Jeux Video Test - Dynasty Warriors 7
Après le test du décevant Dynasty Warriors 6 il y a quelques semaines, et en attendant celui du prometteur Dynasty Warriors 8 qui est sorti cette semaine en Europe, Koiwai revient sur Dynasty Warriors 7. Ce volet, sorti en 2011, apporte-t-il enfin aux fans la satisfaction attendue ?
Saga phare du beat'em all japonais il y a une dizaine d'années, Dynasty Warriors s'est enterrée d'elle au fil de volet peinant à se renouveler et ayant du mal à rivaliser avec une nouvelle concurrence. En 2008, Dynasty Warriors 6 avait à son tour bien du mal à relancer la série sur consoles next-gen. Il faudra encore attendre trois années, jusqu'en 2011, pour entrevoir un début de renouveau avec Dynasty Warriors 7.
Côté histoire, rien de foncièrement révolutionnaire, puisque Dynasty Warriors se base encore et toujours, volet après volet, sur la fresque historiques des Trois Royaumes, que nous avons déjà suffisamment abordée dans le test de Dynasty Warriors 6. Pourtant, très vite, l'habitué de la saga remarquera un enrichissement conséquent, liée à l'apparition dans le jeu d'un quatrième royaume, que vous pourrez jouer après avoir fini les scénarii des royaumes de Wei, Wu et Shu : le royaume de Wei, qui n'est autre que le successeur des trois autres, ayant achevé l'unification de la Chine sur les bases amorcées par Wei, Wu et Shu, et ayant été dirigé par un personnage que l'on ne connaît que trop bien : Sima Yi, le sournois stratège de Cao Cao à l'époque des Wei.
Et qui dit apparition d'un nouveau royaume dit évidemment apparition de nombreux nouveaux guerriers : pour Jin, comptez donc sur une petite dizaine de nouveaux protagonistes, allant du sérieux Sima Shi au dilettante Sima Zhao, en passant par la mignonne Wang Yuanji, le colosse Deng Ai ou le malade Guo Huai, tous évidemment tirés de l'histoire originale des Trois Royaumes. Mais les petits nouveaux ne se limitent pas au royaume de Jin, loin de là : dans chacun des royaumes, vous pourrez découvrir beaucoup de nouvelles têtes, allant de Guan Suo le fils de Guan Yu à Liu Shan le fils de Liu Bei, en passant par Lian Shi l'égérie de Sun Quan, Cai Wenji la concubine de Cao Cao, ou encore Ding Feng, sorte de successeur spirituel de Huang Gai. Si bien qu'au final, ce sont pas moins de 62 combattants qui vous attendent, prêts à en découdre les uns avec les autres, et ayant chacun leur personnalité !
Cet énorme enrichissement s'explique sans doute en grande partie par une volonté claire des développeurs d'Omega Force : celle de nous faire suivre réellement, pour la première fois de la saga, l'histoire des Trois Royaumes de A à Z, au fil des époques et des générations se succédant. Et de ce fait, le mode histoire abandonne les mini-scénarii par personnage si décousus et décevants de Dynasty Warriors 6, pour laisser place à un mode histoire réellement scénarisé d'un bout à l'autre, et nous invitant à suivre chronologiquement, de façon logique, les nombreuses batailles et drames qui ont fait la légende des Trois Royaumes.
Pour être plus précis, ce n'est pas un mode histoire qui vous attend, mais quatre : un pour chaque royaume. En ce qui concerne Wei, Wu et Shu, vous revivrez à trois reprises les mêmes événements, mais sous l'angle de chacun des Trois Royaumes, chaque angle étant suffisamment différent pour ne ressentir aucun sentiment de répétitivité. Quant à l'histoire de Jin, qui se situe juste après, dans la continuité, elle apporte de l'inédit. Et chaque campagne se déroulant sur 20/25 niveaux (et non plus sur 6 petits niveaux comme dans DW 6), on vous laisse imaginer la rallonge côté durée de vie. et avec tous ces ajouts, on vous laisse ausis devine rl'enrichissement considérable du mode encyclopédie, qui regorge plus que jamais de nombreuses informations et anecdotes.
Dans chacune des quatre campagnes du mode histoire, on suit donc une logique claire, on voit les personnages arriver, avec leurs motivations propres, leurs sacrifices propres, et l'on comprend tout de suite mieux la logique et le rôle de chacun, d'autant que les cinématiques, plus nombreuses, servent bien tout cela même si elles n'évitent parfois pas du pathos facile. Et de manière générale, tout ça met beaucoup mieux en avant les histoires plus personnelles des officiers : quand Xiahou Dun devient borgne, la naissance de sentiments entre Sun Quan et Lian Shi, les doutes de Sun Ce quant à son rôle de successeur de Sun Jian, le sacrifice de Dian Wei et son amitié avec Xu Zhu, la trahison de Guan Yu, la rivalité entre les deux archers Xiahou Yuan et Huang Zhong... Ce ne sont là que quelques exemples.
