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Dvd Chronique animation - Jojo's Bizarre Adventure - Diamond is unbreakable

Samedi, 14 Janvier 2017 à 11h00 - Source :Chronique Animation

Le studio David Production continue de retranscrire à l’écran les différentes parties de la saga Jojo’s Bizarre Adventure, fresque shônen culte de Hirohiko Araki qui constitue l’un des piliers du nekketsu pour tout ce qu’elle a pu apporter au genre. Après Stardust Crusaders qui fut découpée en deux parties pour un total de 48 épisodes, David Production a revu sa copie pour adapter le quatrième arc de Jojo, et c’est par une seule série de 39 épisodes que l’adaptation s’est faite entre avril et décembre 2016. Et c’est une partie bien différente qui nous est offerte ici, car si jusqu’à présent Jojo misait sur l’aventure avec un grand A, Diamond is Unbreakable opte pour un tout autre parti : la tranche de vie ponctuée de fantastique et d’action.


Les années se sont écoulées depuis la mort de Dio Brando. Jotaro Kujo se rend dans la tranquille ville de Morio pour y rencontrer Josuke Higashikata, un lycéen un peu rebelle qui ne s’énerve que quand on se moque de sa coupe de cheveux, jeune homme qui se trouve être le fils illégitime de Joseph Joestar, et par conséquent l’oncle de Jotaro. Une fois sur place, il rencontre rapidement le jeune Josuke, mais quelle surprise quand il se rend compte qu’il est aussi doté d’un Stand ! Et il n’est pas le seul, car à Morio, les manieurs de Stand s’éveillent les uns après les autres… Il se pourrait bien que dans la ville se trouve la réponse à la naissance des pouvoirs de Dio et ses sbires, sans compter qu’il règne sur la petite ville un mal moins extraordinaire, mais tout aussi terrifiant…


Avec Diamond is Unbreakable, fini l’aventure aux côtés d’une brochette de gaillards virils. Cette quatrième partie de Jojo s’oriente vers la tranche-de-vie, le quotidien d’une poignée de héros adolescents qui caressent leur quotidien tout en vivant les événements surnaturels qui s’apprêtent à frapper Morio. L’ambiance est alors un peu plus légère et moins épique que ce qu’on a pu connaître jusqu’ici dans Jojo, le rythme se pose même à de nombreuses reprises pour développer différentes histoires qui se contentent de confronter nos héros à une situation particulière, sans que cela aboutisse à de réels combats de Stand.


La linéarité de Stardust Crusaders se voit ainsi anéantie puisque l’objectif dépeint par le début de série est finalement vite résolu. Josuke ne reste pas un mystère bien longtemps et si une intrigue autour de « l’arc et la flèche » est rapidement posée, elle est presque aussi vite résolue. Clairement, cette idée scénaristique est un beau coup de poker puisqu’elle justifie tous les changements de concepts survenus depuis la troisième partie de la saga, mais permet aussi à la suite de récit de dévoiler de nombreux personnages, tous manieurs de Stand. Alors, les différentes situations autour de ces pouvoirs sont autant de moyens détournés de traiter du quotidien de Morio et ses habitants : un mangaka star qui vie dans la bourgade, une querelle amoureuse, la découverte d’un nouveau restaurant italien… Une ambiance plus sereine à bien des instants, et le tout porté par des personnages qu’on se met à vite apprécier.

Pourtant, un récit plus ambitieux s’installe au fil des épisodes, une intrigue thriller dévoilée subtilement dès les premières images du premier épisode. Alors, après avoir traqué un vampire surpuissant, c’est un… tueur en série qui se révèle être le nouvel antagoniste de la saga Jojo. Dès lors, la série se montre peu avare en rebondissements divers et en combats de Stand un peu plus sérieux. Notons alors l’utilisation toujours plus ingénieuse des pouvoirs qui amène à des épisodes au rythme bien dosé et aux twists toujours plus surprenants, même si cela est aussi synonyme d’affrontements anecdotiques faits pour rallonger la durée de l’arc. Mais ce qui nous reste en tête est bien la traque acharnée d’un ennemi complexe, Yoshikage Kira, un adversaire très différent de Dio et croqué avec une certaine complexité pour en faire un assassin pas comme les autres, qu’on finit par apprécier à notre manière…

