Manga Chronique série manga - Over Bleed
Titre assez méconnu, et passé presque inaperçu il y a de cela bientôt quatre ans, Over Bleed a fait parti des titres que Ki-oon nous a proposé pour élargir son catalogue et tenter de se faire une place au soleil au milieu des poids lourds de l'édition.
C'est désormais chose faite, pour autant Over Bleed n'est pas un titre pour lequel l'éditeur aurait à rougir. Imparfait sur bien des points, il possède cependant de jolies qualités.
Issu de l'imagination et de la plume de deux auteurs travaillant en commun sous le pseudonyme de « 28 Round », Over Bleed est un titre de combat plutôt violent, s'orientant quasi exclusivement sur le combat de rue, avec cependant un fond social.
Kei est un jeune lycéen subissant en permanence des brimades de ses camarades de classe, il est clairement le bouc émissaire du lycée, personne ne le respecte, et forcément ce dernier se renferme sur lui même. Alors qu'il n'en peut plus, entraîné par un de ses deux seuls amis, il passe à l'acte et décide de se suicider en sautant d'un pont avec ce même ami, Akira. Kei survit et Akira disparaît. Un an plus tard, rien ne s'est arrangé pour Kei qui est toujours le souffre-douleur de la brute du lycée, et ce d'autant plus que la vidéo de sa tentative de suicide est bizarrement apparue sur le net. Son dernier ami, Kota, pour le secouer lui donne l'adresse d'un site « underground » trash où se mêlent vidéo de suicide et combats illégaux enregistrés. Il y découvre Bunen, un mystérieux combattant qui lui rappelle Akira. Kei s'oriente alors vers ce monde de l'ombre. En seulement trois tomes, les auteurs font le pari de nous raconter une histoire mêlant combat et critique sociale traitant de la jeunesse japonaise avec en fond un regard sur les dérives d'internet. Et pour seulement trois tomes, cela fait peut-être beaucoup ! Et en conclusion on se rend compte effectivement que trois tomes c'est très peu !
Le fond social est totalement sous-exploité, il ne sert que de tremplin, mais utilisé de manière bien maladroite. Over Bleed se présente à première vue comme une série « baston », et c'est ce que le lecteur vient chercher en lisant ce titre, de plus l'approche sociale, traitant des brimades subissant les lycéens dans l'indifférence générale, a déjà été traité maintes fois et de bien meilleure manière. Mais après tout il fallait bien un élément déclencheur pour que Kei se lance dans le monde des combats clandestins. Pour le coup cette critique sociétale est très rapidement reléguée au second plan et apparaît presque de trop, d'autant plus que nous assistons à des comportements assez douteux de la part de certains personnages, comme l'infirmière du lycée qui, une fois qu'elle apprend que deux de ses étudiants participent à des combats clandestins, au lieu d'essayer de les stopper, les encourage à continuer...il est beau le corps enseignant !
Donc après cette entrée en matière un peu maladroite et nous orientant vers une fausse piste qui sera rapidement abandonnée, on se consacre aux affrontements, véritable raison d'être du titre. Mais là encore certaines choses posent question. Peut être pressé par le temps, les auteurs ne prennent pas vraiment le temps de développer correctement l'évolution de Kei, du moins l'évolution martiale puisque le cheminement psychologique du jeune garçon est lui suffisamment bien traité et explicite. Mais en ce qui concerne les affrontements en eux-mêmes…
D'un côté on a Kota qui s'est mis à la boxe justement pour se défendre qui s'en sort logiquement plutôt pas mal, mais de l'autre on a Kei qui s'improvise pur génie du combat sans autre préparation que sa volonté...un peu facile. Et là on retrouve notre honteuse infirmière qui se trouve être une fana de sports de combat, et simplement parce qu'elle regarde régulièrement des matchs, cela fait d'elle un coach pluridisciplinaire… Les arts martiaux deviennent donc d'une simplicité affligeante dans Over Bleed.