Tout simplement, côté histoire, ce septième volet apporte ce que l'on a longtemps attendu de la saga Dynasty Warriors : un mode histoire réellement scénarisé, clair, riche, qui véhicule des émotions et est un bonheur à suivre pour tout fan des Trois Royaumes. Même si ce premier coup d'essai dans le genre n'est pas exempt de défauts : si l'on suit les royaumes sur plusieurs générations, ce sont toutefois les personnages emblématiques de la série qui restent le plus mis en avant, au détriment des nouveaux venus pas toujours très exploités. Par exemple, du côté du royaume de Shu, Liu Bei, Zhuge Liang, Zhao Yun, Guan Yu et Zhang Fei restent bien plus mis en avant que leurs successeurs Liu Shan, Jiang Wei, Guan Suo, Bao Sanniang, Xing Cai...
Tout ça, c'est bien beau, mais le gameplay suit-il ? Hé bien, de ce côté-là aussi, il y a pas mal de nouveautés, et pas mal de retour aux sources.
Déjà, sachez que dans le mode histoire, vous ne choisissez pas avec quel personnage vous voulez faire telle bataille : ils vous sont imposés, tout simplement pour le bien de la continuité scénaristique, certains personnages étant la clé particulière de certaines batailles. Par exemple, côté Wei la bataille contre Lu Bu vous impose Xiahou Dun car c'est là qu'il perd son oeil, côté Wu la bataille amenant la perte de Guan Yu vous impose de contrôler Lu Meng parce qu'il est l'instigateur du piège se refermant sur Guan Yu, la bataille de Chi Bi vous impose à un moment Huang Gai car il est celui qui prend en traître Cao Cao... Ca peut parfois paraître frustrant, mais au final ça s'avère on ne peut plus logique, et globalement ça permet à la majorité des personnages d'avoir leur moment à eux, même s'il y a quand même beaucoup d'oublis de ce côté-là (par exemple, Bao Sanniang a beau être mignonne, elle ne sert à rien).
Egalement, avant chaque bataille, on se retrouve dans un camp, qui laisse le temps de se préparer, de parler avec certains autres personnages phares de la bataille à venir... L'idée n'est pas foncièrement très utile, mais est sympathique car elle renforce l'immersion.
Les maps sont toujours aussi gigantesques, et ont enfin été revues, là où on retrouvait souvent les mêmes d'un Dynasty Warriors à l'autre ! Mais ce renouvellement se fait au détriment d'une disparition qui en attristera certains : le système des bases, quasiment réduit à néant, et qui contribuait à rendre le jeu un peu plus stratégique.
Cela dit, vous pouvez tout de même compter sur un peu de stratégie amenée par les événements, les pièges et les missions secondaires propres à certaines batailles, qui vous pousseront à faire certains choix, à agir de telle ou telle manière selon que vous souhaitez vous la jouer stratégique (en prenant les ennemis par surprise, notamment) ou, au contraire, gros bourrin. Egalement, il vous faudra utiliser à bon escient les objets temporaires (attaque augmentée, défense augmentée, regain de musou...) que laisseront sur votre route les ennemis éliminés. Bref, il y a toujours cet aspect un peu stratégique... mais il n'est pas assez développé, ce cantonne à quelques éléments finalement assez basiques.
Egalement, pour éviter la lassitude, vous pouvez comptez sur une bonne variété dans les niveaux : bataille de siège, de défense, course contre montre pour empêcher l'ennemi de fuir, niveaux où vous-même devez fuir seul contre tous... C'est toujours appréciable, d'autant que les développeurs se sont appliqués pour bien jauger cette variété.
En ce qui concerne l'action en elle-même, il y a un grand mieux par rapport à DW 6, qui simplifiait le système de combat à tel point que les combos étaient extrêmement limités et n'offraient que peu de challenge. Dans DW 7, les différents systèmes de combo restent encore assez basiques (au moins, pour les joueurs occasionnels, ça a le mérite d'être facile à prendre en main), mais renouent un peu plus avec ce qui a fait le succès de la saga.
Votre combattant peut désormais transporter deux armes sur lui, qu'il peut changer avec la touche RB ce qui active en même temps une attaque spécifique.
