Dvd Chronique Animation : Food Wars, coffret blu-ray 1
A l’origine, Food Wars (Shokugeki no Sôma de son titre original) est un manga scénarisé par Yuto Tsukuda et Yuki Morisaki et dessiné par Shun Saeki. Le manga gastronomique est prépublié dans la célèbre revue Shônen Jump depuis 2012 et compte actuellement 23 tomes au Japon. Le succès a aussi gagné la France puisque le manga original est publié aux éditions Tonkam depuis septembre 2014, et verra son dix-septième opus paraître le 10 mai prochain.
Pour un titre phare du Jump, il était évident qu’une adaptation animée voit le jour. Démarrée au printemps 2015 et réalisée par Yoshitomo Yonetani au sein du studio J.C. Staff, l’anime compte à ce jour deux saisons, de 24 et 13 épisodes respectivement. La série, d’abord proposée en simulcast et streaming sur la plateforme Anime Digital Network, a eu droit à des éditions physiques chez Kazé, aussi bien en DVD qu’en blu-ray. A l’heure où ces lignes sont écrites, seule la première saison est parue en coffrets dans l’hexagone, à travers deux digibook distincts, mais la seconde est prévue pour suivre le pas.
Ce premier « anime book », un format original sur lequel nous reviendrons, condense la moitié de la première saison, soit les douze premiers épisodes. En terme d’adaptation du manga original, cela correspond à la moitié du quatrième volume sachant que l’anime ne cherche jamais vraiment à s’éloigner de l’œuvre originale. Ainsi, l’intrigue ne change pas d’un iota : Sôma Yukihira, collégien en fin de scolarité, a grandi avec la cuisine au sein du restaurant de quartier tenu par son père, apprenant les arcanes de la gastronomie depuis ses plus jeunes années et faisant de lui un cuistot déjà talentueux. Mais contraint de partir temporairement travailler dans un hôtel de luxe à l’étranger, le père de Sôma ferme boutique et envoie son rejeton étudier à l’académie Totsuki, la plus prestigieuse école de cuisine qui accueille les enfants des pontes de la gastronomie du monde entier. Mais la rentrée fracassante et provocante d’un prolétaire issu d’un restaurant de quartier ne sera pas du goût de tous, aussi Sôma va devoir s’affirmer dans ce milieu impitoyable où il se fera autant d’amis que de rivaux…
Oui, l’anime de Food Wars joue la carte de la fidélité, souvent à font en se conformant au manga d’origine comme s’il s’agissait d’un storyboard. Ceux qui attendaient une nouvelle vision du manga dessiné par Shun Saeki sortiront alors déçus du visionnage mais quant à ceux qui exigent d’une adaptation une fidélité maximum, cette première salve d’épisodes est du pain béni. Mais au-delà de l’absence de prise de risques, le studio J.C. Staff a fait un très bon travail pour animer et mettre en couleur les premières aventures de Sôma. Le récit d’origine traitant de gastronomie dans une certaine démesure, oscillant entre des moments intenses et des séquences beaucoup plus légères et comiques, voire frivoles à certains instants, Yoshitomo Yonetani a parfaitement compris l’identité de l’œuvre dans son adaptation et en propose donc une transcription animée des plus convaincantes. Si l’animation pourra montrer ses limites, le dynamisme des épisodes est parfaitement entretenu par un character-design, que l’on doit à Tomoyuki Shitaya, fidèle au dessin de Shun Saeki et une mise en scène dynamique en toutes circonstances. La bande originale signée Tetsuya Katô a son importance puisque les thèmes épiques produits par le compositeur apportent énormément dans l’intensité des « duels de chefs », des musiques qui restent même facilement en tête pour les moments les plus haletants de l’anime.
