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Jeux Video Test retro - The Legend of Dragoon (PSOne)

Lundi, 21 Juillet 2014 à 11h30

Aujourd'hui, nous vous proposons le test oldie d'un RPG de Sony Japan sorti sur Psone en 2000 : The Legend of Dragoon. Méconnu pour beaucoup car arrivé sur la première console de Sony en fin de cycle, mais adoré par tous ceux qui y ont joué, The Legend of Dragoon avait beaucoup de qualités.
    
   
    
   
Dans un récent classement publié dans Famitsu, les joueurs japonais plaçaient par ordre de préférence les 30 suites de chef d'oeuvre les plus attendues. Beaucoup de RPG étaient cités : Suikoden, Star Ocean, Saga Frontier... Mais dans ce classement, un nom brillait par son absence : The Legend of Dragoon. Une absence inattendue, car dans beaucoup d'autres classements sur les licences que les joueurs nippons souhaitaient voir revenir, ce nom apparaissait souvent. Sorti fin 2000 en France à la fin de l’époque PSone et développé par Sony Japan, The Legend of Dragoon avait été accueilli bien froidement par la critique, qui lui reprochait son manque d’identité et d’innovation. C’était sans compter sur les joueurs qui en firent un de leurs chouchous. Depuis, les exemplaires de ce grand RPG bien trop sous-estimé s’arrachent à prix d’or sur le marché du retrogaming.
    
   
    
The Legend of Dragoon, c'est d'abord un pari. Le pari de Sony, qui, voulant tenter sa chance dans le domaine très fermé du RPG, devait faire face à la domination de Squaresoft et Enix à l'époque pas encore fusionnés. Fait trop souvent oublié, Sony a tout de même passé 3 ans pour développer son bébé, avec une équipe d'une centaine de personnes. Une force ou un problème ? Les deux. Effectivement, que Sony ait mis les moyens ne peut être que louable au vu du résultat plus qu'enthousiasmant, mais avoir pris si longtemps a également desservi le jeu, sorti en Europe alors même que la Playstation 2 faisait son entrée, le jeu étant sorti fin 1999 au Japon, soit plus d'une année avant !
    
 
Le fait d'être développé par un studio peu habitué au genre se voit. The Legend of Dragoon ne révolutionne pas le RPG. Univers héroïc fantasy à forte tendance moyen-âgeuse, chevaliers, royaumes en lutte, dragons, cela sonne comme un retour aux sources, pour ceux qui trouveraient les univers des Final Fantasy trop whatthefuckiens, trop excentriques. Sony a fait le choix, au risque de voir pleuvoir les critiques sur un manque d'identité et d'originalité de son jeu, de concevoir du classique, mais de l'efficace, mâtiné de petites idées qui font la différence. On ne peut nier que TLOD pique un peu partout. Parfois de façon très bourrine. Sans vouloir spoiler, on ne peut qu'être dubitatif, même si cela fonctionne sur le moment, face à un retournement de situation qui fait fortement penser à FFVII... On n'en dira pas plus. La plupart du temps, ce qu'il fait, TLOD le fait bien.
 
L'univers fait dans l'héroïc fantasy de base. On retrouve des décors traditionnels du genre avec des villages isolés, cavernes, forêts, côtes marines, forteresses. Ceux-ci sont colorés et propres, avec des effets spéciaux de grande qualité pour l'époque (l'eau, la lumière). On aurait cependant apprécié un level design plus travaillé, des architectures plus complexes, des environnements plus enchanteurs, nous en mettant plus... plein la gueule, tout simplement. Une ville flottante ou une cité perdue dans une montagne de cristal ne suffisent pas. En effet, face aux FFVII, FFVIII et FFIX, TLOD paraît fade. Même si la Psone était limitée techniquement, Squaresoft compensait en inventant des décors complètement fous. J'en vois déjà certains se plaindre de la comparaison. Mais celle-ci est inévitable. A partir du moment où les Final Fantasy ont imposé leur empreinte, il est normal de trouver les autres jeux trop convenus, pas assez surprenants, pas assez avant-gardistes. TLOD est malheureusement de ceux-là, alors qu'on sent bien qu'il y avait de bonnes choses à faire, et que les équipes de Sony en avaient la capacité. Le côté impressionnant manque donc au level-design mais, petite surprise, est bel et bien présent dans les... cinématiques ! Sony les a soignées, proposant du très lourd, incontestablement ce qui se faisait de mieux avec les jeux de Squaresoft. Cela permet de servir le scénario à merveille, notamment lorsque les Dragoons interviennent.
       
