Jeux Video Test du jeu Bulletstorm
Il fait partie de ces jeux dont on comprend tout de suite le message, et ne cache pas son impertinence. Il pousse même l'affront jusque dans sa date de sortie, à un jour de différence avec le mastodonte Killzone 3. Bulletstorm est un titre édité par Electronic Arts et développé par People Can Fly, un studio dont on entendra certainement reparler. Premièrement, parce qu'il est le géniteur de "Duty Calls", véritable parodie allumeuse de la série Call of Duty. Et deuxièmement pour le développement de ce Bulletstorm, qui assume clairement son envie d'aller contre la tendance. Que déferlent les bastos !
"Ca casse les os du cul ?"
Grayson, il aime quand ça défouraille. L'alcool, les femmes, ses amis. Loyal pour tout sauf l'autorité, c'est dans un retournement de veste express qu'il se retrouve sur la planète Stygia avec son demi-pote Ishi. Mi-homme mi-machine, ce dernier perd souvent les pédales, mais reste finalement le plus sain de toute cette bande d'excités. Pour le reste, ce n'est qu'insultes, évocations sexuelles et absurdités délicieuses. Sarano, avec son béret et ses décorations de grand patron, est aussi détestable qu'amusant : personne n'est épargné par la folie ambiante de Bulletstorm. Les voici donc arrivés sur une planète inhospitalière, remplie de vestiges d'une paix passée, aujourd'hui peuplée de psychopathes et autres monstres géants. Si le scénario de base est aussi classique que celui d'un film de série B, on ne peut qu'être admiratif devant des dialogues parfaitement maîtrisés. Loin d'être révolutionnaires, les échanges outrageux entre les personnages arracheraient le sourire à un curé.
L'arroseur arrosé
"Duty Calls" nous montrait les tares de Call of Duty, et terminait d'ailleurs avec une bande annonce vantant les mérites de Bulletstorm. A partir de là, les développeurs devaient forcément s'attendre à ce qu'on leur cherche des noises. Et justement, pas besoin d'aller bien loin pour trouver à redire sur des aspects manqués du soft. Le plus dommageable est certainement l'incapacité du héros à sauter. C'est doublement frustrant, car Bulletstorm évoque la légende Unreal, notamment avec ses combats dynamiques. La simple imagination de créer un carnage en sautillant un peu partout suffit pour provoquer un sincère sentiment de regret. On pourrait aussi croire que la stupidité sans artifice des ennemis tient du défaut, mais il suffit d'observer le gameplay pour se convaincre du contraire.
Entre les deux yeux
Bulletstorm est d'une sauvagerie de tous les instants. Les ennemis courent dans notre direction sans réfléchir, et il suffit alors de les cueillir comme un bouquet de fleurs : "plus y en a, meilleur c'est". Si les armes à feu sont peu nombreuses (huit au total), elles disposent chacune d'un tir alternatif dément : fusée façon feu d'artifice pour la pétoire classique, chaîne explosive et tranchante pour le Flail Gun... sans doute les meilleurs exemples pour illustrer ce carnage annoncé. L'autre grande nouveauté est l'utilisation du lasso magnétique, très efficace pour ramener la cible à portée de Rangers. Un coup de pied bien placé et le pauvre bougre se retrouve empalé, électrifié ou devient un pantin inarticulé lors d'une chute dans le vide. Autant de réjouissances qui baignent toutes dans une violence exacerbée, où démembrements et effusions de sang sont monnaie courante. Sans détour dans les premières brutalités, on en revient souvent aux mêmes schémas de tuerie. Cependant, s'arrêter aux instincts primaires de Bulletstorm nous paraît comme une erreur.
Road to the core
A y regarder de plus près, tout l'intérêt du gameplay réside en effet dans la façon de tuer les vagues d'ennemis - skillshots -. 135 possibilités de transformer tout ce qui bouge en amas de chair et d'os, classées dans une liste aux airs de succès à débloquer. Ça fait rêver ! Plus les plans de massacre sont élaborés, plus on gagne des points, qu'on investit ensuite dans l'amélioration de l'équipement ou dans l'achat de munitions. Sur ce principe simple s'articule tout ce qui fait de Bulletstorm, non pas une évolution du genre, mais bien une alternative à réserver aux avertis. Pour meilleur exemple de ce parti pris, on retiendra la rejouabilité sur le rasoir du soft, qui se résume trop vite au mode Echo. Dans cette option, le scoring est le maître mot. Malheureusement, parcourir des pans arrachés du mode solo, pour obtenir un classement selon ses performances, réserve cet aspect de Bulletstorm à une tranche de joueurs acharnés. Pour le reste, les amateurs du multi doivent se contenter d'un tout petit mode Anarchy, où quatre équipiers doivent affronter des vagues successives d'ennemis et effectuer des skillshots en coopération. Amusant, mais loin d'être indispensable.
Monsieur Destruction
Généreux dans sa finition, avare sur la durée, Bulletstorm est un soft définitivement à part. Son aventure prenante du début à la fin, nous rappelle l'âge d'or du FPS à l'ancienne, jouant à fond la carte du level-design cash. Rock n'roll sur les graphismes comme dans sa bande son, Bulletstorm finit par se brûler lui-même les ailes avec une rejouabilité trop poussive. Au sein même de la rédaction, cet ovni convenu aura partagé jusqu'au bout du suspens. Porte-étendard de la résistance « anti-CODienne », le jeu développé par People Can Fly est l'archétype d'une soirée trop imbibée. On se réveille à trois heures du matin, étalé dans son vomi, avec des souvenirs vagues d'une nuit particulièrement mouvementée. Que voulez-vous, les goûts et les douleurs...
