Manga Interview - Kan Takahama pour Le dernier envol du Papillon
A l'occasion de la sortie du Dernier en vol du Papillon chez Glénat, nous avons eu la chance de pouvoir rencontrer pour une interview son autrice, Kan Takahama.
Nous nous sommes déjà vus en 2010, à la sortie de 2 Expressos. C’était assez compliqué dans votre vie à ce moment-là…
Kan Takahama : C’est vrai que nous en avions parlé, c’était délicat à cette période mais je vais mieux, merci.
Nous allons parler du votre nouveau titre : Le Dernier Envol du Papillon publié chez Glénat. Vous l’avez dessiné en 2014, pouvez-vous nous parler des origines de ce projet ?
Kan Takahama : J’ai dessiné ce titre dans un magazine qui publie des mangas historiques. Nous réfléchission avec mon éditeur, et l'idée était de parler d'une période que le lectorat appréciait. Nous avons choisi la fin du shogunat et un lieu de plaisir.
Pourquoi la ville de Nagasaki ?
Kan Takahama : D’abord parce que c’est proche de là où j’habite, et parce que le dialecte à Nagasaki est proche de celui utilisé dans ma ville natale. Bien que je réside maintenant dans une autre préfecture, l’île où je suis née appartenait à Nagasaki. Je pensais qu’il était bon de donner une impression générale en utilisant le dialecte local. Comme je le connaissais, c’était plus facile pour moi et ça donnait aussi une certaine ambiance à un endroit que je connais bien.
Il est donc plus simple de dessiner quelque chose que l’on maîtrise ?
Ken Takahama : C’est vrai que lorsqu’on travaille avec peu de temps devant soi on n’a pas à partir de zéro et à passer par une grande phase de documentation lorsque l’on traite un élément qui nous est familier. Ça rend les choses plus faciles.
Avez-vous eu quand même besoin de faire des recherches ?
Kan Takahama : Oui, j’ai lu beaucoup de livres d’histoires. J’ai aussi cherché beaucoup de photographies anciennes. J'ai aussi beaucoup travaillé à partir de cartes anciennes. Je travaille beaucoup à partir de cartes et de plans d'époque car pour dessiner des intérieurs du passé, par exemple, il est important de connaître l'architecture, où étaient situés les portes et fenêtres...
Vous dîtes avoir eu peu de temps pour réalisez l'ouvrage, combien de temps cela vous a-t-il pris ?
Kan Takahama : A peu près un mois de préparation, puis j'ai dessiné environ seize pages par mois pendant huit mois.
Votre éditeur était satisfait du travail accompli ?
Éditeur : Oui, j'ai trouvé que c'était un travail vraiment extraordinaire.
Kan Takahama : Mon éditeur n'intervient pas beaucoup dans le processus de création, il me laisse assez libre.
Est-ce que l'idée du plaisir était essentielle pour développer l'histoire ?
Kan Takahama : Si on regarde bien l'histoire, il s'agit de lieux de plaisir pour les hommes car pour les femmes, c'est plutôt difficile. Comme les femmes ne trouvent pas de plaisir dans ces activités, elles peuvent trouver un style de plaisir plutôt matériel, comme avoir beaucoup d'argent ou obtenir de beaux habits. Pour les hommes, c'est le plaisir physique et pour les femmes, un plaisir plus matériel.
Dès les premières pages, on rentre vite dans la Maison des Plaisirs : C'est très cru, on voit bien comment les choses se passent... Était-ce un choix de votre part de montrer la véracité des choses ?
Kan Takahama : En fait, c'était une volonté personnelle d'entrer directement dans cet univers et montrer la violence par des scènes directes. Je voulais commencer par un impact fort auprès du lecteur. Puis le récit évolue vers la présentation de sentiments, des sentiments amoureux et bien d'autres. L'éditeur me disait qu'il n'était pas nécessaire de faire tant de scènes érotiques, en général un éditeur dit le contraire à son auteur... (rires)
Je pensais au contraire répondre aux attente du lectorat et des éditeurs mais en fait, ce n'était pas la peine d'en faire autant.
Pour nous européens, les geisha symbolisent le mystère mais vous démystifiez cela. Est-ce que les geisha ont cette même aura auprès du peuple japonais ?
