Manga Akata, ou les mésaventures d'un éditeur engagé
A l'occasion de la sortie cette semaine des deux premiers tomes de Prisonnier Riku, nous avons pris contact avec Dominique Véret, Directeur éditorial des éditions Akata, afin qu'il revienne sur les récents soucis rencontrés pour son lancement, mais aussi sur ceux des Pommes miracle et de l'Argent du déshonneur (les trois titres ont connu des reports avant de paraître).
Commençons par Prisonnier Riku, le premier shonen de leur label. Issu du catalogue des éditions Akita Shoten, ce titre a été choisi dans l'idée de marcher un peu à contre-courant des blockbusters issus du célèbre magazine Shonen Jump, que l'éditeur trouve beaucoup trop formatés.
Avec cette série Akata a choisi de proposer un titre un peu "plus musclé", mais dont le héros a un cœur immense et des valeurs énormes à défendre, le tout, dans un univers proche de nous !
Dans cette idée de publier un shônen au goût de cité, l'équipe a ainsi choisi de faire appel à Jo Dalton, ancien membre d'un gang, aujourd'hui plus ou moins repenti, devenu professeur de Taekwondo, et surtout éducateur. Dominique confie ainsi à ce connaisseur de la culture urbaine, l'écriture de sa postface, construisant ainsi tout un projet éditorial propice à mettre en avant des valeurs fortes aux jeunes des rues. Une belle idée en soit qui n'a hélas pas eu le retour escompté. En effet suite à une mauvaise compréhension entre les parties, que ce soit du côté de l'intervenant d'Akita Shoten plus que frileux a l'idée de soutenir le projet dans la voix prévue, puis de Jo Dalton lui-même ayant entre-temps tenu des propos bien à l'opposé des idées que prônait Prisonnier Riku.
Une grosse déception pour Akata, qui a donc choisi de reporter et réimprimer le titre et de supprimer cette première postface, que vous pouvez néanmoins consulter sur cette page.
Dans la même veine, et mettant leur côté écolo et vert en avant, revendiquant leur coté "provincial" et amoureux de la nature, les éditions Akata se lancent après le succès d'estime de Moi jardiner citadin dans la publication des "Pommes miracle", ouvrage adaptation d'une histoire vraie.
Dans l'idée que ce one-shot ferait un très bon ouvrage à proposer dans les écoles, comme ce fut le cas pour leur série Daisy - lycéenne à Fukushima, mais aussi dans les CDI et les bibliothèques de France et de Navarre, la postface est cette fois-ci proposée à deux associations, LES CROQUEURS de pommes®, et Générations futures.
Le premier ayant pour objectif de relancer les cultures d'arbres fruitiers en voie de disparition, l'idée étant de présenter leur activité aux jeunes générations puis à Générations futures, cette association a pour objectif de faire retirer les pesticides des cultures, pour eux le challenge était donc de présenter un côté plus scientifique des méfaits des engrais chimiques.
C'est donc dans cet esprit d'offrir un ouvrage éducatif que le projet est lancé, cette action n'a hélas pas eu le soutien de l'éditeur japonais qui a refusé l'utilisation de ces deux textes pour l'ouvrage les jugeant trop militants. C'est donc via leur site web que vous pourrez là aussi lire les deux articles prévus à l'origine.
Pour finir et toujours dans l'optique de proposer des titres cherchant à faire réfléchir le lecteur, Akata lance le retour au sein de leur catalogue de Hiroshi Hirata, dont ils avaient déjà soutenu les ouvrages lors du travail en tant que responsable de collection pour Delcourt il y a quelque années. Fidèle à son sujet fétiche des guerriers traditionnels japonais Hiroshi Hirata revient avec "l'argent du déshonneur" sur un aspect méconnu des samouraïs, les créances que pouvait contracter un guerrier en échange de sa vie. Une belle entorse au célèbre code d'honneur de ces guerriers.
Toujours dans cette optique d'amener le lecteur à se questionner, Dominique Véret a choisi de faire intervenir Pierre Jovanovic, un journaliste spécialisé dans l'actualité économique et doté d'un certain franc-parler. Là c’est à un défi franco-français que l’éditeur s’attend car tout en étant un auteur à succès, Pierre Jovanovic décrit à travers ses livres un effondrement économique et sociétal d’une façon qui ne plait pas à tout le monde. Akata en a déjà eu des échos. L’important reste pour les Editions Akata de participer à notre quotidien à travers la publication de fictions en faisant confiance à l’intelligence des lecteurs.
Bref dans son combat pour essayer de faire bouger les choses dans notre petit milieu de la bande dessinée, Dominique Véret et toute son équipe ont ces derniers temps connu pas mal de déboires, pas insurmontables il est vrai, mais contrariants au vu du travail engendré pour cet éditeur qui revendique son engagement au travers de ses choix de titres.
