Dvd Chronique animation - Jormungand
Basé sur l’œuvre de Keitaro Takahashi, entamé fin 2006 dans les pages du Sunday GX et aujourd’hui terminée en 11 tomes, l’animé de Jormungand s’étale sur deux saisons de chacune 12 épisodes. Dans un premier temps, Dybex nous en a fait profiter par l’intermédiaire de sa plateforme Dailymotion il y a déjà deux bonnes années de cela. Il avait fallu attendre un an pour avoir la confirmation que la série sortirait bel et bien sous format physique et une année supplémentaire pour finalement avoir la version collector entre mains. En ce qui concerne les versions gold et saphir, elles ne seront pas disponibles avant encore plusieurs mois. Mais nous aurons l’occasion de nous attarder plus longuement sur la parution chaotique de l’œuvre. Pour l’heure, il est plus que temps de se pencher sur son contenu.
Jonah est un enfant-soldat. Il a perdu ses parents au cours de la guerre qui ravage son pays et, désormais, son seul compagnon n’est autre que son fusil mitrailleur. Quand bien même il déteste les armes, l’homme-enfant se rendra rapidement compte qu’il ne peut s’en passer. Après tout, c’est par elles qu’il devra passer s’il veut protéger convenablement celui qui est désormais son employeur. Ou plutôt, celle. Koko Hekmatyar est une marchande d’armes aussi douée que jeune et mystérieuse. Parcourant les mers du globe en compagnie de son équipe de gardes du corps, elle fournit aux plus offrants, entretenant les innombrables conflits de par le monde. Pourtant, la jeune femme semble avoir d’autres objectifs, à la mesure de son indifférence et de sa froide audace.
D’entrée de jeu, la série prend le parti de nous placer aux côtés de Jonah pour découvrir le monde dans lequel s’inscrit Jormungand. Un monde qui, comme on le constatera assez vite, s’avère profondément ancré dans la réalité qui est la nôtre et qui n’est pas toujours reluisante, bien au contraire. En cela, l’œuvre se distingue dès le départ d’autres séries qui jouent davantage la carte de la surenchère, certes, jouissive, mais souvent improbable. Et c’est précisément cela qui nous accroche dès les premières minutes de l’animé. Les nombreux personnages qui nous sont présentés, exception faite de Koko qui reste un cas à part, apparaissent comme aussi dangereux que banaux dans leur apparence et viennent dès lors titiller notre intérêt.
Qui sont-ils ? Comment sont-ils devenus ce qu’ils sont, que ce soit marchand d’armes, sniper, tueur … ? Ces questions se présentent presque immédiatement à nous et la série se fera un plaisir de nous en dévoiler un petit peu plus à chaque épisode qui s’écoule. Cela se fait avec en toile de fond une intrigue principale qui se dévoile au compte-gouttes, sans que cela ne soit gênant pour autant. En effet, l’une des forces de Jormungand est la qualité constante des sous-intrigues qui sont mises en place. Des intrigues qui, d’ailleurs, s’avéreront souvent, d’une manière ou d’une autre, reliées entre elles. Bref, l’œuvre nous propose un monde cohérent et riche, peuplé de personnages qui le rendent d’autant plus vivant, parfois amusant, mais souvent sombre et fataliste. Un monde dont, bizarrement, on a bien du mal à se détacher.
Il était question un peu plus haut des multiples personnages qui parsèment la série. Comme déjà précisé, chacun d’eux s’avère être une réussite. Mais c’est surtout lorsqu’ils sont pris ensemble qu’ils prennent toute leur ampleur. Voir la demoiselle Hekmatyar évoluer en compagnie de sa garde personnelle est un vrai plaisir et souvent l’occasion de rire, ou de se voir arracher une larme. De même, les autres protagonistes du récit, comme le frère de Koko ou encore les agents de la CIA. L’exemple le plus frappant est sans nul doute le duo excessivement intime que forment Koko et Jonah. La jeune femme va faire de l’enfant la clé de voûte de son projet à l’insu de ce dernier et c’est avant tout par les sentiments et les émotions qu’ils transmettre que celle-ci prendra forme. Autant dire que la relation entre les deux figures de proue du récit ne tardera pas à devenir une pierre angulaire de l’anime. Et cela, jusqu’à un final qui s’avérera particulièrement réussi, à la fois intense et grisant.
