Dvd Rencontre avec Kitarô Kôsaka du studio Ghibli
Cette année, Japan Expo accueillait en invité d'honneur anime Kitarô Kôsaka. Cet artiste, riche d'une longue carrière au studio Ghibli aux côtés de Hayao Miyazaki, accepta de nous accorder une courte interview, nous ayant permis d'aborder quelques points de sa riche carrière.
Bonjour Mr Kôsaka, c'est un immense honneur de vous avoir face à nous. Une question classique pour commencer : Qu'est-ce qui vous a donné envie de travailler dans le milieu de l'animation ?
Kitarô Kôsaka : Même si j'ai toujours aimé dessiner, je pense que le déclic est arrivé dans mon enfance en voyant certaines grandes oeuvres animées qui m'ont beaucoup marqué, comme Albator, Gundam, ou Heidi. Heidi était d'ailleurs réalisé par Isao Takahata, et on peut dire que c'est l'oeuvre qui m'a donné envie plus tard de me rapprocher de lui et par la même occasion de Mr Hayao Miyazaki.
Comment en êtes-vous arrivé à travailler pour le studio Ghibli, réputé assez sélectif ?
Avant d'arriver chez Ghibli, et même avant de travailler réellement pour la première fois avec Mr Miyazaki sur Nausicaa de la Vallée du Vent et Sherlock Holmes, j'exerçais mes activités dans une société de sous-traitants. Travailler d'abord là-dedans est un choix que j'ai fait de mon plein gré, car il permettait de toucher un peu à tous les domaines de l'animation.
Un jour, Mr Miyazaki est venu dans la société, afin de demander des mains pour la réalisation de Nausicaa. Comme la société savait que j'étais fan de Mr Miyazaki, elle m'a proposé d'aller travailler avec lui sur le film.
Vous étiez déjà fan de Mr Miyazaki à cette époque, mais il n'était pas aussi connu qu'aujourd'hui ?
Il commençait à être reconnu. Il avait fait ses premières marques chez la Toei, ensuite il a rejoint Mr Takahata, et il a commencé à être très réputé avec le film Le Château de Cagliostro qui a été un beau succès. Personnellement je l'admirais déjà avant la sortie de ce film, alors à cette époque, avoir la possibilité de travailler sous ses ordres fut un immense honneur.
Vous avez réalisé Nasu, un été andalou. Comment êtes-vous arrivé à la réalisation sur ce projet ?
C'était à l'époque où Mr Miyazaki travaillait sur le Voyage de Chihiro. Je suis un grand fan de vélo, il le savait, et c'est pour cette raison qu'un jour il m'a apporté le manga de Mr Io Kuroda en me disant que ça devrait me plaire, que c'était drôle et intéressant.
Je l'ai lu, et j'ai trouvé ça si intéressant que j'ai proposé à Mr Miyazaki de l'adapter en animation. Mr Miyazaki m'a répondu que le sujet du vélo ne marcherait jamais et qu'il refusait de le faire, ce à quoi j'ai répondu que si lui ne le faisait pas, moi je voulais bien m'en charger. C'est ainsi que je suis allé réaliser Nasu au studio Madhouse.
Quels éléments avez-vous souhaité le plus mettre en avant dans cette adaptation d'une histoire de Io Kuroda ?
Ce que j'ai le plus souhaité, c'est ne pas déformer le dessin original d'Io Kuroda, et cela a été très difficile. Il a fallu beaucoup travailler ce point et faire plusieurs essais. Egalement, j'ai souhaité apporter un grand soin à la scène finale de la course, au moment de la ligne d'arrivée, et ai pris soin de retranscrire l'ambiance du manga original.
Vous avez aussi travaillé sur plusieurs adaptations des oeuvres de Naoki Urasawa en tant que chara designer, directeur de l'animation ou producteur : Monster, Master Keaton & Yawara!. Comment êtes-vous arrivé sur ces oeuvres ?
Mr Urasawa est, à la base, un auteur qui a un univers et un dessin bien à lui, et il semble souvent difficile pour beaucoup de monde travaillant dans l'animation d'adapter son trait en anime sans le déformer. Il se trouve que j'ai pu travailler une première fois sur une adaptation d'une oeuvre de Mr Urasawa avec Yawara!, car les concepteurs du projet savaient que je suis du genre à beaucoup m'appliquer pour rester fidèle aux styles d'origine. Par la suite, j'ai logiquement été amené à travailler aussi sur Master Keaton et Monster.