Dans sa réalisation, cette première salve d’épisodes est donc d’excellente facture et la fidélité de l’anime à l’œuvre d’origine permet la découverte de l’œuvre aux néophytes qui préfèreraient passer par l’adaptation animée. Par cette fidélité, la force narrative du manga originale demeure intacte. L’inventivité du traitement de la cuisine, sujet décortiqué avec exagération de manière volontaire, met l’eau à la bouche à chaque plat, sans compter le renouveau permanent des différentes épreuves qui se présentent à Sôma, permettant d’entretenir la dynamique du récit. Aussi, Food Wars s’apprécie pour sa galerie de personnages, une panoplie de figures où chacun à son caractère, sans être foncièrement mauvais, et contribuent à une certaine ambiance conviviale au sein de la série. Grâce à eux, on se sent nous-mêmes un peu élève de l’académie Totsuki. Ainsi, les épisodes qui prennent leur temps sur ce cercle de personnages, le dortoir de l’Etoile Polaire par exemple, ne sont en aucun cas une gêne et apportent une âme au récit. Reste qu’après douze épisodes, seule une poignée de personnages est vraiment mise à l’avant pour le moment, aussi la suite de la série mériterait de s’attarder sur les figures secondaires comme les camarades de dortoir du héros. Et ce sera le cas, ceux qui ont lu le manga savent pourquoi…
Pour apprécier Food Wars, il faudra aussi accepter les ficelles classiques du genre du nekketsu. Car derrière sa facette culinaire, l’œuvre est un titre de nekketsu, respectant ses codes et souvent ses schemas de personnages. Le héros intrépide, la camarade timide mais talentueuse, les rivaux au fort caractère qui se rangeront bien souvent du côté du protagoniste, l’élite des chefs que Sôma aimerait atteindre… Tous les ingrédients traditionnels du registre sont là. Et sachant que la série est dans une certaine démesure dès son premier épisode, le tout ne dérange jamais. Bien au contraire, l’œuvre s’assume en tant que tel, et toutes ces ficelles lui permettent d’entretenir un rythme qui nous permet d’enchaîner les épisodes comme on aimerait se gaver des bons petits plats de Sôma.
Du côté des génériques proposés par ces douze premiers épisodes, c’est étonnamment le thème de fin et ses tons guillerets qui traduisent la convivialité du dortoir de l’Etoile Polaire qui reste en tête, une chanson si réussie que la réalisation l’utilise aussi intelligemment que de manière comique dans l’un des derniers épisodes du coffret. Ainsi, on ne se lasse pas de « Spice », interprété par Tokyo Karankoron, contrairement au générique d’ouverture. « Bikô no Uta », chanté par le groupe Ultra Tower, est une musique certes entrainante et fraîche mais ne transmet pas toute l’énergie de la série, en plus de souffrir d’une réalisation très banale là où le générique de fin parodiait avec réussite le fameux banquet de Jésus et de ses apôtres.
L’édition de Kazé rend honneur à la série, proposant un packaging digne d’une carte d’un beau restaurant. L’ « anime book » de l’éditeur prend la forme d’un livret à la couverture rigide, proposant 66 pages de contenu, variant entre présentations de personnages et d’épisodes avec des croquis préparatoires et autres illustrations de bonne facture. Le dessert vient conclure la carte, la dernière partie du livret propose alors les deux blu-ray comprenant chacun 6 épisodes, insérés dans des compartiments cartonnés qui garantissent leur bonne protection. En somme, l’édition, en plus d’être originale, est bien pensée et raccord avec le thème de la série. Alors que Kazé propose parfois des éditions très (trop ?) classiques pour certaines de ses séries, l’éditeur fait preuve d’une réelle inventivité ces derniers temps, pour ses œuvres phares, un effort à saluer.
Ce coffret propose, évidemment, la version originale sous-titrée français mais aussi un doublage français. Et globalement, celui-ci est de très bonne facture. Bien qu’on retrouve ce systématique défaut de réutiliser sans cesse les mêmes comédiens pour les œuvres d’animation japonaise, chaque acteur livre une excellente prestation et s’accommode à son rôle. En particulier, Bastien Bourlé livre un Sôma débordant d’énergie, contrastant avec ses interprétations d’Eren et Meruem dans L’Attaque des Titans et Hunter X Hunter, et Valérie Bachère une Megumi craquante au possible. Inutile de citer chaque comédiens, mais chacun interprète avec sérieux les personnages qui leurs correspond, parvenant aussi à distinguer leurs jeux quand plusieurs figures leurs sont confiées.
Difficile alors de bouder son plaisir devant cette première partie de l’anime Food Wars tant la série se montre fidèle au manga d’origine et lui tient tête grâce à une excellente réalisation. Aussi entraînants qu’appétissante, l’adaptation du manga de Shun Saeki, Yuto Tsukuda et Yuki Morisaki a de quoi séduire les fans de l’œuvre d’origine tout comme attirer les non-initiés par son odeur alléchante. Et sachant que la qualité d’édition est là, on aurait tort de ne pas se laisser tenter.
Pour un titre phare du Jump, il était évident qu’une adaptation animée voit le jour. Démarrée au printemps 2015 et réalisée par Yoshitomo Yonetani au sein du studio J.C. Staff, l’anime compte à ce jour deux saisons, de 24 et 13 épisodes respectivement. La série, d’abord proposée en simulcast et streaming sur la plateforme Anime Digital Network, a eu droit à des éditions physiques chez Kazé, aussi bien en DVD qu’en blu-ray. A l’heure où ces lignes sont écrites, seule la première saison est parue en coffrets dans l’hexagone, à travers deux digibook distincts, mais la seconde est prévue pour suivre le pas.
