Dvd Chronique animation import - Persona 3 - The Movie #1 - Spring of Birth
En 2012, suite à la fin de l’anime Persona 4 : The Animation qui a rencontré un franc succès, le studio A.I.C. ASTA décide de ne pas en rester là et annonce le projet Persona 3 : The Movie. Série cinématographique de quatre films, la saga était vouée à adapter le jeu vidéo éponyme d’Atlus, initialement sorti en 2006 au Japon. C’est en 2013 que sort le premier volet tandis que le dernier ne se dévoile qu’en janvier 2016, ces films restants toujours inédits en France et seulement disponibles à l’import.
Fort heureusement pour les fans acharnés qui auraient les moyens de se procurer les DVD ou Blu-ray nippons, une piste anglaise de sous-titres est présente sur chaque film, peu différent de l’expérience des jeux qui ne bénéficient pas, non plus, de traduction dans la langue de Molière.
Persona 3 : The Movie #1 – Spring of Birth, comme son nom l’indique, reprend la saison de printemps du jeu vidéo Persona 3 et, par conséquent, toute la phase d’introduction du jeu. L’histoire nous mène aux côtés de Makoto Yûki, un adolescent particulièrement introverti qui semble dénué d’émotions et d’intérêts. Orphelin depuis son enfance, le voilà maintenant transféré au lycée Gekkôkan, sur l’île artificielle de Tatsumi Port Island. Arrivant dans un dortoir destiné à une poignée d’élèves, Makoto est témoin d’étranges événements. La nuit, le ciel devient verdâtre et la plupart des individus se transforment en cercueils… Makoto apprend rapidement, par ses camarades de dortoir, que cet événement est nommé « Dark Hour », un moment caché entre deux jours où sévissent des créatures hostiles, les Shadows. Formant la SEES, ces lycéens ont pour rôle de lutter contre ces ennemis et découvrir la vérité à leur sujet. Comme eux, Makoto va se joindre au combat après avoir éveillé sa Persona, une entité issue de son inconscient qui peut être invoquée uniquement durant la Dark Hour…
AIC ASTA a fait une tentative d’adaptation plutôt réussie de Persona avec les 26 épisodes de Persona 4 : The Animation, mais un format de quatre films rendait obligatoirement l’exercice plus compliqué. Bien que les ambiances des jeux Persona 3 et Persona 4 sont très différentes, leurs scénarios aussi, leurs styles restent similaires tant ils alternent entre l’exploration de donjon et les séquences de vie étudiante. Si Persona 4 : The Animation prenait le risque d’alterner entre des épisodes de combats, très sérieux, avec des moments plus légers de tranche de vie, Persona 3 : The Movie ne pouvait pas se le permettre sur un format de longs-métrages cinéma. Dans sa forme, le premier film fait donc les choix les plus judicieux possible : il se concentre exclusivement sur son intrigue tout en prenant pour contexte scolaire uniquement ce qui importe au récit principal et à l’évolution des personnages phares du scénario, sans se soucier des figures liées aux liens sociaux qui font juste office de caméos en ce qui concerne cette première partie. Là pour l’anime Persona 4 pouvait dérouter par son schéma, le premier film Persona 3 présente donc un pari moins audacieux, mais plus cohérent.