Commençons par Prisonnier Riku, le premier shonen de leur label. Issu du catalogue des éditions Akita Shoten, ce titre a été choisi dans l'idée de marcher un peu à contre-courant des blockbusters issus du célèbre magazine Shonen Jump, que l'éditeur trouve beaucoup trop formatés.
Avec cette série Akata a choisi de proposer un titre un peu "plus musclé", mais dont le héros a un cœur immense et des valeurs énormes à défendre, le tout, dans un univers proche de nous !
Dans cette idée de publier un shônen au goût de cité, l'équipe a ainsi choisi de faire appel à Jo Dalton, ancien membre d'un gang, aujourd'hui plus ou moins repenti, devenu professeur de Taekwondo, et surtout éducateur. Dominique confie ainsi à ce connaisseur de la culture urbaine, l'écriture de sa postface, construisant ainsi tout un projet éditorial propice à mettre en avant des valeurs fortes aux jeunes des rues. Une belle idée en soit qui n'a hélas pas eu le retour escompté. En effet suite à une mauvaise compréhension entre les parties, que ce soit du côté de l'intervenant d'Akita Shoten plus que frileux a l'idée de soutenir le projet dans la voix prévue, puis de Jo Dalton lui-même ayant entre-temps tenu des propos bien à l'opposé des idées que prônait Prisonnier Riku.
Une grosse déception pour Akata, qui a donc choisi de reporter et réimprimer le titre et de supprimer cette première postface, que vous pouvez néanmoins consulter sur cette page.
Dans la même veine, et mettant leur côté écolo et vert en avant, revendiquant leur coté "provincial" et amoureux de la nature, les éditions Akata se lancent après le succès d'estime de Moi jardiner citadin dans la publication des "Pommes miracle", ouvrage adaptation d'une histoire vraie.
Dans l'idée que ce one-shot ferait un très bon ouvrage à proposer dans les écoles, comme ce fut le cas pour leur série Daisy - lycéenne à Fukushima, mais aussi dans les CDI et les bibliothèques de France et de Navarre, la postface est cette fois-ci proposée à deux associations, LES CROQUEURS de pommes®, et Générations futures.
Le premier ayant pour objectif de relancer les cultures d'arbres fruitiers en voie de disparition, l'idée étant de présenter leur activité aux jeunes générations puis à Générations futures, cette association a pour objectif de faire retirer les pesticides des cultures, pour eux le challenge était donc de présenter un côté plus scientifique des méfaits des engrais chimiques.
C'est donc dans cet esprit d'offrir un ouvrage éducatif que le projet est lancé, cette action n'a hélas pas eu le soutien de l'éditeur japonais qui a refusé l'utilisation de ces deux textes pour l'ouvrage les jugeant trop militants. C'est donc via leur site web que vous pourrez là aussi lire les deux articles prévus à l'origine.
Pour finir et toujours dans l'optique de proposer des titres cherchant à faire réfléchir le lecteur, Akata lance le retour au sein de leur catalogue de Hiroshi Hirata, dont ils avaient déjà soutenu les ouvrages lors du travail en tant que responsable de collection pour Delcourt il y a quelque années. Fidèle à son sujet fétiche des guerriers traditionnels japonais Hiroshi Hirata revient avec "l'argent du déshonneur" sur un aspect méconnu des samouraïs, les créances que pouvait contracter un guerrier en échange de sa vie. Une belle entorse au célèbre code d'honneur de ces guerriers.
Toujours dans cette optique d'amener le lecteur à se questionner, Dominique Véret a choisi de faire intervenir Pierre Jovanovic, un journaliste spécialisé dans l'actualité économique et doté d'un certain franc-parler. Là c’est à un défi franco-français que l’éditeur s’attend car tout en étant un auteur à succès, Pierre Jovanovic décrit à travers ses livres un effondrement économique et sociétal d’une façon qui ne plait pas à tout le monde. Akata en a déjà eu des échos. L’important reste pour les Editions Akata de participer à notre quotidien à travers la publication de fictions en faisant confiance à l’intelligence des lecteurs.
Bref dans son combat pour essayer de faire bouger les choses dans notre petit milieu de la bande dessinée, Dominique Véret et toute son équipe ont ces derniers temps connu pas mal de déboires, pas insurmontables il est vrai, mais contrariants au vu du travail engendré pour cet éditeur qui revendique son engagement au travers de ses choix de titres.
