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Jeux Video Test - Dynasty Warriors 6

Mercredi, 22 Mai 2013 à 09h40

Dynasty Warriors, une saga culte de beat'em all, qui semble courir après sa gloire d'autrefois depuis déjà plusieurs années, avec plus ou moins de succès selon les volets. Cette semaine, via le test de Koiwai de la version Xbox 360, nous vous proposons de revenir sur l'un des volets les plus controversés de la saga : Dynasty Warriors 6.




Devenue une saga culte du beat'em all en quelques années, Dynasty Warriors a régulièrement su, depuis sa naissance à la fin des années 90, satisfaire les amateurs de fiers combattants bourrés de charisme et de dégommage de hordes de soldats se ruant sur vous, le tout malgré de flagrantes difficultés à se renouveler et des épisodes enchaînant les hauts et les bas. Après le volet Empires de Dynasty Warriors 5 qui sortit sur Xbox 360 et PS2, c'est à Dynasty Warriors 6 que revenait réellement la lourde tâche d'inaugurer l'arrivée de la saga principale (comprendre par là, hors volets Empires) sur les nouvelles consoles. Une transition annoncée avec de grandes promesses : moteur graphique revu à la hausse, meilleure IA, refonte du système de combat... pour un résultat qui, finalement, divisa les fans de la première heure autant que les néophytes, à juste titre.

Mais commençons par le commencement : à l'origine de la saga Dynasty Warriors, on trouve la légende des Trois Royaumes, l'un des grands classiques de la littérature chinoise signé Luo Guanzhong, et dont on ne compte plus les nombreuses adaptations en jeu, film, manga... Depuis son tout premier volet, Dynasty Warriors a toujours proposé aux joueurs de revivre les grandes heures de cette saga, et ce sixième volet ne déroge pas à la règle.




Pour cela, le joueur se plongera dans le mode musou, nom derrière lequel se cache le mode histoire du jeu. Un mode qui se partage en différentes courtes parties, 17 pour être précis, ce qui correspond au nombre de personnages légendaires des Trois Royaumes dont vous suivrez l'histoire au fil de petites campagnes de 6 niveaux. Ces 17 protagonistes étant répartis selon le royaume auquel ils appartiennent. Ainsi, Le Royaume de Wei vous proposera d'incarner l'ambitieux Cao Cao, son fidèle bras droit le borgne Xiahou Dun, le colossal Dian Wei, le fourbe stratège Sima Yi, et l'intrépide et terrifiant Zhang Liao. Au sein du Royaume de Wu, vous contrôlerez le redoutable Sun Jian, le stratégique Zhou Yu, son jeune disciple Lu Xun, la jolie mais très garçon manqué Sun Shang Xiang, et le pirate Gan Ning. Du côté du Royaume de Shu, vous découvrirez le parcours du vertueux Liu Bei, de ses deux plus fidèles frères d'armes Guan Yu et Zhang Fei, du vaillant Zhao Yun, et du stratège Zhuge Liang. Quant à la section "autres", elle vous invitera à suivre le parcours de la ravissante et élégante danseuse Diao Chan, avant que vous ne preniez le contrôle de Lu Bu, réputé comme le plus dangereux et plus puissant combattant de l'époque des Trois Royaumes.
Un joli programme, en somme, qui nous promet de découvrir et de redécouvrir cette passionnante saga sous de nombreux angles différents. Une promesse qui n'est qu'en partie tenue, finalement, la faute à la brièveté de chacune de ces campagnes. Car en seulement 6 niveaux pour chaque protagoniste, inutile de dire que les choses vont beaucoup trop à l'essentiel, que les grands faits d'armes des personnages et grandes étapes de l'histoire des Trois Royaumes passent pour la plupart par des textes explicatifs placés entre chaque niveau, textes souvent bien trop succincts pour que l'on profite réellement de toutes les richesses scénaristiques de la saga et pour que l'on en cerne bien tous les tenants et aboutissants.