Notons aussi et surtout le système des attaques EX : chaque officier possède sa propre surpuissante attaque qu'il peut utiliser uniquement avec son type d'arme de prédilection (par exemple, la hallebarde pour Lu Bu, l'arc pour Xiahou Yuan, les couteaux de lancer pour Wang Yuanji...), activée selon un combo de touches bien précis et qui diffère selon le type d'arme. Il s'agit toutefois de combos simples, n'utilisant que les touches X et Y.
Bien sûr, les attaques musou sont toujours là, sont au nombre de deux par combattant, sont toutes différentes et sont plus ou moins utiles selon les situations. Par exemple, si un musou bien bourrin comme celui de Zhu Rong fera des ravages pour peu que vous soyez un peu orienté vers vos ennemis, d'autres musou comme celui de Bao Sanniang demandent plus de précision quant à l'ennemi visé pour être réellement efficace.
Bien sûr, au fil des batailles, les guerriers acquièrent de l'expérience qui leur permet de monter en niveau, de renforcer leur attaque/défense/jauge de vie, et d'accumuler des points d'expérience qui pourront ensuite être utilisés dans un arbre de compétences simplifié par rapport à celui de DW 6, où vous pourrez débloquer des attaques et des compétences prédéfinies propres à chaque combattant. Malheureusement, l'arbre est tellement simplifié qu'on en a quand même rapidement fait le tour. Notamment, les nouveaux combos qu'on peut y débloquer restent trop peu nombreux.
Du côté des armes, c'est plus riche aussi : en plus de débloquer des armes de plus en plus puissantes au fil du jeu, vous pouvez en plus encore les renforcer via l'acquisition de sceaux à combiner, des sceaux de tous types (attaque +, défense +, augmentation plus facile des liens avec les combattants, synergie entre les deux armes équipées...), pour une personnalisation des armes plus large.
Ce qui est agréable aussi, c'est la variété des combattants et des armes. Certains comme Dian Wei sont de gros bourrins, d'autres comme Zhuge Liang ou Sima Yi sont meilleurs en attaques musou, d'autres encore comme Wang Yuanji s'expriment joliment via de jolies attaques à distance agiles... Certaines armes comme la masse font dans la boucherie, d'autres comme les éventails et la flûte de Zhen Ji sont plus fines et raffinées, les armes de longue portée comme les couteaux de Wang Yuanji, l'arc de Xiahou Yuan ou l'arbalète de Lian Shi demandent une maîtrise différente...
Tout au long du jeu, vous constaterez également quelques petites améliorations en apparence anodines, mais qui améliorent tout de même bien l'expérience de jeu. Par exemple, si les bugs de collision sont toujours là, ils sont moins nombreux, et vous vous retrouverez donc moins souvent bêtement coincé dans un espace pourtant ouvert. Egalement, la possibilité d'appeler votre cheval par le biais d'un sifflement vous permet de retrouver bien plus facilement votre monture, ce qui est un plus non négligeable quand on se souvient des chevaux-boulets de DW 6. Par contre, il n'y a plus de système d'évolution des montures, qui ne peuvent donc plus grimper en niveaux. Mais bon, vu le peu d'utilité du truc dans DW 6...
Si après avoir fini le long mode histoire vous n'êtes pas encore rassasiés, sachez que vous attend l'autre grande nouveauté de DW 7 : le mode conquête, qui vous propose tout simplement d'unifier la Chine petit à petit, en conquérant de nombreux petits territoires... réellement nombreux : comptez-en facilement plus d'une centaine.
Au fil de cette lente conquête, vous gagnez de l'argent, améliorez vos compétences et votre renom, et peaufinez vos relations avec les différents combattants présents dans le jeu, chaque combattant ayant d'ailleurs quelques petites discussions spécifiques avec des personnages en particulier, ce qui là ausis renforce un peu plus l'immersion, même si ça reste basique.
La plupart de ces petits territoires de forme hexagonale, vous invitent à participer à des batailles classiques avec et contre d'autres guerriers pris aléatoirement : batailles de défense, d'attaque, de protection...
Mais vous pourrez aussi compter sur des batailles spéciales. Notamment, chaque personnage a droit à une case qui lui est attitrée, et où vous avez pour mission de lui faire accomplir ses batailles légendaires, batailles qui sont souvent de l'ordre du "what if...", vous proposant une bataille alternative dont l'issue est différente de celle du mode histoire et de l'histoire des Trois Royaumes. Par exemple, que se serait-il passé si Dong Zhuo n'avait pas été battu et avait pu ériger son Royaume des plaisirs ?
