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Jeux Video Test du jeu Child of Light sur PS Vita

Mercredi, 25 Mai 2016 à 10h00 - Source :Univers Jeux Vidéo

Ces dernières années ont marqué un certain tournant dans le jeu vidéo et désormais il semblerait qu'il n'existe que deux catégories pour percer au niveau des ventes. En effet, d'un côté nous trouvons ce que nous appelons les AAA, softs au budget colossal collectionnant les dizaines de millions d'euros avec des séries récurrentes comme Assassin's Creed; et d'autre part tout à fait l'opposé, à savoir des jeux indépendants, souvent produits par une équipe minime pour un budget qui l'est autant. Mais aux vues des nombreux titres du genre qui sont apparus, les joueurs ont bien compris qu'un jeu n'avait pas forcément besoin d'en mettre plein la vue visuellement pour être excellent; c'est ainsi que des titres aux graphismes réducteurs ont vite trouvé un large public comme Undertale ou Hotline Miami par exemple.

Très bien mais qu'en est-il de Child of Light me diriez vous ? Annoncé comme un jeu indépendant, ce titre est une production d'Ubisoft, soit les papas de nombreux AAA si ce n'est d'ailleurs pas la boîte la plus prolifique dans le genre. C'est donc ici que le sujet fâche : si le titre a directement séduit de nombreux joueurs à son annonce, sa communication en a énervé quelques uns qui voyaient là en Ubisoft une manière de s'acheter une autre image en prétendant faire du jeu indépendant alors que c'est une boîte plus que professionnelle, et que Child of Light est le résultat d'un travail d'une équipe de plus de 50 personnes. Bref, on n'aime pas l'idée ou on n'y tient pas compte, mais dans tous les cas le résultat est le même : Child of Light est un très bon jeu, et on va vous expliquer pourquoi.



L'histoire nous amène à suivre Aurora, jeune princesse du XIXeme siècle qui vient juste de...mourir. Alors que son père commence à sombrer dans le chagrin, Aurora se réveille dans un monde magique au nom de Lemuria. Ici la magie est courante, tout comme les monstres agressifs qui n'hésitent pas à s'en prendre à tout individu croisé sur leur route. Heureusement pour elle qu'elle fera vite la rencontre d'Igniculus, une luciole qui lui servira de guide dans ce vaste monde, ainsi que d'autres compagnons de fortune qui viendront se joindre à son périple. Il ne lui reste plus qu'une chose à faire : progresser dans cet univers et garder l'espoir de revenir un jour parmi les siens avant que son père ne meurt de chagrin.

Comme on peut le constater, Child of Light a une histoire plutôt simple et c'est justement le but. En effet le titre s'apparente complètement aux contes pour enfants, et ce sur son fond comme sur sa forme. Pour un jeu vendu à si bas prix et avec pour étiquette "jeu indépendant", nous n'en attendions pas plus de toute manière. Le bébé d'Ubisoft surprend dès le départ en nous offrant une cinématique contée en langue française de la même manière qu'un parent raconterait une histoire à son enfant. Premier constat et pas des moindres puisque cela ne fera jamais d'exception : les dialogues sont TOUS en rimes. Si écrit sur le papier comme ça cela peut paraître peut être too much, cela donne un réel cachet au jeu surtout quand on se dit le travail colossal que cela a du demander, car autant vous dire que les dialogues sont très récurrents.
Mais l'aspect conte est poussé à son paroxysme sur bien d'autres points également. Une fois le jeu lancé, ce qui nous tient ébahi est assurément la réalisation globale : c'est un parfait cocktail entre son et image que nous avons là. Bien que le jeu nous propose une aventure en "2,5D" comme on dit dans le jargon (soit des personnages animés en 3D sur une action qui se déroule en 2D), les décors s'avèrent complètement sublimes et rares seront les gens qui n'auront pas le plaisir de flâner et de poser quelques secondes leur regard au loin sur les décors du titre. Peints à la main à l'aquarelle, la technique rappellera en quelques sortes Final Fantasy IX ou encore les titres du studio Vanillaware...ce qui est plutôt une belle comparaison vu la qualité de ces deux noms ! A peine le jeu démarré que nous voilà donc déjà séduit visuellement pour une aventure qui n'a pas fini de nous en mettre plein la vue.