A partir de là, le récit a le temps de se concentrer exclusivement sur son intrigue, devenant alors accessible à tout public, aussi bien les fans du jeu que les néophytes. La recette est d’autant plus pertinente que le scénario de Persona 3 fait preuve d’une complexité et au visionnage de cette simple première partie, celui qui ne connait pas les jeux pourra être dérouté par tant de concepts abstraits et si peu de réponses à l’issue des 100 minutes de long-métrage. Ce premier film adaptant la première phase du jeu, la moins riche en révélation puisqu’elle pose surtout les bases de l’univers et le gameplay, il est logique que ce premier quart fasse l’équivalent en ce qui concerne son format, instaure le contexte, les personnages et les premières séquences d’action, gardant sous le coude bien des éléments narratifs pour la suite. Le scénario de l’adaptation animée sonne donc très fidèle par rapport au jeu et, en connaissant l’œuvre vidéoludique, il est possible de rassurer sur le fait que les trois parties suivantes se parviendront à relier et expliquer tous les éléments de l’intrigue entre eux. Que ce soit l’étrange Dark Hour, les Shadows ou le syndrome d’apathie, les réponses viendront, il faut seulement laisser le temps à la saga de les donner…
En termes de choix d’adaptation, un élément se devait d’être au centre de l’intrigue : son protagoniste. Dans les jeux, Makoto Yûki est anonyme, il est un héros auquel le joueur donne une identité, par le nom qu’il lui attribue, mais aussi les réponses qu’il sélectionne durant les phases de dialogue. Dans son scénario, Jun Kumagai exploite de manière différente le parti-pris de l’anime Persona 4 sur son héros, à savoir un personnage dépourvu d’attaches et qui s’ouvrira aux autres au fil du temps. Le choix sur Makoto est extrême puisque ce dernier est une véritable coquille vide sur une grande partie du métrage, ceci étant dû à son passé. Le personnage est traité subtilement par son évolution douce et ses prises de conscience qui ne sortent pas de nulle part, mais les trois prochains films devront prendre soin d’appuyer le traitement du personnage. Pour l’heure, il serait donc difficile de dire si on s’attache à Makoto ou non. On ne le comprend simplement pas à ce stade de l’histoire, choix voulu par le scénariste. Et tout comme le protagoniste va s’ouvrir aux autres, il va devoir s’ouvrir à nous et nous permettre de saisir sa psychologie.
Par son ambiance sombre et ses mystères qui viennent à foison, Spring of Birth a donc de quoi intriguer son spectateur tout le long durant. Le rythme est particulièrement réussi puisqu’il alterne habilement des moments d’avancée scénaristiques aux combats contre les Shadows, un schéma assez linéaire qui se justifiera par la suite. Et histoire de ne pas donner l’impression que l’intrigue avance au hasard, un fil rouge est plus au moins présenté sur la première phase du film en la personne de Fûka Yamagishi, une demoiselle victime de persécution qui constituera tout l’enjeu de la phase finale de ce premier quart.
Et si l’ambiance et l’univers du film séduisent, c’est parce que l’esthétique créée par le studio AIC ASTA est un sans-faute. Fidèle à l’esprit du jeu, le film accumule les décors aux ambiances sombres, si particulières à la Dark Hour par ses teintes nuageuses et verdâtres qui contrastent avec les tons vifs et ensoleillés des quelques phases scolaires. Il règne alors une alchimie efficace tout le long du film, une alchimie d’autant plus brillante que ce premier film profite d’un soin visuel tout particulier qui montre le budget alloué à la production, bien digne d’un film cinéma.
Sur le plan technique, la bande originale et ses orientations pop apportent une atmosphère particulière elles aussi, une ambiance que les fans du jeu connaissent bien et qui fait mouche dans cette version cinéma. De nombreux thèmes du jeu sont d’ailleurs présents, et on remarquera quelques nouvelles compositions de Shoji Meguro qui servent bien les ambiances plus sérieuses et dramatiques de cette première partie.
Toutefois, tout n’est pas sans défaut sur l’aspect technique et si l’anime Persona 4 savait rendre les affrontements dynamiques, ce premier film Persona 3 fait tout l’inverse. Les quelques combats sont globalement mous et ne dégagent aucune impression de puissance. De ce fait, difficile de sentir un réel danger du côté des Shadow ni de considérer les Personae comme des entités redoutables. On espère alors que les prochaines parties rectifieront le tir, car ce simple défaut vient entacher le rythme des scènes d’action, un mal conséquent pour des films qui adaptent un RPG où l’action règne.
