Dvd Chronique - Kimagure Orange Road Film 2
Après Touch, Hoagie s'intéresse à une autre série culte de notre enfance : Kimagure Orange Road. Découvrez sa chronique autour du second film adapté du manga éponyme d'Izumi Matsumoto, où l'on retrouve nos héros avec quelques années de plus...
Cet été là
Après 48 épisodes (1984-1987), huit OAV (1989-1991) et un film (Je veux revenir à ce jour, 1988), la saga Kimagure Orange Road semblait avoir cédé à la célèbre formule : « Toutes les bonnes choses ont une fin ». Pourtant, son créateur, le mangaka Izumi Matsumoto, n’avait jamais caché son désir de continuer l’aventure. A l’occasion des dix ans de la série en 1994, la question d’une suite se fit encore plus pressante. La réponse vint du scénariste de la série animée, Kenji Terada. Kyôsuke et compagnie vivront donc, mais sur un nouveau support : le roman. Sous le titre Shin KOR, trois romans virent ainsi le jour à compter d’un par an : Cet été là en 1994, La pyramide du soleil en 1995 et Les souvenirs de Madoka en 1996. Il faudra attendre 2003 pour une édition française chez Tonkam. Bien sûr, le succès est au rendez-vous, et avant même la sortie du second livre, une adaptation animée fut envisagée pour Cet été là.
Nouveau look et ancien triangle
Le 1er novembre 1996, les salles de cinéma japonaises accueillent ainsi le second film de KOR. Mais l’attente fut longue, presque dix ans, avant que la France n’ait le droit, via l’éditeur DVD Kaze, de voir cette œuvre unique. Et première surprise, nos héros ont bien changés. Au revoir la patte inimitable d’Akemi Takada au character design, et bonjour à (Madame) Takayuki Gotô déjà à l’œuvre sur les animes de Video Girl Ai et Please Save My Earth ! Si l’inauguration d’un nouveau style physique est en accord avec l’univers de Shin KOR et l’âge des personnages, le résultat reste un peu déstabilisant, voire décevant. Non pas à cause d’une coupe de cheveux ou de traits du visage, mais d’un aspect général caricatural et surtout fade. Contrairement aux moues rieuses et aux yeux pétillants dessinés par Akemi Takada, les personnages ne respirent maintenant plus vraiment la vie. Monolithes, cartons pâtes, ils défilent au gré des images sans magie. Le réel pari aurait été au contraire de confier ce travail de design à la même personne, voir ainsi son évolution, et surtout boucler la boucle. En fait, seule Hikaru connaît une réelle originalité dans son look, représentée en grande partie par ses cheveux longs et dorés. L’intention est bien sûr de lui donner une place digne de ce nom dans la série et dans le triangle amoureux. Charmante mais agaçante dans la série télévisée, elle était tout simplement sacrifiée sur l’autel du passage à l’âge adulte dans le film Je veux revenir à ce jour. Jeune femme épanouie et splendide, elle refait une entrée fracassante dans la vie du couple Kyôsuke-Madoka. En gros, après le réalisme et la radicalité du premier film sur la fin des émois adolescents, les auteurs (dont toujours Kenji Terada au scénario) ne trouvent pas meilleure idée que de reformer le célèbre triangle pour quelques minutes, et avec lui la légendaire maladresse de Kyôsuke. Une drôle d’idée, contradictoire, et surtout opportuniste, car le personnage de Hikaru n’apparaît même pas dans le roman. En fait, le but de ce deuxième film semble avant tout de satisfaire les fans, malmenés par le précédent.
Nostalgie, quand tu nous tiens !