Qu'en retenez-vous ?
J'en retiens un travail stimulant, plancher sur les oeuvres d'un auteur au style si personnel et unique étant toujours enrichissant.
Auriez-vous une anecdote amusante à nous raconter sur quelque chose qui s'est passé dans votre carrière ?
L'un des souvenirs les plus marquants que j'ai est un fait qui s'est déroulé pendant la réalisation du Château dans le ciel. C'était une époque où je me laissais trop aller, où mon rythme de vie était devenu un grand n'importe quoi. Il y avait des jours où je n'allais pas travailler, d'autres où je préférais venir travailler en pleine nuit jusqu'au matin... Au bout d'un moment, Mr Miyazaki n'en pouvait plus et s'est mis dans une colère noire, à tel point qu'il m'a dégagé du projet en me mettant un bon coup de pied au derrière (rires).
Je me souviens que ce jour-là il pleuvait fort dehors, et que je suis rentré tout penaud et triste chez moi, abrité sous mon parapluie.
Ca m'a servi de leçon, et je pense que je peux remercier Mr Miyazaki, car malgré cet incident il a continué de m'accorder sa confiance et m'a remis sur de bons rails.
Qu'est-ce qui avait déclenché cette période de laisser-aller ?
J'étais encore jeune, sans règles strictes, je trouvais mes dessins toujours bons, et je pensais tout simplement que la manière de travailler n'importait pas tant que je rendais mon travail à la fin. J'étais un peu bête (rires).
Qu'est-ce qui vous semble le plus dur lorsqu'on travaille dans l'animation ?
Le plus difficile est le temps limité. S'il n'était pas limité on pourrait perfectionner les choses autant qu'on le voudrait, mais il faut malheureusement composer avec le temps. Bien le gérer peut être très difficile, d'où l'importance d'avoir un planning fiable... et un staff qui travaille de façon stricte ! (rires)
Merci beaucoup pour cette entrevue !
Remerciements à Kitarô Kôsaka, à son interprète, et au staff de Japan Expo.
Bonjour Mr Kôsaka, c'est un immense honneur de vous avoir face à nous. Une question classique pour commencer : Qu'est-ce qui vous a donné envie de travailler dans le milieu de l'animation ?
Kitarô Kôsaka : Même si j'ai toujours aimé dessiner, je pense que le déclic est arrivé dans mon enfance en voyant certaines grandes oeuvres animées qui m'ont beaucoup marqué, comme Albator, Gundam, ou Heidi. Heidi était d'ailleurs réalisé par Isao Takahata, et on peut dire que c'est l'oeuvre qui m'a donné envie plus tard de me rapprocher de lui et par la même occasion de Mr Hayao Miyazaki.
Comment en êtes-vous arrivé à travailler pour le studio Ghibli, réputé assez sélectif ?
Avant d'arriver chez Ghibli, et même avant de travailler réellement pour la première fois avec Mr Miyazaki sur Nausicaa de la Vallée du Vent et Sherlock Holmes, j'exerçais mes activités dans une société de sous-traitants. Travailler d'abord là-dedans est un choix que j'ai fait de mon plein gré, car il permettait de toucher un peu à tous les domaines de l'animation.
Un jour, Mr Miyazaki est venu dans la société, afin de demander des mains pour la réalisation de Nausicaa. Comme la société savait que j'étais fan de Mr Miyazaki, elle m'a proposé d'aller travailler avec lui sur le film.
Vous étiez déjà fan de Mr Miyazaki à cette époque, mais il n'était pas aussi connu qu'aujourd'hui ?
Il commençait à être reconnu. Il avait fait ses premières marques chez la Toei, ensuite il a rejoint Mr Takahata, et il a commencé à être très réputé avec le film Le Château de Cagliostro qui a été un beau succès. Personnellement je l'admirais déjà avant la sortie de ce film, alors à cette époque, avoir la possibilité de travailler sous ses ordres fut un immense honneur.
Vous avez réalisé Nasu, un été andalou. Comment êtes-vous arrivé à la réalisation sur ce projet ?