Ce premier « anime book », un format original sur lequel nous reviendrons, condense la moitié de la première saison, soit les douze premiers épisodes. En terme d’adaptation du manga original, cela correspond à la moitié du quatrième volume sachant que l’anime ne cherche jamais vraiment à s’éloigner de l’œuvre originale. Ainsi, l’intrigue ne change pas d’un iota : Sôma Yukihira, collégien en fin de scolarité, a grandi avec la cuisine au sein du restaurant de quartier tenu par son père, apprenant les arcanes de la gastronomie depuis ses plus jeunes années et faisant de lui un cuistot déjà talentueux. Mais contraint de partir temporairement travailler dans un hôtel de luxe à l’étranger, le père de Sôma ferme boutique et envoie son rejeton étudier à l’académie Totsuki, la plus prestigieuse école de cuisine qui accueille les enfants des pontes de la gastronomie du monde entier. Mais la rentrée fracassante et provocante d’un prolétaire issu d’un restaurant de quartier ne sera pas du goût de tous, aussi Sôma va devoir s’affirmer dans ce milieu impitoyable où il se fera autant d’amis que de rivaux…
Oui, l’anime de Food Wars joue la carte de la fidélité, souvent à font en se conformant au manga d’origine comme s’il s’agissait d’un storyboard. Ceux qui attendaient une nouvelle vision du manga dessiné par Shun Saeki sortiront alors déçus du visionnage mais quant à ceux qui exigent d’une adaptation une fidélité maximum, cette première salve d’épisodes est du pain béni. Mais au-delà de l’absence de prise de risques, le studio J.C. Staff a fait un très bon travail pour animer et mettre en couleur les premières aventures de Sôma. Le récit d’origine traitant de gastronomie dans une certaine démesure, oscillant entre des moments intenses et des séquences beaucoup plus légères et comiques, voire frivoles à certains instants, Yoshitomo Yonetani a parfaitement compris l’identité de l’œuvre dans son adaptation et en propose donc une transcription animée des plus convaincantes. Si l’animation pourra montrer ses limites, le dynamisme des épisodes est parfaitement entretenu par un character-design, que l’on doit à Tomoyuki Shitaya, fidèle au dessin de Shun Saeki et une mise en scène dynamique en toutes circonstances. La bande originale signée Tetsuya Katô a son importance puisque les thèmes épiques produits par le compositeur apportent énormément dans l’intensité des « duels de chefs », des musiques qui restent même facilement en tête pour les moments les plus haletants de l’anime.
Dans sa réalisation, cette première salve d’épisodes est donc d’excellente facture et la fidélité de l’anime à l’œuvre d’origine permet la découverte de l’œuvre aux néophytes qui préfèreraient passer par l’adaptation animée. Par cette fidélité, la force narrative du manga originale demeure intacte. L’inventivité du traitement de la cuisine, sujet décortiqué avec exagération de manière volontaire, met l’eau à la bouche à chaque plat, sans compter le renouveau permanent des différentes épreuves qui se présentent à Sôma, permettant d’entretenir la dynamique du récit. Aussi, Food Wars s’apprécie pour sa galerie de personnages, une panoplie de figures où chacun à son caractère, sans être foncièrement mauvais, et contribuent à une certaine ambiance conviviale au sein de la série. Grâce à eux, on se sent nous-mêmes un peu élève de l’académie Totsuki. Ainsi, les épisodes qui prennent leur temps sur ce cercle de personnages, le dortoir de l’Etoile Polaire par exemple, ne sont en aucun cas une gêne et apportent une âme au récit. Reste qu’après douze épisodes, seule une poignée de personnages est vraiment mise à l’avant pour le moment, aussi la suite de la série mériterait de s’attarder sur les figures secondaires comme les camarades de dortoir du héros. Et ce sera le cas, ceux qui ont lu le manga savent pourquoi…
Pour apprécier Food Wars, il faudra aussi accepter les ficelles classiques du genre du nekketsu. Car derrière sa facette culinaire, l’œuvre est un titre de nekketsu, respectant ses codes et souvent ses schemas de personnages. Le héros intrépide, la camarade timide mais talentueuse, les rivaux au fort caractère qui se rangeront bien souvent du côté du protagoniste, l’élite des chefs que Sôma aimerait atteindre… Tous les ingrédients traditionnels du registre sont là. Et sachant que la série est dans une certaine démesure dès son premier épisode, le tout ne dérange jamais. Bien au contraire, l’œuvre s’assume en tant que tel, et toutes ces ficelles lui permettent d’entretenir un rythme qui nous permet d’enchaîner les épisodes comme on aimerait se gaver des bons petits plats de Sôma.