De Mike [548 Pts], le 03 Décembre 2014 à 00h09
Alors pour ceux qui repasseraient par là, et qui ne connaitraient pas les (ex)intervenants cités, sachez qu'ils sont assez proches de la dissidence Française pour au moins deux d'entre eux, et qu'on a pu les voirs parfois aux côtés d'Alain Soral, par exemple.
Il ne s'agit pas ici de juger ces personnes et/ou leurs idées, mais juste de mettre en évidence qu'ils sont en conflits avec le gouvernement (la chose est réciproque), et que de fait il leur est très difficile de pouvoir s'exprimer en dehors d'internet.
Il est vraiment surprenant qu'un éditeur est eu cette approche, laissant à ces supposés ennemis de l'état français une autre fenêtre pour communiquer . Est-ce courageux ou mercantile, ou les deux? Dans tous les cas, pousser la réflexion plus loin avec un autre regard ne fait jamais de mal.
En ce qui me concerne, pour monsieur Dalton, qui me parait trop léger en tant que personnage public, et qui de fait, dessert son propos, c'est peut-être une chance pour Akata de ne pas être associé à ce nom.
En revanche, monsieur Jovanovic est une personne qui propose une vision economique alternative de l'ensemble des économistes adoubés par le service publique qui pronnent depuis 2008 qu'il n'y a pas de crise (ou qu'elle est passagère).
Je reste stupéfais devant leurs noms associés à un média mainstream, même si techniquement, hé bien leurs noms et leurs propos n'apparaissent plus... Ouch, je crois bien que j'ai tout dis.
De Pamu25, le 02 Décembre 2014 à 13h11
Rien compris à cet article mal rédigé...
De nolhane [6890 Pts], le 01 Décembre 2014 à 16h25
Merci pour cet article esplicatif et merci à Akata d'etre un éditeur aussi engagé et communiquant :)
De lilianneterre [1651 Pts], le 01 Décembre 2014 à 00h09
Un mag est passager et tout le monde, ou celui qui lit le manga, ne va pas lire le mag, ou précisement l'article qui va avec...
J'ai été étonné de lire des pages critiques dans Daisy ; un instant j'avais cru que c'était traduit du japonais, mais bien sûr impossible étant la société japonaise!
Mais même seulement en France - étant la puissance du lobby atiomique - c'est incroyable
Le problème, c'est que c'est l'éditeur - japonais - qui a les droits et pas les auteurs - japonais - et comme partout, c'est avant tout le commerce/les sous (sauf exception, ou plutôt exception de l'exception de l'exception ; comme Akata...)
Cependant, je n'ai pas compris pour prisonnier Riku
De Bobmorlet [5629 Pts], le 30 Novembre 2014 à 21h22
C'est beau! Le oeuvres fonctionnennt en plus!
De Shibusa [244 Pts], le 30 Novembre 2014 à 03h10
Super éditeur à n'en pas douter mais je ne suis pas sûr que le manga soit le meilleur support pour revendiquer ses positions. Pourquoi pas plutôt un Akata Mag avec des articles de fond sur leur catalogue. Un Tsunami revival ;-)
De Yumemi [3764 Pts], le 29 Novembre 2014 à 17h07
“ cette action n'a hélas pas eu le soutien de l'éditeur japonais qui a refusé l'utilisation de ces deux textes pour l'ouvrage les jugeant trop militants“
C'est quand même un comble de la part des Japonais qui sont quand même plus que renfermés sur eux-mêmes et prônent la quasi-autarcie (cf les taxes surréalistes sur les produits d'imports, comme le beurre, pour soutenir les producteurs locaux). Ouais ouais.
En tout cas j'ai acheté Daisy pour notre CDi et j'ai A-DO-RE le travail que l'éditeur a fourni autour, notamment les post-faces que je trouve accessibles pour des jeunes mais aussi pour les adultes.
Je ne connais pas Jo Dalton et je n'ai pas compris la polémique autour de ce titre, mais j'espère qu' Akata sera en mesure de continuer ce travail sur d'autres titres à l'avenir.
De Luciole21 [2209 Pts], le 29 Novembre 2014 à 14h17
Pas de bol en effet. Je suis un peu dubitatif quant à la volonté de présenter Prisonnier Riku comme un titre allant à contre courant des titres du jump, le manga (que j'apprécie beaucoup malgré tout) étant quand même un shonen de baston prônant des valeurs qui sont exactement celles des blockbuster que l'éditeur trouve formatés...
De Raimaru [1219 Pts], le 29 Novembre 2014 à 13h42
Quelle guigne ! C'est assez inédit pour un éditeur de prolonger la pensée d'une oeuvre de cette façon. D'un côté, ça prouve la valeur de leur engagement, mais de l'autre, je comprends les ayants-droits japonais qui ont peut ne pas maîtriser leur propre création.