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Drama Chronique drama - Dareka ga Watashi ni Kiss wo Shita

Dimanche, 25 Octobre 2015 à 13h30

Nous vous proposons de découvrir aujourd'hui la chronique du film Dareka ga Watashi ni Kiss wo Shita, coproduction franco-nippo-américaine sortie au Japon en mars 2010.
     
    
    
    

Comment réagiriez-vous si l'on vous apprenait que vous êtes amnésique ? Seriez-vous perdu ? Feriez-vous confiance aux personnes qui vous entourent ? N'auriez-vous pas peur qu'ils déforment la réalité pour mieux paraître devant vous ?

Telles sont les questions qui sont posées dans Dareka ga watashi ni kisu wo shita (Memoirs of a Teenage Amnesiac), une comédie romantique de 2010, adaptée de l'oeuvre de Gabrielle Zevin, qui ne laisse pas indifférente.

  

Un plongeon

Memoirs of a Teenage Amnesiac met en scène la jeune Naomi Sukuse (jouée par Maki Horikita), une lycéenne japonaise qui étudie à l'école américaine de Tokyo. Un jour, alors qu'elle descend l'escalier d'accès, son appareil photo lui échappe des mains et, n'arrivant pas à le rattraper, elle plonge pour le récupérer. Ce qui doit arriver arrive : la jeune fille se blesse à la tête et est emmenée aux urgences. Elle est accompagnée par un jeune homme, Yûji Miwa (joué par Kenichi Matsuyama), qui lui dit être son petit ami...

Pourtant, Naomi ne se rappelle pas de lui, ni même de Mirai Hasegawa (joué par Yuya Tegoshi), son meilleur ami avec qui elle gère apparemment le club de photo de son école. Et pour cause, elle se croit revenue en 2005, soit quatre ans auparavant... Une amnésie que les médecins lui décrivent comme temporaire, mais qui vont compliquer bien des choses pour la jeune fille, à commencer par une première révélation : Yûji n'est pas son petit ami, il lui avait menti pour pouvoir rester avec elle dans l'ambulance !

Tout est confus, à qui faire confiance ? Son existence entière est-elle basée sur le mensonge, ou bien reste-t-il encore des personnes dignes de confiance ?

  

Une quête du moi profond


Une fois entraîné dans le train-train quotidien, il est parfois difficile de s'arrêter et de prendre du recul sur les choses. Paradoxalement, l'amnésie de la jeune Naomi lui offre cette chance, une occasion de voir qui sont ses vrais amis et les personnes qui tiennent vraiment à elle, à commencer par son vrai petit ami : Ace Zuckerman (joué par Anton Yelchin). En dehors des cours et du sport, on a d'emblée beaucoup de mal à s'imaginer les deux adolescents ensemble, tant ils ont finalement peu de choses en commun. Et que penser de son père, qui cherche à ne pas la brusquer à cause de la disparition de sa mère - un sujet encore sensible -, mais qui sort tout de même avec une autre femme, qu'il serait carrément sur le point d'épouser ? A l'université où elle étudie, ses professeurs voient même en elle une élève studieuse, alors qu'elle n'arrive que péniblement à suivre leurs cours, constamment exténuée...

On la dit changée, pourtant Naomi ne fait que vivre sa vie de la façon dont elle l'entend, naturellement. Elle s'essaye à de nouvelles activités au profit de celles qu'elle pratiquait auparavant, rencontre de nouvelles personnes, fait des choses stupides aussi (personne n'est parfait, et encore moins les adolescents). Ce test permanent semble lui être bénéfique en surface, puisque ce sont de nouveaux repères que la jeune fille se crée. Mais en réalité, la confusion règne entre mensonge et vérité et seul le ressenti prime. Dans ces conditions, accorder sa confiance peut s'avérer difficile, et pourtant c'est en naviguant de cette manière que la jeune fille va peu à peu recouvrer la mémoire...

  

  

  

  

Des instants présents capturés à jamais

Plutôt que de faire la part belle aux longues séquences de dialogues, le film utilise la photographie comme moyen d'expression primaire. Grâce à l'incrustation astucieuse des clichés pris dans de nombreuses scènes du film, les images flottent autour des acteurs, se plaçant judicieusement dans l'angle d'où elles sont censées être prises. On citera ici un passage original, où des dizaines d'appareils photo sont détruits comme pour représenter ce que Naomi avait vécu, ne laissant que la dernière pose comme preuve de leur existence matérielle.

Toutes les transitions du film mettent en scène des groupes de personnes devant l'objectif, donnant un aperçu inédit sur diverses tranches de vie inhabituelles dans un long-métrage japonais. Le choix d'une bande-son pop rock alternatif apporte également beaucoup au film qui, loin des teen movies habituels, fait ressortir une vraie émotion ressentie par le spectateur.

On notera aussi que pas moins de quatre chansons de la chanteuse Kylee, qui joue le rôle de Winnie, sont créditées au générique. Kimi ga iru kara, le single qui a signé ses débuts en major, est d'ailleurs le thème du long-métrage tandis que missing est repris de l'animé Heroman.

  

  

  

  
Qui a donc embrassé Naomi ?

Doté d'un casting et d'une équipe internationale venant principalement du Japon et des États-Unis (mais aussi de France et oui !), Memoirs of a Teenage Amnesiac est une comédie romantique qui sort de l'ordinaire de par une mise en scène intéressante, une utilisation des langues nippone et anglaise rarement aperçue dans un long-métrage (à l'exception de Kill Bill) et de jeunes acteurs qui ne tombent pas dans la parodie d'adolescent.

Une localisation française n'étant malheureusement pas à l'ordre du jour, le film d'Hans Canosa vous ravira pourvu que vous soyez familier avec l'Anglais... ou le Japonais.

  

 

Par Gorkab Nitrix

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