Chronique animation - Rinne Saison 1 -Box #1- Actus manga
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Dvd Chronique animation - Rinne Saison 1 -Box #1

Samedi, 08 Octobre 2016 à 14h00 - Source :Chronique Animation

Petite, Sakura Mamiya a disparu dans la forêt située près de la maison de sa grand-mère. Depuis, elle a grandi et est maintenant lycéenne, mais elle a conservé depuis cette disparition un étrange pouvoir: celui de voir les fantômes.
La jeune fille s'est à présent habituée à cet état de fait, même si elle aimerait beaucoup s'en débarrasser. Mais ce ne sera pas encore pour tout de suite, puisqu'elle va se retrouver mêlée aux affaires de Rinne Rokudo, un camarade de classe roux qu'elle n'avait encore jamais rencontré, et qu'elle est la seule à pouvoir voir parmi ses camarades de classe s'il ne revêt pas une veste spéciale... et pour cause: Rinne est un fantôme ! Ou plus précisément, il s'avèrera être une sorte de shinigami, étudiant sans le sou à ses heures perdues, mais avant tout chargé d'amener les âmes récalcitrantes jusqu'à la roue de la réincarnation, où les attend leur prochaine vie.


Rumiko Takahashi, mangaka culte s'il en est, n'est plus à présenter : on lui doit notamment Urusei Yatsura/Lamu, Maison Ikkoku/Juliette je t'aime, Ranma 1/2 ou encore Inu Yasha, soit autant de séries longues ayant connu les joies d'une adaptation animée. Après avoir mis fin à Inu Yasha, elle a démarré un nouveau shônen bien parti pour durer, à savoir Kyoukai no Rinne, un titre qui continue de paraître au Japon dans le magazine Shônen Sunday de Shôgakukan et qui compte déjà 32 tomes, tandis que sa parution française est assurée par Kazé Manga depuis 2010. Et comme tous ses longs titres à succès, il fallait bien que Rinne connaisse à son tour un animé !


Cela s'est concrétisé en 2015 avec l'arrivée d'une première saison, qui fut diffusée au Japon, mais aussi en simulcast en France sur ADN, d'avril à septembre pour un total de 25 épisodes. Tandis que la 2ème saison vient juste de s'achever et qu'une saison 3 est d’ores et déjà annoncée, c'est la première saison que Kazé Manga nous propose d'enfin retrouver en DVD. Deux coffrets sont prévus, le premier contenant les épisodes 1 à 12.



A la production de l'animé, on trouve le studio Brain's Base, que l'on connaît notamment pour Baccano!, Durarara!!, Mawaru Penguindrum, ou Princess Jellyfish. La réalisation est assurée par Seiki Sugawara (réalisateur de la série D-Frag! et de certains épisodes épars, dont l'épisode 3 de Kids on the Slope ou l'épisode 76 de D.Gray-Man), tandis que le character design est signé Kazuhiko Tamura (qui a peu d'expérience à ce poste... on vient juste de le retrouver au design de Kiss Him Not Me) ou que la bande-son est l'oeuvre d'Akimitsu Honma (plus habitué aux arrangements de génériques sur des séries comme Card Captor Sakura, Shangri-La ou Gintama).

Un shinigami roux, voilà qui a de quoi rappeler le héros d'un certain shônen fleuve à succès... et pourtant, ne vous y trompez pas, c'est avant tout à Inu Yasha que peut faire penser le pitch de Rinne : une jeune héroïne dotée d'un certain caractère et d'un don particulier se voit immiscée dans la vie d'un garçon mi-humain mi-autre chose, dans l'ensemble assez profiteur. Heureusement, il ne s'agit là que de la base stricte d'une oeuvre qui va vite trouver ses propres marques, son propre ton, et cela se fait d'abord par le biais de quelques petites histoires courtes (elles sont généralement bouclées en un épisode) servant à planter le décor général.


Ces petites histoires, au fil de ces douze premiers épisodes, permettent de faire apparaître peu des personnages plus ou moins secondaires qui trouvent très vite leur place et qui régalent déjà grâce au talent initial de Takahashi pour faire ressortir certains traits de caractère spécifiques. Ainsi, il sera aisé de sourire ou de rire face à Tsubasa Jûmonji, un exorciste épris depuis longtemps de Sakuya, qui voit Rinne comme un rival, et qui derrière son côté très sérieux cache aussi une personnalité plutôt bonne poire. Face à Tamako, la grand-mère de Rinne, dont l'insouciance s'efface pour laisser placer à l'énervement dès qu'on évoque son âge. Face à Rokumon, esprit-chat voulant à tout prix passer un contrat avec Rinne et qui s'avère mignon tout plein... quand il ne prend pas sa forme plus monstrueuse. Face à Ageha, une shinigami tombant amoureuse de Rinne en se faisant des films pas possibles. Sans oublier des personnages très secondaires, mais récurrents comme les deux fidèles amies de Sakura qui ont sans cesse peur des fantômes (ce qui offre un bon petit running gag), et bien sûr Sabato Rokudo, un paternel qui n'a pas fini d'en faire voir de toutes les couleurs à son fils dans une relation qui est à la fois très drôle et très conflictuelle. Car il faut bien dire les choses, Sabato est un vrai salopard dans son genre. Et bien sûr, Rinne lui-même n'est absolument pas en reste, sa pauvreté le confinant à une immeeense radinerie.