Mais outre les graphismes, c'est aussi l'oreille qui est caressée par les douces mélodies composées par l'artiste Coeur de Pirate. Ces dernières inspirent à la rêverie mais aussi au courage et à la bravoure, notamment avec un thème de combat particulièrement épique qui donne l'impression de jouer des personnages livrés à eux-mêmes, prêts à se battre jusqu'au dernier répit pour atteindre leurs objectifs. Il en est de même lorsque vous êtes en pleine exploration où les sons et bruitages se marient à merveille avec les décors, pour vous donner une ambiance précise, qu'elle soit rassurante ou pas du tout. Tous ces éléments font que le titre ne manque absolument pas de vie et s'imprègne même d'une certaine âme; on s'attache très vite à Aurora et on apprécie la voir évoluer dans ce monde magique avec ses nouveaux amis. Bien que les personnages secondaires auraient pu être un peu plus mis en avant, ces derniers savent également nous charmer et rendre le périple d'Aurora beaucoup plus joyeux. C'est d'ailleurs aussi là que l'aspect conte est très prononcé puisque notre héroïne passera par divers villages avec notamment un peuplé par des nains, un autre par des souris ou encore sur la mer. Cela nous ferait penser au Magicien d'Oz, à Peter Pan ou encore d'autres histoires bien connues de toutes et de tous et qui auront su marquer notre esprit durant notre tendre enfance.

Mais au delà de son aspect conte, Child of Light reste avant tout un jeu vidéo. Comme dit précédemment, nous avons droit ici à une progression en 2,5D et le tout dans un style RPG. On se retrouve donc avec certains codes du genre, à savoir les ennemis qui se déplacent sur la carte et qui font démarrer le combat une fois qu'on les a touché, des PV et PM, des sorts, des arbres de compétences, des objets, etc... C'est par un système de tour par tour que nous affrontons ces redoutables bestioles, mais servi dans une certaine dynamique rendant les combats plutôt tactiques. Au bas de l'écran se trouve une jauge d'action où glisse l'icône de chacun des personnages présents pour le combat (héros comme ennemis) et qui, une fois dans le rouge, vous permet de choisir votre action, qu'elle soit offensive avec un coup simple ou un sort, ou bien passive avec un mode défense ou bien l'utilisation d'un objet. Cependant il y a un certain temps de latence entre le choix de l'action et son déroulement, et ce temps est plus ou moins long selon la puissance des sorts. Ce qui rend particulièrement tactique ce système, c'est le fait que chaque personnage a sa propre vitesse sur la jauge et que certaines attaquent feront reculer l'icône du personnage visé, encore une fois héros comme ennemi. Ainsi il vous arrivera de pouvoir enchaîner un ennemi de cette façon en ne lui laissant que trop peu de temps pour réagir, mais il arrivera aussi parfois la situation inverse ou l'ennemi prendra le dessus, rendant le combat frustrant : à vous de trouver la bonne stratégie ! Si Aurora est comme souvent dans les RPG le personnage le plus actif et basé sur l'attaque pure et dure, tous ses autres compagnons ont un rôle de choix au coeur des combats. Par exemple Finn sera un de vos plus précieux alliés puisque c'est le seul à être doté de magie élémentaire comme le feu, l'eau et l'électricité ce qui s'avèrera bien souvent efficace contre vos assaillants. Mais notons également Tristis le clown triste qui fait des boucliers ou encore Gen qui peut ralentir ses adversaires. Si le début du jeu s'avère relativement simple, l'aventure se corse peu à peu et c'est justement ce genre de capacités passives qui sont intéressantes à mettre en profit pour atteindre la victoire. A noter que seuls deux héros peuvent assister au combat contre trois ennemis maximum, mais que vous pouvez à tout moment changer d'allié et le faire combattre directement. On regrettera juste d'avoir à faire face à un bestiaire si peu varié qui se contente plutôt de modifier la colorimétrie des ennemis suivant les lieux visités.



