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Jeux Video Test du jeu Crystal Defenders R1 sur Wii

Dimanche, 24 Mai 2015 à 09h00

FFTA fait des petits !

Crystal Defenders est un portage sur WiiWare, en trois opus, des jeux de stratégie défensive Crystal Guardians parus sur téléphones portables au Japon.
Square Enix y transpose sa licence Final Fantasy Tactics Advance en un jeu de « Tower Defense », un genre très en vogue sur internet parmi les jeux en flash.

Voyons plus en détail ce que vaut le premier opus, Crystal Defenders R1.




Un jeu sans histoire...

« Oh non, oh non ! Plein de monstres néfastes arrivent !

Je vais garder les cristaux pendant que tu trouves un moyen d'anéantir ces sales brutes, kupo !
»

C'est par cette brève introduction, sous forme de bulles de dialogue, que commence le premier affrontement. De la même manière, chaque bataille sera précédée par une intervention vous introduisant les nouvelles subtilités que vous allez rencontrer, et ce en deux phrases maximum.
C'est tout ! Il ne faut s'attendre à rien de plus niveau scénario.
Il n'y a ni histoire, ni personnage, ni but ou raison d'aller au combat. Même complètement fini, vous ne saurez pas pourquoi vous avez dû protéger des cristaux, à travers 13 stages, répartis sur seulement 7 terrains différents.
Autant dire que CDR1 mise tout sur l'expérience de jeu qu'il procure, par son rythme, son gameplay et son ambiance.




Du tour par tour rythmé ?

Dès le premier combat, on entre dans le vif du sujet.

Quelques courts messages sont là pour vous expliquer les règles de manière claire, mais succincte, vous permettant ainsi de faire tout de suite ce que vous voulez : jouer. D'ailleurs si vous ne souhaitez pas perdre entre 2 et 3 secondes à passer ces messages lors du premier stage, il est possible de désactiver «l'initiation» dans les options.
En fait, à la différence de bien des tutoriels, rien ne vous est imposé. C'est à vous, et à vous seul, d'imaginer les stratégies qui vous permettront de défendre au mieux votre capital de cristaux.
CDR1 procure ainsi un grand sentiment de liberté.

Cette liberté laissée au joueur se retrouve dans le rythme même du jeu.
En effet entre chaque assaut, on dispose d'autant de temps que l'on souhaite pour mettre en place sa stratégie, ce qui n'est pas courant dans ce genre de jeu. Cet aspect tour par tour, hérité de la série Final Fantasy Tactics Advance, permet de se concentrer totalement sur l'établissement de sa stratégie.

Ce n'est pas pour autant que l'on s'ennuie pendant un assaut.
En plus du placement et de l'upgrade, lors de cette phase de jeu il devient possible d'invoquer des chimères pour, entre autres, infliger de gros dégâts à tous les ennemis ou renforcer ses propres unités.

De toute manière, si l'on a plus rien à faire, en pressant sur le bouton 1 de la WiiMote, le jeu est accéléré, ce qui réduit bien souvent le temps total d'un assaut à moins d'une dizaine de secondes, pour peu que la stratégie soit efficace.

Ainsi CDR1 ne manque pas de rythme, mais vous permet de prendre tout votre temps pour réfléchir, là où vous devriez gérer des vagues d'ennemis en continu dans d'autres jeux du genre.
CDR1 pourrait donc paraître simple, sans les petites subtilités qu'il réserve...




De la simplicité à la subtilité, il a quelques combats

Le déroulement d'un combat est semblable à celui des autres « Tower Defense », que l'on trouve en grand nombre sur internet.

Des monstres avancent, par groupe d'assaut, selon un tracé prédéfini. S'ils arrivent au bout du parcours, les monstres vous volent des cristaux. Or, si vous n'avez plus de cristaux, vous perdez.
Pour empêcher cela, vous devez anéantir tous les ennemis en déployant intelligemment vos unités le long du parcours, de sorte qu'elles infligent un maximum de dégâts.
Toutefois, déployer ou augmenter le niveau des unités coûte un certain nombre de gils que vous gagnez à la mort d'un opposant. Il faut donc faire les bons choix pour ne pas se retrouver débordé par l'ennemi et dans l'impossibilité financière de renforcer son armée.