Vous trouverez également des cases spéciales où vous devrez affronter des officiers en particulier pour débloquer des armes, ou encore des cases villes où vous pourrez souffler un peu, acheter des armes et des alliés avec l'argent récolté, peaufiner vos liens avec les personnages, choisir votre allié juré qui vous accompagnera dans quasiment toutes vos batailles, et gagner encore plus d'argent en répondant aux nombreuses questions de l'érudit, vieil homme enchaînant de nombreuses interrogations de plus en plus pointues sur l'univers des Trois Royaumes, pour une sorte d'alternative un peu plus ludique au mode encyclopédie... C'est que sur ce point-là, les développeurs ont vraiment fait un énorme travail, en peaufinant réellement l'univers des Trois Royaumes !
Bien sûr, au fil du mode, les territoires sont de plus en plus difficile à conquérir, car les ennemis y sont de plus en plus forts et de plus en plus nombreux... jusqu'à l'ultime bataille réunissant tout le gratin.
Globalement, ce mode conquête se veut donc varié : il y a pas de mal de choses à y faire autour des personnages, de l'argent, du renom, des armes, et bien sûr des batailles... Mais à cause du grand nombre de territoires à conquérir, il paraît long, très long, et, malgré ses nombreuses idées, n'évite alors pas une trop grande répétitivité qui pourrait facilement vous faire lâcher prise, si tant est que vous ne vous êtes pas fixé pour objectif de débloquer tous les succès, auquel cas vous n'avez pas fini de trimer...
Graphismes :
Quelque part, réussir à si bien différencier les 62 personnages jouables est un petit exploit. Chaque combattant a son propre look, sa propre dégaine, ses propres (jolis) costumes... Un énorme effort est fait là-dessus, et cela rend chaque guerrier vraiment plaisant. Pour le reste, ça reste pauvre. DW 7 est un peu plus beau que son aîné, mais techniquement ça reste globalement dépassé. Les décors sont plutôt vides, les textures assez fades, les personnages ont des mouvements stylés et assez fluides mais loin d'être techniquement éblouissants.
Durée de vie :
Quatre campagnes en mode histoire, de 20/25 niveaux chacune, cela fait déjà plusieurs dizaines d'heures. Ajoutez à cela le très long (trop long) mode conquête, et vous pouvez facilement doubler la durée de vie si vous ne vous lassez pas avant d'en arriver au bout. Et si votre objectif est de débloquer tous les succès, on n'en parle pas, car les succès autour du renom et des liens entre personnages dans le mode conquête auront de quoi vous faire tripoter la manette pendant des centaines d'heures.
Jouabilité :
Après avoir été trop appauvri dans DW 6, le gameplay de DW 7 accueille de nouvelles choses et en retrouve d'autres, pour un résultat plus riche, mais toujours perfectible. Avec des choses comme les attaques EX les combos redeviennent un peu plus intéressants, mais le tout se prend en main beaucoup trop vite pour ne plus beaucoup évoluer par la suite. A part ça, les contrôles sont faciles, intuitifs, accessibles... trop accessibles, diront les joueurs les plus techniques, la répétitivité étant effectivement certaine.
Bande-son :
Hormis les musiques un peu pathos ou niaises de certaines cinématiques, on a les habituels morceaux de metal, qui ne se renouvellent que trop peu d'un épisode à l'autre, et ont tendance à trop se ressembler pour certains. On aime ou pas, certains adoreront et se laisseront happer par des riffs plutôt entraînants, d'autres grinceront des dents à force d'avoir l'impression d'entendre la même chose en boucle.
Les bruitages de lames qui s'entrechoquent et les cris d'ennemis qui meurent, bien exagérés comme il faut, appuient très bien le défouloir que constitue le jeu. Dommage que ces bruitages et cris ne soient pas plus nombreux et deviennent si vite répétitifs.
Quant aux voix, on a droit au doublage anglais, sous-titre français. Là aussi les mêmes répliques ont tendance à vite revenir en boucle, mais il y a une certaine conviction dans ce doublage. Toutefois, il est dommage de ne pas pouvoir choisir le doublage japonais, absent.
Scénario :
Enfin un mode histoire réellement scénarisé d'un bout à l'autre ! Clair, logique, extrêmement riche, mettant en avant ce qu'il faut... C'est du béton armé, jouissif pour tout amateur des Trois Royaumes.
En résumé :
Après la déception que Dynasty Warriors 6 a provoquée chez de nombreux fans, Dynasty Warriors 7 enclenche le renouveau tant attendu dans la saga. Un mode histoire en béton armé, un gameplay encore perfectible et trop pauvre mais qui a le mérite de tirer des leçons des échecs passés, un mode conquête qui se veut riche... Ce septième épisode apporte du sang neuf, n'exploite pas totalement tout ce qu'il met en place, mais s'avère généreux dans son contenu et laisse envisager la poursuite du renouveau dans le huitième volet.