Au final, niveau histoire, dans ce choix de narration multiforme qui passe succinctement par différents personnages, il règne surtout une certaine confusion qui ne gênera sans doute pas plus que ça les habitués de la saga, mais qui risque de mettre à mal l'intérêt des néophytes. Mais si ces derniers souhaitent comprendre plus en détail l'histoire des Trois Royaumes et qu'ils adorent lire, ils pourront toujours se référer au mode Encyclopédie du jeu, constamment enrichi à chaque nouveau volet, et qui regorge d'explications et de détails clairs et passionnants pour peu que l'on se prenne au jeu : vous y trouverez de nombreux textes sur les Trois Royaumes, sur chaque officier, sur les grandes batailles, ainsi que des chronologies politiques, militaires et biographiques, et enfin un glossaire revenant sur de nombreux termes caractéristiques avec exemples à l'appui... Une mine d'or d'informations, tout simplement.




Mais nous sommes dans un jeu vidéo, et si les informations sur les Trois Royaumes sont d'une richesse considérable dans le mode Encyclopédie, gageons que tous les joueurs attendent autre chose de Dynasty Warriors 6 : pouvoir dégommer des soldats ennemis par dizaines dans des maps gigantesques, et c'est bien à ça que vous aurez droit. Les troupes ennemies sont partout, et si elles sont censées avoir une IA plus développée qu'avant, cela ne les empêche aucunement de se ruer sur vous dès que l'occasion se présente. C'est alors à vous de faire parler vos armes, qui varient évidemment selon votre personnage et vont de l'épée à l'arc en passant par la masse, le fouet ou les tonfas. Le carnage peut alors commencer, et, portés par des bruitages clinquants et par des animations dont la fluidité a été revue à la hausse (pour cela, des cascadeurs ont été filmés en motion capture pour bien reproduire les techniques de combat), les KO s'enchaînent à bon rythme tandis que déferlent des masses grouillantes d'ennemis. C'est d'autant plus plaisant que les commandes sont faciles à prendre en main... très faciles... trop faciles. En effet, les habitués de la saga l'auront très vite remarqué, le système de combat a été simplifié au maximum. Les combos sont moins nombreux et très basiques, si bien que vous vous contenterez souvent de marteler la touche X pour mettre des coups à tout le monde comme un gros bourrin, appuierez de temps à autres sur la touche d'attaque puissante Y pour déséquilibrer un officier trop coriace, et effectuerez à l'aide de la touche B votre attaque musou, une attaque propre à chaque personnage, censée être dévastatrice, mais qui s'avère plus ou moins efficace selon les protagonistes.

Justement, cette variété dans l'efficacité des attaques selon les personnages et l'une des rares satisfactions de ce système de combat revu et corrigé, système qui exploite plutôt bien les caractéristiques de chaque protagoniste. Tandis qu'un bourrin comme Dian Wei fera des ravages sur l'attaque physique pure au corps à corps, l'agile Sun Shang Xiang sera bien meilleure dans les attaques lointaines avec son arbalète, tandis qu'un stratège comme Zhuge Liang révèlera tout son potentiel dans l'attaque musou, et que Cao Ren, vêtu de son armure quasiment digne d'un mecha, fera des prodiges sur le plan défensif. Tout comme pour les armes, c'est varié et appréciable, même si ça n'aide pas à oublier l'aspect trop simpliste du système de combat.
Egalement, quelques autres spécificités sont de la partie : la possibilité de recharger son musou manuellement en gardant la touche B enfoncée, de monter à cheval et de sauter et nager avec... En contrepartie, d'autres problèmes d'ordre souvent graphique viendront plomber gentiment vos parties : une caméra parfois un peu folle, un cheval assez boulet dès que vous le faites trop brusquement tourner (couplé à la caméra folle, ça devient tout un art), ce même cheval que vous retrouverez parfois à des endroits impossibles (alors que vous en descendrez pour dégommer quelques ennemis, quand vous voudrez le remonter vous le retrouverez parfois à l'autre bout de la map ou autre endroit où il n'a rien à faire, comme par magie, et avec impossibilité de le faire revenir à vous rapidement...), des unités ennemies qui parfois disparaissent toutes seules, la fâcheuse tendance à se retrouver bloqué à un endroit pourtant inoccupé (genre des espaces pourtant assez importants entre deux arbres) juste parce que les développeurs ont apparemment eu la flemme de tout bien peaufiner, et des roulades dignes d'un arthritique.

