Manga Chronique série manga - Area D
Area D est arrivé chez nous en grande pompe, l'éditeur Pika ayant fait ce qu'il faut pour faire monter la pression, mais il n'était pas nécessaire d'en rajouter tant l'attente était déjà forte à la base, il faut dire que le titre avait de quoi faire rêver: il suffit de simplement prendre compte de l'union sacrée de deux auteurs de talent : Kyoichi Nanatsuki au scénario, déjà responsable de Arms et plus récemment The arms peddler, associé à Yang Kyung-Il aux dessins, qu'on connaît surtout pour l'exceptionnel Shin Angyo Onshi...et là tout est dit !
Et on ne sera pas déçu, la découverte de ce titre fut un véritable choc, ce dernier s'est montré passionnant et plein de surprises...du moins dans un premier temps... Mais avant d'évoquer le "drame", revenons sur un début beaucoup plus intéressant!
Un fait exceptionnel, mais explicable scientifiquement est à l'origine d'un autre fait encore plus exceptionnel, mais qui lui ne s'explique pas : Antares, l'étoile au cœur de la constellation du Scorpion, s'est éteinte, et lorsque le flash de l'explosion atteint la Terre, 430 années-lumière après qu'elle se soit produite, certains humains se sont mis à changer, à développer des capacités étranges et inhabituelles ; ils ont commencé à muter !
Douze ans plus tard, les mutants appelés « Altered » sont traqués pour être emprisonnés sur une île, surnommée « Area D », dont la localisation est tenue secrète, de même que les événements s'y déroulant, la seule chose étant sur, c'est qu'aucun des Altereds envoyés sur cette île n'en est revenu.
Satoru, un jeune mutant ne contrôlant pas ses pouvoirs fait parti des prisonniers envoyés sur l'île, et avant même qu'il n'y arrive il va rencontrer sur le cargo pénitencier d'autres altereds avec qui il va se lier, en particulier Jin Kazaragi, un altered de classe S, les plus puissants et les plus redoutés !
Après la découverte plus que brutale des lieux, Jin et quelques compagnons vont devoir lutter contre un groupe d'Altereds baptisé "le conseil des surhommes", un groupe qui serait visiblement dirigé par le propre frère de Jin...
Dès les premiers temps de lecture, il est aisé de faire un parallèle avec le célèbre comics X-Men, Area D en reprenant les mêmes thèmes et ne s'en cache nullement. Bien entendu à première vue on retrouve les mutants, possédant tous des capacités propres et originales, et en bon shonen qui se respecte, dés les premières pages on retrouve une équipe de mutants qui va se former autour du charismatique Jin, mais ce qui domine ici, au-delà, de l'aspect mutation et des pouvoirs, c'est bel et bien la crainte de ceux qui sont différents, le refus de l'évolution, les « normaux » se sentant inférieur et donc menacé par cette nouvelle génération d'individus, allant jusqu'à non seulement les séparer du commun des mortels, mais jusqu'à les traquer pour les emprisonner sans autre motif que leur différence ; une discrimination affichée rappelant les heures les plus sombres de notre histoire. D'ailleurs bien des passages de ce premier tome nous renvoient à de terribles scènes de l'holocauste nous montrant des individus enchaînés, numérotés, se rendant dans un lieu dont ils ignorent tout pour la seule raison qu'ils sont différents.
Dès le départ le ton est donné, les auteurs nous proposent un titre fort et riche, même si l'action qui sera omniprésente sur l'ensemble des 14 tomes va quelque peu éclipser tout ça au fil du temps. Mais le rejet et la crainte de l'autre, la différence, sont des thèmes qui resteront présents jusqu'au bout!
Rapidement on est confronté à une flopée de personnages tous plus intéressants les uns que les autres, et le tour de force des auteurs est de survendre un personnage qu'on perçoit comme le héros dans le premier tome alors qu'il ne sera qu'un personnage secondaire, témoin des exploits de Jin, le véritable héros, aussi puissant et énigmatique que charismatique! Et c'est là aussi une des grandes qualités de ce titre, c'est qu'on y trouve de nombreux personnages intéressants et riches. Les héros bien évidemment, avec une petite troupe qui va se renforcer tome après tome, mais également dans le camp adverse avec des personnages hauts en couleur aux pouvoirs tous plus intéressants les uns que les autres.
Un concept de capacités propres à chacun des plus classiques, mais qui a prouvé son efficacité bien des fois, ce qui laisse une marge de manœuvre très importante aux auteurs, pouvant tout se permettre à ce niveau: qu'il s'agisse du simple renforcement corporel à la transformation en bête sauvage, sans parler du contrôle des divers éléments, voir de la gravité, tout y passe et tout y est correctement exploité.