14/20
Saga phare du beat'em all japonais il y a une dizaine d'années, Dynasty Warriors s'est enterrée d'elle au fil de volet peinant à se renouveler et ayant du mal à rivaliser avec une nouvelle concurrence. En 2008, Dynasty Warriors 6 avait à son tour bien du mal à relancer la série sur consoles next-gen. Il faudra encore attendre trois années, jusqu'en 2011, pour entrevoir un début de renouveau avec Dynasty Warriors 7.
Côté histoire, rien de foncièrement révolutionnaire, puisque Dynasty Warriors se base encore et toujours, volet après volet, sur la fresque historiques des Trois Royaumes, que nous avons déjà suffisamment abordée dans le test de Dynasty Warriors 6. Pourtant, très vite, l'habitué de la saga remarquera un enrichissement conséquent, liée à l'apparition dans le jeu d'un quatrième royaume, que vous pourrez jouer après avoir fini les scénarii des royaumes de Wei, Wu et Shu : le royaume de Wei, qui n'est autre que le successeur des trois autres, ayant achevé l'unification de la Chine sur les bases amorcées par Wei, Wu et Shu, et ayant été dirigé par un personnage que l'on ne connaît que trop bien : Sima Yi, le sournois stratège de Cao Cao à l'époque des Wei.
Et qui dit apparition d'un nouveau royaume dit évidemment apparition de nombreux nouveaux guerriers : pour Jin, comptez donc sur une petite dizaine de nouveaux protagonistes, allant du sérieux Sima Shi au dilettante Sima Zhao, en passant par la mignonne Wang Yuanji, le colosse Deng Ai ou le malade Guo Huai, tous évidemment tirés de l'histoire originale des Trois Royaumes. Mais les petits nouveaux ne se limitent pas au royaume de Jin, loin de là : dans chacun des royaumes, vous pourrez découvrir beaucoup de nouvelles têtes, allant de Guan Suo le fils de Guan Yu à Liu Shan le fils de Liu Bei, en passant par Lian Shi l'égérie de Sun Quan, Cai Wenji la concubine de Cao Cao, ou encore Ding Feng, sorte de successeur spirituel de Huang Gai. Si bien qu'au final, ce sont pas moins de 62 combattants qui vous attendent, prêts à en découdre les uns avec les autres, et ayant chacun leur personnalité !
Cet énorme enrichissement s'explique sans doute en grande partie par une volonté claire des développeurs d'Omega Force : celle de nous faire suivre réellement, pour la première fois de la saga, l'histoire des Trois Royaumes de A à Z, au fil des époques et des générations se succédant. Et de ce fait, le mode histoire abandonne les mini-scénarii par personnage si décousus et décevants de Dynasty Warriors 6, pour laisser place à un mode histoire réellement scénarisé d'un bout à l'autre, et nous invitant à suivre chronologiquement, de façon logique, les nombreuses batailles et drames qui ont fait la légende des Trois Royaumes.
Pour être plus précis, ce n'est pas un mode histoire qui vous attend, mais quatre : un pour chaque royaume. En ce qui concerne Wei, Wu et Shu, vous revivrez à trois reprises les mêmes événements, mais sous l'angle de chacun des Trois Royaumes, chaque angle étant suffisamment différent pour ne ressentir aucun sentiment de répétitivité. Quant à l'histoire de Jin, qui se situe juste après, dans la continuité, elle apporte de l'inédit. Et chaque campagne se déroulant sur 20/25 niveaux (et non plus sur 6 petits niveaux comme dans DW 6), on vous laisse imaginer la rallonge côté durée de vie. et avec tous ces ajouts, on vous laisse ausis devine rl'enrichissement considérable du mode encyclopédie, qui regorge plus que jamais de nombreuses informations et anecdotes.
Dans chacune des quatre campagnes du mode histoire, on suit donc une logique claire, on voit les personnages arriver, avec leurs motivations propres, leurs sacrifices propres, et l'on comprend tout de suite mieux la logique et le rôle de chacun, d'autant que les cinématiques, plus nombreuses, servent bien tout cela même si elles n'évitent parfois pas du pathos facile. Et de manière générale, tout ça met beaucoup mieux en avant les histoires plus personnelles des officiers : quand Xiahou Dun devient borgne, la naissance de sentiments entre Sun Quan et Lian Shi, les doutes de Sun Ce quant à son rôle de successeur de Sun Jian, le sacrifice de Dian Wei et son amitié avec Xu Zhu, la trahison de Guan Yu, la rivalité entre les deux archers Xiahou Yuan et Huang Zhong... Ce ne sont là que quelques exemples.