Un système de combat très simpliste donc, qui ravira ceux qui n'ont pas envie de se prendre la tête sur l'apprentissage de combos de folie et adorent marteler sans cesse la même touche, et qui frustrera les autres tant on prend le tout en main très vite pour ne plus voir aucune évolution ensuite.




Tandis que le système de combat s'appauvrit, c'est un autre point que les gars d'Omega Force et Koei ont cherché à enrichir : l'aspect stratégique dans les niveaux. Pour cela, l'accent est plus que jamais mis sur les objectifs de niveau, qu'il vous faudra obligatoirement atteindre, et sur les conditions de défaite, soit les choses à éviter à tout prix si vous ne voulez pas perdre et recommencer le niveau. A cela s'ajoutent de nombreux événements au cours des niveaux, de nouveaux objectifs, des apparitions de nouveaux ennemis qui vous compliquent soudainement la tâche. Il vous faudra donc constamment veiller sur ce qui se passe à l'écran, et ne pas hésiter à parcourir la map d'un bout à l'autre pour aller sauver in extremis un compagnon en danger et qui est incapable de s'en sortir tout seul, pour déjouer les plans du stratège ennemi avant qu'ils ne soient mis a exécution, ou pour empêcher la fuite d'un important officier adverse.
L'idée est bonne, rajoute du piment, mais à partir du moment où vous dépasserez le niveau de jeu normal, vous vous rendrez compte de toute la difficulté de certains objectifs qu'on vous balance d'un seul coup et qu'il faut vite accomplir. Mais rassurez-vous : vous vous rendrez également compte assez rapidement que les dits événements arrivent toujours à des moments bien précis, jamais de façon aléatoire, la plupart du temps après un nombre de minutes donné. Hé oui, finalement, les choses sont très calculées, et les ennemis sont très loin d'avoir la liberté de mouvement que l'on pouvait espérer. Pareil pour vos alliés d'ailleurs. Et aussi pour vous-même, puisqu'à force de devoir aller courir régulièrement à l'autre bout de la map pour sauver le premier allié venu alors que vous étiez en plein combat ailleurs, vous aurez souvent l'impression d'être trop dirigé, en plus d'être passablement irrité. Sans compter que du coup, ces événements n'étant jamais ne serait-ce qu'un peu aléatoires, les différents niveaux ne présentent plus aucune surprise sitôt qu'on les a faits 2 ou 3 fois.

Bref, avec cet aspect plus tactique, Dynasty Warriors 6 tend à être plus exigeant que n'importe lequel de ses prédécesseurs, au risque de devenir trop dirigiste et de ne pas nous laisser profiter de maps qui nous laissent pourtant plus libres qu'avant dans nos actes.
Pour finir sur cet aspect, notons aussi quelques idées toujours appréciables : prendre les bases ennemis vous permettra d'avancer pas à pas et de vous assurer des points de retrait où retrouver de la vie, battre de puissants officiers ennemis permettra de baisser le moral de vos adversaires, et certains de vos actes se répercuteront de façon spécifique sur certains personnages en particulier. Par exemple, vous découvrirez très vite qu'il ne vaut mieux pas énerver Lu Bu en vous amusant à éclater sauvagement sa chère Diao Chan...

Voila donc comment vous parcourrez Dynasty Warriors 6, niveau après niveau, avec ou sans lassitude selon votre intérêt pour les personnages, pour les trois Royaumes et pour le fait de devoir toujours faire la même chose. Bien sûr, au fil de votre avancée, le personnage que vous contrôlez progresse, tout comme votre monture (qui peut grimper jusqu'au niveau 5, histoire de gagner en vitesse, puissance... Si c'est pas beau !). Battre les officiers ennemis et accomplir les objectifs secondaires vous permettra d'acquérir des points d'expérience qui petit à petit feront monter votre vaillant combattant en niveaux, tandis que d'autres points pourront être distribués sur un tableau de compétences, sorte d'arbre propre à chaque personnage et composé de diverses améliorations prédéfinies à débloquer (augmentation de l'attaque, augmentation de la jauge de musou, augmentation de la vitesse après telle distance parcourue...). De même, au fil du jeu vous serez amenés à débloquer des armes de plus en plus dévastatrices, de nouveaux chevaux à faire progresser, des tenues secondaires... et de nouveaux officiers en plus des 17 qui ont droit à leur campagne. Au total, comptez donc 41 personnages jouables, que vous pourrez utiliser et améliorer à volonté dans le mode libre, mode qui permet de combattre avec n'importe quel protagoniste dans n'importe quel niveau. A vous de voir si vous n'êtes pas encore lassé et si vous vous sentez le courage d'upgrader à fond chaque personnage...

