Dvd Critique - Naruto Road to Ninja BR

Voici la chronique de Takato portant sur l'édition DVD du 6ème film Naruto Shippuden sorti cette semaine : Road to Ninja.

Dans le paysage Naruto, ce neuvième film (le sixième de la saga Shippûden) est très particulier dans l’esprit des fans, et pour cause. Masashi Kishimoto, papa du ninja blondinet, s’est impliqué dans la réalisation de ce long métrage qui s’annonçait pas comme les autres. En règle générale, les films sur lesquels les auteurs respectifs sont impliqués est une recette qui marche, One Piece nous l’a déjà prouvé. Ainsi, le fait que Kishimoto ait mis sa main à la patte nous garantit-il un visionnage hors norme ?

 

 
L’histoire commence quelques semaines après l’attaque de Pain sur le village Konoha. Naruto est devenu un véritable héros et reprend une vie normale, même si la bataille contre Madara Uchiwa est loin d’être terminée. S’il a regagné la confiance des siens, notre héros est loin d’être en paix. Alors que chacun de ses compagnons shinobis est appuyé par ses parents afin d’obtenir le rang de Jônin, Naruto fait une nouvelle fois face à l’absence de ses parents, morts au combat il y a des années.
Un soir, alors qu’il discutait avec Sakura, Naruto est surpris par l’intervention de Madara. Le combat tourne court après que l’ennemi Uchiwa ait lancé un sort, mais tout semble avoir changé. Les camarades de Naruto ne se comportent plus comme avant, Sasuke est au village comme si de rien n’était, le père de Sakura est le quatrième Hokage qui a donné sa vie pour Konoha, et les parents de Naruto sont en vie ! Le bémol, c’est que ces derniers le reconnaissent sous le nom de Menma. Oui, quelque chose cloche à Konoha, Naruto et Sakura vont vite devoir comprendre la situation, sans pour autant s’attacher à cette nouvelle vie. Mais n’était-ce pas là toute la machination de Madara ?

 

 
L’histoire du film n’est pas si éloignée de celle du manga puisque nous revenons sur les desseins de Madara à travers un scénario se rapprochant de celui de la grande guerre. Sans s’avérer indispensable, ce récit s’incruste néanmoins très bien dans la chronologie de Naruto.

La présence de Kishimoto a la réalisation promettait un scénario de haute tenue, ce qui est plus ou moins le cas, mais il faut attendre que l’histoire décolle réellement pour constater cela. Les débuts du film insistent sur les changements du village Konoha et fait donc briller le fan-service comme rarement ce genre de métrage l’a fait. Chacun des proches de notre héros sont présentés sous un aspect différent, Sasuke devient donc un séducteur de ces dames tandis qu’Hinata possède désormais un tempérament bouillonnant et ne cache pas son amour pour Naruto. Ajoutez à cela la présence des parents du ninja blond et une scène de bains, et vous comprendrez pourquoi le terme fan-service illustre très bien la première partie de ce film.

 

 

Passé l’introduction, les véritables enjeux se mettent en place et ceux-ci sont dignes d’un arc scénaristique de transition. La situation principale est liée au personnage de Madara / Tobi dont le complot se met en place progressivement tout le long du métrage. Cette machination s’appuie sur des manigances jouant avec la nature de cette réalité alternative. Les informations sur les objectifs de l’ennemi et le véritable ennemi à abattre sont présentées au compte goute, suffisamment pour que le spectateur ne s’ennuie pas. Le rythme de Road to Ninja est très bien géré : L’avancée scénaristique se fait aussi par le développement du ressenti de Naruto et Sakura dans ce monde. Outre le combat de nos héros, ce métrage s’avère émouvant à de nombreuses reprises puisqu’il revient sur les parents de Naruto. Certes, Minato et Kushina sont différents de ceux présentés dans le manga car nous sommes dans un monde parallèle, mais la relation entretenue par Naruto et ses parents, bien que factice et éphémère, est un fan-service émouvant très bien traité. Les sentiments de Naruto retranscris à l’écran atteignent le spectateur, de même que l’amour parental de Minato et Kushina ne manquent pas de mettre la larme à l’œil. Masashi Kishimoto prend toujours plaisir à évoquer la famille à travers ce foyer brisé par le destin, les développements de ce film viennent ainsi compléter ce qui a déjà été traité dans le manga.

 

  
Techniquement, le film s’en tire mieux que la série télévisée dont les prouesses graphiques sont loin d’être extraordinaires. Néanmoins, la bande sonore de Road to Ninja est particulière et dégage une mélancolie propose à l’histoire du film. Du côté des scènes d’action, celles-ci ne font pas particulièrement dans le spectaculaire, mais ce n’est pas forcément ce que nous demandions à ce métrage.
L’édition est respectable et seule une interview fait guise de bonus. Pour les plus fans du ninja orange, l’édition collector est fortement conseillée, cette édition simple se contentera de ravir les quelques curieux ou les bourses les plus modestes. Concernant le doublage, on notera que la voix française de Naruto est devenue largement supportable, la comédienne s’étant très bien faite à la psychologie du héros.

 

 
Au final, Road to Ninja n’est peut-être pas le film exceptionnel auquel les fans s’attendaient, mais le métrage est loin de manquer de qualité. Kishimoto, en plus de nous livrer un fan-service assumé, créer une histoire sympathique qui pourrait faire office de court arc scénaristique dans le manga. Mais surtout, il revient sur la relation entre Naruto et ses parents et nous promet des séquences émouvantes, le relationnel familial étant très bien traité. Au final, Road to Ninja est peut-être ce que certains fans attendaient avec impatience, une possibilité pour Naruto de vivre avec ses parents, ne serait-ce qu’un instant. Loin d’être anodin, ce sixième film de la saga Shippûden, sans être indispensable, est un divertissement de très bonne facture pour les fans de la série.