Cependant, il va vous falloir apprendre à maîtriser certaines subtilités.
Au fil des stages, vous devrez faire face à de nouveaux ennemis avec certaines particularités : résistance/immunité à la magie ou aux attaques physiques, déplacement aérien ou encore rapidité accrue.
Il vous faudra donc disposer habilement vos unités et garder un équilibre entre les différents types d'unité. Par exemple, si vous ne déployez que des unités qui se battent au corps à corps, il vous sera très difficile d'éliminer les ennemis résistant aux attaques physiques.
De même, si l'on se repose trop sur ses magiciens pour éliminer les unités aériennes, le manque d'archers ou de dragonniers se fera ressentir lors d'une attaque de monstres volants résistants à la magie.
Enfin, une fois débloqué, le voleur s'avère indispensable. Il n'attaque pas, mais il permet de gagner jusqu'à trois fois plus de gils à la mort d'un monstre. Par contre, son rayon d'action étant faible, il vous faudra cibler vos attaques afin que votre voleur s'en mette plein les poches.

Ajoutez à ça des chronomanciens capables de ralentir les ennemis, ou encore les dragonniers pouvant faire des attaques à grande portée, lentes, mais surpuissantes, et vous obtenez une très grande liberté de stratégie.

De plus la difficulté est bien dosée, elle progresse en même temps que l'on débloque de nouvelles unités, et que le jeu nous fait entrevoir de nouvelles subtilités.

Mais CDR1 peut-il prétendre être aussi complet que les autres jeux du genre ?




L'heure de la comparaison du gameplay a sonné !

C'est un fait, Crystal Defenders R1 semble moins profond que les meilleurs jeux flash de «Tower Defense», tel que GemCraft.

Dans ce dernier, au lieu des unités, il s'agit de placer des tours puis d'y mettre des cristaux. On peut faire fusionner les cristaux de différents types pour leur donner certaines propriétés.
Cependant, les jeux comme GemCraft laissent beaucoup de place au hasard. Par exemple, vous avez de quoi vous créer un super cristal orange, mais vous vous retrouvez avec un cristal bleu, la couleur (et donc l'effet) étant déterminée au hasard une fois que vous avez acheté le cristal.
Ce n'est pas le cas avec CDR1, dans lequel vous choisissez sciemment les unités à déployer, et il vaut mieux ne pas se tromper, car vous ne pourrez pas les déplacer tel un cristal que l'on changerait de tour dans GemCraft.

Moins complexe, CDR1 n'en est pas moins subtil.
Il met l'accent sur la stratégie à long terme, plutôt que sur la chance et les réflexes. Le classement mondial, auquel il est possible de participer si votre Wii est connectée à internet, n'en est que plus juste puisque la chance n'entre pas en compte.
Il ne fait donc pas comme les autres niveau gameplay, proposant un système de jeu simple au premier abord, mais qui demande de faire preuve d'anticipation. Les derniers combats étant longs, on se retrouve à ne plus avoir de place pour de nouvelles unités à la fin.
Il faut donc avoir fait les bons choix durant la partie.
CDR1 possède ainsi un gameplay qui lui est propre, donnant au « Tower Defense » des airs de Final Fantasy Tactics Advance. En fait, c'est l'ambiance complète du jeu qui semble provenir de son grand frère.
Malgré la qualité de son gameplay, on peut donc se demander s'il n'est pas avant tout un « jeu marketing ».


Au final, bon jeu ou jeu marketing ?

Au premier abord, CDR1 semble être un jeu bâclé, à peine adapté à la Wii.