Qui dit RPG dit aussi expérience et niveau, et autant dire que le farming dans Child of Light est loin d'être contraignant. On prend un niveau facilement tous les 3 combats à peu près, et si l'on se contente de combattre tous les ennemis que l'on croise on arrive à très bien suivre le fil sans jamais vraiment galérer. A chaque niveau, votre personnage gagne un point d'expérience qu'il devra distribuer sur un arbre de compétences à trois branches afin de débloquer de nouvelles capacités ou bien pour améliorer ses statistiques. Un système déjà bien connu mais toujours aussi efficace, permettant de faire évoluer nos personnages comme bon nous semble.
Si l'on ne peut pas modifier l'équipement de nos personnages, on peut cependant leur assimiler des oculis. Ces pierres précieuses se gagnent en combat ou dans les coffres sur notre chemin et permettent d'améliorer vos stats ou tout autre bonus non négligeables. L'intérêt de ces pierres est de les faire fusionner afin d'avoir de nouveaux oculis de plus en plus puissants, certains s'avérant assez difficiles à obtenir. L'autre intérêt est de savoir jongler avec ceux-ci, car si un oculi rubis vous octroie des attaques de feu, cela sera bien sûr moins efficace quand vous aurez affaire à des ennemis d'eau. Une bonne manière donc de complexifier intelligemment le système de combat.



Il serait quand même temps de vous parler du rôle de votre luciole préférée ! Et oui, si Igniculus ne peut pas prétendre combattre de la même façon que vos compagnons, il tient cependant un rôle majeur dans votre quête. Si vous pouvez déplacer Aurora déjà assez librement par sa capacité de voler, Igniculus lui peut vraiment aller n'importe où en le déplaçant avec le stick droit, permettant d'atteindre par exemple certains coffres. Mais hormis ça, il vous permettra d'éclairer les zones d'ombres, d'activer des mécanismes, mais aussi d'éblouir vos ennemis si vous souhaitez éviter le combat ou plutôt les contourner pour les prendre par surprise. Pendant le combat même, Igniculus permet de ralentir un ennemi visé tant que sa jauge n'est pas vide mais aussi de vous soigner quelque peu, ce qui peut parfois vous sauver la mise. C'est donc un autre pan de tactique qui s'ajoute au jeu et le rend encore plus vivant.

Child of Light s'avère donc être un jeu réussi sur tous les plans, franchement. Le titre regorge de petits plus vraiment agréables aussi comme les diverses quêtes annexes qui peuvent carrément vous apporter un nouveau personnage dans votre arsenal et qui sont plutôt variées. A vous de collectionner également les confessions, des petites pages qui virevoltent au vent et permettent d'enrichir le scénario. On remarquera également le certain twist de l'histoire qui pourra peut être paraitre cliché pour certains, mais qui en tout cas dans mon cas a fait son effet.



Graphismes :
Somptueux est le mot. Avec ses décors à l'aquarelle et sa patte graphique rappelant les contes, Child of Light est un pur régal pour les yeux, une merveille dans le genre.

Durée de vie :
L'aventure est plutôt fournie et il vous faudra une bonne grosse dizaine d'heures pour en voir le bout. Vu tout ce que l'on vit dans ce périple, c'est correct, surtout à ce prix là.

Jouabilité :
La PS VITA semble avoir été conçue pour ce jeu tant la prise en main est fluide et efficace. Le système de combat est lui aussi très bon et contrôler un personnage qui vole offre une certaine liberté incomparable.

Bande-son :
A l'instar des graphismes, la musique du jeu est tout aussi excellente et donne une véritable identité au jeu. On notera également le très bon doublage français, bien que les voix soient peu présentes.

Scénario :
Une histoire toute simple dans le fond mais qui est très bien racontée. Les personnages que l'on croise ont chacun leurs petits problèmes et c'est agréable de parcourir le monde de Lemuria dans le but de rendre le sourire à tout le monde.

En résumé :
Faux jeu indépendant assumé qu'à moitié, Child of Light est un titre qui vaut largement qu'on s'y penche dessus et ce quelque soit le support. Déjà magnifique dans un premier temps, il est un bel hommage au genre mais aussi déborde de passion tant il est difficile de trouver un réel défaut au titre. Bien que l'aventure soit courte comparée aux ténors du genre, elle en reste pas moins marquante et au contraire même, à de quoi rester gravée dans votre esprit.
  

L'avis du chroniqueur
Kiraa7

Mercredi, 25 Mai 2016
18 20

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