Jeux Video Test jeu vidéo - Assassin's Creed
Avec l'arrivée prochaine en France du manga Assassin's Creed Awakening, nous vous proposerons dans les prochaines semaines de revenir sur les différents opus de la saga vidéoludique éponyme, en commençant dès aujourd'hui par le premier volet : Assassin's Creed, avec le test par RogueAerith de la version Xbox 360!
Toute console a besoin d’un cheval de bataille (voire plusieurs dans l’idéal), surtout lorsqu’elle vient de sortir. Un jeu qui fasse vendre, une vitrine technologique, un « killer-app » comme on dit dans le jargon. Lors de sa première année, après un premier Noël assez chaotique (aaahhh... Fantavision ! XD), la Playstation 2 a eu Gran turismo 3, Onimusha, Devil may cry, GTA3 et Jak and Daxter. La Dreamcast Shenmue, Code Veronica, Soul calibur. La Xbox Halo. La Gamecube Star fox, Mario et Rogue Squadron. Mais devant les line-up de la génération suivante, ceux de la 360 et la PS3 en début de vie, on se dit que l’attente de gros jeux s’est faite sentir…longtemps, trop longtemps. Lorsqu’Ubisoft annonce sa nouvelle licence, un jeu d’action-aventure dans l’esprit de Prince of Persia, et lorsque les premiers trailers sont diffusés, c’est l’euphorie. Face aux premiers graphismes réellement next-gen et un gameplay orienté infiltration plus qu’alléchant, Assassin’s creed était annoncé comme le gros jeu de Noël 2007. Est-ce que cela a été le cas ? Oui, et bien plus encore : 7 ans après, il est clair que l’éditeur français s’est trouvé une nouvelle licence-phare qui a encore de beaux jours devant elle.
Assassin's creed, c'est d'abord la promesse d'une ambiance.
Vous incarnez Desmond, un type a priori normal. Ce dernier est retenu contre son gré par une société puissante, Abstergo, qui dispose d'un appareil, l'Animus. Cette machine un brin futuriste permet de renvoyer l'hôte génétiquement connecté dans le passé pour suivre la vie de ses ancêtres. Très vite, vous incarnerez Altaïr, lointain parent de Desmond, membre du clan des Assassins, qui combat pour mettre un terme aux Croisades. Après avoir déçu les siens, Altaïr doit retrouver leur confiance en mettant à mort 9 personnes. Et c'est là que le trip commence pour le joueur.
Premièrement, comment résister à ce voyage nous ramenant au XII°s dans un Moyen-Orient déchiré par les Croisades, nous conduisant à Acre, Jérusalem et Damas, trois cités médiévales avec leur identité propre ? Le terrain de jeu est énorme, puisque les trois villes sont elles-mêmes décomposées en 3 quartiers à l'ambiance hyper-réaliste bien particulière. Il y a aussi le village de Masyaf, où est basée la confrérie des Assassins, et le « Royaume », sorte de campagne (assez vide malheureusement) qui lie les trois villes entre elles (n'attendez pas cependant une quelconque cohérence géographique, cela aurait pu se faire étant donné la puissance de la PS3 et de la 360, mais les voyages auraient été longs !). Des rues aux bâtiments, en passant par les ports, les murs des citadelles, les marchés, le mobilier, mais aussi évidemment les populations elles-mêmes vivant dans ces villes, un travail de reconstitution que l'on imagine assez pharaonique a été effectué pour proposer une expérience mémorable. Ubisoft s'est également surpassé pour concevoir des animations d'une fluidité rare à l'époque, des décors à couper le souffle, des effets spéciaux qui cassent la rétine (la poussière, la chaleur étouffante, le climat orageux...seule l'eau n'était peut-être pas au niveau) et une distance d'affichage jamais vue (zéro clipping). Pour ma part, Assassin's creed fut mon premier jeu next-gen, juste après Bioshock... Le passage de l'ancienne génération à la nouvelle, je l'ai vécu avec ces deux jeux-là. Et j'ai ressenti le même choc qu'en jouant la première fois à GTA3 sur PS2 en 2001 après des années passées sur ma brave Playstation première du nom. Vous l'aurez compris, en terme de performance technique, Assassin's creed envoyait du lourd.