Rapidement on se retrouve avec une guerre des gangs opposants des gestionnaires de sites de combats clandestins souhaitant s'accaparer le monopole sur le sujet. Un tournoi est rapidement mis en place avec pour objectif de faire se rencontrer les leaders des deux sites opposés, Kei se trouvant au milieu. Bien entendu rien ne se passe comme prévu, et avec ses trois semaines d’entraînement semi-intensif, Kei s'impose en toute logique (vraiment ? Logique?) Et là dessus on nous ressort une dose de critique sociale (enfin à peu près) lorsqu'on découvre la machination mise en place pour attirer Kei dans cet univers : la liberté par la violence ! Une façon de lutter contre le système très cadré des Japonais et de s'en éloigner...tout ça pour ça ! Et bien évidemment il apparaît cohérent qu'à notre époque, un combattant à mains nues, pense pouvoir créer un nouvel ordre mondial avec un site pirate et ses poings…
Alors que la série partait relativement bien, malgré justement une approche assez particulière, le second tome rehausse le niveau pour que tout s'effondre dans un troisième tome poussif et vomissant des raccourcis honteux absolument ridicules. Ayant en permanence le cul entre deux chaises, les auteurs n'arrivent pas à trancher s'ils souhaitent se consacrer aux affrontements ou rester sur la critique sociale, qui au final n'a pas sa place ici. Et au lieu de servir de base solide au récit, de socle sur lequel il aurait pu s'appuyer, cela vient alourdir l'ensemble et fait tout s'écrouler ! Les auteurs ont, semble-t-il, voulu privilégier le dynamisme à la cohérence qui s'est ainsi retrouvée sacrifiée. Mais pour ce qui est du dynamisme, rien à dire. Cela va vite, nombre d'affrontements sont bien menés, le trait est vif, la mise en page est lisible et renforce ce dynamisme. Concernant les affrontements on est ici plus proche de Coq de Combat que de Baki. Ces derniers se veulent réalistes et il s'en dégage une certaine sauvagerie qui fait de ce titre une série à ne pas mettre entre toutes les mains.
Le dessin est précis, détaillé, privilégiant la mise en scène des affrontements ce qui rend ces derniers agréablement très lisibles.
Une série qui aurait pu être plus intéressante si les auteurs ne s'étaient pas autant attardés sur un fond incohérent et servant de mauvais prétextes. Mais cela reste agréable à lire !
Chroniqueur : Erkael
C'est désormais chose faite, pour autant Over Bleed n'est pas un titre pour lequel l'éditeur aurait à rougir. Imparfait sur bien des points, il possède cependant de jolies qualités.
Issu de l'imagination et de la plume de deux auteurs travaillant en commun sous le pseudonyme de « 28 Round », Over Bleed est un titre de combat plutôt violent, s'orientant quasi exclusivement sur le combat de rue, avec cependant un fond social.
Kei est un jeune lycéen subissant en permanence des brimades de ses camarades de classe, il est clairement le bouc émissaire du lycée, personne ne le respecte, et forcément ce dernier se renferme sur lui même. Alors qu'il n'en peut plus, entraîné par un de ses deux seuls amis, il passe à l'acte et décide de se suicider en sautant d'un pont avec ce même ami, Akira. Kei survit et Akira disparaît. Un an plus tard, rien ne s'est arrangé pour Kei qui est toujours le souffre-douleur de la brute du lycée, et ce d'autant plus que la vidéo de sa tentative de suicide est bizarrement apparue sur le net. Son dernier ami, Kota, pour le secouer lui donne l'adresse d'un site « underground » trash où se mêlent vidéo de suicide et combats illégaux enregistrés. Il y découvre Bunen, un mystérieux combattant qui lui rappelle Akira. Kei s'oriente alors vers ce monde de l'ombre. En seulement trois tomes, les auteurs font le pari de nous raconter une histoire mêlant combat et critique sociale traitant de la jeunesse japonaise avec en fond un regard sur les dérives d'internet. Et pour seulement trois tomes, cela fait peut-être beaucoup ! Et en conclusion on se rend compte effectivement que trois tomes c'est très peu !
Le fond social est totalement sous-exploité, il ne sert que de tremplin, mais utilisé de manière bien maladroite. Over Bleed se présente à première vue comme une série « baston », et c'est ce que le lecteur vient chercher en lisant ce titre, de plus l'approche sociale, traitant des brimades subissant les lycéens dans l'indifférence générale, a déjà été traité maintes fois et de bien meilleure manière. Mais après tout il fallait bien un élément déclencheur pour que Kei se lance dans le monde des combats clandestins. Pour le coup cette critique sociétale est très rapidement reléguée au second plan et apparaît presque de trop, d'autant plus que nous assistons à des comportements assez douteux de la part de certains personnages, comme l'infirmière du lycée qui, une fois qu'elle apprend que deux de ses étudiants participent à des combats clandestins, au lieu d'essayer de les stopper, les encourage à continuer...il est beau le corps enseignant !