Exactement ce qui ne laisse pas indifférent, en somme. Par ailleurs, c’est également au travers de la conclusion de la série que se verront pleinement exploitées les thématiques inhérentes à l’œuvre dirigée par le studio White fox. Des thématiques dures dans leur propos, mais qui ne tombent jamais dans une démesure qui amoindrirait le propos. Un autre élément des plus appréciables concerne le fait qu’à plus d’une reprise la série vient directement faire référence à l’actualité qui parsemait le monde au moment de sa réalisation (le printemps arabe ou la nouvelle URSS, par exemple). De quoi terminer de rendre Jormungand une œuvre pertinente sur bien des points.
Enfin, ce qui contribue également grandement à la qualité globale de l’œuvre, c’est sa mise en scène et la bande-son qui l’accompagne. Les affrontements sont toujours nerveux et dynamiques, fourmillant de moments orgastiques (qui ne dérogent pourtant jamais à l’esprit sobre de l’œuvre), ponctués de musiques originales, pêchues, et appuyant de maîtresse manière les moments-clés de la narration. Taku Iwasaki, qui officie en tant que compositeur, n’en est pas à son coup d’essai et ne manque pas de nous le démontrer. Le graphisme, à l’instar de l’animation, s’avère d’excellente facture, lui aussi. Encore une fois, on est ici face à quelque chose qui ne se borde pas d’artifice, mais qui fait le boulot juste comme il faut. Au même titre que l’équipe de Koko, à vrai dire.
En ce qui concerne l’édition, l’enthousiasme est peut-être un chouia moindre. Attention toutefois, la qualité du packaging est bonne, et cette édition collector s’avère tout à fait correcte pour le prix à laquelle elle est proposée. On a droit aux deux saisons de l’anime dans leurs versions DVD et blu-ray, ainsi qu’à deux bonus. Un livre d’illustrations qui contient également quelques informations sur les protagonistes de la série, et un guide des armes vendues par HCLI, la société du père de Koko. C’est plutôt original et cela convient parfaitement bien à l’œuvre ici proposée. Bref, à ce niveau-là, c’est du bon boulot. Le seul vrai regret vient en réalité de la communication décevante de Dybex sur la parution initiale de la série et, ensuite, sur le report qu’a connu la présente édition.
En définitive, Jormungand attire immédiatement le coup d’œil par l’intermédiaire de l’héroïne qu’est Koko. La jeune femme ne laisse pas indifférente, c’est le moins que l’on puisse dire et, pendant un temps, on en vient même à se dire qu’elle pourrait à elle seule porter la série tout entière. Mais ce serait sous-estimer l’œuvre dont il est ici question. Cette dernière s’avère riche, prenante et parfois poignante, mais toujours juste dans son propos. Et pour ne rien gâcher, elle maîtrise l’art du cliffhanger comme personne ! Une véritable réussite, à tous niveaux, qui se dévore d’une traite sans pour autant laisser sur sa faim. Une chose est donc sûre, l’attente en valait la chandelle !
Jonah est un enfant-soldat. Il a perdu ses parents au cours de la guerre qui ravage son pays et, désormais, son seul compagnon n’est autre que son fusil mitrailleur. Quand bien même il déteste les armes, l’homme-enfant se rendra rapidement compte qu’il ne peut s’en passer. Après tout, c’est par elles qu’il devra passer s’il veut protéger convenablement celui qui est désormais son employeur. Ou plutôt, celle. Koko Hekmatyar est une marchande d’armes aussi douée que jeune et mystérieuse. Parcourant les mers du globe en compagnie de son équipe de gardes du corps, elle fournit aux plus offrants, entretenant les innombrables conflits de par le monde. Pourtant, la jeune femme semble avoir d’autres objectifs, à la mesure de son indifférence et de sa froide audace.
D’entrée de jeu, la série prend le parti de nous placer aux côtés de Jonah pour découvrir le monde dans lequel s’inscrit Jormungand. Un monde qui, comme on le constatera assez vite, s’avère profondément ancré dans la réalité qui est la nôtre et qui n’est pas toujours reluisante, bien au contraire. En cela, l’œuvre se distingue dès le départ d’autres séries qui jouent davantage la carte de la surenchère, certes, jouissive, mais souvent improbable. Et c’est précisément cela qui nous accroche dès les premières minutes de l’animé. Les nombreux personnages qui nous sont présentés, exception faite de Koko qui reste un cas à part, apparaissent comme aussi dangereux que banaux dans leur apparence et viennent dès lors titiller notre intérêt.
