur cette époque, sur la botanique et sur les chasseurs de plantes.
Qu'est-ce qui vous a donné envie d'aborder un tel thème ?
Au départ j'envisageais surtout de dessiner quelque chose en rapport avec la Compagnie des Indes Orientales, le commerce et les voyages de l'Orient vers l'Occident. Mais plus je menais mes recherches, plus je tombais sur des pans de l'Histoire pas très réjouissants ni divertissants, avec beaucoup de colonisation, de racisme... Quand j'ai été confrontée à ça, j'ai remarqué les histoires sur les chasseurs de plantes, et c'est là que je me suis dit qu'un tel sujet pouvait faire un très bon thème pour un récit d'aventure.
Du coup, à la base, qu'est-ce qui vous attirait vers la Compagnie des Indes Orientales et le 19ème siècle ?
J'ai toujours aimé la fantasy. Même Cagaster, qui est de la science-fiction, reste aussi axé fantasy. Et quand je me demandais d'où venaient certains éléments de fantasy que j'aime beaucoup, je me suis rendu compte qu'ils puisaient beaucoup leurs sources dans le 19ème siècle.
Quels éléments en particulier ?
Si on doit parler d'une œuvre branchée fantasy que j'adore en particulier, ce serait Nadia et le secret de l'eau bleue.
En 2014, parmi les influences de Cagaster, vous citiez Ghibli, Gainax, Gurren Lagann... Y a-t-il eu aussi des inspirations, directes ou indirectes, pour Arbos Anima ? Par exemple, on peut penser à Jules Verne, un auteur qui justement a beaucoup influencé Nadia et le secret de l'eau bleue...
Effectivement, surtout via Nadia, Jules Verne a été un grosse influence. Après, il n'y a pas eu beaucoup de temps entre la fin de Cagaster et le début d'Arbos Anima, donc entre les deux séries je n'ai pas eu de changements d'influences énormes. Il faut plutôt se dire que toutes ces influences que j'ai eues en tant qu'auteure, je les ai cumulées.
La série a un très fort parfum d'aventure grâce à la présence de pirates, à l'Asie du sud-est, à l'exploration d'îles... Qu'est-ce qui vous a donné envie d'inclure ce type d'éléments ?
Tout d'abord, à l'époque de Darwin, il y avait un explorateur du nom d'Alfred Russel Wallace. Il y avait la traduction de son œuvre en japonais, et celle-ci m'a apporté énormément d'éléments.
En plus de Wallace, quels ont été vos principaux documents de référence ?
L'histoire se passant essentiellement en Asie du sud-est, je me base donc essentiellement sur les écrits de Wallace qui a fait beaucoup de recherches dans l'archipel malais entre autres.
Alfred Russel Wallace.
Et concernant les plantes ?
Wallace était justement quelqu'un qui vivait en notant tout ce qu'il observait sur la région, y compris sur les animaux et les plantes, et tout ce qu'il a fait a vraiment été très utile pour Arbos Anima.
C'est donc de lui aussi que viennent des éléments assez spécifiques de l'Histoire des plantes, comme la chasse aux orchidées rares qui est évoquée dans le tome 2 ?
La chasse aux orchidées fait justement partie des choses qui ne viennent pas spécifiquement de lui pour ma série. Quand on fait des recherches sur les chasseurs de plantes au 19ème siècle, on tombe énormément sur des histoires d'orchidées. C'était ce qu'il y avait de plus populaire à ce moment-là. Avant le 19ème siècle, de mémoire au 16ème ou au 17ème, il y avait déjà eu une affaire de vente de tulipes où les prix étaient montés tellement haut que ça avait eu des conséquences économiques à l'époque. L'orchidée au 19ème siècle, c'est un peu l'équivalent de cette affaire de la tulipe.
Pour les bâtisses et les costumes d'époque, vous basez-vous sur de la documentation, sur des modèles ? Comment les reproduisez-vous ?
Le monde est très bien fait, parce que quand je tape sur des sites « 19ème siècle Singapour », « 19èm siècle Asie » et d'autres choses de ce genre, il y a des vieilles photos de l'époque qui apparaissent, et je peux m'en inspirer. Récemment, cette année, je suis moi-même allée à Singapour et j'ai pu prendre des photos là-bas. Elles me servent d'ores et déjà pour les dessins de mon manga.