Kan Takahama : Il y a peut-être déjà une différence sur le terme de geisha en France et au Japon. Il y a une grande différence entre geisha et prostituée, surtout depuis la mi voir la fin du XIXème siècle. Déjà, les geishas sont des artistes, des danseuses ou des musiciennes par exemple, qui offrent le plaisir de leur art. Les prostituées, elles, offrent simplement leurs corps. Maintenant, il reste cet univers des geishas au sens artistes tandis que la prostitution est devenue autre chose. Comme on ne sait plus trop ce qui se passe autour des femmes qui se prostituaient et qui se prostituent encore, c'est peut-être davantage cet univers qui reste mystérieux aux yeux des japonais plutôt que celui des geishas. Ce n'est pas impossible de voir des geishas et découvrir leur art tandis qu'il est difficile d'approcher le milieu de la prostitution.
En effet, encore plus pour des étrangers...
Kan Takahama : J'ai une anecdote intéressante à ce sujet. L'ouvrage est d'abord sorti en Espagne et j'avais une crainte. Dans l'histoire, il y a cette jeune femme qui a une relation avec un étranger mais ce n'est pas un amour comblé. J'avais peur que voir cet amour non réalisé soit dérangeant pour le lectorat étranger, notamment parce que l'amour de cette femme pour l'étranger est volé par un japonais. En fait, l'éditeur espagnol m'a rassuré car pour un étranger, c'est hors de portée. Justement, le fait que cette femme ne puisse pas vivre un amour avec cet étranger la rend encore plus mystique. Peut-être que cette beauté qu'on ne peut faire sienne rend l'histoire plus intéressante et romanesque.
On a l'impression que les hommes japonais ont plus de mal avec l'étranger que la femme japonaise qui, elle, semble plus ouverte dans l’œuvre.
Kan Takahama : Oui, sans doute qu'il y avait un contact plus profond entre les japonaises et les étranger -certaines sont même parties à l'étranger avec ces hommes- tandis que les japonais avaient un sentiment plus protectionniste, ils pensaient qu'on les envahissaient. Du coup, peut-être qu'il avaient l'impression qu'on les envahissaient.
A votre avis, ce sentiment est-il toujours d'actualité aujourd'hui ?
Kan Tahama : Sans doute. C'est assez bizarre mais oui.
En général, on rencontre plus de japonaises qui ont épousé des français que l'inverse.
Kan Takahama : C'est peut-être les occasions de rencontre qui sont plus limitées. Il existe aussi certaines plaisanteries, on dit souvent que les étrangères sont trop grandes pour les petits japonais. (rires)
Les japonais ne savent pas forcément quoi faire devant ces français qui s'expriment plus librement, qui n'hésitent pas à donner leur avis sans craintes... (rires)
Quand vous racontez une histoire, vous le faites beaucoup sur un format one-shot. Est-ce un format qui vous convient ?
Kan Takahama : En général, le nombre de volumes est fixé à l'avance. A partir de ce nombre, on réfléchit au meilleur moyen possible de raconter l'histoire. Du coup le format ne me dérange pas.
Nous avons remarqué que votre style a beaucoup évolué, il est très "japonais" à nos yeux.
Kan Takahama : Oui, mon style a changé. Il peut paraître plus japonais car je dessine des titres historiques. Pour le reste, j'ai en effet l'impression d'avoir changé dans mon dessin.
Je me souviens maintenant de notre dernière entrevue où mon état de santé était plus délicat. Mais maintenant je vais mieux, je suis plus posée et j'ai même pu m'occuper de mes dents. (rires) Je ne prends plus de médicaments et je gagne mieux ma vie, ça facilite les choses pour vivre de manière plus sereine. je travaille beaucoup plus aussi.
Si vous deviez parler au lectorat français de l'intérêt de cet ouvrage, lequel serait-il ?
Kan Takahama : L'époque de la fin du XIXème siècle est un moment charnière, elle marque l'évolution de la médecine et l'apport des trouvailles médicales de l'occident qui change vraiment les choses au Japon. Jusque là, les gens mourraient jeunes, notamment les femmes des lieux de plaisir qui pouvaient avoir des vies courtes. Je pense que le fait que les gens vivent moins longtemps faisaient que les histoires d'amour pouvaient être tragiques. Les gens pouvaient tomber amoureux puis mourir rapidement. Même en Europe, cette position par rapport à la mort devait être présente, on gardait des objets pour se souvenirs des morts car on y était confrontés, et souvent jeunes. Je pense aussi que dans ce contexte là, cela créait des amours très purs et des situations tragiques. C'est ce que j'ai essayé de rendre dans cette histoire, car c'est très différent des amours contemporains. Je serai ravie si les gens pouvaient découvrir des amours de cette force à travers mon histoire.