En définitive, Persona 3 semble gagner une adaptation de très bonne facture avec ce premier volet. Accessible par les choix d’adaptation faits, le récit séduit sans mal grâce à son ambiance, son intrigue complexe, ses personnages attachants et son esthétique à la dimension très forte. Reste alors une réalisation qui faiblit sur les séquences d’affrontements, on espère alors que les prochaines parties sauront corriger ce défaut...
Fort heureusement pour les fans acharnés qui auraient les moyens de se procurer les DVD ou Blu-ray nippons, une piste anglaise de sous-titres est présente sur chaque film, peu différent de l’expérience des jeux qui ne bénéficient pas, non plus, de traduction dans la langue de Molière.
Persona 3 : The Movie #1 – Spring of Birth, comme son nom l’indique, reprend la saison de printemps du jeu vidéo Persona 3 et, par conséquent, toute la phase d’introduction du jeu. L’histoire nous mène aux côtés de Makoto Yûki, un adolescent particulièrement introverti qui semble dénué d’émotions et d’intérêts. Orphelin depuis son enfance, le voilà maintenant transféré au lycée Gekkôkan, sur l’île artificielle de Tatsumi Port Island. Arrivant dans un dortoir destiné à une poignée d’élèves, Makoto est témoin d’étranges événements. La nuit, le ciel devient verdâtre et la plupart des individus se transforment en cercueils… Makoto apprend rapidement, par ses camarades de dortoir, que cet événement est nommé « Dark Hour », un moment caché entre deux jours où sévissent des créatures hostiles, les Shadows. Formant la SEES, ces lycéens ont pour rôle de lutter contre ces ennemis et découvrir la vérité à leur sujet. Comme eux, Makoto va se joindre au combat après avoir éveillé sa Persona, une entité issue de son inconscient qui peut être invoquée uniquement durant la Dark Hour…
AIC ASTA a fait une tentative d’adaptation plutôt réussie de Persona avec les 26 épisodes de Persona 4 : The Animation, mais un format de quatre films rendait obligatoirement l’exercice plus compliqué. Bien que les ambiances des jeux Persona 3 et Persona 4 sont très différentes, leurs scénarios aussi, leurs styles restent similaires tant ils alternent entre l’exploration de donjon et les séquences de vie étudiante. Si Persona 4 : The Animation prenait le risque d’alterner entre des épisodes de combats, très sérieux, avec des moments plus légers de tranche de vie, Persona 3 : The Movie ne pouvait pas se le permettre sur un format de longs-métrages cinéma. Dans sa forme, le premier film fait donc les choix les plus judicieux possible : il se concentre exclusivement sur son intrigue tout en prenant pour contexte scolaire uniquement ce qui importe au récit principal et à l’évolution des personnages phares du scénario, sans se soucier des figures liées aux liens sociaux qui font juste office de caméos en ce qui concerne cette première partie. Là pour l’anime Persona 4 pouvait dérouter par son schéma, le premier film Persona 3 présente donc un pari moins audacieux, mais plus cohérent.
