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Jeux Video Test rétro - Fear Effect 2 Retro Helix

Jeudi, 18 Juillet 2013 à 09h00

Manga-news vous propose aujourd'hui un test de Fear effect 2 - Retro Helix, réalisé par RogueAerith. Cette série s'arrêtera malheureusement avec ce deuxième opus, au grand dam des fans.




Sorti en mars 2001 en exclusivité sur Psone, Fear effect 2 : Retro helix est l'un des tout derniers jeux de la mythique Playstation première du nom. Ce jeu constitue une préquelle au premier volet. Ainsi, plutôt que de s'intéresser à la suite des aventures des trois héros, Eidos a préféré s'attacher à leur passé, à voir comment ils se sont rencontrés... et c'est pour le meilleur. La personnalité des héros est bien résumée par une cinématique de début dans le ton du premier opus, c'est-à-dire ultra-violente : une fille de joie (Hana), un alcoolique (Glas), un schizophrène (Deke). On avait bien senti dans le premier opus que les personnages n'étaient pas clairs, on en a ici la confirmation. La petite nouveauté, c'est qu'en plus de contrôler nos héros plus jeunes, les scénaristes ont introduit un nouveau personnage jouant à fond la carte du fan service : Rain, une blonde pulpeuse, entretenant une relation plutôt ambiguë avec Hana. Fear effect 2 s'inscrit donc dans la continuité de son prédécesseur avec une histoire destinée aux adultes et des thèmes matures (homosexualité, ultraviolence). Et s'agissant de continuité, voyons si c'est aussi le cas en termes de graphismes et de gameplay.




S'agissant de sa réalisation graphique, Fear effect 2 reprend le génial procédé utilisé dans le premier volet : le « FMV » (Full Motion Video), soit des personnages incrustés dans des décors précalculés basés sur des cinématiques de quelques secondes tournant en rond, le tout dans un style graphique rappelant les animés. Et il faut avouer une chose : ce procédé est toujours aussi efficace, Fear effect 2 se posant comme l'un des plus beaux jeux de la console de Sony. On le dit souvent, ce sont les décors en 3D précalculés qui vieillissent le moins vite, et c'est évidemment le cas ici, Fear effect 2 n'ayant pas à rougir 12 après sa sortie. Le design des ennemis est particulièrement savoureux, et les idées graphiques pullulent (j'aimerais bien savoir ce que sont devenus les graphistes ayant travaillé sur la série, parce qu'ils envoyaient du lourd !). Le seul problème résultant du procédé « FMV » réside dans le choix concomitant d'angles de caméra fixes qui donnent lieu à une lisibilité parfois réduite de l'action, et donc à un contrôle difficile des personnages. Cependant, alors que la maniabilité constituait le gros point faible du premier volet, elle a ici été assouplie. Ouf !




En terme de gameplay, vous serez comme dans le premier opus invité à prendre le contrôle des différents personnages alternativement, désormais au nombre de 4 donc. Les actions des uns auront des répercussions sur le parcours suivi par les autres. Vous passerez par Hong-Kong et New York, dans une ambiance largement cyberpunk, et terminerez par d'anciennes cités perdues chinoises. Cette patte graphique si particulière fait toujours le charme du jeu et l'ambiance sombre et glauque est toujours bel et bien présente, même si Fear effect 2 se démarque de l'aspect survival horror du premier volet pour tendre davantage vers l'action ou les énigmes (dommage). Comme dans le premier opus, les fins sont multiples. Et comme dans le premier opus, pas de barre de vie mais un électrocardiogramme basé sur votre « fear level » et conditionné par votre maîtrise des situations périlleuses (les ennemis vous tirent dessus sans que vous puissiez vous en défaire : vous avez toutes les chances de mourir ; les ennemis vous tirent dessus mais vous parvenez à faire vous aussi des victimes dans leur rang : c'est bon pour vous). Eidos a apporté quelques modifications sensibles au gameplay, comme un système de visée automatique plus réactif, et un « fear level » moins sévère et arbitraire. Toutefois, la progression est rendue complexe par un game design approximatif, dans lequel il n'est pas rare de devoir sauvegarder dans des conditions difficiles (électrocardiogramme à fond, munitions gaspillées, objet-clef manquant). On ne saurait que trop vous conseiller de faire le jeu avec un guide, la progression étant plus fluide en ce cas (vous ne manquerez pas les objets-clefs).