En dessinant Arbos Anima, avez-vous acquis le même amour des plantes que Noah, le héros de la série ?
Oh ! (rires) A la base je les aimais déjà beaucoup, j'allais en voir des les jardins des plantes. J'étais déjà une passionnée, mais quand même pas au même point que Noah (rires).
Avez-vous des styles de plantes préférés ?
C'est difficile de faire un choix parce que j'aime toutes les plantes, mais c'est vrai que ces derniers temps, vu je les dessine dans Arbos Anima, je suis très attirée par les plantes d'Asie du sud-est.
On a un héros qui sert d'intermédiaire entre humains et végétaux, des missions où les plantes ont souvent un très beau rôle auprès des humains (par exemple avec la petite Sarah dans le tome 2)... On peut alors entrevoir dans la série comme un cri d'amour envers les plantes, les arbres, la végétation. Est-ce voulu ?
Pour être franche, je n'essaie pas de faire passer un joli message écologique dans mon manga. J'essaie justement plutôt de montrer avec réalisme qu'il s'est passé historiquement sur ces hommes qui ont voulu profiter des plantes. Et Noah, qui aime tant les plantes, va souffrir dans cette histoire.
Comment avez-vous déterminé le caractère de chacun des principaux personnages de la série ?
Premièrement, comme le héros Noah est plutôt chétif et faible, je me suis dit que les autres autour devaient savoir se battre. Sur les trois premiers personnages, j'ai vraiment cherché un équilibre. On a un héros chétif et qui adore vraiment énormément les plantes (peut-être un peu trop), donc à ses côtés il fallait Rudyard le personnage qui le protège, qui est puissant mais qui est également attentif, et Eve, la jeune fille qui elle n'aime pas les plantes au départ.
Comme Ilie dans Cagaster, Noah, vu qu'il a été enfermé dans une serre pendant des années, est un personnage qui commence tout juste à découvrir le monde. Est-ce voulu ?
Je trouve que c'est génial que vous ayez réussi à le voir, car c'est exactement pour ça que je l'ai fait ! Je voulais que Noah soit un peu un écho d'Ilie.
Et du coup, comme Ilie dans Cagaster, il peut représenter un peu le regard des lecteurs qui découvrent en même temps que lui le monde...
Noah est difficile à décrire, car il a un côté très spécialiste des plantes et est dans sa bulle. Bien sûr, quand il part à l'aventure à la découverte du monde il se retrouve dans la même position que le lecteur, il ne sait pas où il est. Mais dans d'autres scènes concernant les plantes qui le passionnent, il y a une distance qui peut se créer. Du coup je lui donne aussi des côtés un peu comiques pour pouvoir mieux le rapprocher des lecteurs.
Avez-vous déjà toute votre histoire en tête ?
Comme je travaille avec un éditeur cette fois-ci et que chaque éditeur a ses règles, j'en ai aussi. Tokuma Shoten, l'éditeur d'Arbos Anima, demande à ce que les histoires soient découpées en arcs de deux tomes. Je procède donc ainsi, j'ai mes histoires qui se font en deux tomes. Par contre, pour le reste, ça vient un peu au fur et à mesure.
Qu'est-ce qui est le plus dur à dessiner dans la série ?
A peu près tout (rires). Mais surtout les plantes. Lors des scènes où il y en a beaucoup et partout, j'ai beau les dessiner encore et encor,e j'ai l'impression de ne jamais en voir le bout. Et puis il y a pas mal de fois où je bute sur certaines interrogations sur les dessins à faire. Par exemple, pour une certaine scène, je me demandais si la voiture devait être tirée par des chevaux ou par des bœufs. Et je dois chercher à chaque fois pour savoir quelle est la bonne réponse.
Comment avez-vous choisi le titre latin « Arbos Anima » ?
J'hésite un peu à dire la vérité, je me demande si je dois vraiment la dire (rires). Quand le pitch de la série a été validé, on a décidé de lui trouver un beau titre, sauf qu'à chaque fois que je proposais un titre il ne plaisait pas à tout le monde. A ce moment-là, mon éditrice est allée chercher un dictionnaire en latin, y a déniché plusieurs propositions de titres, et parmi celles-ci il y avait « Arbos Anima ».
