Ciné-Asie Chronique ciné asie - Death Bell

Mercredi, 24 Août 2016 à 15h00 - Source :Chroniques Cinéma Asiatique

On sait tous à quel point le cinéma Coréen est de qualité, tout comme on sait que le cinéma d'horreur asiatique l'est tout autant, et donc en particulier le Coréen. Et Death Bell s'avère être un nouvel exemple de cela!
Réalisé en 2008 par Yoon Hong-Seung, Death Bell se présente comme un petit film ne dépassant pas les 85 minutes à la frontière entre le thriller et l'horreur pure...avis aux amateurs!

Un lycée qui doit bientôt recevoir des élèves d'un autre établissement décide de constituer une classe regroupant les meilleurs éléments, soit une vingtaine d'élèves. Parmi eux on peut déjà ressentir les tensions entre les "gosses de riches" et les autres. Encadrés par des professeurs protecteurs, ils vont passer un week-end au sein de l'école afin de se préparer et de continuer à étudier. C'est alors que tout dérape...les premiers élèves commencent à disparaître et un jeu macabre commence: pour sauver les disparus, les autres doivent résoudre des énigmes sous peine de voir leurs camarades périr sous leurs yeux sur les écrans du lycée...

Très rapidement on pense à de nombreuses références, bien entendu à la culture horrifique Japonaise notamment qui apprécie d'isoler des lycéens dans leurs établissements pour un jeu de massacre / survival (on ne citera pas tous les mangas du genre ayant vu le jour ces dernières années traitant du sujet). Et on pense surtout à la série des "Saw" où les victimes peuvent s'en sortir en participant aux jeux malsains préparés par les bourreaux, à la différence qu'ici les "joueurs" sont les élèves qui n'ont pas encore été enlevés...mais qu'ils patientent, leur tour viendra!
Dans un premier temps on a donc un sentiment de déjà vu et on pourrait de fait avoir du mal à rentrer dans le film. Mais l'ambiance est telle qu'on finit volontiers par se laisser prendre au jeu et qu'on commence à élaborer des théories.
Esprit ou pas? Fantôme ou pas? Juste des psychopathes? Il s'agit là d'une des clés du film, il repose sur cette frontière entre le thriller et l'horreur, entre le fantastique et le réel...et plus le film avance plus la frontière est difficile à identifier; les personnages perdant pied peu à peu (comment leur en vouloir dans de telles conditions?) n'arrivent plus à faire la part des choses, et une banale coupure de courant donne alors lieu à une scène d'hystérie collective du plus bel effet!

Bien entendu, comme souvent dans ce genre de film on s'agacera de la réaction de certains personnages qui font n'importe quoi, qui donnent l'impression qu'ils ne demandent qu'à être massacrés. C'est parfois pénible, d’autant que mis à part quelques rares personnages, la plupart des élèves ne sont là que pour faire de la figuration et pour courir et hurler, on ne leur demande pas d'agir autrement.
Mais au milieu de ça, Lee Beom Soo, interprétant le professeur principal, tire incroyablement bien son épingle du jeu. Il interprète clairement le personnage le plus intéressant et il est aussi surtout celui qui joue le mieux! Il est la représentation de l'évolution et de la dégradation de toute réflexion et cohérence en situation de crise. Au départ pilier pour les élèves, on le verra perdre pied et finir par agir de manière peu réfléchie se laissant alors uniquement porter par ses impulsions, ses angoisses et sa colère.

Malgré quelques incohérences et quelques facilités d'écriture (au niveau de la résolution notamment, tout part d'une histoire dont on entend parler que dans la seconde moitié du film, arrivant un peu tard), on passe un très bon moment devant ce film qui à défaut de vraiment nous effrayer nous fera sursauter et nous plongera dans une ambiance bien dérangeante!