Mais alors quelles sont les nouveautés ? Fear effect 2 joue à fond la carte de son scénario, et ne fait que s'appuyer sur les très nombreuses innovations ayant fait la force du premier opus. Il n'apporte pas lui-même de nouveautés, hormis un quatrième personnage jouable, et les petits réglages de maniabilité (un peu plus souple), du fear level (un peu moins sévère) et du système de visée (plus performant). En fait, la seule vraie évolution réside dans l'équilibre et le rythme du jeu, franchement inégaux, alors que le premier était intense d'un bout à l'autre. Si on s'attend toujours à ce que tout puisse arriver, ce Fear effect 2 est beaucoup moins puissant. Primo, le début est mou, très mou. Deuxio, les retournements de situation sont moins prenants, et le scénario plus éparpillé. Enfin, et c'est là le principal problème du jeu, le nombre d'énigmes a encore été revu à la hausse, allant jusqu'à l'écoeurement lors du dernier CD, où on se croirait limite dans un Myst. Vous vous souvenez du dernier CD de Final Fantasy VIII, le fameux CD à boss (on enchaînait les boss jusqu'à celui de fin) ? Et bien le dernier CD de Fear effect 2 est en quelque sorte le CD à énigmes, qu'il faut enchaîner jusqu'au boss de fin : indigeste, lourdingue (parce qu'en plus, la plupart sont franchement inintéressantes et difficiles car très mal expliquées), et on ne se sent plus du tout concerné par l'histoire une fois arrivé devant le boss de fin. Pas très malin...




Graphismes :
Le style graphique est toujours aussi génial et a un vrai charme. De même, les animations des personnages sont toujours assez rigides tant dans les cinématiques que lors des phases de jeu, mais on sent bien que la Psone ne pouvait pas en faire davantage sur ce terrain. En tant que jeu de fin de vie de la console de Sony, Fear effect 2 impressionne.

Jouabilité :
La maniabilité a été légèrement assouplie, mais on est toujours gêné par les angles de caméra, dont même l'aspect cinématographique s'avère parfois douteux.

Bande-son :
Contrairement au premier Fear effect qui comprenait les voix françaises, ce second volet propose exclusivement des doublages en anglais, très bons certes, mais rompant l'homogénéité de la saga.

Durée de vie :
10 heures de jeu maximum, c'est peu. Le problème principal n'est cependant pas là : Fear effect 2 est nettement moins bien rythmé que le premier opus, et surtout, la fin bourrée d'énigmes est décourageante.

Scénario :
L'ambiance cyberpunk est renforcée par une histoire nettement portée sur l'ADN et les modifications du génome humain. La rencontre entre Hana, Glas et Deke est donc rapidement délaissée pour s'intéresser aux origines de Rain, jusqu'à tomber dans la grosse série B. Les liens tissés avec Fear effect sont vraiment discrets, et l'absence de Rain dans ce dernier n'est pas vraiment justifiée...

En résumé :
Moins maîtrisé en terme de rythme, inégal, se basant sur les forces du premier volet sans innover, Fear effect 2 n'est clairement pas une déception mais une suite lambda et efficace (sauf sur sa fin). Le procédé graphique poussant la Psone dans ses derniers retranchements, le scénario original, et l'ambiance dont la maturité était rare auparavant (sang, sexe, violence) font vraiment plaisir à voir. Quel dommage que la série ait été stoppée : des images d'un troisième volet, baptisé Fear effect Inferno, avaient été diffusées lors d'un E3 pour une sortie sur Playstation 2. Cette série témoignait de la gloire d'Eidos à la fin des années 1990. Comme d'autres séries de cet éditeur (qui a dit Soul reaver ?), Fear effect mériterait bien un reboot !

15/20

commentaires

Tianjun

De Tianjun [5046 Pts], le 18 Juillet 2013 à 10h07

Ah, que de souvenirs... Je n'ai joué qu'à ce volet-là (ce qui n'est pas trop dérangeant vu qu'il s'agit d'une préquelle) et j'en garde un très bon souvenir, même si effectivement la dernière ligne droite est un peu longuette. Cette série avait vraiment quelque chose d'unique, se permettait d'aborder des thématiques qu'on ne voyait pas ailleurs, et mériterait effectiement de revenir sur le devant de la scène. Ah, Hana...

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