Mais tous ces éléments, aussi efficaces soient-ils, ne fonctionneraient pas sans une narration étudiée, intelligente et diablement dynamique ! Cela va vite, mais pas trop, dés le départ il y a beaucoup d'action, sans pour autant en faire une overdose oubliant les personnages et l'intrigue, des péripéties déjà nombreuses sans être bâclées, et des perspectives pour la suite plus que prometteuses.
Pendant plus de dix volumes la série ne fait que nous ravir, s'améliorant presque tome après tome, avec une intrigue pleine de rebondissements qui permet de multiplier les affrontements tout en conservant une ligne narratrice forte et maîtrisée, jusqu'à une apothéose dans le volume 11!
Et à partir de là tout s'effondre! Les auteurs entament une seconde partie avec de nouveaux personnages, où ceux de la première partie ne sont que des figurants, une seconde partie aussitôt commencée, aussitôt terminée, puisque seulement trois volumes la composent, trois volumes ou tout se précipite, où l'intrigue est hachée, où le traitement des personnages est catastrophique, où les affrontements sont bâclés...une fin bien loin du niveau de la première partie!
Les auteurs n'ayant pas eu la marge de manœuvre souhaitée ont dû conclure leur titre précipitamment et cela se voit, trop même! Et si ces trois derniers volumes auraient pu s'avérer corrects dans une autre série, après un tel niveau d'excellence par rapport à ce qui a précédé, ils n'en sont que plus difficilement digérables!
On reste donc sur un goût plus qu'amer, mais qui ne doit pas nous faire oublier des débuts grandiloquents!
Inutile de dire que la patte fabuleuse de Yang Kyung-Il apporte un supplément d'âme non négligeable à ce titre. Son trait soigné et dynamique est d'une efficacité sans borne. Jin paraît sortir directement du Nouvel Angyo Onshi, et ça qu'on le veuille ou non ça joue terriblement sur le capital sympathie du titre !
Une série qui part très fort et qui atteint un niveau d'excellence peu commun...pour mieux chuter ensuite! Mais trois volumes ratés et trop vite expédiés ne doivent pas nous faire oublier l'excellence de onze tomes grandioses!
Et on ne sera pas déçu, la découverte de ce titre fut un véritable choc, ce dernier s'est montré passionnant et plein de surprises...du moins dans un premier temps... Mais avant d'évoquer le "drame", revenons sur un début beaucoup plus intéressant!
Un fait exceptionnel, mais explicable scientifiquement est à l'origine d'un autre fait encore plus exceptionnel, mais qui lui ne s'explique pas : Antares, l'étoile au cœur de la constellation du Scorpion, s'est éteinte, et lorsque le flash de l'explosion atteint la Terre, 430 années-lumière après qu'elle se soit produite, certains humains se sont mis à changer, à développer des capacités étranges et inhabituelles ; ils ont commencé à muter !
Douze ans plus tard, les mutants appelés « Altered » sont traqués pour être emprisonnés sur une île, surnommée « Area D », dont la localisation est tenue secrète, de même que les événements s'y déroulant, la seule chose étant sur, c'est qu'aucun des Altereds envoyés sur cette île n'en est revenu.
Satoru, un jeune mutant ne contrôlant pas ses pouvoirs fait parti des prisonniers envoyés sur l'île, et avant même qu'il n'y arrive il va rencontrer sur le cargo pénitencier d'autres altereds avec qui il va se lier, en particulier Jin Kazaragi, un altered de classe S, les plus puissants et les plus redoutés !
Après la découverte plus que brutale des lieux, Jin et quelques compagnons vont devoir lutter contre un groupe d'Altereds baptisé "le conseil des surhommes", un groupe qui serait visiblement dirigé par le propre frère de Jin...
Dès les premiers temps de lecture, il est aisé de faire un parallèle avec le célèbre comics X-Men, Area D en reprenant les mêmes thèmes et ne s'en cache nullement. Bien entendu à première vue on retrouve les mutants, possédant tous des capacités propres et originales, et en bon shonen qui se respecte, dés les premières pages on retrouve une équipe de mutants qui va se former autour du charismatique Jin, mais ce qui domine ici, au-delà, de l'aspect mutation et des pouvoirs, c'est bel et bien la crainte de ceux qui sont différents, le refus de l'évolution, les « normaux » se sentant inférieur et donc menacé par cette nouvelle génération d'individus, allant jusqu'à non seulement les séparer du commun des mortels, mais jusqu'à les traquer pour les emprisonner sans autre motif que leur différence ; une discrimination affichée rappelant les heures les plus sombres de notre histoire. D'ailleurs bien des passages de ce premier tome nous renvoient à de terribles scènes de l'holocauste nous montrant des individus enchaînés, numérotés, se rendant dans un lieu dont ils ignorent tout pour la seule raison qu'ils sont différents.