Qui sont-ils ? Comment sont-ils devenus ce qu’ils sont, que ce soit marchand d’armes, sniper, tueur … ? Ces questions se présentent presque immédiatement à nous et la série se fera un plaisir de nous en dévoiler un petit peu plus à chaque épisode qui s’écoule. Cela se fait avec en toile de fond une intrigue principale qui se dévoile au compte-gouttes, sans que cela ne soit gênant pour autant. En effet, l’une des forces de Jormungand est la qualité constante des sous-intrigues qui sont mises en place. Des intrigues qui, d’ailleurs, s’avéreront souvent, d’une manière ou d’une autre, reliées entre elles. Bref, l’œuvre nous propose un monde cohérent et riche, peuplé de personnages qui le rendent d’autant plus vivant, parfois amusant, mais souvent sombre et fataliste. Un monde dont, bizarrement, on a bien du mal à se détacher.
Il était question un peu plus haut des multiples personnages qui parsèment la série. Comme déjà précisé, chacun d’eux s’avère être une réussite. Mais c’est surtout lorsqu’ils sont pris ensemble qu’ils prennent toute leur ampleur. Voir la demoiselle Hekmatyar évoluer en compagnie de sa garde personnelle est un vrai plaisir et souvent l’occasion de rire, ou de se voir arracher une larme. De même, les autres protagonistes du récit, comme le frère de Koko ou encore les agents de la CIA. L’exemple le plus frappant est sans nul doute le duo excessivement intime que forment Koko et Jonah. La jeune femme va faire de l’enfant la clé de voûte de son projet à l’insu de ce dernier et c’est avant tout par les sentiments et les émotions qu’ils transmettre que celle-ci prendra forme. Autant dire que la relation entre les deux figures de proue du récit ne tardera pas à devenir une pierre angulaire de l’anime. Et cela, jusqu’à un final qui s’avérera particulièrement réussi, à la fois intense et grisant.
Exactement ce qui ne laisse pas indifférent, en somme. Par ailleurs, c’est également au travers de la conclusion de la série que se verront pleinement exploitées les thématiques inhérentes à l’œuvre dirigée par le studio White fox. Des thématiques dures dans leur propos, mais qui ne tombent jamais dans une démesure qui amoindrirait le propos. Un autre élément des plus appréciables concerne le fait qu’à plus d’une reprise la série vient directement faire référence à l’actualité qui parsemait le monde au moment de sa réalisation (le printemps arabe ou la nouvelle URSS, par exemple). De quoi terminer de rendre Jormungand une œuvre pertinente sur bien des points.
Enfin, ce qui contribue également grandement à la qualité globale de l’œuvre, c’est sa mise en scène et la bande-son qui l’accompagne. Les affrontements sont toujours nerveux et dynamiques, fourmillant de moments orgastiques (qui ne dérogent pourtant jamais à l’esprit sobre de l’œuvre), ponctués de musiques originales, pêchues, et appuyant de maîtresse manière les moments-clés de la narration. Taku Iwasaki, qui officie en tant que compositeur, n’en est pas à son coup d’essai et ne manque pas de nous le démontrer. Le graphisme, à l’instar de l’animation, s’avère d’excellente facture, lui aussi. Encore une fois, on est ici face à quelque chose qui ne se borde pas d’artifice, mais qui fait le boulot juste comme il faut. Au même titre que l’équipe de Koko, à vrai dire.
En ce qui concerne l’édition, l’enthousiasme est peut-être un chouia moindre. Attention toutefois, la qualité du packaging est bonne, et cette édition collector s’avère tout à fait correcte pour le prix à laquelle elle est proposée. On a droit aux deux saisons de l’anime dans leurs versions DVD et blu-ray, ainsi qu’à deux bonus. Un livre d’illustrations qui contient également quelques informations sur les protagonistes de la série, et un guide des armes vendues par HCLI, la société du père de Koko. C’est plutôt original et cela convient parfaitement bien à l’œuvre ici proposée. Bref, à ce niveau-là, c’est du bon boulot. Le seul vrai regret vient en réalité de la communication décevante de Dybex sur la parution initiale de la série et, ensuite, sur le report qu’a connu la présente édition.
En définitive, Jormungand attire immédiatement le coup d’œil par l’intermédiaire de l’héroïne qu’est Koko. La jeune femme ne laisse pas indifférente, c’est le moins que l’on puisse dire et, pendant un temps, on en vient même à se dire qu’elle pourrait à elle seule porter la série tout entière. Mais ce serait sous-estimer l’œuvre dont il est ici question. Cette dernière s’avère riche, prenante et parfois poignante, mais toujours juste dans son propos. Et pour ne rien gâcher, elle maîtrise l’art du cliffhanger comme personne ! Une véritable réussite, à tous niveaux, qui se dévore d’une traite sans pour autant laisser sur sa faim. Une chose est donc sûre, l’attente en valait la chandelle !