Vous travaillez depuis quelque temps sur Nikuso no Lantern, pouvez-vous nous en parler ?
Kan Takahama : C'est une histoire qui commence en 1878 avec l'Exposition Universelle de Paris. Elle présente les modes de vie français et japonais à cette époque, à travers des personnages qui vont du Japon à la France. L'accent est mis sur des objets qui passent d'un pays à l'autre, c’est le début du "japonisme", l'arrivée des premiers produits japonais en France, et inversement.
Cette série est toujours en cours, savez-vous comment vous allez la développer ?
Kan Takahama : J'ai terminé la partie qui se passe au Japon, je démarre maintenant la partie qui a lieu en France. L'arc japonais est conté à travers le regard d'une jeune fille au contexte difficile, c'est à travers elle que les événements sont dépeints. La partie qui se déroule en France est développée à travers un personnage dont le père est étranger, on ne sait pas de quelle nationalité il est mais il se sent en décalage au Japon. Il utilise ce décalage pour se lancer dans des activités commerciales, en France notamment. Il y a un personnage plus présent de chaque côté, et il se passera des choses... (rires)
Vous êtes venue en Belgique faire un live drawing... Pouvez-vous nous en parler ?
Kan Takahama : Pour moi, c'était une première expérience totalement nouvelle. J'étais sur scène avec un orchestre de musique contemporaine, à dessiner en live aux côtés d'un autre illustrateur de bande-dessinée. C'était une expérience rafraichissante et agréable.
Merci en tout cas pour cet entretien et bon retour au Japon.
Merci à vous.
Remerciements à Kan Takahama, Corinne Quentin pour la traduction et aux éditions Glénat Manga pour leur gentillesse et leur disponibilité.
Nous nous sommes déjà vus en 2010, à la sortie de 2 Expressos. C’était assez compliqué dans votre vie à ce moment-là…
Kan Takahama : C’est vrai que nous en avions parlé, c’était délicat à cette période mais je vais mieux, merci.
Nous allons parler du votre nouveau titre : Le Dernier Envol du Papillon publié chez Glénat. Vous l’avez dessiné en 2014, pouvez-vous nous parler des origines de ce projet ?
Kan Takahama : J’ai dessiné ce titre dans un magazine qui publie des mangas historiques. Nous réfléchission avec mon éditeur, et l'idée était de parler d'une période que le lectorat appréciait. Nous avons choisi la fin du shogunat et un lieu de plaisir.
Pourquoi la ville de Nagasaki ?
Kan Takahama : D’abord parce que c’est proche de là où j’habite, et parce que le dialecte à Nagasaki est proche de celui utilisé dans ma ville natale. Bien que je réside maintenant dans une autre préfecture, l’île où je suis née appartenait à Nagasaki. Je pensais qu’il était bon de donner une impression générale en utilisant le dialecte local. Comme je le connaissais, c’était plus facile pour moi et ça donnait aussi une certaine ambiance à un endroit que je connais bien.
Il est donc plus simple de dessiner quelque chose que l’on maîtrise ?
Ken Takahama : C’est vrai que lorsqu’on travaille avec peu de temps devant soi on n’a pas à partir de zéro et à passer par une grande phase de documentation lorsque l’on traite un élément qui nous est familier. Ça rend les choses plus faciles.
Avez-vous eu quand même besoin de faire des recherches ?
Kan Takahama : Oui, j’ai lu beaucoup de livres d’histoires. J’ai aussi cherché beaucoup de photographies anciennes. J'ai aussi beaucoup travaillé à partir de cartes anciennes. Je travaille beaucoup à partir de cartes et de plans d'époque car pour dessiner des intérieurs du passé, par exemple, il est important de connaître l'architecture, où étaient situés les portes et fenêtres...
Vous dîtes avoir eu peu de temps pour réalisez l'ouvrage, combien de temps cela vous a-t-il pris ?