A partir de là, le récit a le temps de se concentrer exclusivement sur son intrigue, devenant alors accessible à tout public, aussi bien les fans du jeu que les néophytes. La recette est d’autant plus pertinente que le scénario de Persona 3 fait preuve d’une complexité et au visionnage de cette simple première partie, celui qui ne connait pas les jeux pourra être dérouté par tant de concepts abstraits et si peu de réponses à l’issue des 100 minutes de long-métrage. Ce premier film adaptant la première phase du jeu, la moins riche en révélation puisqu’elle pose surtout les bases de l’univers et le gameplay, il est logique que ce premier quart fasse l’équivalent en ce qui concerne son format, instaure le contexte, les personnages et les premières séquences d’action, gardant sous le coude bien des éléments narratifs pour la suite. Le scénario de l’adaptation animée sonne donc très fidèle par rapport au jeu et, en connaissant l’œuvre vidéoludique, il est possible de rassurer sur le fait que les trois parties suivantes se parviendront à relier et expliquer tous les éléments de l’intrigue entre eux. Que ce soit l’étrange Dark Hour, les Shadows ou le syndrome d’apathie, les réponses viendront, il faut seulement laisser le temps à la saga de les donner…
En termes de choix d’adaptation, un élément se devait d’être au centre de l’intrigue : son protagoniste. Dans les jeux, Makoto Yûki est anonyme, il est un héros auquel le joueur donne une identité, par le nom qu’il lui attribue, mais aussi les réponses qu’il sélectionne durant les phases de dialogue. Dans son scénario, Jun Kumagai exploite de manière différente le parti-pris de l’anime Persona 4 sur son héros, à savoir un personnage dépourvu d’attaches et qui s’ouvrira aux autres au fil du temps. Le choix sur Makoto est extrême puisque ce dernier est une véritable coquille vide sur une grande partie du métrage, ceci étant dû à son passé. Le personnage est traité subtilement par son évolution douce et ses prises de conscience qui ne sortent pas de nulle part, mais les trois prochains films devront prendre soin d’appuyer le traitement du personnage. Pour l’heure, il serait donc difficile de dire si on s’attache à Makoto ou non. On ne le comprend simplement pas à ce stade de l’histoire, choix voulu par le scénariste. Et tout comme le protagoniste va s’ouvrir aux autres, il va devoir s’ouvrir à nous et nous permettre de saisir sa psychologie.
Par son ambiance sombre et ses mystères qui viennent à foison, Spring of Birth a donc de quoi intriguer son spectateur tout le long durant. Le rythme est particulièrement réussi puisqu’il alterne habilement des moments d’avancée scénaristiques aux combats contre les Shadows, un schéma assez linéaire qui se justifiera par la suite. Et histoire de ne pas donner l’impression que l’intrigue avance au hasard, un fil rouge est plus au moins présenté sur la première phase du film en la personne de Fûka Yamagishi, une demoiselle victime de persécution qui constituera tout l’enjeu de la phase finale de ce premier quart.
Et si l’ambiance et l’univers du film séduisent, c’est parce que l’esthétique créée par le studio AIC ASTA est un sans-faute. Fidèle à l’esprit du jeu, le film accumule les décors aux ambiances sombres, si particulières à la Dark Hour par ses teintes nuageuses et verdâtres qui contrastent avec les tons vifs et ensoleillés des quelques phases scolaires. Il règne alors une alchimie efficace tout le long du film, une alchimie d’autant plus brillante que ce premier film profite d’un soin visuel tout particulier qui montre le budget alloué à la production, bien digne d’un film cinéma.
Sur le plan technique, la bande originale et ses orientations pop apportent une atmosphère particulière elles aussi, une ambiance que les fans du jeu connaissent bien et qui fait mouche dans cette version cinéma. De nombreux thèmes du jeu sont d’ailleurs présents, et on remarquera quelques nouvelles compositions de Shoji Meguro qui servent bien les ambiances plus sérieuses et dramatiques de cette première partie.
Toutefois, tout n’est pas sans défaut sur l’aspect technique et si l’anime Persona 4 savait rendre les affrontements dynamiques, ce premier film Persona 3 fait tout l’inverse. Les quelques combats sont globalement mous et ne dégagent aucune impression de puissance. De ce fait, difficile de sentir un réel danger du côté des Shadow ni de considérer les Personae comme des entités redoutables. On espère alors que les prochaines parties rectifieront le tir, car ce simple défaut vient entacher le rythme des scènes d’action, un mal conséquent pour des films qui adaptent un RPG où l’action règne.
En définitive, Persona 3 semble gagner une adaptation de très bonne facture avec ce premier volet. Accessible par les choix d’adaptation faits, le récit séduit sans mal grâce à son ambiance, son intrigue complexe, ses personnages attachants et son esthétique à la dimension très forte. Reste alors une réalisation qui faiblit sur les séquences d’affrontements, on espère alors que les prochaines parties sauront corriger ce défaut...