Donc vous ne l'avez pas choisi par rapport à une signification particulière ?
Je dessine en me disant que ce serait bien que ce soit le cas (rires).
Pour finir, qu'avez-vous eu le temps de visiter en France depuis votre arrivée ?
J'ai fait pas mal de courses, plus que la dernière fois (rires). Je suis allée au musée des Arts et Métiers, pour observer des machines du 19ème siècle.
Ce que vous avez pu voir au musée, vous pensez que ça vous sera utile pour votre manga ?
Je pense ! D'ailleurs, j'y ai vu un carrosse... mais un peu trop tard ! J'en dessinais un pour Arbos Anima la semaine dernière, et je me demandais comment étaient attachées les roues... Je viens d'avoir la réponse (rires). A une ou deux semaine près, ça m'aurait servi de source.
Interview réalisée par Koiwai. Un grand merci à Kachou Hashimoto, et à Satoko Inaba des éditions Glénat pour la traduction !
Tout d'abord, merci à vous d'être de retour en France et d'avoir accepté cette interview.
Kachou Hashimoto : Merci à vous, je suis très heureuse de vous revoir.
Après Cagaster qui était proposé en auto-édition, qu'est-ce qui vous a poussée, pour Arbos Anima, à revenir chez un éditeur classique ?
Evidemment, je me suis beaucoup amusée à faire Cagaster pour moi-même, mais je ne me suis jamais dit que jamais plus je ne ferais de manga pour un éditeur professionnel. Je me disais que pour ma prochaine œuvre j'accepterais bien une collaboration avec un éditeur.
En 2014, vous nous aviez dit avoir choisi l'auto-édition pour Cagaster afin de pouvoir faire une œuvre qui vous plaise totalement, loin des considérations professionnelles. Malgré tout, retrouvez-vous la même liberté sur Arbos Anima, ou avez-vous certaines contraintes ?
Bien sûr, je me fais toujours plaisir en dessinant cette œuvre, par contre il y a les contraintes de temps liées au rendu des planches pour publication. Du coup je me mets naturellement une pression pour respecter les délais, et à chaque rendu de planches je ne peux m'empêcher de me demander si tout ce que j'ai dessiné sous cette pression est bien conforme à ce que j'avais en tête. J'ai la chance d'avoir un éditeur qui ne me bride pas et qui me laisse faire ce que je veux au niveau du contenu, mais malgré ça il y a une pression qui vient de moi-même.
Arbos Anima installe un univers très prometteur et assez original dans son concept et son utilisation des plantes. Comment avez-vous imaginé cet univers ? Par quelles étapes êtes-vous passée ?
Tout d'abord, au départ je ne m'y connaissais pas beaucoup en Histoire du 19ème siècle, ni en histoire botanique. J'ai donc commencé en cherchant de la documentation et j'ai lu tout ce qui pouvait exister au Japon sur cette époque, sur la botanique et sur les chasseurs de plantes.
Qu'est-ce qui vous a donné envie d'aborder un tel thème ?
Au départ j'envisageais surtout de dessiner quelque chose en rapport avec la Compagnie des Indes Orientales, le commerce et les voyages de l'Orient vers l'Occident. Mais plus je menais mes recherches, plus je tombais sur des pans de l'Histoire pas très réjouissants ni divertissants, avec beaucoup de colonisation, de racisme... Quand j'ai été confrontée à ça, j'ai remarqué les histoires sur les chasseurs de plantes, et c'est là que je me suis dit qu'un tel sujet pouvait faire un très bon thème pour un récit d'aventure.
Du coup, à la base, qu'est-ce qui vous attirait vers la Compagnie des Indes Orientales et le 19ème siècle ?
J'ai toujours aimé la fantasy. Même Cagaster, qui est de la science-fiction, reste aussi axé fantasy. Et quand je me demandais d'où venaient certains éléments de fantasy que j'aime beaucoup, je me suis rendu compte qu'ils puisaient beaucoup leurs sources dans le 19ème siècle.
Quels éléments en particulier ?
Si on doit parler d'une œuvre branchée fantasy que j'adore en particulier, ce serait Nadia et le secret de l'eau bleue.