    
    
Et du scénario, parlons-en. Si l'ensemble paraît de prime abord trop classique, quelques idées parviennent à faire surnager l'ensemble. Jugez plutôt. Dart, le personnage principal, orphelin depuis ses 5 ans, voit son village détruit et son amie d'enfance enlevée. La faute à l'Empire de Sandora, avec lequel les relations sont tendues depuis des années. La suite, vous la connaissez. Sauvetage de votre copine, personnages s'unissant à vous pour combattre les mêmes forces, monde en danger... Si le synopsis s'arrêtait là, n'importe quel joueur de RPG n'irait pas plus loin, et crierait à la blague. Oui mais voilà, dans The Legend of Dragoon, il y a Legend et il y a Dragoon. Dart possède un artefact que lui a légué son père, qui n'est autre que l'âme d'un Dragoon, espèce vieille de plus de 10.000 ans. Il faudra apprendre à l'utiliser pour acquérir des pouvoirs. Plus encore, pour espérer lutter contre l'ennemi, il devra retrouver les six autres âmes de Dragoon et les six personnages qui pourront les utiliser. Le scénario du jeu prend donc une toute autre ampleur lorsqu'il nous lance sur les événements passés, les précédentes grandes guerres, les différentes races du jeu, les rivalités entre elles, les tensions géopolitiques entre les royaumes, les trahisons, et les Dragoons, ces personnages mystérieux aux pouvoirs hors du commun. Le jeu réussit même son coup en imposant un ton dramatique, avec de nombreuses morts de personnages dans le passé ou dans le présent (chut, je n'en dirai pas plus). La surprise, une des seules d'ailleurs, de The Legend of Dragoon, c'est donc, derrière son classicisme assumé, d'avoir une vraie richesse intérieure dans son histoire, qu'il faut appréhender avec patience, car le temps sera long avant que les enjeux ne soient tous révélés. La narration manque de panache, mais les explications et les gros événements, lorsqu'ils interviennent, font mouche, incontestablement. Le panel de personnages fait le job. Dart, le héros volontaire. Shana, sa copine d'enfance et plus ses affinités. Lavitz et Albert, les chevaliers. Hatchel, l'expert en arts martiaux. Meru, une jeune danseuse. Kongol, le gros bourrin, dernier représentant de la race des Giganto. Miranda, magicienne. Et Rose, personnage-clef dans l'évolution de Dart. Les antagonistes ne sont pas mal non plus, avec un méchant plutôt charismatique, et assez vite détestable à cause d'un événement se passant à la fin du CD1... FFVII si tu nous entends. Dommage, que les scénaristes aient trop voulu joué sur cela pour en faire un alter-ego de Sephiroth...d'ailleurs, l'ennemi principal a les cheveux blonds platine... 
   