Deuxièmement, c'est la classe du héros qui interpelle. Vêtu d'une belle étoffe blanche, d'où sort une lame secrète de la manche, Altaïr maîtrise tous les mouvements d'un assassin professionnel. Comment ne pas tomber sous le charme d'un héros aussi secret, à l'allure féline, avec des animations qui en jettent ? On sent bien que les développeurs se sont inspirés du parkour, cette discipline de course urbaine consistant à franchir les obstacles de façon acrobatique en un temps limité. Assassin's creed crée avec ce type de gameplay, fluide et souple, un nouveau type de jeu d'action-aventure/infiltration, ce qui n'était pas arrivé depuis Thief, Metal Gear, Hitman et Splinter cell. Effectivement, sur pression de deux boutons, le joueur peut passer en « mode actif » et ainsi déclencher la course libre, permettant de jouir d'une liberté d'action dantesque qui en impressionna plus d'un à l'époque. S'accrocher à n'importe quel prise sur un mur, sauter d'où on veut et où l'on veut, se suspendre, sprinter, voilà autant de possibilités offertes. Tous les toits sont accessibles, on peut grimper sur quasiment tous les objets (bancs, charrettes, rondin, poutres...), seuls des murs parfaitement lisses restent inaccessibles, et ils sont rares. On l'oublie trop souvent, mais avec cette liberté, le jeu d'Ubisoft imposait un nouveau standard dans le jeu à monde ouvert...bridé malheureusement par quelques murs fictifs visant à ne pas dévoiler l'ensemble du monde au joueur dès les premières heures, même si contrairement aux GTA de l'époque PS2 (rappelez-vous, interdit de franchir un pont sous peine d'avoir l'armée aux fesses), une justification scénaristique en lien avec l'Animus fait passer la pilule.
Certains aspects restent encore dans toutes les mémoires, et sont devenues de vraies marques de fabrique de la série. Il y a d'abord ce travail sur la foule en « mode passif » : Altaïr peut se mouvoir parmi des dizaines et des dizaines de personnes en les contournant naturellement, en les poussant délicatement, sans aucun bug de collision. Il y a aussi ces mouvements d'une classe sans pareille : qui ne se souvient pas de ses premières périodes de longue escalade pour atteindre les plus hauts clochers, de ses premiers travellings aériens une fois parvenu en haut, de ses premiers sauts de l'ange absolument géniaux, mais passés de mode depuis, tellement les joueurs y ont eu recours (étant donné que le jeu vous pousse à checker les endroits surélevés pour éclaircir la carte et repérer les missions). Que dire également des capacités particulières, notamment la vision d'aigle, que seule l'acuité des assassins peut offrir, permettant de détecter certains éléments. Et comment ne pas souligner les autres trouvailles de gameplay excellentes (vous infiltrer en vous fondant dans un groupe de pèlerins), qui seront diversifiées par la suite dans les autres volets.
Cette liberté d'action, vous aurez tout intérêt à la mettre à profit pour réussir les différentes épreuves qui vous seront proposées, tant dans les missions principales que les missions annexes. S'agissant des premières, elles restent assez linéaires : assassiner une cible vous demandera au préalable de la localiser, et donc de mener l'enquête, passant par différentes mini-missions (vol de documents, intimidation, filature...). Une fois la victime identifiée, plusieurs choix s'offriront à vous pour vous en débarrasser, basés sur les informations récoltées auparavant (contourner un convoi, profiter de l'absence d'un soldat à son poste, éliminer ceux-ci un à un...). Chaque mise à mort des personnages principaux de l'intrigue est d'ailleurs accompagnée d'une séquence à la mise en scène cinématographique, dans laquelle, entourée par l'Animus, Altaïr discute avec sa victime comme si elle se trouvait sur son lit de mort. S'agissant des secondes, bien que mettant à profit toutes les possibilités de gameplay, elles manquent cruellement de variété, nous y reviendrons.
