Dvd Chronique - FMA Brotherhood - Coffret 1 Blu-ray
Fullmetal Alchemist Brotherhood est la deuxième série animée adaptée du célèbre manga Fullmetal Alchemist de Hiromu Arakawa. Une première série avait vu le jour en 2003, reprenant l'histoire des premiers tomes avant de prendre peu à peu ses distances pour partir dans une direction originale. Cette nouvelle adaptation repart donc sur de nouvelles bases et se veut plus proche de l'oeuvre originale que sa prédécesseure, suivant l'histoire du manga jusqu'à sa conclusion.
L'histoire de Fullmetal Alchemist se déroule au début du 20ème siècle dans un monde parallèle au nôtre où l'alchimie a continué à se développer. L'alchimie est une science qui repose sur le concept de l'échange équivalent: on ne peut rien obtenir sans donner une chose de même valeur. Il existe certaines règles qui doivent ainsi être respectées telles que la préservation des masses et le grand interdit de l'alchimie: la transmutation humaine. Il existe toutefois des légendes sur un matériau ancestral qui permettrait d'outrepasser ces règles: la pierre philosophale. Obtenir sans rien donner, créer à partir du néant, un pouvoir quasi-divin. De nombreux alchimistes se sont mis en quête de la pierre mais, jusque là, elle n'existe que dans les mythes.
Les alchimistes sont censés mettre leurs compétences à profit pour le bien du peuple. Mais récemment de nombreux alchimistes talentueux ont été démarchés par l'armée d'Amestris afin de rejoindre leurs rangs. Ces alchimistes d'état obtiennent de nombreux privilèges mais doivent en retour une obéissance totale à l'armée. Lorsqu'une rébellion éclata à Ishbal dans l'est du pays une dizaine d'années plus tôt, le Fuhrer d'Amestris, King Bradley, décida l'envoi des alchimistes d'état afin de mettre un terme à l'insurrection. S'ensuit un massacre qui laissa la population et de nombreux militaires désillusionnés sur la corruption qui règne au sein de l'armée, les alchimistes d'état étant désormais considérés avec hostilité par de nombreuses populations.
En ces temps troublés, les jeunes frères Edward et Alphonse Elric mènent une existence paisible (à peu de choses près) dans un petit village de campagne du nom de Resembool en compagnie de leur mère. Ils sont les enfants de l'alchimiste Hohenheim qui les abandonna des années plus tôt et ils ont suivi ses pas, devenant de jeunes prodiges en alchimie. Lorsque leur mère décède des suites d'une lente maladie, leurs années d'innocence finirent. Incapables d'accepter sa disparition, ils se lancent dans une étude approfondie de l'alchimie avec pour objectif secret de tenter une transmutation humaine pour ramener leur mère à la vie. Transgressant l'interdit, les deux frères paient le prix de leur insouciance: Edward perd deux de ses membres tandis que le corps d'Alphonse disparait, son âme étant dorénavant rattachée à une armure.
Lorsque le jeune militaire Roy Mustang arrive à Resembool pour y recruter deux jeunes alchimistes talentueux dont il a entendu parler, il a la surprise de découvrir des enfants traumatisés par ce qu'ils viennent de vivre. Punis pour leur péché, ils semblent condamnés à une existence misérable mais Mustang parvient à raviver la flamme de l'espoir: en devenant alchimiste d'état, Edward pourra se lancer dans des recherches approfondies pour peut-être trouver le moyen de récupérer leurs corps d'origine. Se faisant greffer des membres mécaniques pour remplacer ceux qu'il a perdu, Edward parvient à décrocher le titre d'alchimiste d'état à l'âge de 12 ans. Devenu l'alchimiste Fullmetal, il commence un long voyage avec son frère Alphonse à la recherche de la pierre philosophale des légendes, leur piste principale pour retrouver leurs corps.