Les unités sont des versions rescalées (dont on a changé la taille) de celles de FFTA2. D'ailleurs toute l'ambiance du jeu semble avoir été empruntée au deuxième opus de la série, notamment les musiques qui changent à chaque terrain (évitant ainsi la monotonie). Même le menu et le logo sont fortement inspirés de FFTA.
Ce ne serait pas la première fois que Square Enix utiliserait l'aura d'un jeu pour en vendre un autre développé à moindre coup...
Si l'on regarde de plus près, le titre "Crystal Defenders R1» ne fait référence à aucun autre jeu, là où bon nombre de titres comme « Crystal Chronicles » se sont vu honteusement précéder de la mention « Final Fantasy ». A l'heure où Square Enix surexploite sa licence phare Final Fantasy VII, s'agirait-il d'un changement de politique, de la volonté retrouvée de créer des jeux se suffisant à eux-mêmes ?
A priori non, comme nous allons le voir...




Pourtant, on ne peut pas dire que ce jeu soit bâclé.

Premièrement, même s'il s'agit de récupération, le jeu est beau et les musiques attachantes.
Ensuite, il est entièrement traduit en français (les captures d'écrans sont celles du jeu japonais). Même si ça n'a pas du être très long pour le traducteur, étant donné l'absence de scénario, cela dénote la volonté de Square Enix de rendre son jeu le plus accessible possible, alors qu'il aurait pu être décidé qu'un jeu aussi simple pouvait parfaitement se comprendre en anglais.
Enfin, les terrains proposés sont sympathiques, même s'il faut attendre le dernier pour noter un gros changement.

Toutefois, CDR1 est court.
Si vous vous débrouillez bien, il faudra compter entre 3 et 5 heures pour finir les 12 stages et voir les crédits du jeu, qu'il ne sera pas possible de revoir. Cela fait, il vous restera encore à débloquer le dernier stage, en finissant parfaitement les douze autres. Quant au classement mondial en ligne, il n'apporte de l'intérêt qu'aux joueurs motivés par le scoring.

Jeu à petit budget, CDR1 est tout de même intéressant et de bonne facture.
Aussi, ce n'est pas qu'il ne vaille pas les 800 points (soit 8€) avec lesquels vous pouvez vous le procurer, mais plutôt qu'un petit jeu, il semble n'être que la première partie d'un vrai jeu, une sorte d'introduction progressive à un système de jeu plus complexe.
Et c'est bien ce qu'il est, une sorte de jeu-tutoriel, Square Enix ayant vraisemblablement décidé de découper Crystal Defenders en trois pour des raisons commerciales.


Faut-il attendre la suite de la série ?

Le premier opus de Crystal Defenders a sans conteste un goût de trop peu ; on en redemande !

Ce sentiment sert donc les intérêts de l'éditeur nippon qui a déjà sorti Crystal Defenders R2 au Japon, le jour de la sortie du premier opus en France, et souhaite que le reste de la série marche bien chez nous aussi.
CDR2 nous réserve pas moins de cinq nouvelles unités, de nouvelles invocations, des terrains plus compliqués, ainsi que l'apparition de « cristaux de force », et des ennemis avec des aptitudes inédites auxquels il faudra faire face en mettant au point de nouvelles stratégies.
C'est pourquoi, si vous n'avez pas peur de vous mesurer à un jeu dont la difficulté croît beaucoup plus rapidement, peut-être vaut-il mieux que vous attendiez le second opus, plus complet que son prédécesseur.
Cependant, CDR1 reste très intéressant pour découvrir le genre en douceur et s'en faire une première impression, sans que la difficulté interfère avec l'expérience de jeu.

Crystal Defenders R3, quant à lui, est annoncé comme étant d'une difficulté très élevée.
On dit à ce propos que seuls les meilleurs joueurs de Crystal Defenders pourront le finir totalement.
Si vous souhaitez être de ceux-là, il vous faudra vous être bien entraîné sur les épisodes précédents.

12/20

Chroniqueur : TeruHi

commentaires

Bobmorlet

De Bobmorlet [5629 Pts], le 24 Mai 2015 à 19h40

Pas mon genre, pourtant j'aime bien les final fantasy sur wii.

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