L'autre surprise, c'est le système de combat. Aléatoires et au tour-par-tour, ceux-ci ne paient pas de mine. 
Premièrement, vous ne vous contenterez pas de rester passif durant le déclenchement des attaques. Une fois une attaque physique lancée, une cible apparaît sur l'ennemi. Des figures tournoient pour se rejoindre et s'illuminer dans un instant très bref. Le joueur doit appuyer dans le temps imparti pour pouvoir espérer faire un deuxième coup et déclencher un combo, et par conséquent infliger plus de dégâts. Vous pouvez continuer tant que votre timing est bon, mais les premiers combos sont limités en nombre de coups. Comment les faire évoluer ? Si un enchaînement est réussi, un point d'expérience vous est octroyé. Au bout de 100 points, le personnage change de niveau et le combo possible se complexifie. Chaque personnage a 7 niveaux de combos. Cependant, il ne peut en développer qu'un seul avant d'atteindre le niveau suivant, ce qui peut devenir lassant (il aurait été judicieux de proposer au moins deux ou trois enchaînements par nuveau). La variété vient du fait que chaque combo de personnage est différent : les figures et le timing ne sera pas le même selon les personnages. Il faut donc savoir s'adapter et savoir changer de rythme au gré des persos. Ce système est franchement sympa et a le mérite d'être simple mais attractif, et est loin d'être aussi exigeant et complexe que celui d'un Vagrant story, avec lequel on pourrait le comparer.
Deuxièmement, le joueur se rend compte rapidement d'une chose : pas de commande pour déclencher des sorts magiques. Et pour cause. Seuls des objets peuvent être utilisés pour lancer des sorts élémentaires : terre, feu, eau, vent, foudre, lumière, ténèbres, néant. Mais le système de combat va évoluer dès lors que vous avancerez dans le scénario. A partir du moment où Dart découvrira qu'il peut utiliser les pouvoirs d'un Dragoon, la magie deviendra prégnante. Un nouveau système se débloquera, permettant la transformation en cette entité mystique. Celle-ci ne sera possible qu'en récoltant 100 Spirit points, en réussissant des coups classiques. Une fois transformé en Dragoon, en-dehors d'une apparence beaucoup plus classe (les ailes et les armures, ça change tout ^^), le joueur peut soit déclencher une attaque physique dévastatrice, soit une attaque magique en rapport avec votre niveau et l'élément de votre Dragoon, parmi ceux vus précédemment.
Troisièmement, des commandes plus classiques trouvent une importance en l'absence d'objets de soins ou de magies à utiliser à foison, tel que la Défense, permettant à un personnage de regagner quelques points de vie.
     
   
      
En-dehors de cela, on note quelques petits défauts nuisant à l'expérience. Comment ne pas pester devant la progression extrêmement linéaire ? Pas de vraies quêtes secondaires, pas de déplacements libres sur la carte (on suit des trajets tracés en pointillés...rageant !), pas d'exploration ni de découverte, pas de mini-jeux dignes de ce nom. Tout s'enchaîne. Parfois, on s'ennuie fermement, puisqu'on ne peut qu'avancer dans l'histoire, sans s'en écarter. Comment ne pas rester dubitatif devant l'inventaire dont le nombre d'objets est limité ? Mais quelques petites idées viennent compenser cela : un marqueur coloré situé au-dessus du personnage principal indique lorsqu'un combat est plus ou moins imminent, ce qui évite les mauvaises surprises. De même, les entrées et sorties de chaque niveau sont indiquées par une icône, comme dans FFVII. 
    
The Legend of Dragoon, c'est un peu la recette de grand-mère : tous les bons ingrédients du RPG sont réunis, le jeu est accessible à tout le monde (pas besoin de manuel pour le terminer...), mais il conserve une richesse qui fera le plaisir des hardcore fans de RPG comme des néophytes peu attirés par le genre. Et ça, c'était rare pour les RPG sur Psone.
     
     
   
Graphismes
Sur ce point, The Legend of Dragoon souffre clairement de la concurrence de FFIX, sorti à quelques mois d'intervalle. Concernant les décors, même si tout est plutôt joli, TLOD accuse bien 2 ans de retard sur le neuvième volet de Final Fantasy. Les polygones sont apparents, là où FFIX était plus lisse. Surtout, le level design manquait d'inspiration. On aurait apprécié des décors plus originaux, plus impressionnants. Heureusement, Sony est parvenu à aller chercher Squaresoft sur un terrain où il était le maître incontesté : les cinématiques. Celles de TLOD sont effectivement vraiment magnifiques et nombreuses, épiques comme il faut.
  
Sons
Les musiques sont de qualité...mais là encore, manquent d'originalité et de puissance. Dynamiques lors des combats, graves lors des retournements de situation... Oui, mais c'est tout. On n'a pas le lyrisme d'un Uematsu ou d'un Sakuraba, aucune ne transporte vraiment. Petit détail qui fait la différence : les voix françaises des personnages durant les combats, lorsqu'ils déclenchent des attaques spéciales. 
   