En 2014, parmi les influences de Cagaster, vous citiez Ghibli, Gainax, Gurren Lagann... Y a-t-il eu aussi des inspirations, directes ou indirectes, pour Arbos Anima ? Par exemple, on peut penser à Jules Verne, un auteur qui justement a beaucoup influencé Nadia et le secret de l'eau bleue...
Effectivement, surtout via Nadia, Jules Verne a été un grosse influence. Après, il n'y a pas eu beaucoup de temps entre la fin de Cagaster et le début d'Arbos Anima, donc entre les deux séries je n'ai pas eu de changements d'influences énormes. Il faut plutôt se dire que toutes ces influences que j'ai eues en tant qu'auteure, je les ai cumulées.
La série a un très fort parfum d'aventure grâce à la présence de pirates, à l'Asie du sud-est, à l'exploration d'îles... Qu'est-ce qui vous a donné envie d'inclure ce type d'éléments ?
Tout d'abord, à l'époque de Darwin, il y avait un explorateur du nom d'Alfred Russel Wallace. Il y avait la traduction de son œuvre en japonais, et celle-ci m'a apporté énormément d'éléments.
En plus de Wallace, quels ont été vos principaux documents de référence ?
L'histoire se passant essentiellement en Asie du sud-est, je me base donc essentiellement sur les écrits de Wallace qui a fait beaucoup de recherches dans l'archipel malais entre autres.
Alfred Russel Wallace.
Et concernant les plantes ?
Wallace était justement quelqu'un qui vivait en notant tout ce qu'il observait sur la région, y compris sur les animaux et les plantes, et tout ce qu'il a fait a vraiment été très utile pour Arbos Anima.
C'est donc de lui aussi que viennent des éléments assez spécifiques de l'Histoire des plantes, comme la chasse aux orchidées rares qui est évoquée dans le tome 2 ?
La chasse aux orchidées fait justement partie des choses qui ne viennent pas spécifiquement de lui pour ma série. Quand on fait des recherches sur les chasseurs de plantes au 19ème siècle, on tombe énormément sur des histoires d'orchidées. C'était ce qu'il y avait de plus populaire à ce moment-là. Avant le 19ème siècle, de mémoire au 16ème ou au 17ème, il y avait déjà eu une affaire de vente de tulipes où les prix étaient montés tellement haut que ça avait eu des conséquences économiques à l'époque. L'orchidée au 19ème siècle, c'est un peu l'équivalent de cette affaire de la tulipe.
Pour les bâtisses et les costumes d'époque, vous basez-vous sur de la documentation, sur des modèles ? Comment les reproduisez-vous ?
Le monde est très bien fait, parce que quand je tape sur des sites « 19ème siècle Singapour », « 19èm siècle Asie » et d'autres choses de ce genre, il y a des vieilles photos de l'époque qui apparaissent, et je peux m'en inspirer. Récemment, cette année, je suis moi-même allée à Singapour et j'ai pu prendre des photos là-bas. Elles me servent d'ores et déjà pour les dessins de mon manga.
En dessinant Arbos Anima, avez-vous acquis le même amour des plantes que Noah, le héros de la série ?
Oh ! (rires) A la base je les aimais déjà beaucoup, j'allais en voir des les jardins des plantes. J'étais déjà une passionnée, mais quand même pas au même point que Noah (rires).
Avez-vous des styles de plantes préférés ?
C'est difficile de faire un choix parce que j'aime toutes les plantes, mais c'est vrai que ces derniers temps, vu je les dessine dans Arbos Anima, je suis très attirée par les plantes d'Asie du sud-est.
On a un héros qui sert d'intermédiaire entre humains et végétaux, des missions où les plantes ont souvent un très beau rôle auprès des humains (par exemple avec la petite Sarah dans le tome 2)... On peut alors entrevoir dans la série comme un cri d'amour envers les plantes, les arbres, la végétation. Est-ce voulu ?
Pour être franche, je n'essaie pas de faire passer un joli message écologique dans mon manga. J'essaie justement plutôt de montrer avec réalisme qu'il s'est passé historiquement sur ces hommes qui ont voulu profiter des plantes. Et Noah, qui aime tant les plantes, va souffrir dans cette histoire.
Comment avez-vous déterminé le caractère de chacun des principaux personnages de la série ?