En termes d’adaptation, Diamond is Unbreakable a plus d’audace que Stardust Crusaders en a eue. Au lieu d’adapter case par case le manga de Hirohiko Araki, le scénariste Yasuko Kobayashi joue plus intelligemment avec le récit d’origine, écourte certaines séquences et s’amuse même, vers la fin, à mélanger trois combats en un seul acte. Si le tout à un certain effet sur le rythme et le suspense de la série, on se retrouve aussi avec une œuvre plus courte et dix-huit tomes adaptés en 39 épisodes, une formidable prouesse dans l’adaptation d’un manga. La réalisation, elle, continue de faire des étincelles grâce à toutes les mécaniques peu coûteuses qui donnent son aura à la série : changement de la colorimétrie, onomatopées qui s’affichent… David Production ne change pas vraiment sa recette, et il aurait bien tort de le faire. Notons toutefois quelques ajustements esthétiques comparés à Stardust Crusaders : Terumi Nishii devient le nouveau character-designer et propose un trait plus adapté au style du mangaka qui, entre les parties trois et quatre, a énormément évolué, et les tons globaux de l’arc sont plus vifs et davantage fantaisistes que ne l’étaient ceux de la partie précédente.


Sur le plan musical, Yuugo Kano revient pour signer la bande originale de cette nouvelle partie. On saluera alors les quelques échos que se font les deux arcs que sont Stardust Crusaders et Diamond is Unbreakable en termes de mélodies et de sonorités, des échos qui prennent sens puisqu’elles sont un parallèle idéal entre Jotaro et Josuke, deux personnages centraux marqués par des liens familiaux. Le héros nous offre alors un thème principal endiablé et prenant, l’un des seuls qui restera vraiment en tête avec celui de Yoshikage Kira, un antagoniste dont le thème musical est en rythme avec la complexité du personnage.
Les génériques de Jojo, eux, ont toujours été choisis et mis en scène de manière ingénieuse. Du côté du générique de fin, c’est « I Want You » du groupe Savage Garden qui fut sélectionnée, une chanson à l’idée simple qui convient parfaitement à l’idée qu’on peut se faire de la ville de Morio et sa tranquillité. Quant aux opening, ils sont aux nombres de trois et jouent plus dans l’ambiance des années 90 que sur le kitsh et l’épique proposés par tous les génériques d’ouverture précédents. On notera un énième coup d’éclat en termes de réalisation puisque David Production fait un usage totalement délirant du troisième générique sur les derniers épisodes afin de coller aux chamboulements de l’intrigue. Rarement un studio aura utilisé aussi intelligemment ses génériques, que ce soit en termes de sens ou de réalisation.

Sur 39 épisodes, Diamond is Unbreakable fait honneur à la saga Jojo’s Bizarre Adventure. Le ton se veut différent, mais la série réussit tout ce qu’elle entreprend, à savoir son côté tranche-de-vie, sa volonté de présenter une petite ville et des habitants qui nous happent au moins que leur dire au revoir, sur le dernier épisode, est une véritable torture, le tout en plantant tout de même des concepts scénaristiques intéressants autour de « l’arc et la flèche » ou du complexe antagoniste qu’est Yoshikage Kira, et tout simplement en poussant les limites de l’inventivité des pouvoirs et des affrontements, le tout sur une esthétique que seul Jojo peut avoir. La série est proposée sur Crunchyroll ainsi qu’ADN. Sachant qu’à l’heure où ces lignes sont écrites les premiers arcs de Jojo sont sur le point de paraître chez Kazé, on peut croiser les doigts pour une éventuelle sortie physique chez l’éditeur, dans quelque temps. Et d’ici là, peut-être que l’adaptation de la cinquième partie de la saga sera officialisée. Alors, après la tranquillité d’une ville japonaise, c’est au cœur d’une Italie où évoluent nombre de mafieux manieurs de Stand qui nous attend dans Vento Aureo !


L'avis du chroniqueur
Takato

Samedi, 14 Janvier 2017
17 20

commentaires

kowazoe

De kowazoe, le 14 Janvier 2017 à 14h37

Pour moi, la meilleure saison après Stardust Crusader (j'ai seulement vu les animés)

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