Kan Takahama : A peu près un mois de préparation, puis j'ai dessiné environ seize pages par mois pendant huit mois.
Votre éditeur était satisfait du travail accompli ?
Éditeur : Oui, j'ai trouvé que c'était un travail vraiment extraordinaire.
Kan Takahama : Mon éditeur n'intervient pas beaucoup dans le processus de création, il me laisse assez libre.
Est-ce que l'idée du plaisir était essentielle pour développer l'histoire ?
Kan Takahama : Si on regarde bien l'histoire, il s'agit de lieux de plaisir pour les hommes car pour les femmes, c'est plutôt difficile. Comme les femmes ne trouvent pas de plaisir dans ces activités, elles peuvent trouver un style de plaisir plutôt matériel, comme avoir beaucoup d'argent ou obtenir de beaux habits. Pour les hommes, c'est le plaisir physique et pour les femmes, un plaisir plus matériel.
Dès les premières pages, on rentre vite dans la Maison des Plaisirs : C'est très cru, on voit bien comment les choses se passent... Était-ce un choix de votre part de montrer la véracité des choses ?
Kan Takahama : En fait, c'était une volonté personnelle d'entrer directement dans cet univers et montrer la violence par des scènes directes. Je voulais commencer par un impact fort auprès du lecteur. Puis le récit évolue vers la présentation de sentiments, des sentiments amoureux et bien d'autres. L'éditeur me disait qu'il n'était pas nécessaire de faire tant de scènes érotiques, en général un éditeur dit le contraire à son auteur... (rires)
Je pensais au contraire répondre aux attente du lectorat et des éditeurs mais en fait, ce n'était pas la peine d'en faire autant.
Pour nous européens, les geisha symbolisent le mystère mais vous démystifiez cela. Est-ce que les geisha ont cette même aura auprès du peuple japonais ?
Kan Takahama : Il y a peut-être déjà une différence sur le terme de geisha en France et au Japon. Il y a une grande différence entre geisha et prostituée, surtout depuis la mi voir la fin du XIXème siècle. Déjà, les geishas sont des artistes, des danseuses ou des musiciennes par exemple, qui offrent le plaisir de leur art. Les prostituées, elles, offrent simplement leurs corps. Maintenant, il reste cet univers des geishas au sens artistes tandis que la prostitution est devenue autre chose. Comme on ne sait plus trop ce qui se passe autour des femmes qui se prostituaient et qui se prostituent encore, c'est peut-être davantage cet univers qui reste mystérieux aux yeux des japonais plutôt que celui des geishas. Ce n'est pas impossible de voir des geishas et découvrir leur art tandis qu'il est difficile d'approcher le milieu de la prostitution.
En effet, encore plus pour des étrangers...
Kan Takahama : J'ai une anecdote intéressante à ce sujet. L'ouvrage est d'abord sorti en Espagne et j'avais une crainte. Dans l'histoire, il y a cette jeune femme qui a une relation avec un étranger mais ce n'est pas un amour comblé. J'avais peur que voir cet amour non réalisé soit dérangeant pour le lectorat étranger, notamment parce que l'amour de cette femme pour l'étranger est volé par un japonais. En fait, l'éditeur espagnol m'a rassuré car pour un étranger, c'est hors de portée. Justement, le fait que cette femme ne puisse pas vivre un amour avec cet étranger la rend encore plus mystique. Peut-être que cette beauté qu'on ne peut faire sienne rend l'histoire plus intéressante et romanesque.
On a l'impression que les hommes japonais ont plus de mal avec l'étranger que la femme japonaise qui, elle, semble plus ouverte dans l’œuvre.
Kan Takahama : Oui, sans doute qu'il y avait un contact plus profond entre les japonaises et les étranger -certaines sont même parties à l'étranger avec ces hommes- tandis que les japonais avaient un sentiment plus protectionniste, ils pensaient qu'on les envahissaient. Du coup, peut-être qu'il avaient l'impression qu'on les envahissaient.
A votre avis, ce sentiment est-il toujours d'actualité aujourd'hui ?
Kan Tahama : Sans doute. C'est assez bizarre mais oui.
En général, on rencontre plus de japonaises qui ont épousé des français que l'inverse.