Premièrement, comme le héros Noah est plutôt chétif et faible, je me suis dit que les autres autour devaient savoir se battre. Sur les trois premiers personnages, j'ai vraiment cherché un équilibre. On a un héros chétif et qui adore vraiment énormément les plantes (peut-être un peu trop), donc à ses côtés il fallait Rudyard le personnage qui le protège, qui est puissant mais qui est également attentif, et Eve, la jeune fille qui elle n'aime pas les plantes au départ.
Comme Ilie dans Cagaster, Noah, vu qu'il a été enfermé dans une serre pendant des années, est un personnage qui commence tout juste à découvrir le monde. Est-ce voulu ?
Je trouve que c'est génial que vous ayez réussi à le voir, car c'est exactement pour ça que je l'ai fait ! Je voulais que Noah soit un peu un écho d'Ilie.
Et du coup, comme Ilie dans Cagaster, il peut représenter un peu le regard des lecteurs qui découvrent en même temps que lui le monde...
Noah est difficile à décrire, car il a un côté très spécialiste des plantes et est dans sa bulle. Bien sûr, quand il part à l'aventure à la découverte du monde il se retrouve dans la même position que le lecteur, il ne sait pas où il est. Mais dans d'autres scènes concernant les plantes qui le passionnent, il y a une distance qui peut se créer. Du coup je lui donne aussi des côtés un peu comiques pour pouvoir mieux le rapprocher des lecteurs.
Avez-vous déjà toute votre histoire en tête ?
Comme je travaille avec un éditeur cette fois-ci et que chaque éditeur a ses règles, j'en ai aussi. Tokuma Shoten, l'éditeur d'Arbos Anima, demande à ce que les histoires soient découpées en arcs de deux tomes. Je procède donc ainsi, j'ai mes histoires qui se font en deux tomes. Par contre, pour le reste, ça vient un peu au fur et à mesure.
Qu'est-ce qui est le plus dur à dessiner dans la série ?
A peu près tout (rires). Mais surtout les plantes. Lors des scènes où il y en a beaucoup et partout, j'ai beau les dessiner encore et encor,e j'ai l'impression de ne jamais en voir le bout. Et puis il y a pas mal de fois où je bute sur certaines interrogations sur les dessins à faire. Par exemple, pour une certaine scène, je me demandais si la voiture devait être tirée par des chevaux ou par des bœufs. Et je dois chercher à chaque fois pour savoir quelle est la bonne réponse.
Comment avez-vous choisi le titre latin « Arbos Anima » ?
J'hésite un peu à dire la vérité, je me demande si je dois vraiment la dire (rires). Quand le pitch de la série a été validé, on a décidé de lui trouver un beau titre, sauf qu'à chaque fois que je proposais un titre il ne plaisait pas à tout le monde. A ce moment-là, mon éditrice est allée chercher un dictionnaire en latin, y a déniché plusieurs propositions de titres, et parmi celles-ci il y avait « Arbos Anima ».
Donc vous ne l'avez pas choisi par rapport à une signification particulière ?
Je dessine en me disant que ce serait bien que ce soit le cas (rires).
Pour finir, qu'avez-vous eu le temps de visiter en France depuis votre arrivée ?
J'ai fait pas mal de courses, plus que la dernière fois (rires). Je suis allée au musée des Arts et Métiers, pour observer des machines du 19ème siècle.
Ce que vous avez pu voir au musée, vous pensez que ça vous sera utile pour votre manga ?
Je pense ! D'ailleurs, j'y ai vu un carrosse... mais un peu trop tard ! J'en dessinais un pour Arbos Anima la semaine dernière, et je me demandais comment étaient attachées les roues... Je viens d'avoir la réponse (rires). A une ou deux semaine près, ça m'aurait servi de source.
Interview réalisée par Koiwai. Un grand merci à Kachou Hashimoto, et à Satoko Inaba des éditions Glénat pour la traduction !
De Theodoryna [2416 Pts], le 20 Octobre 2024 à 00h59
Merci pour l'interview !
De thepancake [3 Pts], le 30 Septembre 2024 à 20h34
s'il vous plaît je vous en conjures dîtes moi que le tome 6 sortira un jour et si oui ou on peut le trouver
-quelqu'un qui adore arbos anima