C'était à l'époque où Mr Miyazaki travaillait sur le Voyage de Chihiro. Je suis un grand fan de vélo, il le savait, et c'est pour cette raison qu'un jour il m'a apporté le manga de Mr Io Kuroda en me disant que ça devrait me plaire, que c'était drôle et intéressant.
Je l'ai lu, et j'ai trouvé ça si intéressant que j'ai proposé à Mr Miyazaki de l'adapter en animation. Mr Miyazaki m'a répondu que le sujet du vélo ne marcherait jamais et qu'il refusait de le faire, ce à quoi j'ai répondu que si lui ne le faisait pas, moi je voulais bien m'en charger. C'est ainsi que je suis allé réaliser Nasu au studio Madhouse.
Quels éléments avez-vous souhaité le plus mettre en avant dans cette adaptation d'une histoire de Io Kuroda ?
Ce que j'ai le plus souhaité, c'est ne pas déformer le dessin original d'Io Kuroda, et cela a été très difficile. Il a fallu beaucoup travailler ce point et faire plusieurs essais. Egalement, j'ai souhaité apporter un grand soin à la scène finale de la course, au moment de la ligne d'arrivée, et ai pris soin de retranscrire l'ambiance du manga original.
Vous avez aussi travaillé sur plusieurs adaptations des oeuvres de Naoki Urasawa en tant que chara designer, directeur de l'animation ou producteur : Monster, Master Keaton & Yawara!. Comment êtes-vous arrivé sur ces oeuvres ?
Mr Urasawa est, à la base, un auteur qui a un univers et un dessin bien à lui, et il semble souvent difficile pour beaucoup de monde travaillant dans l'animation d'adapter son trait en anime sans le déformer. Il se trouve que j'ai pu travailler une première fois sur une adaptation d'une oeuvre de Mr Urasawa avec Yawara!, car les concepteurs du projet savaient que je suis du genre à beaucoup m'appliquer pour rester fidèle aux styles d'origine. Par la suite, j'ai logiquement été amené à travailler aussi sur Master Keaton et Monster.
Qu'en retenez-vous ?
J'en retiens un travail stimulant, plancher sur les oeuvres d'un auteur au style si personnel et unique étant toujours enrichissant.
Auriez-vous une anecdote amusante à nous raconter sur quelque chose qui s'est passé dans votre carrière ?
L'un des souvenirs les plus marquants que j'ai est un fait qui s'est déroulé pendant la réalisation du Château dans le ciel. C'était une époque où je me laissais trop aller, où mon rythme de vie était devenu un grand n'importe quoi. Il y avait des jours où je n'allais pas travailler, d'autres où je préférais venir travailler en pleine nuit jusqu'au matin... Au bout d'un moment, Mr Miyazaki n'en pouvait plus et s'est mis dans une colère noire, à tel point qu'il m'a dégagé du projet en me mettant un bon coup de pied au derrière (rires).
Je me souviens que ce jour-là il pleuvait fort dehors, et que je suis rentré tout penaud et triste chez moi, abrité sous mon parapluie.
Ca m'a servi de leçon, et je pense que je peux remercier Mr Miyazaki, car malgré cet incident il a continué de m'accorder sa confiance et m'a remis sur de bons rails.
Qu'est-ce qui avait déclenché cette période de laisser-aller ?
J'étais encore jeune, sans règles strictes, je trouvais mes dessins toujours bons, et je pensais tout simplement que la manière de travailler n'importait pas tant que je rendais mon travail à la fin. J'étais un peu bête (rires).
Qu'est-ce qui vous semble le plus dur lorsqu'on travaille dans l'animation ?
Le plus difficile est le temps limité. S'il n'était pas limité on pourrait perfectionner les choses autant qu'on le voudrait, mais il faut malheureusement composer avec le temps. Bien le gérer peut être très difficile, d'où l'importance d'avoir un planning fiable... et un staff qui travaille de façon stricte ! (rires)
Merci beaucoup pour cette entrevue !
Remerciements à Kitarô Kôsaka, à son interprète, et au staff de Japan Expo.
De winipouh [2147 Pts], le 27 Août 2014 à 13h18
merci pour cette interview
De Bobmorlet [5633 Pts], le 26 Août 2014 à 23h29
Belle rencontre!