Mais attention, que ce soit lors de vos promenades en toute liberté ou lors de vos missions, il faudra rester discret. Vous êtes un assassin, vous devez penser et vous comporter comme tel. Ne pas bousculer les passants, ne pas attirer l'attention des archers sur les toits, ne pas tuer d'innocents dans les rues... Cette ambiance réaliste a aussi ses revers, avec une IA souvent bien trop zélée, arbitraire ou tout simplement buggée, qui en énervera plus d'un. En cas de problème, les soldats vous pourchasseront, et vous devrez alors vous réfugier dans des abris divers. Le système de détection est proche d'un Metal Gear, avec des niveaux de vigilance variant selon la situation. Mais il faudra aussi avoir recours aux armes. Concernant le système de combat au corps à corps, que le joueur choisit de déclencher ou non, il est plutôt réussi. Les développeurs ont sans doute pensé « mise en scène » plutôt que « gameplay », puisque tous sont très cinématographiques mais très répétitifs et très longs. A mener avec des armes lourdes ou plus légères, les combats rapprochés sont basés sur le timing, un équilibre entre attaques et contres. Pour les éviter, rien de mieux que les éliminations discrètes qui se feront via couteaux lancés ou la désormais célèbre lame secrète.
Assassin’s creed avait donc ‒ bien plus qu’une lame ‒ beaucoup d’atouts dans sa manche. Toutefois, comme souvent, des défauts ternissaient cette première itération. En premier lieu, comme dit quelques lignes plus haut, le système de combat, certes sympathique, finissait par être très redondant, de même que les missions, au final peu variées. Deuxièmement, de nombreux bugs venaient casser le trip : IA franchement énervante, petits bugs graphiques… Troisièmement, la maniabilité restait imparfaite. Quatrièmement, des oublis malencontreux pouvaient s'avérer lourds, comme l'impossibilité de zapper une séquence narrative. D’autres défauts étaient tout aussi lourdingues, mais avec du recul plus pardonnables, car on sentait bien qu’ils étaient inhérents au manque de maîtrise technique de la console en début de génération : pas de possibilité de nager (alors que certaines missions ont lieu dans des ports… pas le droit à l’erreur en sautant de digue en digue ! on se croyait revenu aux temps de GTA3 et Vice City, qui proposaient des étendues d'eau énormes sans pouvoir nager), des répétitions sonores (toujours les mêmes paroles enregistrées vite insupportables). De plus, la fin pouvait paraître très décevante… mais parce qu’un jeu doit aussi s’apprécier a posteriori, on ne peut nier que ce premier volet n’était là que pour lancer la mythologie, le scénario de la saga ne décollant véritablement qu’à la fin du deuxième opus !
Graphismes :
Assassin's creed fut l'une des premières claques next-gen de la génération PS3/Xbox360/Wii. Les équipes d'Ubisoft ont fourni un travail de reconstitution impressionnant, avec des décors magnifiques, de même que les effets spéciaux et les animations. L'ambiance des Croisades, la liberté grisante et le terrain de jeu immense sonnent comme un doux goût de nostalgie de la découverte de ce qu'avaient dans le ventre la PS3 et la 360 à leurs débuts.
Maniabilité :
La logique de la course libre fonctionne à merveille, et c'est un trip monumental de se fondre dans la masse discrètement ou de tout renverser sur son passage, de grimper absolument partout, de fuir avec autant de vélocité. Avec ce premier volet, on s'habituait juste au gameplay. L'heure n'était pas encore aux reproches, car depuis, il faut bien avouer que la maniabilité est devenue un problème récurrent de la série.