Tout simplement, côté histoire, ce septième volet apporte ce que l'on a longtemps attendu de la saga Dynasty Warriors : un mode histoire réellement scénarisé, clair, riche, qui véhicule des émotions et est un bonheur à suivre pour tout fan des Trois Royaumes. Même si ce premier coup d'essai dans le genre n'est pas exempt de défauts : si l'on suit les royaumes sur plusieurs générations, ce sont toutefois les personnages emblématiques de la série qui restent le plus mis en avant, au détriment des nouveaux venus pas toujours très exploités. Par exemple, du côté du royaume de Shu, Liu Bei, Zhuge Liang, Zhao Yun, Guan Yu et Zhang Fei restent bien plus mis en avant que leurs successeurs Liu Shan, Jiang Wei, Guan Suo, Bao Sanniang, Xing Cai...
Tout ça, c'est bien beau, mais le gameplay suit-il ? Hé bien, de ce côté-là aussi, il y a pas mal de nouveautés, et pas mal de retour aux sources.
Déjà, sachez que dans le mode histoire, vous ne choisissez pas avec quel personnage vous voulez faire telle bataille : ils vous sont imposés, tout simplement pour le bien de la continuité scénaristique, certains personnages étant la clé particulière de certaines batailles. Par exemple, côté Wei la bataille contre Lu Bu vous impose Xiahou Dun car c'est là qu'il perd son oeil, côté Wu la bataille amenant la perte de Guan Yu vous impose de contrôler Lu Meng parce qu'il est l'instigateur du piège se refermant sur Guan Yu, la bataille de Chi Bi vous impose à un moment Huang Gai car il est celui qui prend en traître Cao Cao... Ca peut parfois paraître frustrant, mais au final ça s'avère on ne peut plus logique, et globalement ça permet à la majorité des personnages d'avoir leur moment à eux, même s'il y a quand même beaucoup d'oublis de ce côté-là (par exemple, Bao Sanniang a beau être mignonne, elle ne sert à rien).
Egalement, avant chaque bataille, on se retrouve dans un camp, qui laisse le temps de se préparer, de parler avec certains autres personnages phares de la bataille à venir... L'idée n'est pas foncièrement très utile, mais est sympathique car elle renforce l'immersion.
Les maps sont toujours aussi gigantesques, et ont enfin été revues, là où on retrouvait souvent les mêmes d'un Dynasty Warriors à l'autre ! Mais ce renouvellement se fait au détriment d'une disparition qui en attristera certains : le système des bases, quasiment réduit à néant, et qui contribuait à rendre le jeu un peu plus stratégique.
Cela dit, vous pouvez tout de même compter sur un peu de stratégie amenée par les événements, les pièges et les missions secondaires propres à certaines batailles, qui vous pousseront à faire certains choix, à agir de telle ou telle manière selon que vous souhaitez vous la jouer stratégique (en prenant les ennemis par surprise, notamment) ou, au contraire, gros bourrin. Egalement, il vous faudra utiliser à bon escient les objets temporaires (attaque augmentée, défense augmentée, regain de musou...) que laisseront sur votre route les ennemis éliminés. Bref, il y a toujours cet aspect un peu stratégique... mais il n'est pas assez développé, ce cantonne à quelques éléments finalement assez basiques.
Egalement, pour éviter la lassitude, vous pouvez comptez sur une bonne variété dans les niveaux : bataille de siège, de défense, course contre montre pour empêcher l'ennemi de fuir, niveaux où vous-même devez fuir seul contre tous... C'est toujours appréciable, d'autant que les développeurs se sont appliqués pour bien jauger cette variété.
En ce qui concerne l'action en elle-même, il y a un grand mieux par rapport à DW 6, qui simplifiait le système de combat à tel point que les combos étaient extrêmement limités et n'offraient que peu de challenge. Dans DW 7, les différents systèmes de combo restent encore assez basiques (au moins, pour les joueurs occasionnels, ça a le mérite d'être facile à prendre en main), mais renouent un peu plus avec ce qui a fait le succès de la saga.
Votre combattant peut désormais transporter deux armes sur lui, qu'il peut changer avec la touche RB ce qui active en même temps une attaque spécifique.
Notons aussi et surtout le système des attaques EX : chaque officier possède sa propre surpuissante attaque qu'il peut utiliser uniquement avec son type d'arme de prédilection (par exemple, la hallebarde pour Lu Bu, l'arc pour Xiahou Yuan, les couteaux de lancer pour Wang Yuanji...), activée selon un combo de touches bien précis et qui diffère selon le type d'arme. Il s'agit toutefois de combos simples, n'utilisant que les touches X et Y.