Dès le départ le ton est donné, les auteurs nous proposent un titre fort et riche, même si l'action qui sera omniprésente sur l'ensemble des 14 tomes va quelque peu éclipser tout ça au fil du temps. Mais le rejet et la crainte de l'autre, la différence, sont des thèmes qui resteront présents jusqu'au bout!
Rapidement on est confronté à une flopée de personnages tous plus intéressants les uns que les autres, et le tour de force des auteurs est de survendre un personnage qu'on perçoit comme le héros dans le premier tome alors qu'il ne sera qu'un personnage secondaire, témoin des exploits de Jin, le véritable héros, aussi puissant et énigmatique que charismatique! Et c'est là aussi une des grandes qualités de ce titre, c'est qu'on y trouve de nombreux personnages intéressants et riches. Les héros bien évidemment, avec une petite troupe qui va se renforcer tome après tome, mais également dans le camp adverse avec des personnages hauts en couleur aux pouvoirs tous plus intéressants les uns que les autres.
Un concept de capacités propres à chacun des plus classiques, mais qui a prouvé son efficacité bien des fois, ce qui laisse une marge de manœuvre très importante aux auteurs, pouvant tout se permettre à ce niveau: qu'il s'agisse du simple renforcement corporel à la transformation en bête sauvage, sans parler du contrôle des divers éléments, voir de la gravité, tout y passe et tout y est correctement exploité.
Mais tous ces éléments, aussi efficaces soient-ils, ne fonctionneraient pas sans une narration étudiée, intelligente et diablement dynamique ! Cela va vite, mais pas trop, dés le départ il y a beaucoup d'action, sans pour autant en faire une overdose oubliant les personnages et l'intrigue, des péripéties déjà nombreuses sans être bâclées, et des perspectives pour la suite plus que prometteuses.
Pendant plus de dix volumes la série ne fait que nous ravir, s'améliorant presque tome après tome, avec une intrigue pleine de rebondissements qui permet de multiplier les affrontements tout en conservant une ligne narratrice forte et maîtrisée, jusqu'à une apothéose dans le volume 11!
Et à partir de là tout s'effondre! Les auteurs entament une seconde partie avec de nouveaux personnages, où ceux de la première partie ne sont que des figurants, une seconde partie aussitôt commencée, aussitôt terminée, puisque seulement trois volumes la composent, trois volumes ou tout se précipite, où l'intrigue est hachée, où le traitement des personnages est catastrophique, où les affrontements sont bâclés...une fin bien loin du niveau de la première partie!
Les auteurs n'ayant pas eu la marge de manœuvre souhaitée ont dû conclure leur titre précipitamment et cela se voit, trop même! Et si ces trois derniers volumes auraient pu s'avérer corrects dans une autre série, après un tel niveau d'excellence par rapport à ce qui a précédé, ils n'en sont que plus difficilement digérables!
On reste donc sur un goût plus qu'amer, mais qui ne doit pas nous faire oublier des débuts grandiloquents!
Inutile de dire que la patte fabuleuse de Yang Kyung-Il apporte un supplément d'âme non négligeable à ce titre. Son trait soigné et dynamique est d'une efficacité sans borne. Jin paraît sortir directement du Nouvel Angyo Onshi, et ça qu'on le veuille ou non ça joue terriblement sur le capital sympathie du titre !
Une série qui part très fort et qui atteint un niveau d'excellence peu commun...pour mieux chuter ensuite! Mais trois volumes ratés et trop vite expédiés ne doivent pas nous faire oublier l'excellence de onze tomes grandioses!
De Aquaxx, le 03 Septembre 2016 à 17h09
très bonne chronique!
Y a un truc que j'aimerais comprendre cependant, mais auquel on aura surement jamais une vraie réponse, c'est comment area D a pu être un tel flop au Japon malgré les qualités présentes dans la première partie ( la 2ème partie étant pour moi déjà à la base une tentaive désespérée de re-seduire le public traditionnel des shonens d'action qui était voué à l'échec, et qui a le double effet néfaste de décontenancer la fanbase de la série ) , et à l'inverse pourquoi il a eu un tel succès d'estime et commercial en France ( bon là dessus j'ai un peu ma petite idée là dessus) parce qu'il est loin quand même des clichés des shonen qui marchent habituellement.