Sons :
L'ambiance du Moyen-Orient durant les Croisades est très bien servie par des effets sonores enregistrés tels que les chants religieux, les conversations saisies à l'improviste en pleine rue, l'ambiance sur les marchés ou sur les ports, le son des clochers... On regrette seulement que les paroles des passants qui vous remercient ou vous interpellent ne soient pas plus variées, et que ce premier volet n'ait pas introduit un thème musical fort qui aurait pu être repris par toute la série par la suite.
Durée de vie :
Moins d'une dizaine d'heures si vous rushez (aucun intérêt lors d'une première partie), 15h en prenant un peu plus son temps et en faisant quelques missions secondaires, 25h pour tout faire (mais ce sera répétitif... les autres volets sont bien plus intéressants sur les missions annexes !).
Scénario :
Le scénario proche de la science-fiction vous renvoie intelligemment au passé. Ce premier volet sert néanmoins d'introduction à la saga, car le scénario ne se développera réellement que sur la longueur. Les personnages ambigus étaient déjà une réussite, même si l'ensemble demeurait un peu manichéen, ce qui ne sera plus le cas par la suite.
En résumé :
Enormes qualités VS défauts gênants, voilà le résumé de ce que proposait Assassin's creed. Immersif et jouissif, « jeu-trip » par excellence, le jeu d'Ubisoft n'était cependant pas parfait. Et cela reste le cas pour tous les volets de la saga, à des degrés différents, d'où les controverses suscitées lors de la sortie d'un nouvel opus. Certains épisodes sortent quand même du lot par rapport aux autres, et c'était le cas du premier. Attention toutefois si vous vous y lancez sur le tard, le jeu a mal vieilli à cause de son gameplay répétitif, ce qui n'est pas le cas pour ses suites.
Toute console a besoin d’un cheval de bataille (voire plusieurs dans l’idéal), surtout lorsqu’elle vient de sortir. Un jeu qui fasse vendre, une vitrine technologique, un « killer-app » comme on dit dans le jargon. Lors de sa première année, après un premier Noël assez chaotique (aaahhh... Fantavision ! XD), la Playstation 2 a eu Gran turismo 3, Onimusha, Devil may cry, GTA3 et Jak and Daxter. La Dreamcast Shenmue, Code Veronica, Soul calibur. La Xbox Halo. La Gamecube Star fox, Mario et Rogue Squadron. Mais devant les line-up de la génération suivante, ceux de la 360 et la PS3 en début de vie, on se dit que l’attente de gros jeux s’est faite sentir…longtemps, trop longtemps. Lorsqu’Ubisoft annonce sa nouvelle licence, un jeu d’action-aventure dans l’esprit de Prince of Persia, et lorsque les premiers trailers sont diffusés, c’est l’euphorie. Face aux premiers graphismes réellement next-gen et un gameplay orienté infiltration plus qu’alléchant, Assassin’s creed était annoncé comme le gros jeu de Noël 2007. Est-ce que cela a été le cas ? Oui, et bien plus encore : 7 ans après, il est clair que l’éditeur français s’est trouvé une nouvelle licence-phare qui a encore de beaux jours devant elle.
Assassin's creed, c'est d'abord la promesse d'une ambiance.
Vous incarnez Desmond, un type a priori normal. Ce dernier est retenu contre son gré par une société puissante, Abstergo, qui dispose d'un appareil, l'Animus. Cette machine un brin futuriste permet de renvoyer l'hôte génétiquement connecté dans le passé pour suivre la vie de ses ancêtres. Très vite, vous incarnerez Altaïr, lointain parent de Desmond, membre du clan des Assassins, qui combat pour mettre un terme aux Croisades. Après avoir déçu les siens, Altaïr doit retrouver leur confiance en mettant à mort 9 personnes. Et c'est là que le trip commence pour le joueur.