Pendant ce temps, l'ambitieux colonel Mustang commence sa lente ascension au sein de l'armée. Désillusionné sur les intentions de King Bradley, il entend monter les échelons du pouvoir afin de mener un coup d'état et de renverser le Fuhrer pour prendre sa place au sommet de l'état. Mais cette longue route est parsemée d'embûches, les ennemis sont légions et son ambition risque de coûter très cher à tout ceux qui s'allieront à ses rêves de grandeur. Pourtant, il s'agit peut-être là du seul moyen de sauver le pays de la crise qu'il traverse.
Suivant chacun leur route, les frères Elric et Mustang se trouvent impliqués dans un grand complot qui décidera de l'avenir d'Amestris. Tandis qu'un tueur d'alchimistes d'état fait son apparition à la capitale Central et engendre le chaos au sein de l'armée, de mystérieux individus surveillent à distance les efforts des uns et des autres dans leurs quêtes respectives, évitant qu'ils ne s'approchent de trop près de la vérité sur les forces qui dirigent ce pays dans l'ombre.
La force de Fullmetal Alchemist, c'est son univers d'une richesse infinie, peuplé de personnages charismatiques et fascinants, de contextes politiques qui dominent le destin de chacun et d'une mythologie travaillée et teintée de nombreux thèmes philosophiques tels que la science et la religion, la vie et la mort, l'acte de création et celui de destruction, Dieu et l'être humain, le cycle naturel... Une véritable leçon de vie dont nos héros vont faire l'expérience tout au long de leurs aventures. Des aventures placées sous le signe de l'action mais aussi d'une grande variété d'émotions au fur et à mesure des épreuves traversées. En nous racontant l'histoire des frères Elric, l'auteure Hiromu Arakawa nous parle avant tout de nous, de notre monde, et de tout ce que l'on vit sans réaliser la réelle valeur des choses. Ce n'est qu'en les perdant que l'on ressent ce vide et le regret nous envahir. Nos héros vont beaucoup perdre à mesure qu'ils approcheront du but qu'ils se sont fixés, des choses qui seront pour eux irremplaçables et dont ils devront pour autant devoir faire leur deuil pour continuer à aller de l'avant. Cette innocence qu'ils ont perdu dans leurs jeunes années, ils ne pourront la racheter qu'au prix de grands sacrifices mais ils peuvent aussi compter sur le soutien indéfectible de nombreuses personnes prêtes à les aider à aller de l'avant. Ce n'est qu'en réalisant toutes ces choses qu'ils ont négligé autrefois par leur crime qu'ils pourront faire pénitence pour le grave péché qu'ils ont commis autrefois et devenir des êtres meilleurs.
Mais cette représentation de l'âme humaine ne se limite pas seulement aux deux frères, quasiment tous les personnages y passent et, par extension, c'est tout l'univers de Fullmetal Alchemist qui y est soumis, créant un monde dominé par de graves tensions alors que tout un chacun tente de suivre la voie qu'il s'est choisi. Tous ont l'espoir qu'au bout de leurs efforts, un monde meilleur parviendra à émerger, mais pour cela ils devront s'opposer aux forces qui contrôlent le destin des hommes afin de mettre un terme à ce cycle éternel de souffrances qui ne mènera à terme l'humanité qu'à sa perte.
Pour autant, Fullmetal Alchemist ne se résume pas à la noirceur de son univers et de son histoire, l'auteure ne cessant d'alterner avec des moments plus optimistes où les personnages peuvent révéler une nature plus insouciante, portés par un humour jouissif. C'est cet audacieux mélange parfaitement maîtrisé qui fait la force de cette oeuvre d'une qualité rare, un cocktail explosif qui touche le spectateur en plein coeur. Là où la première série s'en était progressivement écartée jusqu'à tomber dans le piège de s'enfermer dans sa propre noirceur (ce qui ne l'empêche pas de demeurer excellente), Fullmetal Alchemist Brotherhood l'assume davantage et à tel point qu'on retrouve dans cette adaptation tous les éléments qui faisaient la saveur du manga original.