Quant au mode défi, il ne vous propose rien d'autre que des petits... euh... défis, pas très palpitants : battre le plus d'ennemis possible, battre les ennemis sans être touché, rallier les bases le plus vite possible, détruire le plus d'objets possible... On a vite fait le tour.




Graphismes :
Dynasty Warriors n'a jamais été une saga connue pour ses prouesses graphiques. Si le moteur graphique a été revu à la hausse avec ce sixième volet (et il en avait vraiment besoin), le rendu était déjà relativement dépassé lors de la sortie du jeu début 2008 (fin 2007 au Japon). L'animation des techniques de combat est un bon point, de même que le look et les costumes des personnages, mais les décors restent pauvres, des bugs graphiques sont présents, la profondeur de champ est assez dérisoire.

Bande-son :
Côté voix, on se retrouve avec un doublage anglais sous-titré français, avec impossibilité de passer aux voix japonaises. Néanmoins, le doublage anglais affiche une certaine conviction même si l'on regrettera le peu de renouvellement des répliques des personnages lors des batailles. Côté ambiance, on a droit aux habituels morceaux orienté métal basiques, assez répétitifs et soulants sur la longueur.

Durée de vie :
6 niveaux pour chacun des 17 personnages, dit comme ça ça semble assez énorme, finalement c'est assez peu, mais sans doute suffisant compte tenu de la lassitude que procure assez vite le jeu. Et si vous n'êtes pas de ceux qui se lassent vite, vous pourrez recommencer encore et toujours les mêmes niveaux aux différents modes de difficultés, le mode le plus ardu pouvant sans problème mettre vos nerfs à rude épreuve et vous occuper sur une seul et même map pendant plus d'une heure. Si vous n'en avez toujours pas assez, comptez également sur le mode libre, sur le mode défi toutefois assez pauvre, et sur la possibilité de jouer à deux en écran splitté. Et si vous aimez vous cultiver, n'oublier pas le mode Encyclopédie, d'une grande richesse.

Scénario :
L'histoire des Trois Royaumes, de ses batailles épiques, de ses faits de guerre héroïques accomplis par de vaillants guerriers, de ses drames, c'est profondément passionnant. Mais quand cette saga est racontée de façon aussi fragmentée et décousue que dans Dynasty Warriors 6, ça devient plus laborieux. L'idée était bonne, mais manque cruellement d'un vrai fil conducteur qui n'a jamais le temps de se mettre en place, la faute à des campagnes beaucoup trop rapides. Dommage.

Jouabilité :
Hormis les quelques problèmes de caméra, le cheval-boulet et les roulades d'arthritique, le jeu se prend très facilement en main. Les personnages répondent vite et bien aux commandes, se déplacent aisément. Et les combos sont faciles à maîtriser, du fait de leur pauvreté...

En résumé :
il faut bien l'avouer, Dynasty Warriors 6 a inauguré de façon très délicate l'arrivée de la saga sur consoles nouvelle génération. Entre ses idées mal exploitées pour enrichir l'aspect tactique, la refonte du gameplay pour un appauvrissement flagrant, et un mode campagne trop fragmenté pour être passionnant, le titre n'a pas tenu toutes ses promesses, s'est révélé passable pour les uns et très décevant pour les autres. Restent alors ces nombreux personnages variés et charismatiques, que l'on prend plaisir à manipuler avec notre manette pour dégommer basiquement comme un bourrin les ennemis qui sont devant nous, en attendant de voir les développeurs tirer des leçons de leurs erreurs dans un septième volet remontant pas mal le niveau.

11/20

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