Maniabilité
Dans les normes, bien que le personnage soit un peu lourd à déplacer, manque de souplesse, ce qui peut s'avérer gênant dans certains décors un peu brouillons. Là aussi, TLOD accusait un petit retard. Heureusement, le jeu se rattrape avec son système de combat pas forcément original mais terriblement efficace, dynamique, addictif.
  
Durée de vie
L'histoire principale se termine en 40h, dans la norme encore une fois. On regrette le manque flagrant de quêtes annexes, et surtout, la linéarité du jeu. 4CD à suivre un chemin défini sans pouvoir s'en écarter, c'est parfois long.
  
Scénario
La Légende (les événements passés) et les Dragoons sont là pour mettre un peu de peps, de surprise. Sur le reste, l'histoire manque de rythme mais s’enchaîne bien, et les persos manquent un peu de profondeur. Toutefois, ils demeurent attachants, et le plus important, ils discutent entre eux, ils vivent comme un vrai groupe. Cela fait cruellement défaut aux RPG actuels, qui oublient que les petites séquences de dialogues pour tout et n'importe quoi, pour échanger, pour développer la psychologie des personnages, sont d'une importance considérable.
    
En résumé
Pour une première tentative dans le genre, Sony avait de quoi être fier. Mais il n'a pas suffisamment oser. The Legend of Dragoon est l'archétype du jeu faisant du classique efficace, avec de petites idées en plus vraiment sympas, mais qui aurait pu faire encore davantage. Le manque d'originalité et quelques imperfections empêchaient ainsi le jeu d'être mémorable, se contentant d'être très bon. Le scénario qui se développe autour des Dragoons et des rivalités entre peuples, qui compose avec le passé, les cinématiques et le système de combat intelligemment basé sur le timing tout en restant très simple étaient de réelles forces. La linéarité, le manque d'inventivité dans les décors, de profondeur chez les personnages, de talent dans les musiques, étaient dommageables. Le retour de Sony dans le genre est pourtant ardemment attendu, et les fans japonais réclament, à raison, une suite depuis des années.
    
    

L'avis du chroniqueur
RogueAerith

Lundi, 21 Juillet 2014
16 20

commentaires

niger lamina

De niger lamina, le 24 Juillet 2014 à 13h57

Ce jeux fut une révélation avec les final fantasy. Ce jeux était vraiment bien scenarisie. Et avec de belle vidéo et de belle armure pour la psone c était une tuerie

 

Rouge

De Rouge [358 Pts], le 22 Juillet 2014 à 16h41

Jamais pu finir le jeu à l'époque où ma console s'arrêtait / redémarrait seule et je l'ai finalement revendu avant de le terminer. L'un de mes regrets. J'amais beaucoup le jeu, même si, évidemment et comme dit par Tianjun, il ne tenait pas la comparaison avec FF9 qui reste à ce jour mon RPG préféré.
J'aurais mit la note de 17 à TLOD, mais je n'aurais pas été du tout objectif. Un 16, c'est une très bonne note.

 

saqura

De saqura [4377 Pts], le 21 Juillet 2014 à 22h32

pas pour moi

Bobmorlet

De Bobmorlet [5633 Pts], le 21 Juillet 2014 à 21h37

Il avait l'air sympa!

Tianjun

De Tianjun [5046 Pts], le 21 Juillet 2014 à 18h17

Ah, ce jeu... Je suis tellement d'accord avec l'analyse de Rogue ^^ Il est sorti comme un petit apéritif avant FFIX et, s'il ne tient pas la comparaison, il est quand même très sympathique et dense à souhait. C'est un des rares RPG console que j'ai refait plusieurs fois, et des années plus tard certains secrets, que je n'avais pas réussi à déjouer à l'époque, me hantent encore. 

raitto

De raitto [2170 Pts], le 21 Juillet 2014 à 15h03

Je suis passé à côté de ce jeu, ça a l'air pas mal du tout.

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