Premièrement, comment résister à ce voyage nous ramenant au XII°s dans un Moyen-Orient déchiré par les Croisades, nous conduisant à Acre, Jérusalem et Damas, trois cités médiévales avec leur identité propre ? Le terrain de jeu est énorme, puisque les trois villes sont elles-mêmes décomposées en 3 quartiers à l'ambiance hyper-réaliste bien particulière. Il y a aussi le village de Masyaf, où est basée la confrérie des Assassins, et le « Royaume », sorte de campagne (assez vide malheureusement) qui lie les trois villes entre elles (n'attendez pas cependant une quelconque cohérence géographique, cela aurait pu se faire étant donné la puissance de la PS3 et de la 360, mais les voyages auraient été longs !). Des rues aux bâtiments, en passant par les ports, les murs des citadelles, les marchés, le mobilier, mais aussi évidemment les populations elles-mêmes vivant dans ces villes, un travail de reconstitution que l'on imagine assez pharaonique a été effectué pour proposer une expérience mémorable. Ubisoft s'est également surpassé pour concevoir des animations d'une fluidité rare à l'époque, des décors à couper le souffle, des effets spéciaux qui cassent la rétine (la poussière, la chaleur étouffante, le climat orageux...seule l'eau n'était peut-être pas au niveau) et une distance d'affichage jamais vue (zéro clipping). Pour ma part, Assassin's creed fut mon premier jeu next-gen, juste après Bioshock... Le passage de l'ancienne génération à la nouvelle, je l'ai vécu avec ces deux jeux-là. Et j'ai ressenti le même choc qu'en jouant la première fois à GTA3 sur PS2 en 2001 après des années passées sur ma brave Playstation première du nom. Vous l'aurez compris, en terme de performance technique, Assassin's creed envoyait du lourd.
Deuxièmement, c'est la classe du héros qui interpelle. Vêtu d'une belle étoffe blanche, d'où sort une lame secrète de la manche, Altaïr maîtrise tous les mouvements d'un assassin professionnel. Comment ne pas tomber sous le charme d'un héros aussi secret, à l'allure féline, avec des animations qui en jettent ? On sent bien que les développeurs se sont inspirés du parkour, cette discipline de course urbaine consistant à franchir les obstacles de façon acrobatique en un temps limité. Assassin's creed crée avec ce type de gameplay, fluide et souple, un nouveau type de jeu d'action-aventure/infiltration, ce qui n'était pas arrivé depuis Thief, Metal Gear, Hitman et Splinter cell. Effectivement, sur pression de deux boutons, le joueur peut passer en « mode actif » et ainsi déclencher la course libre, permettant de jouir d'une liberté d'action dantesque qui en impressionna plus d'un à l'époque. S'accrocher à n'importe quel prise sur un mur, sauter d'où on veut et où l'on veut, se suspendre, sprinter, voilà autant de possibilités offertes. Tous les toits sont accessibles, on peut grimper sur quasiment tous les objets (bancs, charrettes, rondin, poutres...), seuls des murs parfaitement lisses restent inaccessibles, et ils sont rares. On l'oublie trop souvent, mais avec cette liberté, le jeu d'Ubisoft imposait un nouveau standard dans le jeu à monde ouvert...bridé malheureusement par quelques murs fictifs visant à ne pas dévoiler l'ensemble du monde au joueur dès les premières heures, même si contrairement aux GTA de l'époque PS2 (rappelez-vous, interdit de franchir un pont sous peine d'avoir l'armée aux fesses), une justification scénaristique en lien avec l'Animus fait passer la pilule.