Kan Takahama : C'est peut-être les occasions de rencontre qui sont plus limitées. Il existe aussi certaines plaisanteries, on dit souvent que les étrangères sont trop grandes pour les petits japonais. (rires)
Les japonais ne savent pas forcément quoi faire devant ces français qui s'expriment plus librement, qui n'hésitent pas à donner leur avis sans craintes... (rires)
Quand vous racontez une histoire, vous le faites beaucoup sur un format one-shot. Est-ce un format qui vous convient ?
Kan Takahama : En général, le nombre de volumes est fixé à l'avance. A partir de ce nombre, on réfléchit au meilleur moyen possible de raconter l'histoire. Du coup le format ne me dérange pas.
Nous avons remarqué que votre style a beaucoup évolué, il est très "japonais" à nos yeux.
Kan Takahama : Oui, mon style a changé. Il peut paraître plus japonais car je dessine des titres historiques. Pour le reste, j'ai en effet l'impression d'avoir changé dans mon dessin.
Je me souviens maintenant de notre dernière entrevue où mon état de santé était plus délicat. Mais maintenant je vais mieux, je suis plus posée et j'ai même pu m'occuper de mes dents. (rires) Je ne prends plus de médicaments et je gagne mieux ma vie, ça facilite les choses pour vivre de manière plus sereine. je travaille beaucoup plus aussi.
Si vous deviez parler au lectorat français de l'intérêt de cet ouvrage, lequel serait-il ?
Kan Takahama : L'époque de la fin du XIXème siècle est un moment charnière, elle marque l'évolution de la médecine et l'apport des trouvailles médicales de l'occident qui change vraiment les choses au Japon. Jusque là, les gens mourraient jeunes, notamment les femmes des lieux de plaisir qui pouvaient avoir des vies courtes. Je pense que le fait que les gens vivent moins longtemps faisaient que les histoires d'amour pouvaient être tragiques. Les gens pouvaient tomber amoureux puis mourir rapidement. Même en Europe, cette position par rapport à la mort devait être présente, on gardait des objets pour se souvenirs des morts car on y était confrontés, et souvent jeunes. Je pense aussi que dans ce contexte là, cela créait des amours très purs et des situations tragiques. C'est ce que j'ai essayé de rendre dans cette histoire, car c'est très différent des amours contemporains. Je serai ravie si les gens pouvaient découvrir des amours de cette force à travers mon histoire.
Vous travaillez depuis quelque temps sur Nikuso no Lantern, pouvez-vous nous en parler ?
Kan Takahama : C'est une histoire qui commence en 1878 avec l'Exposition Universelle de Paris. Elle présente les modes de vie français et japonais à cette époque, à travers des personnages qui vont du Japon à la France. L'accent est mis sur des objets qui passent d'un pays à l'autre, c’est le début du "japonisme", l'arrivée des premiers produits japonais en France, et inversement.
Cette série est toujours en cours, savez-vous comment vous allez la développer ?
Kan Takahama : J'ai terminé la partie qui se passe au Japon, je démarre maintenant la partie qui a lieu en France. L'arc japonais est conté à travers le regard d'une jeune fille au contexte difficile, c'est à travers elle que les événements sont dépeints. La partie qui se déroule en France est développée à travers un personnage dont le père est étranger, on ne sait pas de quelle nationalité il est mais il se sent en décalage au Japon. Il utilise ce décalage pour se lancer dans des activités commerciales, en France notamment. Il y a un personnage plus présent de chaque côté, et il se passera des choses... (rires)
Vous êtes venue en Belgique faire un live drawing... Pouvez-vous nous en parler ?
Kan Takahama : Pour moi, c'était une première expérience totalement nouvelle. J'étais sur scène avec un orchestre de musique contemporaine, à dessiner en live aux côtés d'un autre illustrateur de bande-dessinée. C'était une expérience rafraichissante et agréable.
Merci en tout cas pour cet entretien et bon retour au Japon.
Merci à vous.
Remerciements à Kan Takahama, Corinne Quentin pour la traduction et aux éditions Glénat Manga pour leur gentillesse et leur disponibilité.
De AngelMercury [1747 Pts], le 08 Avril 2017 à 14h01
J'hésitais à me lancer sur ce titre, mais l'interview m'a conquise, très intéressante. J'ai bien envie de découvrir le travail de cet auteur. Merci manga-news !