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Drama Chronique drama - Byakuyako

Mercredi, 25 Novembre 2015 à 13h30

Aujourd'hui, nous vous proposons de découvrir la chronique du film live Byakuyako, long-métrage sorti en janvier 2011 du réalisateur Yoshihiro Fukagawa, basé sur un roman de Keigo Higashino.

   

   

Les adaptations de romans ou de mangas célèbres en film ou en drama sont monnaie courante au Japon. Ce fut notamment le cas de Byakuyakou, roman best-seller de Keigo Higashino paru en 1999. Il a effectivement été adapté en drama en 2006 par TBS, puis en film Coréen. Yoshihiro Fukagawa a pris le risque de se confronter au drama (l'un des plus récompensé en 2006) et de produire sa propre adaptation en 2011. Le film a été diffusé lors de la 61e édition du festival du film de Berlin, puis à la 6e édition festival du film japonais contemporain, Kinotayo.

Si Byakuyakou (Into the White Night) est adapté du roman original, Yoshihiro Fukagawa s'est permis de modifier la trame de l'histoire selon son idéal et sa convenance. D'énormes différences de scénario sont notables par rapport au drama, si bien que ceux l'ayant visionné pourraient ne pas apprécier cette nouvelle adaptation. Le scénario du film paraît à côté simpliste et les changements importants frustrants, mais il est difficile de garder une authenticité avec un film de 2h29. De même, la bande-originale est si fade à côté de celle de Shin Kono que l’œuvre perd de son charme. Afin d'éviter de tomber dans une comparaison film/drama, une critique de la série sera publiée par la suite.

   

Un mélange de polar et d'histoire romantique

Le film met en avant l'évolution de deux personnages ayant eu une enfance tourmentée, Ryôji Kirihara (Yuki Imai) et Yukiho Karasawa (Shiori Fukumoto). Ryôji est un petit garçon refermé sur lui-même conscient de l'adultère de sa mère avec un employé du magasin. Yukiho vit quant à elle dans l'extrême pauvreté dans des taudis. Sa mère la force fréquemment à subir des violences sexuelles avec un homme afin de gagner de l'argent. Les deux enfants se rencontrent à la bibliothèque, se lient rapidement d'amitié et tombent amoureux l'un de l'autre.
Un jour, Ryôji est intrigué de voir Yukiho partir en tenant la main de son père. Il finit par les suivre et est témoin de ses actes répugnants. Le choc est tellement violent qu'il finit par le tuer spontanément afin de protéger celle qu'il aime.

La première partie du film est un polar classique. On y voit l'incompétence de la police complètement dépassée par l'affaire. Après avoir croisé leur regard, seul un inspecteur, Junzo Sasaki (Eiichirô
Funakoshi), pense que l'un des enfants pourrait être coupable. L'affaire est néanmoins classée suite à la mort de la mère de Yukiho, suspecte n°1, malgré ses demandes de la poursuivre. Son fils meurt entre temps d'un cancer et l'on suppose que sa femme le quitte pour l'avoir délaissé. 

L'histoire fait alors un bon en avant et nous montre les protagonistes lors de leur dernière année de lycée puis à l'âge adulte. Yukiho (Maki Horikita) a été adoptée, est idolâtrée et fait une véritable ascension dans la société. Ryôji (Kengo
Kôra) plonge quant à lui dans les abîmes et se prostitue pour vivre. Il agit dans l'ombre et élimine toutes les personnes faisant obstacle à Yukiho, peu importe s'il doit tuer ou violer pour cela.

   

 

  

  

Un film à deux vitesses


Le film amène beaucoup d’éléments importants d'un coup et est très long à démarrer. De même, il faut un certain temps d'adaptation afin de comprendre le scénario après avoir fait un bond dans le futur. Il met en avant un grand nombre de thèmes lourds (pédophilie, viol, meurtre...), mais les oppose constamment à des idéaux plus acceptables tels que la recherche de reconnaissance ou d'amour. L'engrenage se déclenchera durant les passionnantes 30 dernières minutes, où tout ira rapidement très vite et où les scènes-clés seront dévoilées. Le scénario possède une telle richesse qu'on ne peut que regretter qu'il ait fallu 2h afin d'être vraiment plongé dans le film.

Yoshihiro Futagawa a volontairement mis le personnage de Ryôji en retrait afin de laisser les spectateurs imaginer ses actes, mais surtout sa façon de penser. Il en est de même pour les relations qu'il entretient avec Yukiho. Cette dernière montre quant à elle une froideur à toute épreuve et fait tout pour obtenir ce qu'elle désire. Si bien que leurs rôles s'inversent dans notre esprit : on s'attache à Ryôji qui enchaîne crime après crime alors que l'attitude de Yukiho nous est de plus en plus insupportable. Seul l'égoïsme finit par en ressortir. Sasaki est constamment en lutte pour trouver le lien et attraper le coupable de tous ces crimes jusqu'à ce que sa carrière prenne fin, résumant sa vie qu'à une seule enquête.

  

    

  
Byakuyakou (Into the White Night) est un film qui mérite d'être vu. Le seul défaut majeur vient de sa lenteur et du manque d'approfondissement. Yoshihiro Fukagawa a pris le risque de s'attaquer à une œuvre ayant déjà été adaptée plusieurs fois et s'en sort bien sur ce format limité. Le choix des acteurs demeure très bon : on aurait pu être sceptique en voyant Maki Horikita dans le rôle si noir, froid et complexe de Yukiho, mais elle reste crédible. Il en va de même pour Kengo Kôra qui parvient à s'affirmer et à diffuser une véritable présence malgré son jeu plus psychologique. Byakuyakou est un mélange de polar, thriller, mais surtout de romance. Tout pèse sur une seule question : les crimes que ces enfants ont faits pendant leur enfance sont-ils reprochables ? Une question qui prendra d'autant plus son sens quant à la fin dramatique de cette histoire d'amour.

 

par chtite_asu

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