Donc après cette entrée en matière un peu maladroite et nous orientant vers une fausse piste qui sera rapidement abandonnée, on se consacre aux affrontements, véritable raison d'être du titre. Mais là encore certaines choses posent question. Peut être pressé par le temps, les auteurs ne prennent pas vraiment le temps de développer correctement l'évolution de Kei, du moins l'évolution martiale puisque le cheminement psychologique du jeune garçon est lui suffisamment bien traité et explicite. Mais en ce qui concerne les affrontements en eux-mêmes…
D'un côté on a Kota qui s'est mis à la boxe justement pour se défendre qui s'en sort logiquement plutôt pas mal, mais de l'autre on a Kei qui s'improvise pur génie du combat sans autre préparation que sa volonté...un peu facile. Et là on retrouve notre honteuse infirmière qui se trouve être une fana de sports de combat, et simplement parce qu'elle regarde régulièrement des matchs, cela fait d'elle un coach pluridisciplinaire… Les arts martiaux deviennent donc d'une simplicité affligeante dans Over Bleed.
Rapidement on se retrouve avec une guerre des gangs opposants des gestionnaires de sites de combats clandestins souhaitant s'accaparer le monopole sur le sujet. Un tournoi est rapidement mis en place avec pour objectif de faire se rencontrer les leaders des deux sites opposés, Kei se trouvant au milieu. Bien entendu rien ne se passe comme prévu, et avec ses trois semaines d’entraînement semi-intensif, Kei s'impose en toute logique (vraiment ? Logique?) Et là dessus on nous ressort une dose de critique sociale (enfin à peu près) lorsqu'on découvre la machination mise en place pour attirer Kei dans cet univers : la liberté par la violence ! Une façon de lutter contre le système très cadré des Japonais et de s'en éloigner...tout ça pour ça ! Et bien évidemment il apparaît cohérent qu'à notre époque, un combattant à mains nues, pense pouvoir créer un nouvel ordre mondial avec un site pirate et ses poings…
Alors que la série partait relativement bien, malgré justement une approche assez particulière, le second tome rehausse le niveau pour que tout s'effondre dans un troisième tome poussif et vomissant des raccourcis honteux absolument ridicules. Ayant en permanence le cul entre deux chaises, les auteurs n'arrivent pas à trancher s'ils souhaitent se consacrer aux affrontements ou rester sur la critique sociale, qui au final n'a pas sa place ici. Et au lieu de servir de base solide au récit, de socle sur lequel il aurait pu s'appuyer, cela vient alourdir l'ensemble et fait tout s'écrouler ! Les auteurs ont, semble-t-il, voulu privilégier le dynamisme à la cohérence qui s'est ainsi retrouvée sacrifiée. Mais pour ce qui est du dynamisme, rien à dire. Cela va vite, nombre d'affrontements sont bien menés, le trait est vif, la mise en page est lisible et renforce ce dynamisme. Concernant les affrontements on est ici plus proche de Coq de Combat que de Baki. Ces derniers se veulent réalistes et il s'en dégage une certaine sauvagerie qui fait de ce titre une série à ne pas mettre entre toutes les mains.
Le dessin est précis, détaillé, privilégiant la mise en scène des affrontements ce qui rend ces derniers agréablement très lisibles.
Une série qui aurait pu être plus intéressante si les auteurs ne s'étaient pas autant attardés sur un fond incohérent et servant de mauvais prétextes. Mais cela reste agréable à lire !
Chroniqueur : Erkael
De HimePr [1064 Pts], le 22 Septembre 2014 à 00h49
Choquéeee, je croyais pas que ça faisait déja 4 ans O_o Bonne chronique
De Bobmorlet [5629 Pts], le 21 Septembre 2014 à 22h26
Bonne chronique.
De nolhane [6891 Pts], le 21 Septembre 2014 à 15h46
une très bonne petite série avec comme énoncé dans la chronique de nombreux défauts..
De Gusseuh [100 Pts], le 20 Septembre 2014 à 21h21
Niveau dessin, aucun souci : c'est le même dessinateur que Dangoo et surtout The Arms Peddler, série autrement plus connue (et malheureusement en pause, puisque le dessinateur aurait des soucis de santé, apparemment).
De AsunaCrazy [253 Pts], le 20 Septembre 2014 à 19h03
Je suis daccord avec le dernier paragraphe. Les deux premiers tomes sont vraiment bien mais le dernier gache tout et apporte pas vraiment de réponses aux questions...mais c'est malgré tout une bonne petite série ^^ (déjà quatres ans que c'est sorti o.o)
De Dim12 [4930 Pts], le 20 Septembre 2014 à 17h39
Un manga au top, merci pour cette chronique !
De ziroh89 [704 Pts], le 20 Septembre 2014 à 14h36
Perso j'ai beaucoup aimé cette série, trop courte d'ailleurs, c'est dommage