Du côté des génériques proposés par ces douze premiers épisodes, c’est étonnamment le thème de fin et ses tons guillerets qui traduisent la convivialité du dortoir de l’Etoile Polaire qui reste en tête, une chanson si réussie que la réalisation l’utilise aussi intelligemment que de manière comique dans l’un des derniers épisodes du coffret. Ainsi, on ne se lasse pas de « Spice », interprété par Tokyo Karankoron, contrairement au générique d’ouverture. « Bikô no Uta », chanté par le groupe Ultra Tower, est une musique certes entrainante et fraîche mais ne transmet pas toute l’énergie de la série, en plus de souffrir d’une réalisation très banale là où le générique de fin parodiait avec réussite le fameux banquet de Jésus et de ses apôtres.
L’édition de Kazé rend honneur à la série, proposant un packaging digne d’une carte d’un beau restaurant. L’ « anime book » de l’éditeur prend la forme d’un livret à la couverture rigide, proposant 66 pages de contenu, variant entre présentations de personnages et d’épisodes avec des croquis préparatoires et autres illustrations de bonne facture. Le dessert vient conclure la carte, la dernière partie du livret propose alors les deux blu-ray comprenant chacun 6 épisodes, insérés dans des compartiments cartonnés qui garantissent leur bonne protection. En somme, l’édition, en plus d’être originale, est bien pensée et raccord avec le thème de la série. Alors que Kazé propose parfois des éditions très (trop ?) classiques pour certaines de ses séries, l’éditeur fait preuve d’une réelle inventivité ces derniers temps, pour ses œuvres phares, un effort à saluer.
Ce coffret propose, évidemment, la version originale sous-titrée français mais aussi un doublage français. Et globalement, celui-ci est de très bonne facture. Bien qu’on retrouve ce systématique défaut de réutiliser sans cesse les mêmes comédiens pour les œuvres d’animation japonaise, chaque acteur livre une excellente prestation et s’accommode à son rôle. En particulier, Bastien Bourlé livre un Sôma débordant d’énergie, contrastant avec ses interprétations d’Eren et Meruem dans L’Attaque des Titans et Hunter X Hunter, et Valérie Bachère une Megumi craquante au possible. Inutile de citer chaque comédiens, mais chacun interprète avec sérieux les personnages qui leurs correspond, parvenant aussi à distinguer leurs jeux quand plusieurs figures leurs sont confiées.
Difficile alors de bouder son plaisir devant cette première partie de l’anime Food Wars tant la série se montre fidèle au manga d’origine et lui tient tête grâce à une excellente réalisation. Aussi entraînants qu’appétissante, l’adaptation du manga de Shun Saeki, Yuto Tsukuda et Yuki Morisaki a de quoi séduire les fans de l’œuvre d’origine tout comme attirer les non-initiés par son odeur alléchante. Et sachant que la qualité d’édition est là, on aurait tort de ne pas se laisser tenter.
De GFK, le 14 Février 2018 à 20h23
''Et globalement, celui-ci est de très bonne facture. Bien qu’on retrouve ce systématique défaut de réutiliser sans cesse les mêmes comédiens pour les œuvres d’animation japonaise, chaque acteur livre une excellente prestation et s’accommode à son rôle. En particulier, Bastien Bourlé livre un Sôma débordant d’énergie, contrastant avec ses interprétations d’Eren et Meruem dans L’Attaque des Titans et Hunter X Hunter, et Valérie Bachère une Megumi craquante au possible. Inutile de citer chaque comédiens, mais chacun interprète avec sérieux les personnages qui leurs correspond, parvenant aussi à distinguer leurs jeux quand plusieurs figures leurs sont confiées.''
c'est n'importe quoi, Bourlé (non seulement son mauvais jeu et la fadeur de sa voix), ne colle pas du tout à Soma, il fallait un Taric Mehani ou autre quitte à faire une vf... mais ça ne peut pas marcher, avec tout le délire ecchi... ces critiques, on dirait un bout, comme sur feu dvdanime...
De cm17, le 21 Avril 2017 à 14h59
Merci TAKATO pour cette analyse pertinente, mais je suis d'accord avec Flop : je crois que je vais attendre la sortie des intégrales des saisons 1 et 2, ou mieux, une box des deux saisons!!!
De Flop [4264 Pts], le 20 Avril 2017 à 17h43
J'aimerai bien qu'ils sortent un coffret de l'intégrale ...