Chronique ciné asie - Mémoires d'une Geisha- Actus manga
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Ciné-Asie Chronique ciné asie - Mémoires d'une Geisha

Mardi, 08 Mars 2016 à 13h30

1929, au Japon, pendant que la pluie s’abat sur les terres d’une de ces modestes familles de pêcheurs comme il pouvait tant y en avoir et vivants de peu, deux jeunes sœurs seront vendues par leur père à destination de Gion, district de Kyoto. Tandis que la sœur ainée se retrouve dans une maison de prostitution, la cadette, Chiyo, rejoint une maison de geisha : une okiya. Les années s’écoulent et Chiyo s’impose comme la geisha la plus réputée parmi les cercles de pouvoir.



Alors que les geishas n’ont point le droit d’aimer, Chiyo sera néanmoins éprise d’un homme depuis son plus jeune âge : à travers différentes époques, sur fond historique de guerre et de mutation de la société japonaise, elle demeure hantée par le secret de cet amour irréalisable.




L’adaptation d’un roman inspiré de la vie d’une geisha ayant réellement existé

Mémoires d’une Geisha est l’adaptation cinématographique du roman à succès d’Arthur Golden, essentiellement inspiré de la vie de Mineko Iwasaki. L’ouvrage s’efforce, à l’attention du grand public, de dresser un portrait vrai du monde des geishas en dénonçant certains clichés ou méconnaissances : notamment, la geisha, étymologiquement « artiste » ou « persone des arts », est certes vouée à divertir l’homme – par le raffinement de la bienséance, la hauteur du savoir vivre, l’exercice d’un instrument musical ou d’une danse – mais jamais à des fins sexuelles. Également, précisons que Mineko Iwasaki, inspiratrice de ce fameux récit, déçue par le contenu dudit roman, prendra plus tard le temps d’écrire son autobiographie, « Ma vie de geisha », afin de rétablir davantage certaines vérités sur le mode traditionnel de vie au sein de ces maisons de geisha.



Une réalisation classique au service d’un esthétisme roi

La réalisation, confiée à Rob Marshall, notamment connu pour « Chicago » ou « Pirates des Caraïbes : la Fontaine de Jouvence », frappera par son esthétisme poussé : costumes somptueux, décors immersifs et actrices pleines de charme. Aussi nous comprendrons aisément pourquoi il fût triplement « oscarisé » (meilleurs décors, meilleure photographie et meilleurs costumes). S’il ne s’agit point ici d’un portrait ethnologique du Japon d’autrefois, la vision hollywoodienne, parfois un chouya trop romantique, nous sera tout de même agréable. Et les amoureux de la langue nippone seront tristes d’entendre une version originale portée par des voies anglaises ; pour autre particularité, on aura remarqué que les geishas sont intégralement interprétées par des actrices chinoises, notamment à raison d’une production estampillée sino-américaine. Par ailleurs, si la musique accompagnera sobrement l’ensemble c’est probablement par ce que c’est Johan Williams que l’on retrouve à la baguette, lui qu’on ne présente plus ; cependant un choix davantage artisanal et traditionnel chez un compositeur japonais aurait sans doute conférer un supplément d’âme d’un autre genre.






Un cortège d’acteurs réputés

Le casting est quasi-magistral en son genre. Du côté masculin, nous retrouvons le prolifique Ken Watanabe (« Le dernier samouraï », « Lettres d’Iwo Jima » et « Inception ») dans un jeu classique relativement millimétré, et le fameux Koji Yakusho (excellent dans « Babel » mais aussi connu pour « De l’eau tiède sous un pont rouge ») pour une interprétation presque animale mais toujours juste et parfois profonde. Chez les filles on appréciera la trilogie des égéries chinoises : Michelle Yeoh nous rappelle son professionnalisme impeccable récurrent, Gong Li n’a rien perdu de sa poétique gravité lyrique depuis « Adieu ma concubine », bien au contraire, et Zhang Ziyi, en dépit d’un jeu souvent placide, ne manquera pas de sublimer l’ensemble.



Nihilisme & histoire dans l’histoire

Un des attraits majeurs de l’œuvre sera, au-delà d’être une ode à l’esthétisme voire au sublime, de toucher du doigt un nihilisme pour le moins affligeant. En effet, si sur fond historique de seconde guerre mondiale nous apercevons le nouveau Japon émerger de ses décombres, le réalisateur mettra allègrement en exergue, et parfois de façon rutilante, ces militaires américains débarquant sur 4x4 avec leurs rires gras et confondant les prostituées qu’ils fréquentent, à l’instar d’un triste exécutoire, avec les geishas d’autrefois, elles qui furent le climax d’une beauté indescriptible.



Un agréable moment de dépaysement

Un film qui, s’il fut accueilli de façon mitigée par la presse française lors de sa sortie en salle, n’en a pas moins été hautement apprécié par le grand public ; lequel demeure un régal manifeste pour les yeux et dont l’histoire, alliant le drame et la romance, nous surprendra parfois de frêles moments. Par ailleurs, « Mémoires d’une geisha » semble s’être presque bonifié avec le temps.
  
L'avis du chroniqueur
Alphonse

Mardi, 08 Mars 2016
15 20

commentaires

samou

De samou [1 Pts], le 10 Mars 2016 à 15h49

film magnifique mais le livre etait mieux !

Elyselle

De Elyselle [126 Pts], le 10 Mars 2016 à 00h03

Je trouve la chronique particulièrement juste dans ses propos. Mais j'avoue que j'aurais mis quand même une meilleure note ! Très bon film !

Yokochan

De Yokochan [144 Pts], le 09 Mars 2016 à 17h35

15/20 ? .... j'aurais plutôt mis 18, mais bon, moi je l'adore

Minkunette

De Minkunette [6811 Pts], le 09 Mars 2016 à 10h09

J'ai vu le film qui est vriament tres bine, le livre est encore a mieux.

peachgirll

De peachgirll [7826 Pts], le 08 Mars 2016 à 18h08

Je n'ai jamais vu le film. Ça ne me choque pas que ce soit une réalisation américaine personnellement. J'essayerai de le regarder à l'occasion. Bonne chronique.

Rukia05

De Rukia05 [1807 Pts], le 08 Mars 2016 à 18h01

Certes le film est américain, mais qu'il s'agisse de ce dernier ou même du livre, c'est vraiment très bien réalisé. Et puis, Mémoire d'une geisha n'est pas le seul, si je pense à Edge of Tomorrow par exemple, c'est également par un réalisateur américain basé sur une histoire japonaise. 

Enfin bref, bonne chronique. Le film est effectivement très beau à regardé, bien que moins complet que le roman ^^. 

Manga-News

De Manga-News [3732 Pts], le 08 Mars 2016 à 17h23

ouais c est remarque valable mais on va pas faire une rubrique cinéma USA et bon c est sur le japon

DemiCercle

De DemiCercle, le 08 Mars 2016 à 16h29

Du coup le film américain mémoire d'une geisha est dans cinéma asie ... Soit.

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