Bien sûr, les attaques musou sont toujours là, sont au nombre de deux par combattant, sont toutes différentes et sont plus ou moins utiles selon les situations. Par exemple, si un musou bien bourrin comme celui de Zhu Rong fera des ravages pour peu que vous soyez un peu orienté vers vos ennemis, d'autres musou comme celui de Bao Sanniang demandent plus de précision quant à l'ennemi visé pour être réellement efficace.
Bien sûr, au fil des batailles, les guerriers acquièrent de l'expérience qui leur permet de monter en niveau, de renforcer leur attaque/défense/jauge de vie, et d'accumuler des points d'expérience qui pourront ensuite être utilisés dans un arbre de compétences simplifié par rapport à celui de DW 6, où vous pourrez débloquer des attaques et des compétences prédéfinies propres à chaque combattant. Malheureusement, l'arbre est tellement simplifié qu'on en a quand même rapidement fait le tour. Notamment, les nouveaux combos qu'on peut y débloquer restent trop peu nombreux.
Du côté des armes, c'est plus riche aussi : en plus de débloquer des armes de plus en plus puissantes au fil du jeu, vous pouvez en plus encore les renforcer via l'acquisition de sceaux à combiner, des sceaux de tous types (attaque +, défense +, augmentation plus facile des liens avec les combattants, synergie entre les deux armes équipées...), pour une personnalisation des armes plus large.
Ce qui est agréable aussi, c'est la variété des combattants et des armes. Certains comme Dian Wei sont de gros bourrins, d'autres comme Zhuge Liang ou Sima Yi sont meilleurs en attaques musou, d'autres encore comme Wang Yuanji s'expriment joliment via de jolies attaques à distance agiles... Certaines armes comme la masse font dans la boucherie, d'autres comme les éventails et la flûte de Zhen Ji sont plus fines et raffinées, les armes de longue portée comme les couteaux de Wang Yuanji, l'arc de Xiahou Yuan ou l'arbalète de Lian Shi demandent une maîtrise différente...
Tout au long du jeu, vous constaterez également quelques petites améliorations en apparence anodines, mais qui améliorent tout de même bien l'expérience de jeu. Par exemple, si les bugs de collision sont toujours là, ils sont moins nombreux, et vous vous retrouverez donc moins souvent bêtement coincé dans un espace pourtant ouvert. Egalement, la possibilité d'appeler votre cheval par le biais d'un sifflement vous permet de retrouver bien plus facilement votre monture, ce qui est un plus non négligeable quand on se souvient des chevaux-boulets de DW 6. Par contre, il n'y a plus de système d'évolution des montures, qui ne peuvent donc plus grimper en niveaux. Mais bon, vu le peu d'utilité du truc dans DW 6...
Si après avoir fini le long mode histoire vous n'êtes pas encore rassasiés, sachez que vous attend l'autre grande nouveauté de DW 7 : le mode conquête, qui vous propose tout simplement d'unifier la Chine petit à petit, en conquérant de nombreux petits territoires... réellement nombreux : comptez-en facilement plus d'une centaine.
Au fil de cette lente conquête, vous gagnez de l'argent, améliorez vos compétences et votre renom, et peaufinez vos relations avec les différents combattants présents dans le jeu, chaque combattant ayant d'ailleurs quelques petites discussions spécifiques avec des personnages en particulier, ce qui là ausis renforce un peu plus l'immersion, même si ça reste basique.
La plupart de ces petits territoires de forme hexagonale, vous invitent à participer à des batailles classiques avec et contre d'autres guerriers pris aléatoirement : batailles de défense, d'attaque, de protection...
Mais vous pourrez aussi compter sur des batailles spéciales. Notamment, chaque personnage a droit à une case qui lui est attitrée, et où vous avez pour mission de lui faire accomplir ses batailles légendaires, batailles qui sont souvent de l'ordre du "what if...", vous proposant une bataille alternative dont l'issue est différente de celle du mode histoire et de l'histoire des Trois Royaumes. Par exemple, que se serait-il passé si Dong Zhuo n'avait pas été battu et avait pu ériger son Royaume des plaisirs ?
