Culture Sous les cerisiers en fleurs avec Tokyo Ohanami

On connaissait déjà Alexandre Bonnefoy (aAlex) pour son album Neko land (réalisé conjointement avec sa compagne Delfine Vaufrey), dont le but est de nous faire découvrir la vie de nos amis félins au Japon.

Dans ce recueil de photographies, c'est un autre sujet qui va être abordé par l'illustrateur : la floraison des cerisiers à Tokyo ou Tokyo Ohanami, appellation nippone qui donne son nom à cet ouvrage.


 
 
Édité à compte d'auteur, Tokyo Ohanami a été conçu de la même manière que Neko Land. C'est via les précommandes des lecteurs d'issekinicho (le blog des auteurs) que sa fabrication et son impression ont pu être lancées, la commercialisation passant essentiellement par le blog, mais également par quelques librairies spécialisées.

A l'instar de Neko Land, le but de Tokyo Ohanami est de nous faire découvrir le Japon par le prisme d'un sujet particulier, en l’occurrence la floraison des cerisiers, qui est sans doute l'un des phénomènes les plus populaires au Japon, où il est célébré chaque année.
Et pour nous parler de cet évènement, Alexandre Bonnefoy nous propose un ouvrage de qualité. Tout en couleurs, Tokyo Ohanami compte 220 pages et 160 photos. La couverture est cartonnée, et les pages jointes par une reliure cousue. Le format est assez imposant : 21 x 25cm. La prise en main est donc excellente et le format permet de bien apprécier la qualité des photos !

Rythmé par les saisons, le Japon a toujours célébré l'Ohanami, qui marque l'arrivée des beaux jours et des températures plus agréables. C'est un évènement emblématique de la culture nippone, notamment auprès des étrangers qui apprécient tout particulièrement de découvrir le Japon à cette période. Mais c'est aussi un évènement éphémère, puisqu'il ne dure qu'une semaine à une dizaine de jours seulement.

Dans ce livre, aAlex va donc nous donner un aperçu de l'Ohanami tokyoïte. Le livre est ainsi découpé en 11 chapitres, 10 nous montrant la floraison des cerisiers dans un lieu particulier, tandis que le dernier chapitre, intitulé "Au hasard des balades", nous fait découvrir des photos prises dans des lieux aléatoires de la capitale japonaise.
Les 10 lieux évoqués dans l'ouvrage sont les suivants : le sanctuaire Yasukuni, le Palais impérial, la rue de Nakano, les parc de Ueno / Shinjuku / Yoyogi et Inokashira, le temple Zojoji, et enfin les rivières Sumida et Meguro.
Un petit tour d'horizon assez complet de la capitale, même si l'on pourra peut être regretter la forte présence des parcs, qu'on peine à distinguer les uns des autres sur les clichés malgré la présence très utile d'un plan illustré réalisé par Alexandre avant chaque chapitre.

© issekinicho.fr

Au niveau des photos, tous les styles sont représentés. Il y a tout d'abord les photos représentant un paysage, qui nous montrent bien souvent un ou des cerisiers dans un milieu urbain. Ce sont pour moi les photos les plus jolies, car elles fourmillent de détails et jouent beaucoup avec la lumière.
Mais les photos qui font naître le plus d'émotion sont bien souvent les portraits, également omniprésents. Ils vont s''intéresser à un animal, à une personne ou encore à la fleur de cerisier elle-même. Ces photos sont parfois magnifiques, néanmoins certains pourront regretter la présence trop marquée de clichés faisant un gros plan sur un pétale, une fleur ou une branche de cerisiers. Ce parti pris artistique sera bien évidemment très intéressant et salué par certains, mais aura peut être beaucoup moins d'écho auprès d'autres lecteurs, notamment ceux qui n'ont pas de notions en photographie, et qui ne verront pas les différentes nuances entre les clichés (sur les focales ou les jeux de lumière par exemple).
Enfin, Tokyo Ohanami nous présentera différentes scènes de vie. Ici, c'est généralement une focale moyenne qui va être adoptée par aAlex. Elle permet d'apprécier aussi bien le sujet que son environnement, et va s'avérer idéale pour nous montrer diverses situations de la vie courante des japonais.

En petit bémol, on pourra regrettera l'absence de légende en dessous de certaines photos. Par exemple, certains risquent de ne pas comprendre ce qui se passe sur le cliché de la page 85, où l'on voit un jeune salary man allongé sur un carton dans le parc d'Ueno. Il garde en fait une place pour permettre à ses collègues et lui-même de pique-niquer sous un cerisier, un loisir très apprécié et d'ailleurs évoqué dans l'ouvrage (mais des dizaines de pages plus loin). Un rappel du contexte sous la photo n'aurait pas été inutile.

Avec Tokyo Ohanami, Alexandre Bonnefoy réussit une fois de plus son pari de nous faire découvrir le Japon via un évènement particulier. Si l'ohanami est un sujet moins "kawai" que nos amis les chats, le présent ouvrage n'en reste pas moins très intéressant et s'avérera peut être plus artistique que Neko Land, tout du moins pour les amateurs de photographie, qui se délecteront du travail d'Alexandre Bonnefoy sur le cadrage, la lumière etc... Par contre, on pourra reprocher à l'auteur de se cantonner uniquement à Tokyo pour nous présenter la floraison des cerisiers, même si l'on devine aisément que diverses contraintes professionnelles et de temps l'ont empêché de s'éloigner de la capitale nippone durant cette période.

C'est très simple : si vous n'avez pas peur du rose, et que vous aimez les fleurs et le Japon... n'hésitez pas à vous procurer cet ouvrage via le site issekinicho !