Certains aspects restent encore dans toutes les mémoires, et sont devenues de vraies marques de fabrique de la série. Il y a d'abord ce travail sur la foule en « mode passif » : Altaïr peut se mouvoir parmi des dizaines et des dizaines de personnes en les contournant naturellement, en les poussant délicatement, sans aucun bug de collision. Il y a aussi ces mouvements d'une classe sans pareille : qui ne se souvient pas de ses premières périodes de longue escalade pour atteindre les plus hauts clochers, de ses premiers travellings aériens une fois parvenu en haut, de ses premiers sauts de l'ange absolument géniaux, mais passés de mode depuis, tellement les joueurs y ont eu recours (étant donné que le jeu vous pousse à checker les endroits surélevés pour éclaircir la carte et repérer les missions). Que dire également des capacités particulières, notamment la vision d'aigle, que seule l'acuité des assassins peut offrir, permettant de détecter certains éléments. Et comment ne pas souligner les autres trouvailles de gameplay excellentes (vous infiltrer en vous fondant dans un groupe de pèlerins), qui seront diversifiées par la suite dans les autres volets.
Cette liberté d'action, vous aurez tout intérêt à la mettre à profit pour réussir les différentes épreuves qui vous seront proposées, tant dans les missions principales que les missions annexes. S'agissant des premières, elles restent assez linéaires : assassiner une cible vous demandera au préalable de la localiser, et donc de mener l'enquête, passant par différentes mini-missions (vol de documents, intimidation, filature...). Une fois la victime identifiée, plusieurs choix s'offriront à vous pour vous en débarrasser, basés sur les informations récoltées auparavant (contourner un convoi, profiter de l'absence d'un soldat à son poste, éliminer ceux-ci un à un...). Chaque mise à mort des personnages principaux de l'intrigue est d'ailleurs accompagnée d'une séquence à la mise en scène cinématographique, dans laquelle, entourée par l'Animus, Altaïr discute avec sa victime comme si elle se trouvait sur son lit de mort. S'agissant des secondes, bien que mettant à profit toutes les possibilités de gameplay, elles manquent cruellement de variété, nous y reviendrons.
Mais attention, que ce soit lors de vos promenades en toute liberté ou lors de vos missions, il faudra rester discret. Vous êtes un assassin, vous devez penser et vous comporter comme tel. Ne pas bousculer les passants, ne pas attirer l'attention des archers sur les toits, ne pas tuer d'innocents dans les rues... Cette ambiance réaliste a aussi ses revers, avec une IA souvent bien trop zélée, arbitraire ou tout simplement buggée, qui en énervera plus d'un. En cas de problème, les soldats vous pourchasseront, et vous devrez alors vous réfugier dans des abris divers. Le système de détection est proche d'un Metal Gear, avec des niveaux de vigilance variant selon la situation. Mais il faudra aussi avoir recours aux armes. Concernant le système de combat au corps à corps, que le joueur choisit de déclencher ou non, il est plutôt réussi. Les développeurs ont sans doute pensé « mise en scène » plutôt que « gameplay », puisque tous sont très cinématographiques mais très répétitifs et très longs. A mener avec des armes lourdes ou plus légères, les combats rapprochés sont basés sur le timing, un équilibre entre attaques et contres. Pour les éviter, rien de mieux que les éliminations discrètes qui se feront via couteaux lancés ou la désormais célèbre lame secrète.
Assassin’s creed avait donc ‒ bien plus qu’une lame ‒ beaucoup d’atouts dans sa manche. Toutefois, comme souvent, des défauts ternissaient cette première itération. En premier lieu, comme dit quelques lignes plus haut, le système de combat, certes sympathique, finissait par être très redondant, de même que les missions, au final peu variées. Deuxièmement, de nombreux bugs venaient casser le trip : IA franchement énervante, petits bugs graphiques… Troisièmement, la maniabilité restait imparfaite. Quatrièmement, des oublis malencontreux pouvaient s'avérer lourds, comme l'impossibilité de zapper une séquence narrative. D’autres défauts étaient tout aussi lourdingues, mais avec du recul plus pardonnables, car on sentait bien qu’ils étaient inhérents au manque de maîtrise technique de la console en début de génération : pas de possibilité de nager (alors que certaines missions ont lieu dans des ports… pas le droit à l’erreur en sautant de digue en digue ! on se croyait revenu aux temps de GTA3 et Vice City, qui proposaient des étendues d'eau énormes sans pouvoir nager), des répétitions sonores (toujours les mêmes paroles enregistrées vite insupportables). De plus, la fin pouvait paraître très décevante… mais parce qu’un jeu doit aussi s’apprécier a posteriori, on ne peut nier que ce premier volet n’était là que pour lancer la mythologie, le scénario de la saga ne décollant véritablement qu’à la fin du deuxième opus !