Vous trouverez également des cases spéciales où vous devrez affronter des officiers en particulier pour débloquer des armes, ou encore des cases villes où vous pourrez souffler un peu, acheter des armes et des alliés avec l'argent récolté, peaufiner vos liens avec les personnages, choisir votre allié juré qui vous accompagnera dans quasiment toutes vos batailles, et gagner encore plus d'argent en répondant aux nombreuses questions de l'érudit, vieil homme enchaînant de nombreuses interrogations de plus en plus pointues sur l'univers des Trois Royaumes, pour une sorte d'alternative un peu plus ludique au mode encyclopédie... C'est que sur ce point-là, les développeurs ont vraiment fait un énorme travail, en peaufinant réellement l'univers des Trois Royaumes !
Bien sûr, au fil du mode, les territoires sont de plus en plus difficile à conquérir, car les ennemis y sont de plus en plus forts et de plus en plus nombreux... jusqu'à l'ultime bataille réunissant tout le gratin.
Globalement, ce mode conquête se veut donc varié : il y a pas de mal de choses à y faire autour des personnages, de l'argent, du renom, des armes, et bien sûr des batailles... Mais à cause du grand nombre de territoires à conquérir, il paraît long, très long, et, malgré ses nombreuses idées, n'évite alors pas une trop grande répétitivité qui pourrait facilement vous faire lâcher prise, si tant est que vous ne vous êtes pas fixé pour objectif de débloquer tous les succès, auquel cas vous n'avez pas fini de trimer...
Graphismes :
Quelque part, réussir à si bien différencier les 62 personnages jouables est un petit exploit. Chaque combattant a son propre look, sa propre dégaine, ses propres (jolis) costumes... Un énorme effort est fait là-dessus, et cela rend chaque guerrier vraiment plaisant. Pour le reste, ça reste pauvre. DW 7 est un peu plus beau que son aîné, mais techniquement ça reste globalement dépassé. Les décors sont plutôt vides, les textures assez fades, les personnages ont des mouvements stylés et assez fluides mais loin d'être techniquement éblouissants.
Durée de vie :
Quatre campagnes en mode histoire, de 20/25 niveaux chacune, cela fait déjà plusieurs dizaines d'heures. Ajoutez à cela le très long (trop long) mode conquête, et vous pouvez facilement doubler la durée de vie si vous ne vous lassez pas avant d'en arriver au bout. Et si votre objectif est de débloquer tous les succès, on n'en parle pas, car les succès autour du renom et des liens entre personnages dans le mode conquête auront de quoi vous faire tripoter la manette pendant des centaines d'heures.
Jouabilité :
Après avoir été trop appauvri dans DW 6, le gameplay de DW 7 accueille de nouvelles choses et en retrouve d'autres, pour un résultat plus riche, mais toujours perfectible. Avec des choses comme les attaques EX les combos redeviennent un peu plus intéressants, mais le tout se prend en main beaucoup trop vite pour ne plus beaucoup évoluer par la suite. A part ça, les contrôles sont faciles, intuitifs, accessibles... trop accessibles, diront les joueurs les plus techniques, la répétitivité étant effectivement certaine.
Bande-son :
Hormis les musiques un peu pathos ou niaises de certaines cinématiques, on a les habituels morceaux de metal, qui ne se renouvellent que trop peu d'un épisode à l'autre, et ont tendance à trop se ressembler pour certains. On aime ou pas, certains adoreront et se laisseront happer par des riffs plutôt entraînants, d'autres grinceront des dents à force d'avoir l'impression d'entendre la même chose en boucle.
Les bruitages de lames qui s'entrechoquent et les cris d'ennemis qui meurent, bien exagérés comme il faut, appuient très bien le défouloir que constitue le jeu. Dommage que ces bruitages et cris ne soient pas plus nombreux et deviennent si vite répétitifs.
Quant aux voix, on a droit au doublage anglais, sous-titre français. Là aussi les mêmes répliques ont tendance à vite revenir en boucle, mais il y a une certaine conviction dans ce doublage. Toutefois, il est dommage de ne pas pouvoir choisir le doublage japonais, absent.
Scénario :
Enfin un mode histoire réellement scénarisé d'un bout à l'autre ! Clair, logique, extrêmement riche, mettant en avant ce qu'il faut... C'est du béton armé, jouissif pour tout amateur des Trois Royaumes.
En résumé :
Après la déception que Dynasty Warriors 6 a provoquée chez de nombreux fans, Dynasty Warriors 7 enclenche le renouveau tant attendu dans la saga. Un mode histoire en béton armé, un gameplay encore perfectible et trop pauvre mais qui a le mérite de tirer des leçons des échecs passés, un mode conquête qui se veut riche... Ce septième épisode apporte du sang neuf, n'exploite pas totalement tout ce qu'il met en place, mais s'avère généreux dans son contenu et laisse envisager la poursuite du renouveau dans le huitième volet.
14/20