A l'instar de ses précédentes comédies comme Lamu et Ranma 1/2, Rumiko Takahashi propose ici une excellente utilisation des différents petits défauts de ses personnages, qui ont d'ailleurs tous quelque chose d'humain (l'égoïsme de Sabato, l'avarice de Rinne, la jalousie, la possessivité, la crédulité, la peur...). Et pour parfaire son humour elle ajoute un tas de petits gags loufoques ou absurdes, comme toutes sortes d'objets magiques parfois hautement improbables, des dégaines ridicules chez certains habitants du monde des morts, des "fantômes" aux désirs débiles, à la dégaine invraisemblable (à l'image de cet esprit de perruque, ou de ce beau gosse faisant tomber toutes les jeunes filles alors qu'il n'aime que les femmes mûres) ou ayant connu une mort idiote...
Et pourtant, malgré cette palette de personnages, d'idées, de gags, on pourrait presque être étonné de voir une narration et un ton sans trop d'esbroufe, plus posés, plus suivis, un peu comme dans un Inu Yasha. Par exemple, il ne faudra pas s'étonner de voir une pauvre adorable lycéenne possédée se manger un objet en pleine face dans l'indifférence générale, en guise de simple gag tandis que d'autres enjeux se profilent. On pourrait alors presque trouver que l'humour absurde, loufoque, idiot de Takahahsi a ici un côté un peu pince-sans-rire, voire noir quand on découvre la mort de certains fantômes.


De plus, même si l'humour est omniprésent, chaque apparition de personnages permet d'éclairer un peu plus tout un contexte, un background bel et bien présent. Pourquoi Rinne est-il si pauvre ? Qu'est-il arrivé exactement à Sakura pour qu'elle se retrouve apte à voir les esprits ? Quel est le passé de Tomoko ? Pourquoi Rokumon est-il si déterminé à entrer au service de Rinne ? Dans quelles circonstances Tsubasa est-il tombé sous le charme de Sakura ? Pourquoi Ageha souhaite-t-elle tant éliminer la Damashigami Company dirige par Sabato ? Voilà autant de questions qui trouvent peu à peu des réponses en enrichissant les liens entre les personnages. Et bien que ces révélations soient souvent très humoristiques, elles dégagent aussi quelque chose de plus sérieux, puisque les différents personnages ont tous vécu des choses délicates et sont mus par des objectifs qui leur tiennent plutôt à coeur.
De ce fait, avec cet humour savamment dosé et cette narration plus réfléchie qu'il n'y paraît, on pourrait voir en Rinne une oeuvre de la maturité pour une mangaka qui mêle de manière juste ce qu'elle a pu développer sur ses précédentes séries.

Face au style de base de Rumiko Takahashi déjà bien peaufiné dans le manga d'origine, il suffisait donc de suivre intelligemment le cours des choses pour offrir une adaptation animée réussie. Et c'est exactement ce qu'a su faire le staff sur cette première moitié de série.
On pouvait noter que les principales figures du staff n'avaient pas forcément encore beaucoup d'expérience dans leur rôle respectif, ce qui suscitait la curiosité quant à leur capacité à bien retranscrire l'ambiance du manga. En réalité, ils y parviennent très bien. La réalisation soignée est au service des gags qui sont très souvent bien mis en valeur sans forcer, le chara design respecte bien l'original, la bande-son un brin folklorique colle bien et sait ancrer certaines mélodies en tête... A vrai dire, on peut même affirmer que plusieurs passages sont même meilleurs que dans le manga, celui-ci tâtonnant un peu sur ses deux premiers tomes. C'est notamment le cas pour certaines ambiances qui se veulent un peu plus mélancoliques ou romantiques, et qui s'avèrent un peu plus travaillées que dans la version papier.
Bien sûr, tout n'est pas excellent sur la technique pure : les moments plus vifs ne bénéficient pas forcément d'une animation exceptionnelle, certains mouvements paraissent peu naturels (comme la façon de courir de Sakura dans la demeure de Sabato dans l'un des derniers épisodes du coffret), le design s'avère très relâché sur certains plans plus éloignés... Mais pour une série avant tout axée sur la comédie et qui ne demande pas d'énormes critères d'animation, c'est amplement suffisant et ça sert suffisamment bien l'oeuvre.


A cela, il faut ajouter au fil des épisodes quelques clins d'oeil amusés, par exemple lorsque Sakura porte le tablier "Piyo Piyo" si cher à Kyôko dans Maison Ikkoku.

Pour celles et ceux qui lisent le manga, sachez que ces douze premiers épisodes correspondent à peu près aux 4 premiers tomes de la version papier, qu'ils adaptent assez fidèlement dans le déroulement des choses.

Au final, c'est un début de série très sympathique suivre qui se dévoile. Tout en restant fidèles au déroulement du manga, ces 12 premiers épisodes bénéficient d'une réalisation suffisamment appliquée pour offrir à l'animé un intérêt certain. Les nombreux gags et types d'humour sont efficacement mis en valeur, sans pour autant mettre de côté d'autres ambiances ainsi que des personnages auquel on s'attache de plus en plus au fur et à mesure qu'on les découvre.

Du côté de cette édition DVD simple, Kazé livre un travail on ne peut plus classique : 3 DVD contenus dans trois boîtiers slim, eux-mêmes enfermés dans un fourreau en carton. Les trois boîtiers sont illustrés par différentes images tirées des épisodes, et le fourreau est évidement lui aussi illustré aux couleurs de l'animé, même si l'on ne peut pas dire qu'il soit très joli à regarder avec ses écritures un peu encombrantes (surtout, en haut, ce "D'après Rumiko Takahashi" qui ne veut rien dire). Pas de vf en vue pour les allergiques de la vo, ni de bonus (hormis les génériques). Les sous-titres ne semblent pas comporter de couac, hormis quelques onomatopées qu'on aurait aimé voir sous-titrées (dont une grosse dans le dernier épisode). La piste sonore en 2.0 ne semble souffrir d'aucun défaut flagrant, de même que l'image.

L'avis du chroniqueur
Koiwai

Samedi, 08 Octobre 2016
15 20

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