Ainsi, la magie est au centre de l’intrigue, bien plus à vrai dire que notre couple préféré. En 1991, Kyôsuke et Madoka, tous deux âgés de 19 ans, poursuivent des études à l’université, tandis que Hikaru est partie aux Etats-Unis pour les besoins de sa carrière de danseuse. Un jour, Kyôsuke reçoit un drôle d’appel téléphonique le mettant en garde contre les voitures. N’y prêtant pas attention, il est renversé accidentellement quelques heures plus tard par une voiture. Par l’intervention de son grand-père, son esprit est alors projeté dans le futur, trois ans plus tard, où son double, âgé de 22 ans et reporter de guerre, est porté disparu en Bosnie. Il devra aider ce dernier à sortir d’une faille spatio-temporelle, puis retourner à son époque. Mais avant, il retrouvera Hikaru et une Madoka adulte. Passé la reformation du trio infernal, force est de constater que les réconciliations entre Hikaru et Madoka, après la touche tragique de Je veux revenir à ce jour, en rassureront plus d’un. De même, le film joue rapidement sa meilleure carte, à savoir la nostalgie. Rarement, une série animée n’aura autant marqué nos jeunes esprits, puis laissé au fil des années une trace si indélébile. Ainsi, le simple fait de retrouver nos héros fétiches, avec quelques années de plus, pour 90 minutes suffit à combler le spectateur et fan que nous sommes. Un peu à la manière des séries télé américaines et leur épisode réunion cinq ou dix ans plus tard. Mais d’un autre côté, cette histoire de voyages dans le temps et de retrouvailles aurait mérité plus de tension(s). La faute incombe surtout à une forme bancale, presque paresseuse. L’utilisation de la voix off de Kyôsuke (une merveille dans la série) plombe ici souvent le récit. Les personnages sont bien présents, mais semblent paradoxalement (surtout pour un animé) s’ennuyer. Quant à la réalisation, elle ne fait preuve d’aucune originalité. Ainsi, ce second film tombe malgré lui dans tous les écueils évités par le premier. Peut-être à cause d’une volonté de compromis, compréhensible mais risquée.
Une page se tourne
Si le constat vous paraît un peu dur, ne vous y tromper pas : Shin KOR – Cet été là est un film, mais aussi un « objet », que tout fan se doit de posséder. Surtout qu’encore une fois, l’éditeur Kaze a mis les petits plats dans les grands. Aucun bonus à l’horizon, mais un joli package avec le troisième roman Les souvenirs de Madoka, compilation de deux nouvelles (Souvenirs secrets et Le dangereux sourire de l’ange) et, en prime, deux postfaces d’Izumi Matsumoto et Kenji Terada, histoire de verser encore un petite larme. Mais il faut surtout se plonger dans la lecture du livret de 60 pages signé CyberFred que les fans de KOR connaissent bien, puisqu’il est le webmaster du site référence, Kimagure Orange Road - Music Hall. Une mine d’informations sur cet univers, ses personnages et la chronologie (différente dans le manga et la série) qui a fait souvent débat auprès des plus mordus. C’est une page qui se tourne avec ce dernier film, aussi véritable dernier vestige de Max & Compagnie, et de notre adolescence.
Hoagie
Cet été là
Après 48 épisodes (1984-1987), huit OAV (1989-1991) et un film (Je veux revenir à ce jour, 1988), la saga Kimagure Orange Road semblait avoir cédé à la célèbre formule : « Toutes les bonnes choses ont une fin ». Pourtant, son créateur, le mangaka Izumi Matsumoto, n’avait jamais caché son désir de continuer l’aventure. A l’occasion des dix ans de la série en 1994, la question d’une suite se fit encore plus pressante. La réponse vint du scénariste de la série animée, Kenji Terada. Kyôsuke et compagnie vivront donc, mais sur un nouveau support : le roman. Sous le titre Shin KOR, trois romans virent ainsi le jour à compter d’un par an : Cet été là en 1994, La pyramide du soleil en 1995 et Les souvenirs de Madoka en 1996. Il faudra attendre 2003 pour une édition française chez Tonkam. Bien sûr, le succès est au rendez-vous, et avant même la sortie du second livre, une adaptation animée fut envisagée pour Cet été là.