Là-dessus, on doit également beaucoup au talent du studio Bones qui a fait un formidable travail d'adaptation, excellant à tous les niveaux. La réalisation est réellement bluffante pour une série animée, avec une inspiration et une audace telle que l'on croirait regarder un (excellent) film d'animation. Cela couplé à une animation absolument superbe, on trouve là un spectacle visuel de tout premier ordre. On est souvent tellement estomaqué par la beauté visuelle qu'on se plait parfois plus à contempler l'image qu'à suivre l'histoire, notamment lors des scènes d'affrontements qui sont à tomber. Là-dessus, on doit également beaucoup à la qualité d'image de l'édition Blu-Ray qui apporte un spectacle saisissant. Vous voulez un animé qui procure des sensations pures ? Essayez Fullmetal Alchemist Brotherhood, vous ne devriez pas être déçus.
Même travail sur la dimension sonore. Les bruitages sont tellement homogènes avec l'image que l'on ne s'en rend pas compte et les musiques... Du très grand art ! La comparaison avec les musiques de la première série n'a pas vraiment lieu d'être, les deux styles musicaux excellant. La bande originale de cette série est tout simplement un chef d'oeuvre et certaines musiques atteignent facilement le niveau que l'on pourrait attendre de films hollywoodiens comme les Harry Potter (plusieurs musiques peuvent y faire penser).
Après, il est vrai que, bien que la série se veuille plus proche du manga original, elle se permet aussi certaines libertés. Mais force est d'admettre que ces libertés servent pleinement l'adaptation et qu'elles lui permettent de se centrer davantage sur son histoire et d'assurer un meilleur rythme et une meilleure narration dans le découpage des épisodes. La prise d'otages du train ou les mines de Youswell ? On passe, pas nécessaire à l'intrigue principale. Et à la place, on rajoute un premier épisode inédit qui permet d'entrer plus vite dans le vif du sujet, s'évitant les légères lourdeurs du passage sur la ville de Liore pour introduire d'entrée de jeu le contexte géopolitique très particulier et le casting principal de la série. Autre conséquence: le passage de la ville de Liore devient plus fluide, sans les quelques lourdeurs de l'introduction des deux frères. Une liberté qui permet de gagner à tous les points de vue. La série n'hésite pas ainsi à prendre des libertés quand elle le pense utile et elle fait souvent preuve d'une réelle maîtrise et d'une véritable inspiration dans son exécution. L'esprit du manga est toujours respecté à la lettre, il s'agit avant tout de penser à l'intérêt de l'adaptation afin que l'histoire nous soit "racontée" de la meilleure manière possible afin de combler le spectateur. Là-dessus, Bones a fait un travail formidable et digne d'admiration.
N'oublions pas non plus la qualité du doublage de la série... Des deux doublages en fait puisqu'ici autant la version japonaise que la version française se révèlent excellentes. La version japonaise reprend pour partie le casting de la première série, à commencer par les excellentes Romi Park et Rie Kugimiya qui reprennent ici les rôles des deux personnages principaux. Mais inutile là aussi de comparer à la première série, tous les seiyus, aussi bien les anciens que les nouveaux, ont fait un travail formidable. Rien à redire sur cette version ! Sentiment partagé du côté de la VF qui reprend quant à elle en très grande majorité le casting de la première série (suite aux efforts de la communauté des fans pour obtenir un nouveau doublage des premiers épisodes). On retrouve donc Arthur Pestel dans le rôle d'Edward Elric, le jouant très différemment de Romi Park mais ayant indéniablement marqué le personnage de son empreinte auprès des spectateurs français. Il est alors très intéressant de voir comment chacun des deux interprètes est parvenu à construire son propre personnage d'Edward. Du côté d'Alphonse, c'est dans un premier temps Lucille Boudonnat qui assure la voix avant qu'Audrey Pic ne reprenne son rôle de la première série. Toutes deux ont fait un travail impeccable et les voix et les prestations des deux comédiennes se ressemblent suffisamment pour que la transition ne se remarque pas. Leurs prestations sont de plus très proches de celle de Rie Kugimiya dans la version originale, ce qui est aussi le cas pour plusieurs autres personnages. Les deux versions se révèlent donc de grande qualité, excellant aussi bien l'une que l'autre, ce qui est assez rare. Après, chacun aura ses petites préférences personnelles entre l'une ou l'autre des versions (le changement de quelques voix en cours de route dans la version française par exemple, même si les comédiens sont toujours excellents), mais c'est en tout cas un véritable plaisir d'écouter chacune d'elles.