14/20
Chroniqueur : Argod Argam
"Ca casse les os du cul ?"
Grayson, il aime quand ça défouraille. L'alcool, les femmes, ses amis. Loyal pour tout sauf l'autorité, c'est dans un retournement de veste express qu'il se retrouve sur la planète Stygia avec son demi-pote Ishi. Mi-homme mi-machine, ce dernier perd souvent les pédales, mais reste finalement le plus sain de toute cette bande d'excités. Pour le reste, ce n'est qu'insultes, évocations sexuelles et absurdités délicieuses. Sarano, avec son béret et ses décorations de grand patron, est aussi détestable qu'amusant : personne n'est épargné par la folie ambiante de Bulletstorm. Les voici donc arrivés sur une planète inhospitalière, remplie de vestiges d'une paix passée, aujourd'hui peuplée de psychopathes et autres monstres géants. Si le scénario de base est aussi classique que celui d'un film de série B, on ne peut qu'être admiratif devant des dialogues parfaitement maîtrisés. Loin d'être révolutionnaires, les échanges outrageux entre les personnages arracheraient le sourire à un curé.
L'arroseur arrosé
"Duty Calls" nous montrait les tares de Call of Duty, et terminait d'ailleurs avec une bande annonce vantant les mérites de Bulletstorm. A partir de là, les développeurs devaient forcément s'attendre à ce qu'on leur cherche des noises. Et justement, pas besoin d'aller bien loin pour trouver à redire sur des aspects manqués du soft. Le plus dommageable est certainement l'incapacité du héros à sauter. C'est doublement frustrant, car Bulletstorm évoque la légende Unreal, notamment avec ses combats dynamiques. La simple imagination de créer un carnage en sautillant un peu partout suffit pour provoquer un sincère sentiment de regret. On pourrait aussi croire que la stupidité sans artifice des ennemis tient du défaut, mais il suffit d'observer le gameplay pour se convaincre du contraire.
Entre les deux yeux
Bulletstorm est d'une sauvagerie de tous les instants. Les ennemis courent dans notre direction sans réfléchir, et il suffit alors de les cueillir comme un bouquet de fleurs : "plus y en a, meilleur c'est". Si les armes à feu sont peu nombreuses (huit au total), elles disposent chacune d'un tir alternatif dément : fusée façon feu d'artifice pour la pétoire classique, chaîne explosive et tranchante pour le Flail Gun... sans doute les meilleurs exemples pour illustrer ce carnage annoncé. L'autre grande nouveauté est l'utilisation du lasso magnétique, très efficace pour ramener la cible à portée de Rangers. Un coup de pied bien placé et le pauvre bougre se retrouve empalé, électrifié ou devient un pantin inarticulé lors d'une chute dans le vide. Autant de réjouissances qui baignent toutes dans une violence exacerbée, où démembrements et effusions de sang sont monnaie courante. Sans détour dans les premières brutalités, on en revient souvent aux mêmes schémas de tuerie. Cependant, s'arrêter aux instincts primaires de Bulletstorm nous paraît comme une erreur.
Road to the core
A y regarder de plus près, tout l'intérêt du gameplay réside en effet dans la façon de tuer les vagues d'ennemis - skillshots -. 135 possibilités de transformer tout ce qui bouge en amas de chair et d'os, classées dans une liste aux airs de succès à débloquer. Ça fait rêver ! Plus les plans de massacre sont élaborés, plus on gagne des points, qu'on investit ensuite dans l'amélioration de l'équipement ou dans l'achat de munitions. Sur ce principe simple s'articule tout ce qui fait de Bulletstorm, non pas une évolution du genre, mais bien une alternative à réserver aux avertis. Pour meilleur exemple de ce parti pris, on retiendra la rejouabilité sur le rasoir du soft, qui se résume trop vite au mode Echo. Dans cette option, le scoring est le maître mot. Malheureusement, parcourir des pans arrachés du mode solo, pour obtenir un classement selon ses performances, réserve cet aspect de Bulletstorm à une tranche de joueurs acharnés. Pour le reste, les amateurs du multi doivent se contenter d'un tout petit mode Anarchy, où quatre équipiers doivent affronter des vagues successives d'ennemis et effectuer des skillshots en coopération. Amusant, mais loin d'être indispensable.
Monsieur Destruction
Généreux dans sa finition, avare sur la durée, Bulletstorm est un soft définitivement à part. Son aventure prenante du début à la fin, nous rappelle l'âge d'or du FPS à l'ancienne, jouant à fond la carte du level-design cash. Rock n'roll sur les graphismes comme dans sa bande son, Bulletstorm finit par se brûler lui-même les ailes avec une rejouabilité trop poussive. Au sein même de la rédaction, cet ovni convenu aura partagé jusqu'au bout du suspens. Porte-étendard de la résistance « anti-CODienne », le jeu développé par People Can Fly est l'archétype d'une soirée trop imbibée. On se réveille à trois heures du matin, étalé dans son vomi, avec des souvenirs vagues d'une nuit particulièrement mouvementée. Que voulez-vous, les goûts et les douleurs...
14/20
Chroniqueur : Argod Argam