Nouveau look et ancien triangle
Le 1er novembre 1996, les salles de cinéma japonaises accueillent ainsi le second film de KOR. Mais l’attente fut longue, presque dix ans, avant que la France n’ait le droit, via l’éditeur DVD Kaze, de voir cette œuvre unique. Et première surprise, nos héros ont bien changés. Au revoir la patte inimitable d’Akemi Takada au character design, et bonjour à (Madame) Takayuki Gotô déjà à l’œuvre sur les animes de Video Girl Ai et Please Save My Earth ! Si l’inauguration d’un nouveau style physique est en accord avec l’univers de Shin KOR et l’âge des personnages, le résultat reste un peu déstabilisant, voire décevant. Non pas à cause d’une coupe de cheveux ou de traits du visage, mais d’un aspect général caricatural et surtout fade. Contrairement aux moues rieuses et aux yeux pétillants dessinés par Akemi Takada, les personnages ne respirent maintenant plus vraiment la vie. Monolithes, cartons pâtes, ils défilent au gré des images sans magie. Le réel pari aurait été au contraire de confier ce travail de design à la même personne, voir ainsi son évolution, et surtout boucler la boucle. En fait, seule Hikaru connaît une réelle originalité dans son look, représentée en grande partie par ses cheveux longs et dorés. L’intention est bien sûr de lui donner une place digne de ce nom dans la série et dans le triangle amoureux. Charmante mais agaçante dans la série télévisée, elle était tout simplement sacrifiée sur l’autel du passage à l’âge adulte dans le film Je veux revenir à ce jour. Jeune femme épanouie et splendide, elle refait une entrée fracassante dans la vie du couple Kyôsuke-Madoka. En gros, après le réalisme et la radicalité du premier film sur la fin des émois adolescents, les auteurs (dont toujours Kenji Terada au scénario) ne trouvent pas meilleure idée que de reformer le célèbre triangle pour quelques minutes, et avec lui la légendaire maladresse de Kyôsuke. Une drôle d’idée, contradictoire, et surtout opportuniste, car le personnage de Hikaru n’apparaît même pas dans le roman. En fait, le but de ce deuxième film semble avant tout de satisfaire les fans, malmenés par le précédent.
Nostalgie, quand tu nous tiens !
Ainsi, la magie est au centre de l’intrigue, bien plus à vrai dire que notre couple préféré. En 1991, Kyôsuke et Madoka, tous deux âgés de 19 ans, poursuivent des études à l’université, tandis que Hikaru est partie aux Etats-Unis pour les besoins de sa carrière de danseuse. Un jour, Kyôsuke reçoit un drôle d’appel téléphonique le mettant en garde contre les voitures. N’y prêtant pas attention, il est renversé accidentellement quelques heures plus tard par une voiture. Par l’intervention de son grand-père, son esprit est alors projeté dans le futur, trois ans plus tard, où son double, âgé de 22 ans et reporter de guerre, est porté disparu en Bosnie. Il devra aider ce dernier à sortir d’une faille spatio-temporelle, puis retourner à son époque. Mais avant, il retrouvera Hikaru et une Madoka adulte. Passé la reformation du trio infernal, force est de constater que les réconciliations entre Hikaru et Madoka, après la touche tragique de Je veux revenir à ce jour, en rassureront plus d’un. De même, le film joue rapidement sa meilleure carte, à savoir la nostalgie. Rarement, une série animée n’aura autant marqué nos jeunes esprits, puis laissé au fil des années une trace si indélébile. Ainsi, le simple fait de retrouver nos héros fétiches, avec quelques années de plus, pour 90 minutes suffit à combler le spectateur et fan que nous sommes. Un peu à la manière des séries télé américaines et leur épisode réunion cinq ou dix ans plus tard. Mais d’un autre côté, cette histoire de voyages dans le temps et de retrouvailles aurait mérité plus de tension(s). La faute incombe surtout à une forme bancale, presque paresseuse. L’utilisation de la voix off de Kyôsuke (une merveille dans la série) plombe ici souvent le récit. Les personnages sont bien présents, mais semblent paradoxalement (surtout pour un animé) s’ennuyer. Quant à la réalisation, elle ne fait preuve d’aucune originalité. Ainsi, ce second film tombe malgré lui dans tous les écueils évités par le premier. Peut-être à cause d’une volonté de compromis, compréhensible mais risquée.
Une page se tourne
Si le constat vous paraît un peu dur, ne vous y tromper pas : Shin KOR – Cet été là est un film, mais aussi un « objet », que tout fan se doit de posséder. Surtout qu’encore une fois, l’éditeur Kaze a mis les petits plats dans les grands. Aucun bonus à l’horizon, mais un joli package avec le troisième roman Les souvenirs de Madoka, compilation de deux nouvelles (Souvenirs secrets et Le dangereux sourire de l’ange) et, en prime, deux postfaces d’Izumi Matsumoto et Kenji Terada, histoire de verser encore un petite larme. Mais il faut surtout se plonger dans la lecture du livret de 60 pages signé CyberFred que les fans de KOR connaissent bien, puisqu’il est le webmaster du site référence, Kimagure Orange Road - Music Hall. Une mine d’informations sur cet univers, ses personnages et la chronologie (différente dans le manga et la série) qui a fait souvent débat auprès des plus mordus. C’est une page qui se tourne avec ce dernier film, aussi véritable dernier vestige de Max & Compagnie, et de notre adolescence.
Hoagie