Enfin, on doit aussi reconnaître le mérite qui revient à l'éditeur Dybex... du moins en partie. Si, au premier abord, l'édition déçoit par sa pauvreté (une simple boite en carton avec trois boitiers Blu-Ray et aucun bonus), il faut saluer le travail qui a été fait sur la qualité de l'image et du son, juste fabuleux. On trouve ici la garantie d'un véritable spectacle visuel et sonore pour lequel le spectateur en aura pour son argent (car le coffret est tout de même relativement cher). Ces 22 épisodes se savourent comme un délicieux repas et on en redemande toujours davantage. Là où l'édition trouve ses limites, c'est sur un problème qui touche le troisième Blu-Ray (les épisodes 16 à 22): à cause d'un bug, les sous-titres français ne sont pas disponibles. D'après l'éditeur, il devrait être possible de pouvoir les activer manuellement pendant la lecture mais ça ne fonctionne pas sur mon lecteur (les options ne me permettent pas de modifier les sous-titres pendant la lecture). Un problème qui risque donc aussi de gêner d'autres personnes. A moins de comprendre le japonais, la version française s'impose donc presque malgré elle pour les sept épisodes concernés ce qui ne plaira pas trop aux amateurs de VO. Ce bug gênant étant le problème principal qui hante une édition proche de l'excellence (si on excepte la pauvreté relative du contenu).
Ce premier coffret Blu-Ray de Fullmetal Alchemist laisse donc une impression étrange. D'un côté, on a une série absolument incroyable, adaptation excellente à tous les niveaux d'un manga incontournable. Les fans de la série autant que les amateurs de shonen en auront pour leur argent et pourraient presque se jeter dessus les yeux fermés étant donné l'excellente qualité d'image et de son qui procure une immersion absolue et un spectacle de toute beauté. Là-dessus, rien à redire, ce qui rend le constat d'autant plus amer quand on réalise le potentiel qu'avait cette édition. Sans ce bug des sous-titres qui rend la VOSTFR "incomplète" et avec un coffret un peu plus ambitieux, on aurait certainement eu droit à un must. Mais ces désagréments ne doivent pas pour autant empêcher les spectateurs potentiels de passer à côté de cette série exceptionnelle, et cette édition Blu-Ray reste assurément le meilleur moyen pour en profiter pleinement.
De shinob [127 Pts], le 09 Mars 2013 à 20h03
Très bonne chronique ! Mais je n'ai pas trop accroché au manga (que j'ai revendu), du coup je suis pas trop tenté par l'animé...
De foufisekai [749 Pts], le 08 Mars 2013 à 22h43
la vidéo est cool ! :D
De Ryo-kun, le 08 Mars 2013 à 21h54
@Glassheart
En fait t'en ai pas vraiment sûr, ce serait une bonne chose mais je préfèrerai une info 100% vérifiée si je devais le prendre.
De GlassHeart [182 Pts], le 08 Mars 2013 à 21h35
@ Ryo-kun
Le problème des Blu-Ray d'Evangelion 2.22 n'est plus d'actualité et, à ma connaissance, les disques défectueux à l'époque auraient été échangés par Dybex.
De Noob [334 Pts], le 08 Mars 2013 à 19h44
je vais bientot l'avoir ^^
De Ryo-kun, le 08 Mars 2013 à 19h41
J'adore les séries de Dybex en général ainsi que leur travail mais passer plus de temps sur la vérif qualité me semble vraiment important, j'ai déjà entendu parler d'un bug de décalage du son VO sur le 2nd film d'Evangelion ainsi que je ne sais plus quel problème sur le 3ème coffret de FMA Brotherhood, cumulé au 1er coffret ça commence à faire beaucoup. Résultat je n'achèterai ni FMA ni Eva en Blu-ray. A ce prix, les bugs ne sont pas permis.