Graphismes :
Assassin's creed fut l'une des premières claques next-gen de la génération PS3/Xbox360/Wii. Les équipes d'Ubisoft ont fourni un travail de reconstitution impressionnant, avec des décors magnifiques, de même que les effets spéciaux et les animations. L'ambiance des Croisades, la liberté grisante et le terrain de jeu immense sonnent comme un doux goût de nostalgie de la découverte de ce qu'avaient dans le ventre la PS3 et la 360 à leurs débuts.
Maniabilité :
La logique de la course libre fonctionne à merveille, et c'est un trip monumental de se fondre dans la masse discrètement ou de tout renverser sur son passage, de grimper absolument partout, de fuir avec autant de vélocité. Avec ce premier volet, on s'habituait juste au gameplay. L'heure n'était pas encore aux reproches, car depuis, il faut bien avouer que la maniabilité est devenue un problème récurrent de la série.
Sons :
L'ambiance du Moyen-Orient durant les Croisades est très bien servie par des effets sonores enregistrés tels que les chants religieux, les conversations saisies à l'improviste en pleine rue, l'ambiance sur les marchés ou sur les ports, le son des clochers... On regrette seulement que les paroles des passants qui vous remercient ou vous interpellent ne soient pas plus variées, et que ce premier volet n'ait pas introduit un thème musical fort qui aurait pu être repris par toute la série par la suite.
Durée de vie :
Moins d'une dizaine d'heures si vous rushez (aucun intérêt lors d'une première partie), 15h en prenant un peu plus son temps et en faisant quelques missions secondaires, 25h pour tout faire (mais ce sera répétitif... les autres volets sont bien plus intéressants sur les missions annexes !).
Scénario :
Le scénario proche de la science-fiction vous renvoie intelligemment au passé. Ce premier volet sert néanmoins d'introduction à la saga, car le scénario ne se développera réellement que sur la longueur. Les personnages ambigus étaient déjà une réussite, même si l'ensemble demeurait un peu manichéen, ce qui ne sera plus le cas par la suite.
En résumé :
Enormes qualités VS défauts gênants, voilà le résumé de ce que proposait Assassin's creed. Immersif et jouissif, « jeu-trip » par excellence, le jeu d'Ubisoft n'était cependant pas parfait. Et cela reste le cas pour tous les volets de la saga, à des degrés différents, d'où les controverses suscitées lors de la sortie d'un nouvel opus. Certains épisodes sortent quand même du lot par rapport aux autres, et c'était le cas du premier. Attention toutefois si vous vous y lancez sur le tard, le jeu a mal vieilli à cause de son gameplay répétitif, ce qui n'est pas le cas pour ses suites.
De Nayalis [149 Pts], le 28 Mai 2014 à 13h35
Vraiment un bon jeu, la maniabilité s'améliorant avec les suivants
De Cobra [2995 Pts], le 27 Mai 2014 à 16h27
excellent jeu, j'avais adoré y jouer
De NinthFire [329 Pts], le 27 Mai 2014 à 15h52
Pas le meilleur de la saga mais il est tout de même très bien
De Dim12 [4930 Pts], le 27 Mai 2014 à 15h27
Un très bon jeu !!